Texte intégral
R. Elkrief.- Le Président Chirac a dit hier soir : "Nous sommes tous concernés." Est-ce qu'il faut comprendre : "Nous sommes tous menacés" ?
- "Non, je crois qu'on est concernés par le drame. C'est pour cela que je ne peux pas commencer à répondre à vos questions sans redire l'horreur et l'émotion qu'inspire ce drame effroyable, voulu par des hommes pour qui la haine et le terrorisme l'emportent sur la vie, systématiquement. Cela les disqualifie à jamais aux yeux du monde civilisé. Mais bien sûr, on pense aux victimes qui sont décédées, à celles qui souffrent sous les décombres et aux familles. On ne peut pas commencer sans dire cela."
La France va envoyer une aide au niveau des secours ?
- "La France a, dès hier après-midi, sur ma suggestion et H. Védrine a transmis aux autorités américaines une assistance. Pour l'instant, bien sûr, les Etats-Unis évaluent les besoins mais nous sommes prêts à envoyer un détachement d'intervention de catastrophes aéromobiles. La proposition a été faite."
Je vous repose cette question : est-ce qu'il y a des menaces contre la France et est-ce que la France se sent menacée ? Vous avez annoncé hier la réactivation du plan de sécurité Vigipirate ?
- "Il n'y a pas de menace particulière identifiée pour notre pays. Mais les services de renseignements - c'est leur travail - le font avec vigilance et sont toujours mobilisés. Bien évidemment, je vais réunir tout à l'heure le Comité interministériel de lutte anti-terroriste place Beauvau. Je le fais régulièrement mais je vais le faire particulièrement ce matin."
Concrètement, comment cela va se traduire pour les Français au quotidien dans les heures qui viennent ?
- "D'abord il était normal que le Gouvernement fasse son devoir et je veux redire ici, à votre micro, que l'Etat était là, présent, et dès hier après-midi, le Gouvernement, comme c'est sa responsabilité, a déclenché le plan Vigipirate renforcé."
En coordination avec le président de la République ?
- "Nous avons réuni, après que le président de la République soit rentré de son voyage en province, un comité restreint à sa demande où, bien évidemment, nous avons évoqué le plan Vigipirate renforcé. Il va de soi que les autorités françaises agissent de concert, ensemble et fassent front commun dans cette période dramatique pour nos amis américains."
Selon le quotidien Le Parisien, les services de police français craindraient la présence sur notre territoire de plusieurs commandos dormants d'O. Ben Laden ?
- "On peut toujours craindre des présences. Mais je peux vous dire que nos services de renseignements sont d'une extrême vigilance et sont de grands professionnels. Il ne faut ne pas véhiculer des craintes, créer une psychose supplémentaire alors que les Français doivent réagir avec vigilance pour eux-mêmes, responsabilité et sang-froid. C'est bien sûr le rôle de l'Etat que de mobiliser les forces de sécurité - la police, la gendarmerie, les forces armées - devant les bâtiments publics ou privés - s'agissant par exemple de bâtiments commerciaux..."
Les intérêts et les représentations américaines et israéliennes seront particulièrement protégées ?
- "Evidemment, les choses sont déjà en place."
Le quartier des affaires à Paris ?
- "Bien évidemment. Mais c'est aussi les gares, les aéroports, les bâtiments publics, les écoles. Cela va de soi, mais il faut redire à nos concitoyens que c'est aussi le rôle de chacun dans sa vie quotidienne, dans sa responsabilité - je pense notamment aux responsables des bâtiments accueillant du public - qu'il faut faire preuve de vigilance, de prudence, de sang-froid et de calme. C'est-à-dire qu'il ne faut pas céder à l'affolement, parce que la vie va continuer et il ne faudrait pas que des pertes de calme entraînent des problèmes ou des drames. Je veux d'ailleurs saluer les déclarations des responsables des différentes communautés qui en appellent au calme dans les villes et dans les banlieues. Cela ne me surprend pas mais je voulais saluer leur esprit de responsabilité et de paix."
