Texte intégral
Monsieur le Secrétaire général,
Madame la Directrice générale,
Mesdames et Messieurs les Directeurs,
Madame l'Adjointe au maire de Nantes, Mme Lefranc qui représente Mme Roland qui préside actuellement le conseil municipal,
Et puis, bien sûr, vous, Mesdames et Messieurs les agents qui travaillez ici et qui, pour la plupart d'entre vous, habitez à Nantes.
Je ne vous cache pas que je suis heureux de vous rencontrer, de découvrir aussi toutes les facettes de vos métiers et, puis, ému aussi de faire cette visite à Nantes, dans ce lieu où j'étais présent à l'inauguration. À l'époque, le ministre s'appelait Alain Juppé et j'avais été invité pour cet événement marquant de l'histoire du ministère des affaires étrangères à Nantes. Et je n'ignore pas - d'ailleurs si je l'avais ignoré, oublié, vous êtes gentiment là pour me le rappeler - que - mais je vais y revenir - l'histoire de ce lieu doit se raconter un peu. Car cela fait quand même plus de 50 ans que le ministère des affaires étrangères est à Nantes et que, en quelque sorte, cette implantation ici a été un acte pionnier. Ce n'était pas du tout prévu comme cela.
Au départ le ministère des affaires étrangères est installé au Quai d'Orsay pour l'essentiel, c'était le cas il y a 50 ans, et dans les postes évidemment à travers le monde entier. Mais c'est lié à l'histoire et c'est l'histoire de la France, en quelque sorte, qui a conduit à cette installation ici. C'était la fin d'une histoire coloniale, d'une administration coloniale de la France. Et, la première décision qui a été prise, c'est d'installer le fichier d'état-civil, qui était dans les territoires des anciennes colonies françaises, sous la souveraineté de la France, et de le relocaliser dans notre pays. Et puis c'était l'époque de l'émancipation des anciennes colonies françaises et qui ont enfin accédé à l'indépendance.
Cette histoire a conduit à l'installation ici de ce grand service, que je viens de visiter. J'ai terminé la visite ici par cette direction, c'est-à-dire la première qui s'est installé ici et qui est devenue le service central de l'état-civil.
D'ailleurs, vous m'avez dit, Monsieur le Directeur, que tout le monde l'appelait «la plus grande mairie de France» et c'est vrai. Moi, qui ai été maire longtemps, je sais ce que c'est qu'un service d'état-civil et la qualité que l'on doit y apporter, et c'est ce que vous faites ici. Au point que cela peut créer parfois des confusions : je me souviens d'un appel téléphonique de Roger Hanin, qui est décédé depuis quelques temps, mais à l'époque il m'avait passé un coup de téléphone, j'étais maire de Nantes ; il m'avait demandé un service, il m'a dit «j'ai un petit problème avec l'état-civil, pourrais-tu m'arranger cela ?», et c'est là que j'ai compris que son dossier dépendait du service d'état-civil du ministère des affaires étrangères et je lui ai donc expliqué que je n'en avais pas la responsabilité, même si aujourd'hui c'est le ministère dont j'ai la charge qui s'en occupe. C'est amusant et, en même temps, c'est un souvenir et c'est émouvant, c'est ce que je vous disais il y a quelques instants.
À la même époque, à la fin des années 60, c'est le grand moment de l'aménagement du territoire et la décision très volontariste d'installer en province, dans les grandes villes en particulier, des services de l'État et de décider, je dirais arbitrairement, que tel ou tel morceau de l'administration centrale va s'installer en province. Ce n'était pas si facile que cela. Il fallait montrer l'exemple et un ministère régalien a été sollicité, c'est le ministère des affaires étrangères, auquel il a été demandé de transférer une partie des services. Et je crois qu'à l'époque ce n'était pas évident. Bien sûr, les fonctionnaires ont joué le jeu, comme toujours, au service de l'État mais c'était tout de même une rupture. Et, aujourd'hui, avec le chemin parcouru, je crois que personne ne le regrette. Mais il est vrai que, dans les années 70, il n'y avait pas le TGV, qui met maintenant Nantes à 2 heures de Paris ; c'est seulement en 1989 que le TGV est arrivé. Aujourd'hui, c'est une facilité. À l'époque, il y avait une concurrence entre Nantes et Angers et finalement c'est Nantes qui a été choisie. Et, je crois qu'on peut le dire sans autosatisfaction, que c'est une aventure réussie à laquelle tous les agents ont concouru. Je voudrais les remercier ; ceux qui sont là aujourd'hui, mais aussi, bien sûr, ceux qui les ont précédés.
