Texte intégral
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Bonjour Jean-Marie LE GUEN.
JEAN-MARIE LE GUEN
Bonjour Jean-François ACHILLI.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Le Premier ministre Manuel VALLS, dans une tribune publiée dans Les Echos ce matin, évoque une réforme du marché du travail, est-ce que ce sera le dernier grand chantier du quinquennat ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Comme vous l'avez vu dans ce texte Manuel VALLS dit qu'il veut pousser plus loin les réformes et alors il y a le marché du travail
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Il dit : « il y a de nouvelles réformes à inventer ».
JEAN-MARIE LE GUEN
Mais il y aura effectivement, il y aura aussi évidemment sur la fiscalité un certain nombre d'avancées, d'abord celles que neuf millions de Français vont constater sur leur feuille d'impôts dans les jours qui viennent, une baisse des impôts, et sans doute, en 2016, une baisse supplémentaire
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
On va y venir !
JEAN-MARIE LE GUEN
Non ! Mais je dis par là qu'il y a la baisse des impôts, il y a la fiscalité, il y a l'impôt à la source on en a parlé il y a quelques semaines il y aussi la question du marché du travail, il y aura sans doute d'autres réformes, nous voulons continuer à réformer ce pays car le redressement dans la justice de ce pays nécessite encore d'autres réformes.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Sur le travail, c'est ce qu'on dit messieurs BADINTER et LYON-CAEN, c'est quoi ? On simplifie, quelle est idée, parce que
JEAN-MARIE LE GUEN
L'idée c'est de rendre plus simple, plus lisible, plus transparent, de façon à restaurer la confiance qui doit exister aujourd'hui entre les salariés et les entreprises et donc cette vision un petit peu rassemblée du Code du travail nous parait fondamentalement quelque chose de positif. Il y a aussi un rapport qui a été demandé par le Premier ministre Manuel VALLS à monsieur COMBREXELLE qui va faire des propositions également
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Parait-il audacieuses !
JEAN-MARIE LE GUEN
Mais je l'espère, je le pense. Oui ! Je pense que nous avons d'ailleurs été ces derniers mois audacieux, nous l'avons été avec la loi Macron, nous l'avons été aussi dans d'autres domaines sur la réforme territoriale même si ça n'a pas toujours été suffisamment noté il y aura encore d'autres avancées de réformes, ce pays a besoin de réformes pour se redresser.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Jean-Marie LE GUEN, encore un mot sur le travail, l'audace c'est le Contrat unique non, vous ne pensez pas ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Non ! Le Contrat unique est quelque chose qui est avancé assez régulièrement et quand on regarde de près au plan juridique, au plan social, au plan politique ou au plan économique comment ça marche, on s'aperçoit que ça ne marche pas. J'ai regardé de près ce dossier par exemple avec mes amis du pôle réformateur et nous pensons que ce Contrat unique c'est un très beau slogan mais c'est difficile à mettre en pratique, sauf à rompre avec un certain nombre de traditions qui ne sont pas opportunes
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Une réforme mais avec
JEAN-MARIE LE GUEN
Avec lesquelles il n'est pas opportun de rompre.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Oui ! Oui, oui. Une réforme, mais avec quel ministre du Travail puisque monsieur REBSAMEN s'en va ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Eh bien nous le saurons rapidement
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Emmanuel MACRON c'est ce qui semble le plus communément évoqué.
JEAN-MARIE LE GUEN
Ah ! Écoutez, je ne suis pas là pour commenter la Constitution ou le remplacement d'un poste de ministre.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Emmanuel MACRON que vous allez au fond soutenir si je puis dire puisque jeudi à Léognan, en Gironde
JEAN-MARIE LE GUEN
Et réciproquement d'ailleurs !
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Oui ! Avec Gérard COLLOMB, juste avant La Rochelle, vous allez tenir une réunion. Vous vous nommez comment ? Les réformistes du
JEAN-MARIE LE GUEN
Les réformateurs, le pôle réformateur de
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Les réformateurs ! Oui.
JEAN-MARIE LE GUEN
Du courant de la gauche, oui.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
C'est quoi l'idée, de dire que c'est vous la réforme, c'est vous l'avenir du PS, c'est ça ?
