Déclaration de M. Jean-Claude Gayssot, ministre de l'équipement des transports et du logement, sur le nouveau siège de la SNCF à Montparnasse et sur la libéralisation et le droit de grêve dans le transport ferroviaire, Paris le 11 mai 1999.

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Circonstance : Inauguration officielle du nouveau siège de la SNCF, Paris le 11 mai 1999

Texte intégral

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les parlementaires et élus,
Mesdames et Messieurs les Présidents et responsables,
Mesdames et Messieurs,
Vous connaissez tous mon attachement profond pour le ferroviaire et vous pouvez donc imaginer le plaisir que jéprouve aujourdhui à vous retrouver en ces lieux qui symbolisent une étape supplémentaire dans la modernisation de la grande entreprise publique quest la SNCF. Vous avez même parlé de « mutation » Monsieur le Président.
Cest là un concept qui mest familier. Et vous lavez souligné cette mutation nest pas synonyme de rupture avec le passé dans ce quil porte de positif. Je pense à lesprit de corps des cheminots qui est au corporatisme ce que le jour est à la nuit. Je pense au service public et à lattachement de nos concitoyens envers cette dimension majeure. Je pense aux acquis progressistes en terme de statut, de régimes particuliers dont le principe ne saurait être remis en cause. Bien sûr qui dit mutation dit évolution pour être toujours mieux à même de répondre aux attentes et aux besoins nouveaux qui s'expriment de plus en plus fortement en terme de civilisation à l'échelle de la France et de lEurope tout entière.
Et qui dit mutation, dit aussi interrogation, inquiétude parfois, voire tensions. est aussi à les lever, à les atténuer que nous devons travailler en portant haut une perspective de progrès et de développement inconnue depuis plusieurs décennies pour lentreprise publique et donc pour les cheminots eux-mêmes dabord.
Je voudrais dailleurs associer à cette inauguration, comme vous lavez fait, Monsieur le président, lensemble des cheminots de tout grade et de tout service qui, chacun pour ce qui le concerne, assure justement la vie et le développement de lentreprise.
Aujourdhui, Monsieur le Président, vous nous accueillez donc dans ces nouveaux locaux, clairs et fonctionnels, du 34 rue du Commandant Mouchotte, qui est maintenant le siège de la SNCF.
Jimagine que cest peut-être avec une certaine nostalgie, quavec un peu plus de 700 personnes, vous avez quitté le siège historique du 88 rue Saint-Lazare. Je connais, en effet, lattachement des cheminots au quartier Saint-Lazare qui est lun des hauts lieux du ferroviaire français. Beaucoup se souviendront aussi de la salle du Conseil, avec ses boiseries et sa magnifique carte du réseau symbolisant le rôle que la SNCF a joué et joue pour la nation. Mais, vous nous avez rassuré, monsieur le président, en choisissant un nouveau site ferroviaire, le quartier Montparnasse. Jai écouté attentivement vos propos lorsque vous nous avez exposé les raisons qui sous-tendent cette reconfiguration du siège.
Une inauguration est toujours un moment heureux. Cest loccasion de féliciter sincèrement toutes celles et tous ceux qui, de larchitecture aux organisateurs ont permis que cela se fasse dans les meilleurs conditions desthétique et de fonctionnalité.
La direction de la SNCF et son Président avaient déjà si je puis dire « pignon sur rue » au sens de la reconnaissance de votre rôle. Aujourdhui vous avez en quelque sorte « pignon sur voies » puisque vous pouvez voir de votre bureau les trains circuler. Un première dites-vous !
Mais cest aussi une première, (en tous cas dans la période contemporaine, quune inauguration de ce type corresponde avec un renouveau aussi important de lactivité ferroviaire dans tous les domaines.
-Désendettement de la SNCF ?
-développement des différentes formes de trafic de voyageurs et marchandises,
-rôle, place et effectifs des cheminots,
-attitude du Gouvernement, des élus et de la société.
Ce qui est à lordre du jour, ce nest plus le déclin et la résistance au déclin, mais cest la conquête. Bien sûr, rien nest jamais gagné définitivement. On sait les obstacles, les freins, les dangers.
