Texte intégral
Madame et Messieurs les dirigeants d'organisations internationales,
Mesdames et messieurs les Ministres, chers collègues,
Cette réunion, pour laquelle avec mon collègue Monsieur Segura Vasi nous avons souhaité vous réunir aujourd'hui, est une étape importante vers Paris. Votre mobilisation en est un témoignage et je vous en remercie ; je remercie également les équipes de la Banque mondiale qui nous ont été d'une formidable aide pour l'organisation logistique.
J'ai coutume de dire que la question du climat est un enjeu trop important pour que les ministres des finances en restent à l'écart. En effet, vous le savez, la question des financements est au coeur de la lutte contre le changement climatique, car ce sont eux qui vont permettre de soutenir dans le temps l'ambition de réduction des gaz à effet de serre ainsi que les actions d'adaptation dans tous les pays. Il faut que les financements permettent la transformation nécessaire : ils doivent la catalyser, la rendre possible. Pour remplir ce rôle, ils doivent être d'une ampleur adéquate, avoir un impact fort sur le terrain, et pour cela répondre aux priorités exprimées par les pays.
A moins de deux mois du début de la COP21, il est essentiel que nous prenions, ensemble, la mesure des efforts et des progrès réalisés en termes de financement de la lutte contre le changement climatique et de l'adaptation, et que nous identifions les perspectives de renforcement de ces efforts. Un indicateur notamment permettra de mesurer ces progrès : l'état de la mobilisation par les pays développés de financements publics et privés en faveur des pays en développement, au regard de l'engagement pris à Copenhague en 2009.
Le Pérou et la France ont demandé à l'OCDE, en collaboration avec le think tank CPI, de réaliser un rapport présentant cet état des lieux. Le Secrétaire général de l'OCDE, Monsieur Gurria, nous en présentera les résultats aujourd'hui.
Ces 100 milliards sont indispensables. Et l'engagement doit être respecté, c'est une condition nécessaire pour renforcer la confiance lors des négociations. Toutefois, vous le savez, l'ampleur des investissements nécessaires pour nous permettre de rester en deçà d'une augmentation des températures de 2°C dépasse largement ce montant de 100 milliards de dollars. C'est pourquoi l'ensemble des flux de financements, publics et privés, doivent être massivement redirigés vers des projets soutenables, non-émissifs et résilients.
Dans cette perspective, le Secrétariat général des Nations Unies a également réalisé un rapport, qui sera présenté par Janos Pasztor, sur la mobilisation de la communauté financière privée depuis le Sommet organisé par l'ONU en septembre 2014, et les perspectives futures pour généraliser cette mise en mouvement des acteurs financiers. Je réitère ici mon souhait que l'ensemble du secteur financier prenne en compte le risque climatique dans ses activités. M. Mark Carney décrira les travaux du Conseil de Stabilité Financière à cet égard. Nous ne pourrons avancer que si la communauté financière, les banques, les assureurs, les gestionnaires de fonds, sont totalement mobilisés. Cette mobilisation est lancée, je voudrais remercie Mark Carney pour le travail remarquable à la tête du Conseil de Stabilité Financière.
Plus globalement, c'est l'ensemble des politiques publiques qui doivent accompagner la transition, absolument nécessaire, vers une économie sobre en carbone. Je pense par exemple au développement des marchés carbone.
Les sujets de financements climatiques ont suscité beaucoup de défiance entre pays développés et pays en développement, et c'est précisément pourquoi cette compréhension commune et cet échange paraissent aujourd'hui nécessaires.
Nous sommes là pour écouter les analyses et les messages que chaque participant souhaitera verser au débat ; là pour discuter enjeux et perspectives, pour entendre les besoins et les difficultés de chacun, et surtout pour proposer des réponses, prendre des engagements, définir une feuille de route.
Chacun d'entre nous a des expériences passées et des idées, des ambitions pour la suite ; mettons tout cela sur la table. J'espère que nous pourrons par là prolonger et renforcer confirmer l'élan politique constaté depuis plusieurs mois.
De son côté, la France est à l'initiative et joue pleinement son rôle : le Président de la République a annoncé il y a deux semaines que nos financements climat annuels, qui représentent 3 milliards d'euros aujourd'hui, dépasseront 5 milliards à l'horizon 2020. Cela s'inscrit dans une hausse plus large de nos financements publics en faveur du développement, à travers tous les types d'instruments appropriés, car nous pensons que faire plus dans le domaine du climat, ce n'est pas faire moins pour le développement, au contraire ! D'une part, nous augmenterons les prêts de l'Agence Française de Développement aux Etats étrangers, à hauteur de 4 milliards d'euros dont la moitié avec un co-bénéfice climat. D'autre part, nous augmenterons également nos dons, à hauteur de 370 millions d'euros supplémentaires par an d'ici 2020, dont une part substantielle sera dédiée à l'adaptation, car l'adaptation est un enjeu essentiel dans l'accord de Paris, en particulier pour les pays les plus pauvres et les plus vulnérables au changement climatique. Nous donnerons aussi une priorité aux investissements dans les énergies renouvelables en Afrique.
Par ailleurs, nous avons récemment voté une loi tout à fait pionnière sur les obligations de transparence des entreprises en matière de risque climat.
Mes chers collègues, les parties prenantes représentées ici, que ce soient les Ministres des finances, les banques de développement, les acteurs privés ou les Nations Unies, ont une responsabilité commune du futur qui reste à construire, et donc un rôle essentiel dans cette nécessaire transition.