JEAN-MARIE LE GUEN
L'idée c'est que nous pensons nous que nous sommes dans une période de transformation considérable, que notre système social pour être conservé doit être transformé, c'est ça l'idée majeure, c'est, s'il n'y a pas de réformes, il y aura une régression sociale et nous devons assumer à la fois la compétitivité et la solidarité et nous pensons que la gauche doit voir les choses avec audace justement en réformant, elle doit être le parti du mouvement. Elle doit s'adresser à tous les Français, pas simplement rester dans une vision sectaire de la société française où on ne parlerait qu'à la gauche, il faut parler à tous les Français et emmener sur les valeurs de la République, sur les valeurs du progrès ce pays vers le changement, vers la transformation, parce qu'il faut affronter la mondialisation qui s'impose à nous mais sur lesquelles nous devons évidemment apporter des réponses qui sont des réponses de nos valeur de gauche, de nos valeurs républicaines.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Oui ! Oui, il y a donc deux gauches, deux PS, puisqu'en face il y aura les frondeurs, ça va vous faire de la cosmétique, mais il y a quand même deux visions quand même très différentes qui se font face ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Oui ! Bien sûr, mais vous savez la gauche de ce point de vue a toujours été relativement diverse. Ce qui est nouveau me semble-t-il c'est qu'aujourdhui le courant réformateur est à l'offensive au sein de la gauche et que quelque part je le regrette d'un certain point de vue, la gauche critique ne propose pas grand-chose.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
C'est celui de Manuel VALLS aussi, c'est ça ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Pardon ?
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
C'est celui qu'incarne aussi Manuel VALLS qui demeure
JEAN-MARIE LE GUEN
C'est celui qu'incarne Manuel VALLS, c'est celui
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Retrouve les patrons au MEDEF ?
JEAN-MARIE LE GUEN
C'est celui que met en oeuvre François HOLLANDE, chacun avec son style, nous sommes le courant de la réforme, nous pensons que la solution pour ce pays c'est de rassembler les Français autour d'une réforme juste.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Jean-Marie LE GUEN, vous évoquiez les réformes d'ici la fin du quinquennat, il y aura des élections, des régionales, des primaires, la présidentielle, ça va être difficile de réformer dans ce contexte. La croissance était à 0 au deuxième trimestre, François HOLLANDE a pourtant dit que cette croissance allait s'amplifier peut-être l'an prochain, son annonce de baisse de fiscalité elle vous a pris de cours, elle vous a surpris ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Non ! Elle était tout à fait prévisible
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Vous n'étiez pas prêts à ça ?
JEAN-MARIE LE GUENI
Puisque nous avons bien anticipé l'idée
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Vous allez faire comment, il n'y a pas de marge de manoeuvre ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Mais parce que notre pays a aujourd'hui un des niveaux de fiscalité les plus élevés au monde sans qu'il y ait malheureusement d'ailleurs en échange toujours une qualité de service public qui soit à la hauteur, donc nous devons améliorer la qualité du service public, pas le détruire comme le veut la droite mais nous devons aussi réfléchir à une baisse de la fiscalité tout en gardant évidemment la progressivité de celle-ci, mais une baisse de la fiscalité - c'est ce que nous disent les Français et c'est ce que nous constatons aussi lorsque l'on veut aller vers une convergence au plan européen et singulièrement entre la France et l'Allemagne au niveau de fiscalité, c'est ça la bonne solution
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Les Bourses
JEAN-MARIE LE GUEN
C'est ça la bonne solution de la bonne économie et de la bonne gestion d'une économie sociale de marché.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Oui ! Oui, mais le problème c'est qu'on n'échappe pas à ce qui se passe dans le monde, les Bourses dévissent, c'est la suite, la conséquence de la récession en Chine. Il faut s'en inquiéter, Jean-Marie LE GUEN ?
JEAN-MARIE LE GUEN
La récession en Chine, vous allez un peu vite
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Enfin on va dire une croissance moins forte.
JEAN-MARIE LE GUEN
Mais une croissance moins forte, vous avez raison
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
est annoncé.
JEAN-MARIE LE GUEN
Je pense, moi je fais confiance aux autorités chinoises pour
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Donc, vous êtes inquiet ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Et gérer
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Vous êtes inquiet, vous êtes inquiet, il faut s'en inquiéter ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Non ! Je constate toujours que les marchés financiers sont toujours d'une très grande fébrilité et quelque part l'hyper financiarisation de notre économie, qui ne dépend pas que notre pays, ce n'est pas évidemment à notre portée que de supprimer les flux financiers hératiques
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Non !