Ils sont pour une part extérieurs à lentreprise elle-même. Je pense aux velléités ultra-libérales en Europe. Ne nous y trompons pas, la prétention est forte de « libéraliser » comme ils disent. Ce qui est aujourdhui dans lesprit de beaucoup de nos partenaires européens cest de faire de la libéralisation la règle, et de la coopération et du refus de la concurrence intramodale lexception (temporaire). Je mopposerai de toutes mes forces à cette ligne dogmatique, que ceux qui veulent libéraliser chez eux le fasse mais quon ne limpose pas aux autres. Ce qui doit compter par dessus tout ce sont les résultats ! Cest la réponse aux questions que se posent nos concitoyens à léchelle du pays et du continent, en matière de rééquilibrage entre les différents modes, en matière defficacité pour les transports voyageurs et marchandises, en matière daménagement du territoire, de sécurité, denvironnement et de confort.
Je viens de parler des obstacles et des dangers extérieurs, il y a aussi ceux qui dépendent de nous. On a souvent évoqué et je lai fait moi-même à plusieurs reprises- la question des rapports sociaux à ce sujet. Nous devons être clairs et ne pas nier quil sagit là dune vraie question. Dabord sortons de tout malentendu. Le droit de grève est un droit fondamental. Il sagit de le défendre et de ne pas le remettre en cause par je ne sais quelle législation nouvelle dont le seul effet serait à lopposé de ce renouveau du dialogue social que nous appelons de nos vux.
De ce point de vue, les propos du Premier ministre sexprimant publiquement à la télévision lautre soir et annonçant que le Gouvernement ne déposerait pas de projet de loi instaurant un service minimum sont suffisamment clairs pour tout le monde ! Cela ne signifie pas que nous devrions nous satisfaire de ce qui se passe. La grève est, il faut le reconnaître et je ne fais pas référence quà la dernière trop souvent conçue comme le point de départ de la négociation, alors quelle ne devrait être que le moyen ultime au service des salariés les plus unis possible, comme ce faut le cas en 1995 par exemple, face à une menace majeure pour les droits et le Service public. On se souvient dailleurs que contrairement à cette fois lopinion publique sétait ralliée à laction des cheminots notamment. Alors, disiez-vous les évolutions ne seront pas linéaires, certes ! Il y aura des avancées et des replis. Mais justement cest aussi pour cela que sans attendre nous devons travailler à ces progrès.
Comment ne pas voir à ce propos que les discussions engagées pour les 35 heures, avec y compris les précisions apportées la semaine dernière par la direction de la SNCF et le Premier ministre, lui-même sinscrivent dans une nouvelle manière de concevoir les rapports sociaux.
Si chaque élément : développement du ferroviaire, désendettement de la SNCF et équilibre financier, promotion de lactivité des cheminots et de lefficacité du service public doivent être traité en soi, le lien étroit qui existe entre eux est évident pour tout le monde. Et cest aussi notre chance.
Cette chance nous devons tout faire pour la saisir. Chacun voit bien aujourdhui, et nul ne peut fontalement le contester, labsolue nécessité dun nouvel équilibre entre les différents moyens de déplacements des personnes et des marchandises que ce soit dans nos villes, nos banlieues, nos régions et dans les zones sensibles telle les traversées alpines ou pyrénéennes !
Les efforts du Gouvernement.
-120 MMD sur 10 ans pour les infrastructures TGV, réseau classique, voyageurs et fret.
-Doublement au moins de la part de lEtat dans les contrats de plan Etat-Région.
Sur le FITTVN, nous aurons multiplié par plus de trois, avant la fin du 12ème plan, les investissements ferroviaires prévus sur cette rubrique là.
Jai évoqué les questions qui se posent à léchelle de lEurope. Mais ce nest pas seulement en défensif quil faut agir. Dans lefficacité de linteropérabilité, technique et logistique, nous devons progresser. Des synergies nouvelles, comme nous lavons fait avec nos amis Belges, Luxembourgeois ou Anglais, doivent être créées avec les réseaux voisins, italiens, espagnols allemands. Je sais les efforts prometteurs quengagent la SNCF dans le domaine du fret notamment. (Jétais en Italie)
Dans le domaine social, en lien avec une nouvelle efficacité compatible avec la défense et la promotion des conditions de vie et de travail, cest une rupture avec les réalités passées, développement de lemploi sous statut, contre la flexibilité, formation et embauche des jeunes, progression de leffectif.
Jaurai pu souligner les 37 milliards de francs alloués à RFF sur trois ans, mais je veux dire un mot sur la cohérence du système ferroviaire.
Au plan institutionnel, le Gouvernement a décidé la création du Conseil Supérieur du service public ferroviaire qui sera un lieu de propositions, de dialogue, de débat et concertation entre les différents acteurs du ferroviaire (élus, représentants des directions dentreprise, des salariés, des usagers, et de ladministration, experts des transports).
