Texte intégral
- République tchèque - Relations bilatérales
Je voudrais saluer les journalistes et saluer en particulier mon ami Lubomír qui a eu la gentillesse de m'inviter pour participer à la conférence des ambassadeurs tchèques. Demain j'aurai la possibilité, après m'être entretenu avec le ministre, de m'adresser à eux. Nous faisons le même exercice en France à peu près au même moment, mais l'invitation était si gentille et l'importance du lien entre la République tchèque et la France est telle que j'ai voulu honorer cette invitation même si malheureusement je ne pourrai être ici que très peu de temps.
Les relations entre la République tchèque et la France sont excellentes. En témoignent les visites des plus hautes autorités tchèques en France. Le Premier ministre français était ici il n'y a pas si longtemps. Au-delà de ces visites, il y a une vraie amitié et je dirais, pour résumer ma pensée, que la République tchèque fait partie du premier cercle des amis de la France en Europe. Le ministre, mon ami Lubomír, y est pour beaucoup. Je ne veux pas le faire rougir mais c'est un homme sage, compétent et nous nous retrouvons sur quasiment tous les sujets côte à côte lors de nos réunions soit à Bruxelles soit à Luxembourg. Et vraiment le fait que la République tchèque et la France travaillent main dans la main est très utile. Il n'est pas habituel de faire des compliments personnels mais là je peux le faire puisque je sais que cela ne fera pas tourner la tête de Lubomír qui reste très philosophe.
Nous avons un partenariat stratégique qui maintenant va courir jusqu'en 2018. Au cours de cette soirée et demain dans nos entretiens, nous allons revenir sur tous les aspects de ce partenariat stratégique pour le rendre encore plus fort. Lubomír a tracé les différents sujets sur le plan éducatif, culturel, scientifique, énergétique, économique. Nous devons travailler ensemble dans tous les domaines.
C'est d'autant plus nécessaire que nous sommes dans une période objectivement très difficile. Lubomír a énuméré un certain nombre de sujets qui sont autant de sujets de grande difficulté : la question migratoire qui nous préoccupe, ce qui se passe en Ukraine, les préoccupations extrêmement lourdes liées au terrorisme et puis aussi les éléments que nous avons à construire, en particulier la conférence sur le climat qui aura lieu à Paris en fin d'année et que je présiderai et où la République tchèque nous apporte très utilement son concours.
Je rejoins Lubomír lorsqu'il dit que, dans le cadre du groupe de Visegrad dont la République tchèque assure la présidence, il est très utile que nous travaillions ensemble et sur tous les champs de coopération. Je remercie Lubomír de son accueil.
J'ai constaté cet après-midi, en faisant quelques pas dans Prague, que l'écrivain français André Breton avait raison lorsqu'il disait que Prague est la capitale magique de l'Europe. C'était il y a quelques années mais la réalité n'a pas changé.
C'est une histoire qui redémarre. Si vous visitez la maison Mucha, vous voyez les liens tissés à la fin du XIXème siècle entre nos artistes, nos écrivains, nos intellectuels. Ces liens ont été effacés par les drames du XXème siècle mais maintenant ils se sont renouvelés et donc notre choix, et je sais que c'est la même chose du côté de nos amis tchèques, c'est de travailler ensemble et d'avancer en bonne harmonie.
Q - Est-ce que la compagnie française Areva veut toujours participer à l'appel d'offres pour la finalisation de la centrale nucléaire de Temelin ?
R - Nous avons entre la République tchèque et la France, beaucoup d'analyses communes sur le fait qu'il faut utiliser une diversité des sources d'énergie et je peux vous confirmer qu'il y aura une offre française lorsqu'il faudra déposer de la part des différents industriels une proposition. Je pense que l'offre française sera la seule offre européenne. Vous savez qu'en France nous avons réorganisé notre secteur nucléaire autour essentiellement d'EDF, qui est le plus grand électricien mondial en matière nucléaire. Areva apporte sa technologie. Et donc la proposition française sera faite dans ce cadre.
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- Union européenne - Questions migratoires
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Q - Est-ce qu'il faut, d'après vous, renforcer les frontières extérieures de l'UE à cause de la crise des migrants ?
R - C'est une question très difficile que vous posez. Je suis sûr que Lubomír dira aussi ce qu'il en pense. J'ai été interrogé par un journaliste français hier, pour un article publié ce matin dans un journal français sur les migrations. Et je disais ce qui est une évidence : c'est un fracas considérable et qui va durer parce que, quand on voit la façon dont les crises se développent dans le monde, il y a évidemment une pression extrêmement forte pour qu'il y ait des migrations, soit pour des raisons économiques soit pour des raisons politiques.
Je n'ai pas la prétention en quelques secondes d'énumérer les solutions mais disons que beaucoup de spécialistes et de gens raisonnables pensent que la solution est à trouver dans le couple solidarité - fermeté.
Solidarité parce que c'est dire que chacun doit prendre sa part, en particulier pour ce qui concerne les immigrés politiques et il est très difficile d'imaginer qu'un pays puisse s'en sortir tout seul. Solidarité aussi parce qu'évidemment il y a des actions à mener vis-à-vis des pays d'où viennent ces migrants.
Mais en même temps il faut être fermes, fermes à l'égard des passeurs qui sont des trafiquants, fermes en disant que bien sûr on ne peut pas accepter toutes les migrations économiques. Il est évident qu'il faut organiser le retour d'un certain nombre de migrants. Et puis aussi fermeté dans les mesures techniques à prendre avec ce qu'on appelle les «hot spots» c'est-à-dire des lieux où on puisse rapidement séparer ceux qui ont la possibilité d'entrer dans l'UE et ceux qui ne l'ont pas. Ce sont des questions très difficiles et il faut que nous essayions de les appréhender en commun plutôt, je crois, que de penser que chacun va essayer de s'en sortir séparément ce qui n'est malheureusement pas possible.
Q - Que pensez-vous de la situation concrète en Macédoine, de l'état d'urgence qui a été décrété ? Et que doit faire l'Europe pour aider ces migrants en détresse et aider la Macédoine à gérer cette situation ?
R - C'est une situation très difficile. Donc je pense que, dans les jours qui viennent, il va falloir qu'il y ait une nouvelle réunion des ministres de l'intérieur européens, peut-être des ministres des affaires étrangères, on ne le sait pas encore, parce qu'on ne peut pas ne pas laisser la piste d'une solution à ce pays. Donc il faut très vite se pencher sur la question. C'est vrai pour la Macédoine. C'est vrai dans un autre contexte pour les pays du sud. Et je pense que c'est vraiment en haut de l'agenda.
Q - Est-ce que vous croyez qu'il serait possible de revenir sur la question des quotas pour les réfugiés parce que, comme vous le savez probablement, aujourd'hui le vice-chancelier allemand, M. Sigmar Gabriel, a dit que le manque de volonté de la plupart des partenaires européens d'accueillir des réfugiés est honteux. Est-ce que vous pensez que justement les ministres européens pourraient revoir la question ?
R - Il y a demain une réunion à Berlin entre la chancelière Merkel, le président Hollande et le président Porochenko aussi sur l'Ukraine en particulier sur la question migratoire.
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source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 26 août 2015