Je disais, tout à l'heure, que j'ai bien connu aussi cette histoire car le Breil était un tout petit morceau du lieu où vous êtes aujourd'hui. L'essentiel était installé dans le fameux tripode. Le tripode dont la première pierre avait été posée en 1968 par Michel Debré, l'un de mes prédécesseurs, puis ensuite, Monsieur le Secrétaire général représentant M. le préfet, vous le savez, d'autres administrations s'y sont installées comme l'INSEE et d'autres services. Au fil des années, on s'est rendu compte que cette construction avait beaucoup d'amiante et les organisations syndicales, légitimement, faisaient observer à leur administration qu'il y avait un problème de santé publique.
Une décision a donc été prise de fermer peu à peu le tripode. D'abord d'évacuer les services qui y étaient installés et chaque ministère, le ministère des finances et le ministère des affaires étrangères, a pris ses responsabilités. C'était une responsabilité importante puisqu'il s'agissait de construire.
Nous sommes là dans de nouveau locaux et des locaux qui, je crois, ont bien vieilli et ont conduit aussi à la réhabilitation des locaux les plus anciens que j'ai visités tout à l'heure.
Donc, le tripode, c'est aussi une histoire nantaise. En 2005, la ville de Nantes s'est porté acquéreur pour l'euro symbolique de cet ensemble en s'engageant à la désamianter, ce qui fut un énorme chantier. Puis, ensuite, nous avons décidé de nous séparer de ce bâtiment qui n'était pas réutilisable du fait de sa conception d'origine et nous avons donc assisté, très nombreux, les Nantais dont aussi des agents peut-être parmi vous, à son implosion.
Depuis, un nouveau quartier s'est construit là sur ce que l'on appelle l'île de Nantes, un quartier que l'on traverse d'est en ouest mais aussi du sud vers le centre-ville avec des transports particulièrement performants, avec le bus qui permet une desserte de grande qualité.
Tout a changé, mais en même temps on ne doit pas oublier l'Histoire, l'histoire des hommes et des femmes qui ont travaillé et qui ont des droits à défendre mais, vous le savez, j'ai toujours été attentif depuis longtemps à cette question qui concerne la santé des agents qui y ont travaillé. Des décisions ont déjà été prises. J'ai été saisi il y a peu de temps d'ailleurs, car j'ai rencontré des organisations syndicales qui m'ont écrit spécifiquement sur ce point et elles auront une réponse qui visera à ce que les décisions qui ont été prises soient effectivement appliquées pour chacune des personnes concernées.
En tout cas, nous avons voulu - je ne parle plus au nom du ministère des affaires étrangère mais au nom de l'ancien maire de Nantes - garder la mémoire du lieu parce que ce quartier s'appelle «le tripode», que la station de bus s'appelle «le tripode» pour que l'on n'oublie pas cette histoire sous tous ses aspects.
Aujourd'hui, nous y avons installé, outre l'état-civil, les compétences du ministère qui se sont réparties en deux domaines : l'administration consulaire, avec le service central d'état civil, et la gestion administrative et financière, avec la sous-direction de la comptabilité.
Puis, d'autres services sont venus, d'abord avec le traitement des titres et documents sécurisés, ainsi que le service des visas. Dans le domaine de la gestion, ensuite, avec une partie de la direction des systèmes d'information, de la direction des ressources humaines - notamment la formation - et de la direction des archives.
Je n'oublie pas non plus le centre des archives diplomatiques qui est un centre remarquable. Il y a quelques années, le bruit avait couru qu'il allait partir, que tout serait regroupé dans un même site, finalement cela n'a pas été le cas et, aujourd'hui, le centre des archives diplomatiques non seulement se porte bien mais va sans doute s'agrandir. En tout cas, c'est une très bonne chose, c'est un centre remarquable qui est ouvert aussi à la recherche universitaire en histoire et plus particulièrement celui des politiques culturelles et mémorielles qui sont conduites localement. C'est un lieu que je ne pourrai pas visiter aujourd'hui mais je dois vous dire que je l'ai déjà visité il y a quelques années et j'associe bien sûr ses agents à la visite que j'effectue aujourd'hui. Je n'oublie pas non plus les services de gestion de l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger (AEFE), qui est l'un des opérateurs placés sous la tutelle de notre ministère et qui est une formidable richesse pour la France. Nos 500 écoles et lycées à travers le monde sont une spécificité française qu'il faut absolument préserver et développer.