Et cela afin de dégager des stratégies pour lavenir, le développement pour maintenir la cohésion, lunicité du service public ferroviaire. Ce Conseil sera installé dici la fin mai, les organisations syndicales de cheminots y seront représentés.
Jai insisté sur laction de lEtat, cest mon rôle en tant que ministre. Il faut également que nous parlions, Monsieur le président, de laction de lentreprise, de ses réussites mais également des domaines où elle doit progresser.
En effet, face aux engagements forts des pouvoirs publics, lentreprise doit, sans relâche, poursuivre ses efforts et sa mobilisation.
Certains aspects sont très encourageants. Lactivité voyageurs a été très soutenue en 1998, et même excellente pour les TGV. Lengagement qui a été pris du retour à léquilibre en 1999 doit pouvoir se concrétiser.
Par contre, les résultats du fret sont décevants alors même que cest là que doit porter le plus gros effort, surtout au plan international.
Jai rappelé à plusieurs reprises que je souhaitais que le trafic puisse doubler et nous avons ensemble, ladministration, la SNCF et RFF ont identifié les conditions nécessaires au développement du fret : priorité pour laffectation des sillons sur certains axes, résolution de la saturation de certains nuds, moyens dédiés, pour citer les principales pistes sur lesquelles nous travaillons. Mais ceci sera sans effet si lentreprise ne fait pas du fret une de ses priorités.
Au fond je serai tenté de dire : on considère à juste titre que le transport voyageurs est une mission de service public. Mais si lon considère que le tout routier pour le fret a montré ses limites en matière de sécurité, denvironnement et aussi defficacité, ne doit on pas poser ce problème de la priorité au fret dans les termes de mission dintérêt général ?
Réfléchissons ensemble à ce que cela implique de changement dans les attitudes des uns et des autres, mais aussi quels espaces de développement pour le ferroviaire souvrent dans le domaine des marchandises.
Cette approche répond à une attente profonde de la société qui tourne à nouveau son regard vers le mode ferroviaire pur un développement économique plus soucieux de la vie des hommes.
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs,
Je veux renouveler mes félicitations à toutes celles et ceux qui ont travaillé pour que le siège de la SNCF passe de la « vieille maison historique » à ce beau bâtiment modernisé, fonctionnel, ouvert vers lavenir.
Que ce passage symbolise pour lentreprise, de son Président, à chacun des cheminots, que lon est entré dans tous les domaines, dans lère de la conquête.
Intervention de Jean-Claude Gayssot
Ministre de lEquipement, des Transports et du Logement
Inauguration officielle du nouveau siège de la SNCF
Le mardi 11 mai 1999
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les parlementaires et élus,
Mesdames et Messieurs les Présidents et responsables,
Mesdames et Messieurs,
Vous connaissez tous mon attachement profond pour le ferroviaire et vous pouvez donc imaginer le plaisir que jéprouve aujourdhui à vous retrouver en ces lieux qui symbolisent une étape supplémentaire dans la modernisation de la grande entreprise publique quest la SNCF. Vous avez même parlé de « mutation » Monsieur le Président.
Cest là un concept qui mest familier. Et vous lavez souligné cette mutation nest pas synonyme de rupture avec le passé dans ce quil porte de positif. Je pense à lesprit de corps des cheminots qui est au corporatisme ce que le jour est à la nuit. Je pense au service public et à lattachement de nos concitoyens envers cette dimension majeure. Je pense aux acquis progressistes en terme de statut, de régimes particuliers dont le principe ne saurait être remis en cause. Bien sûr qui dit mutation dit évolution pour être toujours mieux à même de répondre aux attentes et aux besoins nouveaux qui s'expriment de plus en plus fortement en terme de civilisation à l'échelle de la France et de lEurope tout entière.
Et qui dit mutation, dit aussi interrogation, inquiétude parfois, voire tensions. est aussi à les lever, à les atténuer que nous devons travailler en portant haut une perspective de progrès et de développement inconnue depuis plusieurs décennies pour lentreprise publique et donc pour les cheminots eux-mêmes dabord.
Je voudrais dailleurs associer à cette inauguration, comme vous lavez fait, Monsieur le président, lensemble des cheminots de tout grade et de tout service qui, chacun pour ce qui le concerne, assure justement la vie et le développement de lentreprise.
Aujourdhui, Monsieur le Président, vous nous accueillez donc dans ces nouveaux locaux, clairs et fonctionnels, du 34 rue du Commandant Mouchotte, qui est maintenant le siège de la SNCF.