Source http://www.economie.gouv.fr, le 20 octobre 2015
Mesdames et messieurs les Ministres, chers collègues,
Cette réunion, pour laquelle avec mon collègue Monsieur Segura Vasi nous avons souhaité vous réunir aujourd'hui, est une étape importante vers Paris. Votre mobilisation en est un témoignage et je vous en remercie ; je remercie également les équipes de la Banque mondiale qui nous ont été d'une formidable aide pour l'organisation logistique.
J'ai coutume de dire que la question du climat est un enjeu trop important pour que les ministres des finances en restent à l'écart. En effet, vous le savez, la question des financements est au coeur de la lutte contre le changement climatique, car ce sont eux qui vont permettre de soutenir dans le temps l'ambition de réduction des gaz à effet de serre ainsi que les actions d'adaptation dans tous les pays. Il faut que les financements permettent la transformation nécessaire : ils doivent la catalyser, la rendre possible. Pour remplir ce rôle, ils doivent être d'une ampleur adéquate, avoir un impact fort sur le terrain, et pour cela répondre aux priorités exprimées par les pays.
A moins de deux mois du début de la COP21, il est essentiel que nous prenions, ensemble, la mesure des efforts et des progrès réalisés en termes de financement de la lutte contre le changement climatique et de l'adaptation, et que nous identifions les perspectives de renforcement de ces efforts. Un indicateur notamment permettra de mesurer ces progrès : l'état de la mobilisation par les pays développés de financements publics et privés en faveur des pays en développement, au regard de l'engagement pris à Copenhague en 2009.
Le Pérou et la France ont demandé à l'OCDE, en collaboration avec le think tank CPI, de réaliser un rapport présentant cet état des lieux. Le Secrétaire général de l'OCDE, Monsieur Gurria, nous en présentera les résultats aujourd'hui.
Ces 100 milliards sont indispensables. Et l'engagement doit être respecté, c'est une condition nécessaire pour renforcer la confiance lors des négociations. Toutefois, vous le savez, l'ampleur des investissements nécessaires pour nous permettre de rester en deçà d'une augmentation des températures de 2°C dépasse largement ce montant de 100 milliards de dollars. C'est pourquoi l'ensemble des flux de financements, publics et privés, doivent être massivement redirigés vers des projets soutenables, non-émissifs et résilients.
Dans cette perspective, le Secrétariat général des Nations Unies a également réalisé un rapport, qui sera présenté par Janos Pasztor, sur la mobilisation de la communauté financière privée depuis le Sommet organisé par l'ONU en septembre 2014, et les perspectives futures pour généraliser cette mise en mouvement des acteurs financiers. Je réitère ici mon souhait que l'ensemble du secteur financier prenne en compte le risque climatique dans ses activités. M. Mark Carney décrira les travaux du Conseil de Stabilité Financière à cet égard. Nous ne pourrons avancer que si la communauté financière, les banques, les assureurs, les gestionnaires de fonds, sont totalement mobilisés. Cette mobilisation est lancée, je voudrais remercie Mark Carney pour le travail remarquable à la tête du Conseil de Stabilité Financière.
Plus globalement, c'est l'ensemble des politiques publiques qui doivent accompagner la transition, absolument nécessaire, vers une économie sobre en carbone. Je pense par exemple au développement des marchés carbone.
Les sujets de financements climatiques ont suscité beaucoup de défiance entre pays développés et pays en développement, et c'est précisément pourquoi cette compréhension commune et cet échange paraissent aujourd'hui nécessaires.
Nous sommes là pour écouter les analyses et les messages que chaque participant souhaitera verser au débat ; là pour discuter enjeux et perspectives, pour entendre les besoins et les difficultés de chacun, et surtout pour proposer des réponses, prendre des engagements, définir une feuille de route.
Chacun d'entre nous a des expériences passées et des idées, des ambitions pour la suite ; mettons tout cela sur la table. J'espère que nous pourrons par là prolonger et renforcer confirmer l'élan politique constaté depuis plusieurs mois.
De son côté, la France est à l'initiative et joue pleinement son rôle : le Président de la République a annoncé il y a deux semaines que nos financements climat annuels, qui représentent 3 milliards d'euros aujourd'hui, dépasseront 5 milliards à l'horizon 2020. Cela s'inscrit dans une hausse plus large de nos financements publics en faveur du développement, à travers tous les types d'instruments appropriés, car nous pensons que faire plus dans le domaine du climat, ce n'est pas faire moins pour le développement, au contraire ! D'une part, nous augmenterons les prêts de l'Agence Française de Développement aux Etats étrangers, à hauteur de 4 milliards d'euros dont la moitié avec un co-bénéfice climat. D'autre part, nous augmenterons également nos dons, à hauteur de 370 millions d'euros supplémentaires par an d'ici 2020, dont une part substantielle sera dédiée à l'adaptation, car l'adaptation est un enjeu essentiel dans l'accord de Paris, en particulier pour les pays les plus pauvres et les plus vulnérables au changement climatique. Nous donnerons aussi une priorité aux investissements dans les énergies renouvelables en Afrique.
Par ailleurs, nous avons récemment voté une loi tout à fait pionnière sur les obligations de transparence des entreprises en matière de risque climat.
Mes chers collègues, les parties prenantes représentées ici, que ce soient les Ministres des finances, les banques de développement, les acteurs privés ou les Nations Unies, ont une responsabilité commune du futur qui reste à construire, et donc un rôle essentiel dans cette nécessaire transition.
Source http://www.economie.gouv.fr, le 20 octobre 2015