Interview de M. Stéphane Le Foll, ministre de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt, porte-parole du gouvernement, à "France Info" le 19 janvier 2016, sur les mesures anti-chômage, sur le débat autour de la déchéance de la nationalité.

Prononcé le

Média : France Info

Texte intégral


FABIENNE SINTES
L'invité politique de France info ce matin c'est Stéphane LE FOLL, ministre de l'Agriculture, porte-parole du gouvernement, avec Jean-François ACHILLI et Guy BIRENBAUM.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Bonjour Stéphane LE FOLL.
STEPHANE LE FOLL
Bonjour.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Je ne sais pas si ça sera un tube mais le plan de la dernière chance va-t-il sauver le quinquennat du président HOLLANDE, c'est la question du jour, les mesures antichômage dévoilées hier Stéphane LE FOLL par le chef de l'Etat elles font des mécontents, vous avez vu ça j'imagine – c'était hier - tout le monde est mécontent ?
STEPHANE LE FOLL
Oui, oui, j'ai… Oh ! Tout le monde est mécontent, mais enfin en tout cas il y a une première chose que je voudrais dire c'est est-ce que ça sauvera le quinquennat ? En fait la question qui est posée c'est est-ce que notre pays sort d'une crise qui a eu des conséquences lourdes dans beaucoup de domaines – et en particulier sur celui du chômage – et ce qui a été proposé hier c'est d'essayer de donner des éléments supplémentaires pour arriver à faire en sorte que des jeunes, en particulier qui ne trouvent pas d'emploi aujourd'hui, se forment et trouvent des emplois, que la compétitivité des entreprises débat toujours compliqué parce que sou…
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Ca fait des années qu'on parle de compétitivité des entreprises !
STEPHANE LE FOLL
Oui ! Mais je vous indiquais quelque chose, moi j'ai fait deux rapports sur la perte de compétitivité, par exemple de l'industrie agroalimentaire et en particulier dans l'industrie du porc en France, entre 2002 et 2012 on a perdu près de 10 à 15 % de ce qu'on produisait, il faut quand même se rendre compte de ça, avec les emplois qu'il y avait derrière. Donc, quand on discute – et je vois bien sur les syndicats qui disent : « ce n'est pas comme ça qu'il faut faire », mais il faut se rendre compte que quand on est arrivés on était sur une pente qui ne cessait de descendre, je me rappelle la première interview de François HOLLANDE le 14 juillet sur la question de PEUGEOT, PEUGEOT s'est redressé, tant mieux, mais ces questions-là elles sont là dans l'économie et, en même ce qu'a dit le président de la République, qui est très important hier – et je tiens à le rappeler – c'est qu'il y a une voie, il y a un modèle social à préserver, mais il faut qu'on soit capables de l'adapter.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Parce que la droite vous dit : « vous allez former 500.000 chômeurs mais il n'y a pas d'emploi à la clé derrière », la gauche de la gauche, c'est la gauche de vous ça, elle vous reproche de…
STEPHANE LE FOLL
La gauche de nous ! Oui.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
De vouloir faciliter les licenciements, on ne sait pas si c'est social-libéral, si vous allez au-delà de qu'il faudrait aller, est-ce que vous facilitez les patrons, apparemment Pierre GATTAZ il est plutôt satisfait des mesures qui ont été prises, quoi que, quoi que, il manque peut-être le contrat d'emploi simplifié ?
STEPHANE LE FOLL
C'est très symptomatique de ce qui est…
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Personne ne comprend !
STEPHANE LE FOLL
Attendez ! Attendez, eh bien justement c'est bien le sujet, vous avez entendu depuis le début - et depuis longtemps d'ailleurs - des gens qui pouvaient être contents ? Le problème de la France c'est qu'on n'est jamais contents…
GUY BIRENBAUM
Mais il n'y a pas de quoi être ravi quand même !