JEAN-MARIE LE GUEN
Qui existent entre l'Asie et les États-Unis par exemple, néanmoins nous pouvons que constater qu'il y a encore une grande fragilité, une grande volatilité, une grande fébrilité liée à cette financiarisation excessive de l'économie au plan mondial.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Encore un mot sur la rentrée politique ! Que dites-vous de celle d'Arnaud MONTEBOURG ce week-end à Frangy, vous dites quoi, même pas mal ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Écoutez, j'ai vu qu'Arnaud MONTEBOURG, avec le ton qu'il a pris, à mon avis a compris qu'en invitant monsieur VAROUFAKIS - qui aujourd'hui tire dans le dos de monsieur TSIPRAS et de SYRISA, qui affaiblit la Grèce, qui promeut finalement l'idée qu'il faut défaire l'Europe, défaire l'euro ce n'est pas une solution pour la gauche, je pense que Je ne comprends pas d'ailleurs comment cette gauche radicale dans notre pays, parce que ce n'est pas le cas en Espagne - par exemple PODEMOS a pris ses distances avec monsieur VAROUFAKIS - je constate avec effarement de voir la gauche radicale courir après une sorte de dandy, un peu irresponsable de l'économie grecque, comme si c'était alors qu'hier il n'avait pas de mots plus laudateur pour TSIPRAS et pour SYRISA...
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Le dandy c'est VAROUFAKIS !
JEAN-MARIE LE GUEN
C'était l'avenir de la gauche en Europe, et, aujourd'hui, on vient soutenir celui qui fragilise monsieur TSIPRAS, qui fragilise le redressement de la Grèce, j'ai du mal à comprendre un petit peu l'attitude de cette gauche radicale.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Arnaud MONTEBOURG n'a pas donné suite au projet de monsieur VAROUFAKIS de bâtir une sorte d'Internationale, dit-il, progressiste européenne
JEAN-MARIE LE GUEN
Oui ! Enfin ça ne serait pas le progrès de la régression européenne, c'est
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Arnaud MONTEBOURG est toujours au PS pour vous ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Mais bien sûr ! Bien sûr.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Oui ! Oui.
JEAN-MARIE LE GUEN
Arnaud MONTEBOURG est une personnalité qui me semble-t-il de temps en temps se fait un peu trop plaisir, mais il est important, il apporte beaucoup de choses aussi à notre combat commun.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Jean-Marie LE GUEN, les Français avaient évidemment les regards tournés vers les héros du Thalys, Alain VIDALIES a fait polémique hier matin chez nos amis d'Europe 1 au sujet des fouilles aléatoires possibles ou du moins accrues dans les transports en disant qu'on préférait discriminer - je fais simple - pour être efficace, c'est une bourde de la part du secrétaire d'État aux Transports ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Non ! C'est un mauvais procès qui lui est fait, tout le monde connait les valeurs, l'attention très forte aux droits de lhomme d'Alain VIDALIES. Ce qu'il a voulu dire c'est qu'il ne faut pas polémiquer lorsqu'on parle de contrôles aléatoires, ce qui d'ailleurs existe potentiellement déjà par exemple dans les aéroports
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Déjà ! Bien sûr.
JEAN-MARIE LE GUEN
Ou ailleurs, l'idée d'avoir des contrôles aléatoires alors, sous prétexte qu'on dit qu'ils pourraient être discriminant et peut- être qu'il faut être attentif à cette idée-là de discrimination mais les contrôles aléatoires sont une chose, une des solutions possibles et sans doute nécessaires, donc ne faisons pas de procès à Alain VIDALIES qui a tout simplement dit des évidences.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Oui ! Alain VIDALIES qui a d'ailleurs, dans la journée, rectifié le tir sur France info
JEAN-MARIE LE GUEN
Oui ! Parce que ses propos étaient un peu concentrés
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
En appelant à former les personnels, etc.