Jimagine que cest peut-être avec une certaine nostalgie, quavec un peu plus de 700 personnes, vous avez quitté le siège historique du 88 rue Saint-Lazare. Je connais, en effet, lattachement des cheminots au quartier Saint-Lazare qui est lun des hauts lieux du ferroviaire français. Beaucoup se souviendront aussi de la salle du Conseil, avec ses boiseries et sa magnifique carte du réseau symbolisant le rôle que la SNCF a joué et joue pour la nation. Mais, vous nous avez rassuré, monsieur le président, en choisissant un nouveau site ferroviaire, le quartier Montparnasse. Jai écouté attentivement vos propos lorsque vous nous avez exposé les raisons qui sous-tendent cette reconfiguration du siège.
Une inauguration est toujours un moment heureux. Cest loccasion de féliciter sincèrement toutes celles et tous ceux qui, de larchitecture aux organisateurs ont permis que cela se fasse dans les meilleurs conditions desthétique et de fonctionnalité.
La direction de la SNCF et son Président avaient déjà si je puis dire « pignon sur rue » au sens de la reconnaissance de votre rôle. Aujourdhui vous avez en quelque sorte « pignon sur voies » puisque vous pouvez voir de votre bureau les trains circuler. Un première dites-vous !
Mais cest aussi une première, (en tous cas dans la période contemporaine, quune inauguration de ce type corresponde avec un renouveau aussi important de lactivité ferroviaire dans tous les domaines.
-Désendettement de la SNCF ?
-développement des différentes formes de trafic de voyageurs et marchandises,
-rôle, place et effectifs des cheminots,
-attitude du Gouvernement, des élus et de la société.
Ce qui est à lordre du jour, ce nest plus le déclin et la résistance au déclin, mais cest la conquête. Bien sûr, rien nest jamais gagné définitivement. On sait les obstacles, les freins, les dangers.
Ils sont pour une part extérieurs à lentreprise elle-même. Je pense aux velléités ultra-libérales en Europe. Ne nous y trompons pas, la prétention est forte de « libéraliser » comme ils disent. Ce qui est aujourdhui dans lesprit de beaucoup de nos partenaires européens cest de faire de la libéralisation la règle, et de la coopération et du refus de la concurrence intramodale lexception (temporaire). Je mopposerai de toutes mes forces à cette ligne dogmatique, que ceux qui veulent libéraliser chez eux le fasse mais quon ne limpose pas aux autres. Ce qui doit compter par dessus tout ce sont les résultats ! Cest la réponse aux questions que se posent nos concitoyens à léchelle du pays et du continent, en matière de rééquilibrage entre les différents modes, en matière defficacité pour les transports voyageurs et marchandises, en matière daménagement du territoire, de sécurité, denvironnement et de confort.
Je viens de parler des obstacles et des dangers extérieurs, il y a aussi ceux qui dépendent de nous. On a souvent évoqué et je lai fait moi-même à plusieurs reprises- la question des rapports sociaux à ce sujet. Nous devons être clairs et ne pas nier quil sagit là dune vraie question. Dabord sortons de tout malentendu. Le droit de grève est un droit fondamental. Il sagit de le défendre et de ne pas le remettre en cause par je ne sais quelle législation nouvelle dont le seul effet serait à lopposé de ce renouveau du dialogue social que nous appelons de nos vux.
De ce point de vue, les propos du Premier ministre sexprimant publiquement à la télévision lautre soir et annonçant que le Gouvernement ne déposerait pas de projet de loi instaurant un service minimum sont suffisamment clairs pour tout le monde ! Cela ne signifie pas que nous devrions nous satisfaire de ce qui se passe. La grève est, il faut le reconnaître et je ne fais pas référence quà la dernière trop souvent conçue comme le point de départ de la négociation, alors quelle ne devrait être que le moyen ultime au service des salariés les plus unis possible, comme ce faut le cas en 1995 par exemple, face à une menace majeure pour les droits et le Service public. On se souvient dailleurs que contrairement à cette fois lopinion publique sétait ralliée à laction des cheminots notamment. Alors, disiez-vous les évolutions ne seront pas linéaires, certes ! Il y aura des avancées et des replis. Mais justement cest aussi pour cela que sans attendre nous devons travailler à ces progrès.
Comment ne pas voir à ce propos que les discussions engagées pour les 35 heures, avec y compris les précisions apportées la semaine dernière par la direction de la SNCF et le Premier ministre, lui-même sinscrivent dans une nouvelle manière de concevoir les rapports sociaux.