STEPHANE LE FOLL
Mais je n'ai pas dit ça, il n'y a pas de quoi être ravi non, il n'y a pas de quoi être ravi, mais il n'y a pas de quoi non plus constamment de ne jamais être content – ça c'est le sujet – et globalement ne jamais accepter que de temps en temps on puisse trouver des voies qui soient des voies de compromis entre des intérêts qui sont divergents qui mais qui sont absolument nécessaires et dont on est obligés de tenir compte, ceux des salariés et ceux des entreprises, là franchement c'est bien le sujet qui est posé. Alors on peut critiquer François HOLLANDE sur ce choix stratégique qui est fait, qui est un… social plus compromis entre l'intérêt des entreprises et l'intérêt des salariés, c'est tout à fait critiquable, et c'est critiqué depuis le début. Vous avez dit à la gauche de la gauche ils ne sont pas contents, ils n'ont jamais été contents, jamais depuis le début. Je voudrais dire…
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Ce sont vos partenaires de 2012 !
STEPHANE LE FOLL
Eh bien je vais vous expliquer, ce sont nos partenaires, monsieur ACHILLI ne dites pas que ce sont nos partenaires, je regarde ce qui est dit, j'ai vu les tweets, c'est des partenaires eh bien dites donc des partenaires comme ça il faut savoir où sont…
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Mais ça l'était, ça l'était ?
STEPHANE LE FOLL
Ca l'était ! Rappelons Jean-Luc MELENCHON le soir du premier tour, il a mis longtemps avant de dire qu'il allait… Bon ! Moi je ne veux pas revenir là-dessus, ce n'est pas ça qui m'intéresse. Ce qui m'intéresse c'est quel est le choix qui est fait politiquement ? C'est qu'on a un modèle social – et je le dis – qui doit être adapté à des contextes sur lesquels on est bien obligés de tenir compte, parce que si on considère que l'économie ça n'existe pas…
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Il faut un virage libéral ?
STEPHANE LE FOLL
Mais ce n'est pas un virage libéral ! Je vous ai dit c'est un virage du compromis entre des intérêts qui sont toujours divergents ; et je vais rajouter en ce début d'année monsieur ACHILLI, 2016, sur la Sécurité sociale personne n'en pale, donc moi je vais en parler, depuis le Conseil national de la Résistance et la mise en place de la Sécurité sociale, en ce début d'année 2016 il y a trois éléments complètement nouveaux qui font que ce modèle est non seulement adapté, renouvelé et qu'on a fait faire un progrès à la Sécurité sociale comme jamais depuis le Conseil national de la Résistance : complémentaire santé pour tous les salariés, Sécurité sociale universelle avec une carte Vitale pour tout enfant à 12 ans – ce n'est plus le statut qui définit les droits c'est la personne…
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Oui ! Mais regardez…
STEPHANE LE FOLL
Et enfin tiers-payant, trois grands éléments d'une avancée sociale majeure dont personne ne parle pas, donc j'en profite ce matin.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Bravo ! C'est bien placé, c'est un peu inaudible mais c'est bien placé.
STEPHANE LE FOLL
C'est bien audible ! Et je vais le redire…
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Regardez ! Regardez, même Jean-Pierre RAFFARIN…
STEPHANE LE FOLL
La Sécurité sociale n'a jamais fait de progrès aussi grand qu'en ce début d'année 2016.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Même Jean-Pierre RAFFARIN, qui vous a tendu la main pour travailler ensemble, c'est important ça dans un pays qui est une sorte de…
STEPHANE LE FOLL
Oui !
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
D'union pour la lutte contre le chômage, d'union nationale, même lui il ne dit plus rien, il n'est plus avec vous.
STEPHANE LE FOLL
Mais il n'a jamais… ça c'est des petites histoires qu'on raconte aux enfants-là, on est dans Le petit Prince-là, Jean-Pierre RAFFARIN il va être avec nous, mais vous… mais toi… Alors, attendez…
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Tout ça sur ces questions d'emploi !
STEPHANE LE FOLL
Mais que Jean-Pierre RAFFARIN ait des idées et qu'il ait fait des propositions, et qu'on puisse de mettre d'accord, c'est ça qu'il a fait ? Non ! Il a dit : « je veux un pacte pour l'emploi », une fois qu'il a dit ça, après, il ne dit plus rien, il attend des propositions et qu'est-ce qu'il fait ? Eh bien il critique ! Parce que son sujet – et c'est normal, je ne lui reproche pas – Jean-Pierre RAFFARIN ça va être de faire un choix d'ici 15 jours pour la primaire à droite, c'est tout, mais moi je ne lui reproche pas, mais il ne faut pas qu'on se trompe, il ne faut pas qu'on se raconte des histoires tous les matins sur France info.