JEAN-MARIE LE GUEN
Mais encore une fois pas de faux procès, notre pays a autre chose à faire que de faire des peurs et des faux procès systématiques. Essayons de nous comprendre ! Il y a des gens qui sont pour les discriminations, il y a des gens qui sont contre les discriminations, il n'y a pas besoin de se faire des procès aux uns et aux autres, chacun connait bien les positions des uns et des autres et celles d'Alain VIDALIES elles sont connues et elles sont du côté de la République et des droits de l'homme, il n'y a pas de discussion là-dessus.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Ultime question, c'est le phénomène qui inquiète en Europe et ailleurs, celui des migrants je ne sais pas si c'est le bon terme d'ailleurs François HOLLANDE a milité en faveur de la mise en oeuvre hier d'un système unifié d'asile, enfin l'Europe n'y arrive pas ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Ecoutez lEurope elle est peut-être en retard, on peut toujours lui faire le procès, mais enfin ce n'est pas elle qui a créé le désordre du monde, maintenant il lui revient d'avoir à traiter ces questions avec sans doute une audace là aussi - on parlait d'audace il y a quelques instants - beaucoup plus grande.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Ce n'est pas encore fait !
JEAN-MARIE LE GUEN
Mais non ! Mais d'accord, mais nous tous on n'est pas toujours au rendez-vous, ça fait un peu trop il y a un peu trop de temps à attendre. Moi j'attends des réponses qui sont à la fois des réponses de robustesse dans le système de contrôle d'immigration, d'accueil et de ce point de vue les déclarations de madame MERKEL et celles de François HOLLANDE vont dans le sens quand même d'un traitement humaniste de cette question mais je dirais aussi il faut un autre volet, un volet plus stratégique, où on s'occupe peut-être plus sérieusement qu'on l'a fait ces dernières années du développement nord-sud, du faire en sorte que les pays de transit et les pays d'origine soient mieux, quand c'est possible - parce que c'est difficile de traiter avec l'Érythrée, avec le Soudan - mais, quand c'est possible, les pays de transit et les pays de départ doivent être mieux pris en compte par la communauté internationale et bien sûr par l'Europe.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Merci Jean-Marie LE GUEN.
JEAN-MARIE LE GUEN
Merci à vous.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
La rentrée est chargée, il y a du boulot ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Oui ! Il y a du boulot, mais c'est qui est passionnant.Source : Service d'information du Gouvernement, le 25 août 2015
Bonjour Jean-Marie LE GUEN.
JEAN-MARIE LE GUEN
Bonjour Jean-François ACHILLI.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Le Premier ministre Manuel VALLS, dans une tribune publiée dans Les Echos ce matin, évoque une réforme du marché du travail, est-ce que ce sera le dernier grand chantier du quinquennat ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Comme vous l'avez vu dans ce texte Manuel VALLS dit qu'il veut pousser plus loin les réformes et alors il y a le marché du travail
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Il dit : « il y a de nouvelles réformes à inventer ».
JEAN-MARIE LE GUEN
Mais il y aura effectivement, il y aura aussi évidemment sur la fiscalité un certain nombre d'avancées, d'abord celles que neuf millions de Français vont constater sur leur feuille d'impôts dans les jours qui viennent, une baisse des impôts, et sans doute, en 2016, une baisse supplémentaire
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
On va y venir !
JEAN-MARIE LE GUEN
Non ! Mais je dis par là qu'il y a la baisse des impôts, il y a la fiscalité, il y a l'impôt à la source on en a parlé il y a quelques semaines il y aussi la question du marché du travail, il y aura sans doute d'autres réformes, nous voulons continuer à réformer ce pays car le redressement dans la justice de ce pays nécessite encore d'autres réformes.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Sur le travail, c'est ce qu'on dit messieurs BADINTER et LYON-CAEN, c'est quoi ? On simplifie, quelle est idée, parce que
JEAN-MARIE LE GUEN
L'idée c'est de rendre plus simple, plus lisible, plus transparent, de façon à restaurer la confiance qui doit exister aujourd'hui entre les salariés et les entreprises et donc cette vision un petit peu rassemblée du Code du travail nous parait fondamentalement quelque chose de positif. Il y a aussi un rapport qui a été demandé par le Premier ministre Manuel VALLS à monsieur COMBREXELLE qui va faire des propositions également
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Parait-il audacieuses !