Un mot sur les avions : on a vu hier, effectivement, que les liaisons intérieures américaines étaient extrêmement vulnérables, puisque ce sont des avions de lignes intérieures qui ont été visés. Est-ce que nous, en France, on est équipés pour détecter ce type d'attaques, apparemment avec des armes blanches, donc sans arme à feu ?
- "Les protections en France - et J.-C. Gayssot nous le confirmait hier - sont fortes. Ceci étant, s'agissant de vols intérieurs, et j'ai envie de dire au niveau européen de vols intérieurs à l'échelon européen, il était nécessaire d'engager une coopération européenne, un échange d'informations. C'est ce qui a été fait. Il y a les surveillances aériennes nécessaires, tel que cela a été dit d'ailleurs par les médias et notamment par RTL."
Le Président Chirac a annoncé également une concertation européenne. Il y a une réunion, ce matin, à Bruxelles des ministre des Affaires étrangères européens. Comment cela se peut se traduire ?
- "Cela se traduit par des protocoles de prévention, de précaution et de réaction communs et harmonisés, et puis des systèmes d'informations en temps réel de manière à ce que, encore une fois, tout soit fait pour éviter tout problème, tout drame. C'est aussi la démonstration que l'Europe prend sa dimension à l'égard d'événements aussi dramatiques que ceux que les Etats-Unis viennent de subir."
L. Jospin vit là sa première crise internationale extrêmement grave. Comment est-ce qu'il réagit personnellement et humainement ?
- "C'est un drame, c'est effroyable, je l'ai dit. Le Gouvernement français fait son devoir, d'abord celui de sécurité - je suis ministre de l'Intérieur - et de prévention à l'égard de nos concitoyens vivant sur notre territoire. Il y a eu d'autres crises, il y a eu des crises politiques ou militaires - le Kosovo par exemple. Il faut gérer les crises mais là, c'est d'une autre nature ; c'est le drame, l'effroi et la terreur par rapport aux Etats-Unis. Le Gouvernement fait preuve de sang-froid, de calme mais aussi de détermination à l'égard du terrorisme sous quelque forme que ce soit."
(Source http://sig.premier-ministre.gouv.fr, le 12 septembre 2001)
- "Non, je crois qu'on est concernés par le drame. C'est pour cela que je ne peux pas commencer à répondre à vos questions sans redire l'horreur et l'émotion qu'inspire ce drame effroyable, voulu par des hommes pour qui la haine et le terrorisme l'emportent sur la vie, systématiquement. Cela les disqualifie à jamais aux yeux du monde civilisé. Mais bien sûr, on pense aux victimes qui sont décédées, à celles qui souffrent sous les décombres et aux familles. On ne peut pas commencer sans dire cela."
La France va envoyer une aide au niveau des secours ?
- "La France a, dès hier après-midi, sur ma suggestion et H. Védrine a transmis aux autorités américaines une assistance. Pour l'instant, bien sûr, les Etats-Unis évaluent les besoins mais nous sommes prêts à envoyer un détachement d'intervention de catastrophes aéromobiles. La proposition a été faite."
Je vous repose cette question : est-ce qu'il y a des menaces contre la France et est-ce que la France se sent menacée ? Vous avez annoncé hier la réactivation du plan de sécurité Vigipirate ?
- "Il n'y a pas de menace particulière identifiée pour notre pays. Mais les services de renseignements - c'est leur travail - le font avec vigilance et sont toujours mobilisés. Bien évidemment, je vais réunir tout à l'heure le Comité interministériel de lutte anti-terroriste place Beauvau. Je le fais régulièrement mais je vais le faire particulièrement ce matin."
Concrètement, comment cela va se traduire pour les Français au quotidien dans les heures qui viennent ?
- "D'abord il était normal que le Gouvernement fasse son devoir et je veux redire ici, à votre micro, que l'Etat était là, présent, et dès hier après-midi, le Gouvernement, comme c'est sa responsabilité, a déclenché le plan Vigipirate renforcé."
En coordination avec le président de la République ?