GUY BIRENBAUM
Ce n‘est pas ce qu'on fait !
STEPHANE LE FOLL
C'est bien pour ça que je suis là !
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Ce matin sur France info le rapport de la Cour des comptes, qui sort, recommande de baisser les allocations chômage pour renflouer l'Unedic, est-ce que c'est une piste que vous allez accepter ?
STEPHANE LE FOLL
D'abord c'est une piste de la Cour des comptes et la discussion sur l'assurance chômage c'est par définition une discussion entre syndicats et patronat. Quel est le sujet ? Le nombre de chômeurs augmentant – et ça c'est la vérité – et se stabilisant depuis tout juste la fin de l'année dernière, il faut qu'il baisse, on a un problème de financement de l'ensemble du système de l'assurance chômage, c'est la vérité.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Oui !
STEPHANE LE FOLL
Vous avez deux voies : vous avez les recettes, c'est les cotisations, d'ailleurs la Cour des comptes évoque aussi cette possibilité avec une augmentation de 0,1 % des cotisations sur l'assurance chômage…
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Et les dépenses !
STEPHANE LE FOLL
Et puis vous avez les dépenses, c'est équilibre-là encore est-ce qu'on peut tranquillement...
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Est-ce qu'on baisse les allocs ?
STEPHANE LE FOLL
Se poser une seule question : l'essentiel et l'enjeu fondamental c'est de pérenniser un système d'assurance chômage…
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
On a bien compris !
STEPHANE LE FOLL
Mais non ! Mais non, ce n'est pas simplement ça, c'est comment on fait pour ne pas remettre en cause ce qui existe et qui permet à des salariés d'avoir une assurance chômage quand ils perdent leur emploi et comment on fait pour le pérenniser…
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
On a bien compris !
STEPHANE LE FOLL
Si ce n'est en équilibrant les comptes ?
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
On fait quoi alors ?
STEPHANE LE FOLL
Bon sang de bonsoir ! Eh bien ce n'est pas moi qui déciderait puisque…
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Bon ! D'accord, pas de réponse.
STEPHANE LE FOLL
C'est une discussion entre les partenaires sociaux.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Le sujet sparadrap du moment, vous y étiez hier soir…
STEPHANE LE FOLL
Encore !
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Oui ! La déchéance de nationalité, bureau national du PS hier, pas de décision, c'est la chienlit Stéphane LE FOLL…
STEPHANE LE FOLL
Non ! Ce n'est pas la chienlit…
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Si ! Si.
STEPHANE LE FOLL
C'est le débat.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Jean-Marc AYRAULT lui il préfère une déchéance de citoyenneté, Martine AUBRY elle ne veut pas opposer les nationaux, les binationaux, elle n'a pas tort non d'ailleurs ?
STEPHANE LE FOLL
Sur ce débat il y a des précautions à prendre !
GUY BIRENBAUM
Qu'est-ce que c'est que la décision, c'est quoi l'idée ?
STEPHANE LE FOLL
D'abord de quoi parle-t-on ? On parle de ce que l'on doit faire face à des gens qui auront été condamnés devant la justice, par la justice, pour des actes de terrorisme…
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Vous, vous avez dit déchéance pour tous, vous.
STEPHANE LE FOLL
Je rappelle l'objectif ! Deuxièmement, la Nation française, si je reprends RENAN, c'est l'idée d'un plébiscite tous les jours et d'une volonté de vivre ensemble et de partager un destin, quand on est en face de terroristes franchement qui ne veulent plus partager notre destin puisqu'ils sont prêts à aller tirer à la Kalachnikov au Bataclan ou sur les terrasses…
GUY BIRENBAUM
Et à se faire sauter surtout !
STEPHANE LE FOLL
Et à se faire sauter !
GUY BIRENBAUM
Donc, ils s'en foutent de RENAN ?
STEPHANE LE FOLL
Mais ils s'en foutent de RENAN et ils s'en foutent de la France !
GUY BIRENBAUM
Voilà ! D'accord.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Alors, donc ?
STEPHANE LE FOLL
Alors, question posée, ils restent Français parce qu'ils sont nés en France. Franchement allez jusqu'au bout de votre raisonnement et vous verrez…
GUY BIRENBAUM
Mais moi je n'ai pas de raisonnement, je vous pose une question.