JEAN-MARIE LE GUEN
Mais je l'espère, je le pense. Oui ! Je pense que nous avons d'ailleurs été ces derniers mois audacieux, nous l'avons été avec la loi Macron, nous l'avons été aussi dans d'autres domaines sur la réforme territoriale même si ça n'a pas toujours été suffisamment noté il y aura encore d'autres avancées de réformes, ce pays a besoin de réformes pour se redresser.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Jean-Marie LE GUEN, encore un mot sur le travail, l'audace c'est le Contrat unique non, vous ne pensez pas ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Non ! Le Contrat unique est quelque chose qui est avancé assez régulièrement et quand on regarde de près au plan juridique, au plan social, au plan politique ou au plan économique comment ça marche, on s'aperçoit que ça ne marche pas. J'ai regardé de près ce dossier par exemple avec mes amis du pôle réformateur et nous pensons que ce Contrat unique c'est un très beau slogan mais c'est difficile à mettre en pratique, sauf à rompre avec un certain nombre de traditions qui ne sont pas opportunes
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Une réforme mais avec
JEAN-MARIE LE GUEN
Avec lesquelles il n'est pas opportun de rompre.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Oui ! Oui, oui. Une réforme, mais avec quel ministre du Travail puisque monsieur REBSAMEN s'en va ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Eh bien nous le saurons rapidement
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Emmanuel MACRON c'est ce qui semble le plus communément évoqué.
JEAN-MARIE LE GUEN
Ah ! Écoutez, je ne suis pas là pour commenter la Constitution ou le remplacement d'un poste de ministre.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Emmanuel MACRON que vous allez au fond soutenir si je puis dire puisque jeudi à Léognan, en Gironde
JEAN-MARIE LE GUEN
Et réciproquement d'ailleurs !
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Oui ! Avec Gérard COLLOMB, juste avant La Rochelle, vous allez tenir une réunion. Vous vous nommez comment ? Les réformistes du
JEAN-MARIE LE GUEN
Les réformateurs, le pôle réformateur de
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Les réformateurs ! Oui.
JEAN-MARIE LE GUEN
Du courant de la gauche, oui.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
C'est quoi l'idée, de dire que c'est vous la réforme, c'est vous l'avenir du PS, c'est ça ?
JEAN-MARIE LE GUEN
L'idée c'est que nous pensons nous que nous sommes dans une période de transformation considérable, que notre système social pour être conservé doit être transformé, c'est ça l'idée majeure, c'est, s'il n'y a pas de réformes, il y aura une régression sociale et nous devons assumer à la fois la compétitivité et la solidarité et nous pensons que la gauche doit voir les choses avec audace justement en réformant, elle doit être le parti du mouvement. Elle doit s'adresser à tous les Français, pas simplement rester dans une vision sectaire de la société française où on ne parlerait qu'à la gauche, il faut parler à tous les Français et emmener sur les valeurs de la République, sur les valeurs du progrès ce pays vers le changement, vers la transformation, parce qu'il faut affronter la mondialisation qui s'impose à nous mais sur lesquelles nous devons évidemment apporter des réponses qui sont des réponses de nos valeur de gauche, de nos valeurs républicaines.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Oui ! Oui, il y a donc deux gauches, deux PS, puisqu'en face il y aura les frondeurs, ça va vous faire de la cosmétique, mais il y a quand même deux visions quand même très différentes qui se font face ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Oui ! Bien sûr, mais vous savez la gauche de ce point de vue a toujours été relativement diverse. Ce qui est nouveau me semble-t-il c'est qu'aujourdhui le courant réformateur est à l'offensive au sein de la gauche et que quelque part je le regrette d'un certain point de vue, la gauche critique ne propose pas grand-chose.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
C'est celui de Manuel VALLS aussi, c'est ça ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Pardon ?
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
C'est celui qu'incarne aussi Manuel VALLS qui demeure
JEAN-MARIE LE GUEN
C'est celui qu'incarne Manuel VALLS, c'est celui
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Retrouve les patrons au MEDEF ?
JEAN-MARIE LE GUEN
C'est celui que met en oeuvre François HOLLANDE, chacun avec son style, nous sommes le courant de la réforme, nous pensons que la solution pour ce pays c'est de rassembler les Français autour d'une réforme juste.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Jean-Marie LE GUEN, vous évoquiez les réformes d'ici la fin du quinquennat, il y aura des élections, des régionales, des primaires, la présidentielle, ça va être difficile de réformer dans ce contexte. La croissance était à 0 au deuxième trimestre, François HOLLANDE a pourtant dit que cette croissance allait s'amplifier peut-être l'an prochain, son annonce de baisse de fiscalité elle vous a pris de cours, elle vous a surpris ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Non ! Elle était tout à fait prévisible
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Vous n'étiez pas prêts à ça ?
