Texte intégral
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Q - Notre cuisine pourrait-elle nous aider dans notre croissance ? A-t-elle un impact dans notre économie ?
R - Prenons les chiffres : le tourisme en général, ce sont deux millions d'emplois et 7% de la richesse nationale. Je ne veux pas vous abreuver de chiffres, surtout dès le matin, mais il y a un milliard de touristes qui voyagent en ce moment dans le monde, dans quinze ans, ce seront deux milliards.
Si nous sommes capables de prendre une partie de ces touristes et qu'ils restent en France, ce sera merveilleux, cela créera des emplois qui ne sont pas délocalisables. Parce que, quand on crée des emplois dans la gastronomie, le tourisme ou la viticulture, c'est en France, et, je le dis souvent, il s'agit d'un trésor national.
Q - Expliquez-nous, on a l'impression que ces chefs, ils sont venus vous voir maintenant ?
R - C'est parce que les chefs sont les meilleurs ambassadeurs de la France. Quand on demande aux touristes du monde entier : «Pourquoi venez-vous en France ?», presque la moitié dit que c'est en raison de la gastronomie. La seule chose que je regrette, c'est que nous n'ayons pas, auparavant, incorporé la gastronomie au Quai d'Orsay.
Q - Et diplomatiquement, la gastronomie peut-elle jouer ?
R - Je vais prendre un exemple. Historiquement d'abord, cela a beaucoup joué ; je crois que c'est Talleyrand qui disait : «Le meilleur auxiliaire de l'ambassadeur, c'est son cuisinier.»
Q - On peut revenir cuisiner avec votre chef ?
R - Oui il est excellent.
Il y a aussi un autre aspect : je reçois ici beaucoup de chefs d'État et de gouvernement et il faut leur donner une bonne image de la France. Évidemment, c'est un peu difficile pour le ministre, je le reconnais, c'était une pratique très difficile !
Q - Et ça va ?
R - Je m'en sors.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 16 octobre 2015