STEPHANE LE FOLL
Mais non ! Mais vous avez raison, il faut raisonner, vous n'avez pas…
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Donc vous Stéphane LE FOLL, vous Stéphane LE FOLL ?
STEPHANE LE FOLL
Je sais que vous vous interrogez, je vous réponds…
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Vous dites quoi vous ?
STEPHANE LE FOLL
Mais c'est ce que vous avez comme interrogation, c'est ce que tous les Français entendent aujourd'hui.
GUY BIRENBAUM
Mais on n'est pas les seuls puisque le président de la République, en plein bureau national, il demande…
STEPHANE LE FOLL
Le président de la République en plein…
GUY BIRENBAUM
Le président de la République…
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Pendant le…
GUY BIRENBAUM
Pendant le bureau national - il y a un communiqué qui tombe - et on apprend qu'il va recevoir les présidents des groupes parlementaires et le président de…
STEPHANE LE FOLL
Non ! C‘était avant le bureau national, écoutez c'est quand je suis allé au bureau national il y avait déjà cette rencontre.
GUY BIRENBAUM
OK ! Mais ça n'a aucun rapport.
STEPHANE LE FOLL
Mais c'est normal qu'il cherche à discuter, donc moi je n'ai aucun problème.
GUY BIRENBAUM
Mais on croyait que c'était réglé !
STEPHANE LE FOLL
Mais on croyait que c'était réglé, il y a un débat au Parti socialiste, vous le connaissez. Alors après déchéance de nationalité, est-ce qu'on est membre de la Nation française si on ne partage pas l'idée qu'on a un destin commun ?
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Donc, vous, vous voudriez l'appliquer à tous les terroristes ?
STEPHANE LE FOLL
Attendez ! Ne cherchez pas…
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Eh bien il y a…
STEPHANE LE FOLL
Je continue ! Destin commun, sommes-nous Français quand on n'a plus envie de partager le destin des Français ? Non ! Et que ceux qui viennent me dire ensuite, après, qu'il faut la déchéance de citoyenneté, je voudrais qu'on me donne une explication…
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Ça, c'est Jean-Marc AYRAULT.
STEPHANE LE FOLL
Donc oui je lui ai dit à Jean-Marc AYRAULT, j'en ai discuté avec lui. Parce qu'au bout du compte quel est le sujet ? C'est la question du droit du sol ! Est-ce que le droit du sol est remis en cause ? Non ! Ceux qui naissent en France sont Français, faut-il qu'ils aient envie de partage de destin ; Et puis sur les binationaux il ne s'agit pas de stigmatiser, il y a plus de trois millions de binationaux, la question qui est posée c'est – et je reviens – c'est les terroristes.
GUY BIRENBAUM
Oui ! Mais vous ne pouvez rien faire si les binationaux se sentent stigmatisés ?
STEPHANE LE FOLL
C'est tout le débat qui est engagé et moi je ne vais pas rentrer dans ce débat parce qu'il y a une responsabilité…
GUY BIRENBAUM
Voilà ! Voilà, voilà.
STEPHANE LE FOLL
Avec Jean-Jacques URVOAS de trouver ce qui permettra de répondre à l'ensemble des questions et des contraintes, mais je ne vais surtout pas moi commencer à dire : « Voilà comment il faut faire » puisque justement c'est l'objet du débat.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Donc, pour l'instant, c'est bonne chance avec ce débat Stéphane LE FOLL. Est-ce qu'il y aura un remaniement gouvernemental…
STEPHANE LE FOLL
Ça, je ne peux pas vous dire.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
J'ai lu que vous seriez susceptible de sortir du gouvernement…
STEPHANE LE FOLL
Oui ! Oui, oui, j'ai lu ça, il y a beaucoup de gens qui pensent à moi…
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Pour organiser la campagne de François HOLLANDE 2017.
STEPHANE LE FOLL
Je suis très touché par ces pensées, j'ai lu ça.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
C'est vrai ?
STEPHANE LE FOLL
J'ai lu ça ! J'ai lu ça, j'ai été surpris, j'ai dit : « Mince…
GUY BIRENBAUM
Vous étiez au courant ?