JEAN-MARIE LE GUENI
Puisque nous avons bien anticipé l'idée
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Vous allez faire comment, il n'y a pas de marge de manoeuvre ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Mais parce que notre pays a aujourd'hui un des niveaux de fiscalité les plus élevés au monde sans qu'il y ait malheureusement d'ailleurs en échange toujours une qualité de service public qui soit à la hauteur, donc nous devons améliorer la qualité du service public, pas le détruire comme le veut la droite mais nous devons aussi réfléchir à une baisse de la fiscalité tout en gardant évidemment la progressivité de celle-ci, mais une baisse de la fiscalité - c'est ce que nous disent les Français et c'est ce que nous constatons aussi lorsque l'on veut aller vers une convergence au plan européen et singulièrement entre la France et l'Allemagne au niveau de fiscalité, c'est ça la bonne solution
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Les Bourses
JEAN-MARIE LE GUEN
C'est ça la bonne solution de la bonne économie et de la bonne gestion d'une économie sociale de marché.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Oui ! Oui, mais le problème c'est qu'on n'échappe pas à ce qui se passe dans le monde, les Bourses dévissent, c'est la suite, la conséquence de la récession en Chine. Il faut s'en inquiéter, Jean-Marie LE GUEN ?
JEAN-MARIE LE GUEN
La récession en Chine, vous allez un peu vite
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Enfin on va dire une croissance moins forte.
JEAN-MARIE LE GUEN
Mais une croissance moins forte, vous avez raison
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
est annoncé.
JEAN-MARIE LE GUEN
Je pense, moi je fais confiance aux autorités chinoises pour
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Donc, vous êtes inquiet ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Et gérer
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Vous êtes inquiet, vous êtes inquiet, il faut s'en inquiéter ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Non ! Je constate toujours que les marchés financiers sont toujours d'une très grande fébrilité et quelque part l'hyper financiarisation de notre économie, qui ne dépend pas que notre pays, ce n'est pas évidemment à notre portée que de supprimer les flux financiers hératiques
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Non !
JEAN-MARIE LE GUEN
Qui existent entre l'Asie et les États-Unis par exemple, néanmoins nous pouvons que constater qu'il y a encore une grande fragilité, une grande volatilité, une grande fébrilité liée à cette financiarisation excessive de l'économie au plan mondial.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Encore un mot sur la rentrée politique ! Que dites-vous de celle d'Arnaud MONTEBOURG ce week-end à Frangy, vous dites quoi, même pas mal ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Écoutez, j'ai vu qu'Arnaud MONTEBOURG, avec le ton qu'il a pris, à mon avis a compris qu'en invitant monsieur VAROUFAKIS - qui aujourd'hui tire dans le dos de monsieur TSIPRAS et de SYRISA, qui affaiblit la Grèce, qui promeut finalement l'idée qu'il faut défaire l'Europe, défaire l'euro ce n'est pas une solution pour la gauche, je pense que Je ne comprends pas d'ailleurs comment cette gauche radicale dans notre pays, parce que ce n'est pas le cas en Espagne - par exemple PODEMOS a pris ses distances avec monsieur VAROUFAKIS - je constate avec effarement de voir la gauche radicale courir après une sorte de dandy, un peu irresponsable de l'économie grecque, comme si c'était alors qu'hier il n'avait pas de mots plus laudateur pour TSIPRAS et pour SYRISA...
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Le dandy c'est VAROUFAKIS !
JEAN-MARIE LE GUEN
C'était l'avenir de la gauche en Europe, et, aujourd'hui, on vient soutenir celui qui fragilise monsieur TSIPRAS, qui fragilise le redressement de la Grèce, j'ai du mal à comprendre un petit peu l'attitude de cette gauche radicale.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Arnaud MONTEBOURG n'a pas donné suite au projet de monsieur VAROUFAKIS de bâtir une sorte d'Internationale, dit-il, progressiste européenne
JEAN-MARIE LE GUEN
Oui ! Enfin ça ne serait pas le progrès de la régression européenne, c'est
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Arnaud MONTEBOURG est toujours au PS pour vous ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Mais bien sûr ! Bien sûr.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Oui ! Oui.