- "Nous avons réuni, après que le président de la République soit rentré de son voyage en province, un comité restreint à sa demande où, bien évidemment, nous avons évoqué le plan Vigipirate renforcé. Il va de soi que les autorités françaises agissent de concert, ensemble et fassent front commun dans cette période dramatique pour nos amis américains."
Selon le quotidien Le Parisien, les services de police français craindraient la présence sur notre territoire de plusieurs commandos dormants d'O. Ben Laden ?
- "On peut toujours craindre des présences. Mais je peux vous dire que nos services de renseignements sont d'une extrême vigilance et sont de grands professionnels. Il ne faut ne pas véhiculer des craintes, créer une psychose supplémentaire alors que les Français doivent réagir avec vigilance pour eux-mêmes, responsabilité et sang-froid. C'est bien sûr le rôle de l'Etat que de mobiliser les forces de sécurité - la police, la gendarmerie, les forces armées - devant les bâtiments publics ou privés - s'agissant par exemple de bâtiments commerciaux..."
Les intérêts et les représentations américaines et israéliennes seront particulièrement protégées ?
- "Evidemment, les choses sont déjà en place."
Le quartier des affaires à Paris ?
- "Bien évidemment. Mais c'est aussi les gares, les aéroports, les bâtiments publics, les écoles. Cela va de soi, mais il faut redire à nos concitoyens que c'est aussi le rôle de chacun dans sa vie quotidienne, dans sa responsabilité - je pense notamment aux responsables des bâtiments accueillant du public - qu'il faut faire preuve de vigilance, de prudence, de sang-froid et de calme. C'est-à-dire qu'il ne faut pas céder à l'affolement, parce que la vie va continuer et il ne faudrait pas que des pertes de calme entraînent des problèmes ou des drames. Je veux d'ailleurs saluer les déclarations des responsables des différentes communautés qui en appellent au calme dans les villes et dans les banlieues. Cela ne me surprend pas mais je voulais saluer leur esprit de responsabilité et de paix."
Un mot sur les avions : on a vu hier, effectivement, que les liaisons intérieures américaines étaient extrêmement vulnérables, puisque ce sont des avions de lignes intérieures qui ont été visés. Est-ce que nous, en France, on est équipés pour détecter ce type d'attaques, apparemment avec des armes blanches, donc sans arme à feu ?
- "Les protections en France - et J.-C. Gayssot nous le confirmait hier - sont fortes. Ceci étant, s'agissant de vols intérieurs, et j'ai envie de dire au niveau européen de vols intérieurs à l'échelon européen, il était nécessaire d'engager une coopération européenne, un échange d'informations. C'est ce qui a été fait. Il y a les surveillances aériennes nécessaires, tel que cela a été dit d'ailleurs par les médias et notamment par RTL."
Le Président Chirac a annoncé également une concertation européenne. Il y a une réunion, ce matin, à Bruxelles des ministre des Affaires étrangères européens. Comment cela se peut se traduire ?
- "Cela se traduit par des protocoles de prévention, de précaution et de réaction communs et harmonisés, et puis des systèmes d'informations en temps réel de manière à ce que, encore une fois, tout soit fait pour éviter tout problème, tout drame. C'est aussi la démonstration que l'Europe prend sa dimension à l'égard d'événements aussi dramatiques que ceux que les Etats-Unis viennent de subir."
L. Jospin vit là sa première crise internationale extrêmement grave. Comment est-ce qu'il réagit personnellement et humainement ?
- "C'est un drame, c'est effroyable, je l'ai dit. Le Gouvernement français fait son devoir, d'abord celui de sécurité - je suis ministre de l'Intérieur - et de prévention à l'égard de nos concitoyens vivant sur notre territoire. Il y a eu d'autres crises, il y a eu des crises politiques ou militaires - le Kosovo par exemple. Il faut gérer les crises mais là, c'est d'une autre nature ; c'est le drame, l'effroi et la terreur par rapport aux Etats-Unis. Le Gouvernement fait preuve de sang-froid, de calme mais aussi de détermination à l'égard du terrorisme sous quelque forme que ce soit."
(Source http://sig.premier-ministre.gouv.fr, le 12 septembre 2001)