STEPHANE LE FOLL
Personne ne m'a appelé encore…
GUY BIRENBAUM
Ah ! C'est ça, eh bien justement on vous pose la question ce matin.
STEPHANE LE FOLL
Eh bien je vous réponds non, aucune information de ce type, j'ai été surpris moi-même, c'était dimanche…
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Bon ! Est-ce qu'il y aura un remaniement ?
STEPHANE LE FOLL
Alors que j'étais dans la Sarthe...
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
C'est bien la Sarthe !
STEPHANE LE FOLL
Après avoir été au Cross Ouest France courir d'ailleurs dans…
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Et vous n'avez pas réussi à faire de la moto, vous nous avez confié ça…
STEPHANE LE FOLL
Oui !
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Oui, vous n'arrivez pas.
STEPHANE LE FOLL
Non ! Il y avait les voeux aussi
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Est-ce qu'il y aura un remaniement ?
STEPHANE LE FOLL
Je vous ai dit, je n'en sais rien.
GUY BIRENBAUM
Il y a un évènement quand même important c'est Nicolas SARKOZY qui sort un livre qui s'appelle « la France pour la vie », ça vous inspire ?
STEPHANE LE FOLL
Non ! Je ne sais pas. « la France pour la vie »…
GUY BIRENBAUM
Oui ! C'est le titre.
FABIENNE SINTES
Vous allez le lire ?
STEPHANE LE FOLL
Très bien ! Non, je ne crois pas.
GUY BIRENBAU
Ah bon !
STEPHANE LE FOLL
Mais ce n'est pas un sujet qui me passionne, j'en ai d'autres.
FABIENNE SINTES
Est-ce qu'il peut y avoir une primaire à gauche, Stéphane LE FOLL ?
STEPHANE LE FOLL
Ah ! Bonne question. Une primaire à gauche, moi je considère d'abord qu'aujourd'hui en ce début janvier la première des responsabilités qui est la nôtre c'est de travailler et de s'adresser aux Français. Qu'il y en ait qui pensent à des primaires et qui veulent les organiser, j'ai bien compris, ils sont très tentés, ils sont très enthousiastes, je leur souhaite bon courage parce que vu comme c'est déjà parti… c'était censé, je crois comprendre, remettre en cause, rouvrir un débat, créer une dynamique, la première chose que ça a comme conséquence c'est qu'il y en a qui s'est exprimé très vite pour dire : « je n'y serai pas », les autres qui…
GUY BIRENBAUM
Ça c'est monsieur MELENCHON !
STEPHANE LE FOLL
Oui ! C'est monsieur MELENCHON, d'autres qui : « j'y vais, j'y vais pas », franchement je leur souhaite bon courage. Nous, on a une chose à faire : s'occuper de la France et des Français
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Et donc il n'y aura pour vous, à vos yeux, pas de primaire à gauche, le président sortant est légitime…
STEPHANE LE FOLL
Non !
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
A se représenter sans en passer par la case primaire ?
STEPHANE LE FOLL
Je crois que quand on est… mais la légitimité aujourd'hui c'est que dans ce débat, quand on est aux responsabilités, c'est bien ça le sujet, c'est qu'on n'est pas uniquement dans une préparation d'une alternative, parce que si on prépare une alternative ça veut dire que - j'ai bien entendu certains, c'est ça qu'ils ont en tête – c'est une alternative à François HOLLANDE aujourd'hui, parce que c'est ça qui est sous-jacent à ce débat, ça veut dire qu'à ce moment-là c'est l'alternative qui compte. Ce qu'ils ne comprennent pas ces gens-là c'est que l'alternative les Français iront la chercher ailleurs, donc, plutôt que de chercher à discuter de tout ça – même si je comprends l'esprit – moi je préfère dire : « il faut qu'on réussisse ensemble sinon on… », de toute façon il y aura une alternative et elle ne sera pas dans notre camp, c'est ça le sujet.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Et vous repartirez de bon poil ce matin ?
STEPHANE LE FOLL
Et je repartirai toujours de France info avec beaucoup de bonheur !
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Ouf !
FABIENNE SINTES
Merci beaucoup Stéphane LE FOLL…
STEPHANE LE FOLL
On ne peut pas faire mieux !Source : Service d'information du Gouvernement, le 20 janvier 2016