JEAN-MARIE LE GUEN
Arnaud MONTEBOURG est une personnalité qui me semble-t-il de temps en temps se fait un peu trop plaisir, mais il est important, il apporte beaucoup de choses aussi à notre combat commun.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Jean-Marie LE GUEN, les Français avaient évidemment les regards tournés vers les héros du Thalys, Alain VIDALIES a fait polémique hier matin chez nos amis d'Europe 1 au sujet des fouilles aléatoires possibles ou du moins accrues dans les transports en disant qu'on préférait discriminer - je fais simple - pour être efficace, c'est une bourde de la part du secrétaire d'État aux Transports ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Non ! C'est un mauvais procès qui lui est fait, tout le monde connait les valeurs, l'attention très forte aux droits de lhomme d'Alain VIDALIES. Ce qu'il a voulu dire c'est qu'il ne faut pas polémiquer lorsqu'on parle de contrôles aléatoires, ce qui d'ailleurs existe potentiellement déjà par exemple dans les aéroports
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Déjà ! Bien sûr.
JEAN-MARIE LE GUEN
Ou ailleurs, l'idée d'avoir des contrôles aléatoires alors, sous prétexte qu'on dit qu'ils pourraient être discriminant et peut- être qu'il faut être attentif à cette idée-là de discrimination mais les contrôles aléatoires sont une chose, une des solutions possibles et sans doute nécessaires, donc ne faisons pas de procès à Alain VIDALIES qui a tout simplement dit des évidences.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Oui ! Alain VIDALIES qui a d'ailleurs, dans la journée, rectifié le tir sur France info
JEAN-MARIE LE GUEN
Oui ! Parce que ses propos étaient un peu concentrés
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
En appelant à former les personnels, etc.
JEAN-MARIE LE GUEN
Mais encore une fois pas de faux procès, notre pays a autre chose à faire que de faire des peurs et des faux procès systématiques. Essayons de nous comprendre ! Il y a des gens qui sont pour les discriminations, il y a des gens qui sont contre les discriminations, il n'y a pas besoin de se faire des procès aux uns et aux autres, chacun connait bien les positions des uns et des autres et celles d'Alain VIDALIES elles sont connues et elles sont du côté de la République et des droits de l'homme, il n'y a pas de discussion là-dessus.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Ultime question, c'est le phénomène qui inquiète en Europe et ailleurs, celui des migrants je ne sais pas si c'est le bon terme d'ailleurs François HOLLANDE a milité en faveur de la mise en oeuvre hier d'un système unifié d'asile, enfin l'Europe n'y arrive pas ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Ecoutez lEurope elle est peut-être en retard, on peut toujours lui faire le procès, mais enfin ce n'est pas elle qui a créé le désordre du monde, maintenant il lui revient d'avoir à traiter ces questions avec sans doute une audace là aussi - on parlait d'audace il y a quelques instants - beaucoup plus grande.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Ce n'est pas encore fait !
JEAN-MARIE LE GUEN
Mais non ! Mais d'accord, mais nous tous on n'est pas toujours au rendez-vous, ça fait un peu trop il y a un peu trop de temps à attendre. Moi j'attends des réponses qui sont à la fois des réponses de robustesse dans le système de contrôle d'immigration, d'accueil et de ce point de vue les déclarations de madame MERKEL et celles de François HOLLANDE vont dans le sens quand même d'un traitement humaniste de cette question mais je dirais aussi il faut un autre volet, un volet plus stratégique, où on s'occupe peut-être plus sérieusement qu'on l'a fait ces dernières années du développement nord-sud, du faire en sorte que les pays de transit et les pays d'origine soient mieux, quand c'est possible - parce que c'est difficile de traiter avec l'Érythrée, avec le Soudan - mais, quand c'est possible, les pays de transit et les pays de départ doivent être mieux pris en compte par la communauté internationale et bien sûr par l'Europe.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Merci Jean-Marie LE GUEN.
JEAN-MARIE LE GUEN
Merci à vous.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
La rentrée est chargée, il y a du boulot ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Oui ! Il y a du boulot, mais c'est qui est passionnant.Source : Service d'information du Gouvernement, le 25 août 2015