Texte intégral
Señor Presidente Morales, Hermanos, Queridos Amigos, voy a hablar en francés. Entiendo el español pero no lo hablo. (Monsieur le Président Morales, Frères, Chers Amis, je vais parler en français. Je comprends l'espagnol mais je ne le parle pas.)
Merci Cher Président Morales de m'accueillir ici pour échanger avec vous tous. Hier, j'étais au Pérou, à Lima, pour une réunion sur le financement du climat, organisée par les institutions financières internationales. L'ambiance était un petit peu «différente» et je veux dire combien j'apprécie l'atmosphère chaleureuse ici à Cochabamba.
Nous sommes à moins de deux mois de la conférence de Paris sur le climat, la fameuse COP21. L'ensemble des États de la planète vont être accueillis en France pendant deux semaines afin, nous l'espérons, de trouver un accord universel contre le changement climatique, pour sauver la planète. Le président Hollande accueillera les chefs d'États et de gouvernement, en particulier Evo Morales. Je présiderai cette COP21, c'est la raison de ma présence parmi vous. Je veux entendre ce que disent vraiment les peuples et je sais qu'ici c'est cette Pachamama qui vous guide dans la recherche d'un modèle de développement durable.
Les effets des changements climatiques, vous les constatez chaque jour : les pluies sont plus intenses et les sécheresses sont plus longues ; les glaciers fondent, les saisons sont bousculées ; les récoltes sont menacées par des événements climatiques extrêmes et intrusifs. Votre inquiétude est partagée par tous les peuples du monde et ce sont les peuples les plus pauvres qui sont les premiers à subir le changement climatique.
Les causes de ce changement climatique - il vaudrait mieux l'appeler le dérèglement climatique - sont bien connues : c'est la consommation d'énergies non renouvelables, c'est un mode de vie qui n'est pas durable, c'est l'exploitation excessive des ressources. Les pays industrialisés portent, évidemment, une responsabilité particulière puisque le développement de leurs économie s'est fondé sur ce modèle qui, à terme, ne peut pas être prolongé.
C'est ici, en Bolivie, qu'est née l'idée du «Buen Vivir», fondée sur une juste répartition pour tous, dans le respect de notre environnement. Je rejoins l'idée de votre rencontre. Le combat pour le climat est un combat contre la pauvreté et pour le développement.
C'est pour cela que nous avons besoin d'un accord universel à Paris, un accord - là-dessus j'ai une petite nuance par rapport aux propos que j'ai entendus - qui inclut à la fois les gouvernements et les peuples. Bien sûr, qu'il faut que les gouvernements s'engagent car, à Paris comme dans toutes les conférences internationales, il faudra que les gouvernements et les chefs des gouvernements, les ministres, apportent leurs décisions ; mais il faut, en même temps, que les peuples, c'est-à-dire vous-mêmes, s'engagent et montrent la direction qui doit être suivie par les gouvernements. C'est ainsi je crois que l'on pourra réussir à Paris.
J'étais hier à Lima où nous avons discuté de finances. Vous savez sans doute qu'en 2009, à Copenhague, les pays riches s'étaient engagés à consacrer pour le climat, dans les pays du Sud, 100 milliards de dollars en 2020. Nous sommes peu à peu sur la voie mais il reste des efforts à faire. Ce sera à Paris qu'il faudra dresser le bilan, car il est indispensable, si nous voulons un accord, que sur le plan financier et sur le plan des technologies, les pays riches prêtent la main aux pays pauvres pour leur permettre d'avancer.
Pendant très longtemps, les négociations climatiques ont été des négociations entre les gouvernements, mais les choses sont en train de changer et les sociétés civiles, les peuples - on va commencer par les peuples indigènes - font entendre leur voix. Avant la COP21, à Paris à l'UNESCO, nous organisons à la fin du mois de novembre une conférence sur les peuples indigènes face au changement climatique. Au sein même de la COP21, des événements particuliers seront consacrés à ce thème et je dois vous informer que le pavillon des Populations indigènes sera le plus vaste de tous les pavillons de la COP21 à Paris.
Monsieur le Président Morales, Chers Amis, la COP21 est, au sens propre, «vitale» parce que - comme cela a été très bien dit par tous mes collègues à la tribune - ce qui est en cause, c'est tout simplement la vie, la vôtre, celle de vos enfants, celle des espèces, celle de la planète.
Je suis venu ici, comme le fera demain le Secrétaire général des Nations unies, pour écouter votre message. Comme dans quelques semaines je présiderai la COP21, j'aurai ce que j'ai entendu et ce que j'ai vu ici dans mon esprit et j'essaierai de m'en faire l'écho.
Todo el mundo sabe que Francia, desde la gran revolución es el país de la libertad, igualdad y fraternidad. Juntos, unidos y determinados, debemos actuar para el futuro de nuestro planeta. Gracias ! (Tout le monde sait que la France, depuis la grande révolution est le pays de la liberté, de l'égalité et de la fraternité. Ensemble, unis et déterminés, nous devons agir pour le futur de notre planète. Merci !).source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 19 octobre 2015