Si chaque élément : développement du ferroviaire, désendettement de la SNCF et équilibre financier, promotion de lactivité des cheminots et de lefficacité du service public doivent être traité en soi, le lien étroit qui existe entre eux est évident pour tout le monde. Et cest aussi notre chance.
Cette chance nous devons tout faire pour la saisir. Chacun voit bien aujourdhui, et nul ne peut fontalement le contester, labsolue nécessité dun nouvel équilibre entre les différents moyens de déplacements des personnes et des marchandises que ce soit dans nos villes, nos banlieues, nos régions et dans les zones sensibles telle les traversées alpines ou pyrénéennes !
Les efforts du Gouvernement.
-120 MMD sur 10 ans pour les infrastructures TGV, réseau classique, voyageurs et fret.
-Doublement au moins de la part de lEtat dans les contrats de plan Etat-Région.
Sur le FITTVN, nous aurons multiplié par plus de trois, avant la fin du 12ème plan, les investissements ferroviaires prévus sur cette rubrique là.
Jai évoqué les questions qui se posent à léchelle de lEurope. Mais ce nest pas seulement en défensif quil faut agir. Dans lefficacité de linteropérabilité, technique et logistique, nous devons progresser. Des synergies nouvelles, comme nous lavons fait avec nos amis Belges, Luxembourgeois ou Anglais, doivent être créées avec les réseaux voisins, italiens, espagnols allemands. Je sais les efforts prometteurs quengagent la SNCF dans le domaine du fret notamment. (Jétais en Italie)
Dans le domaine social, en lien avec une nouvelle efficacité compatible avec la défense et la promotion des conditions de vie et de travail, cest une rupture avec les réalités passées, développement de lemploi sous statut, contre la flexibilité, formation et embauche des jeunes, progression de leffectif.
Jaurai pu souligner les 37 milliards de francs alloués à RFF sur trois ans, mais je veux dire un mot sur la cohérence du système ferroviaire.
Au plan institutionnel, le Gouvernement a décidé la création du Conseil Supérieur du service public ferroviaire qui sera un lieu de propositions, de dialogue, de débat et concertation entre les différents acteurs du ferroviaire (élus, représentants des directions dentreprise, des salariés, des usagers, et de ladministration, experts des transports).
Et cela afin de dégager des stratégies pour lavenir, le développement pour maintenir la cohésion, lunicité du service public ferroviaire. Ce Conseil sera installé dici la fin mai, les organisations syndicales de cheminots y seront représentés.
Jai insisté sur laction de lEtat, cest mon rôle en tant que ministre. Il faut également que nous parlions, Monsieur le président, de laction de lentreprise, de ses réussites mais également des domaines où elle doit progresser.
En effet, face aux engagements forts des pouvoirs publics, lentreprise doit, sans relâche, poursuivre ses efforts et sa mobilisation.
Certains aspects sont très encourageants. Lactivité voyageurs a été très soutenue en 1998, et même excellente pour les TGV. Lengagement qui a été pris du retour à léquilibre en 1999 doit pouvoir se concrétiser.
Par contre, les résultats du fret sont décevants alors même que cest là que doit porter le plus gros effort, surtout au plan international.
Jai rappelé à plusieurs reprises que je souhaitais que le trafic puisse doubler et nous avons ensemble, ladministration, la SNCF et RFF ont identifié les conditions nécessaires au développement du fret : priorité pour laffectation des sillons sur certains axes, résolution de la saturation de certains nuds, moyens dédiés, pour citer les principales pistes sur lesquelles nous travaillons. Mais ceci sera sans effet si lentreprise ne fait pas du fret une de ses priorités.
Au fond je serai tenté de dire : on considère à juste titre que le transport voyageurs est une mission de service public. Mais si lon considère que le tout routier pour le fret a montré ses limites en matière de sécurité, denvironnement et aussi defficacité, ne doit on pas poser ce problème de la priorité au fret dans les termes de mission dintérêt général ?
Réfléchissons ensemble à ce que cela implique de changement dans les attitudes des uns et des autres, mais aussi quels espaces de développement pour le ferroviaire souvrent dans le domaine des marchandises.
Cette approche répond à une attente profonde de la société qui tourne à nouveau son regard vers le mode ferroviaire pur un développement économique plus soucieux de la vie des hommes.
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs,
Je veux renouveler mes félicitations à toutes celles et ceux qui ont travaillé pour que le siège de la SNCF passe de la « vieille maison historique » à ce beau bâtiment modernisé, fonctionnel, ouvert vers lavenir.
Que ce passage symbolise pour lentreprise, de son Président, à chacun des cheminots, que lon est entré dans tous les domaines, dans lère de la conquête.