Lorsque je parle d'aventure réussie, j'en veux pour preuve votre présence en nombre aujourd'hui. De quelques dizaines il y a cinquante ans, ce nombre a progressé de manière spectaculaire, et vous êtes près de 1.000 aujourd'hui ! 1.000, c'est 30% des effectifs par rapport au Quai d'Orsay. Bien sûr, il faut ajouter à cela les effectifs dans les postes mais c'est considérable. Même les Nantais ne savent pas que le ministère des affaires étrangères est aussi nombreux à Nantes ; ils finissent par le savoir car vous habitez à Nantes, que vous parlez de votre métier et je vous en félicite. Au fil du temps, la proportion des «nanto-nantais», comme on dit dans notre jargon, a varié. Une nouvelle population est apparue : les «néo-nantais» - cela n'a rien de péjoratif, je ne fais pas de classement - qui sont des agents venus d'autres horizons géographiques et qui, après une première affectation ici et un séjour dans une ambassade ou un consulat, sont revenus à Nantes afin de s'y installer, définitivement parfois, puisque certains y ont pris leur retraite. Je pense que pour les Nantais, Madame l'Adjointe au maire partagera ce sentiment que je partage bien sûr, c'est une grande satisfaction et une satisfaction pour le chemin parcouru en faveur de l'attractivité de la ville de Nantes, des atouts de la région, de la qualité de vie qui règne ici et qu'il nous faut absolument préserver et à laquelle par votre métier vous apportez un plus.
En retour - et j'ai également pu l'observer de près - la présence du ministère et de chacun d'entre vous à Nantes, riches de vos parcours et des expériences uniques qu'offre une carrière diplomatique, une affectation à l'étranger, c'est un enrichissement pour la ville de Nantes et son territoire. Soyez conscients de ce que vous apportez ici à tous. Car Nantes, de par son histoire, sa géographie, ses valeurs et ses aspirations est une ville internationale, une ville tournée vers le monde, c'est toute son histoire, l'histoire du port de Nantes. Et, donc une ville qui sait bien, si elle veut continuer à jouer son rôle de métropole, qu'elle doit garder cette ouverture au monde et vous y contribuez par votre présence et votre métier.
D'ailleurs, les collectivités territoriales ont une spécificité qu'il faut qu'elles cultivent, une sorte de diplomatie des villes qu'il faut encourager, des régions aussi dans leurs compétences nouvelles. D'ailleurs, Monsieur le Secrétaire général représentant M. le préfet, vous aurez bientôt auprès du préfet de région un délégué du ministère des affaires étrangères ; il va falloir évidemment préparer son arrivée et veiller à ce que son rôle permette de mettre de la cohérence dans l'action de l'État et des collectivités territoriales dans l'action à l'étranger, que ce soit dans le domaine économique, dans le domaine culturel, dans le domaine scientifique. Je pense que, là, nous franchissons une étape qui est positive et qu'il faut absolument réussir.
Le pôle nantais n'a pas gagné seulement en importance démographique au sein de notre maison ; il est devenu, grâce à la mobilisation des agents, un élément clé de son fonctionnement. Aujourd'hui, comme j'ai pu le constater tout au long de la visite des services, vous êtes devenus l'un des fers de lance de la modernisation du ministère.
Cette modernisation, je l'ai dit dès ma prise de fonction, est une nécessité et c'est l'une de mes priorités pour le ministère. Face à un monde en mouvement, vous le savez mieux que quiconque, vous qui avez une vision et une connaissance de la globalisation du monde. Et, pour autant, la France ne disparaît pas, elle revendique sa place, son rôle, sa mission, sa spécificité. Et le ministère des affaires étrangères, avec l'action diplomatique de la France, a une place prépondérante dans cette exigence et cette nécessité. Donc, plus que jamais, nous devons nous organiser et être le plus performant possible, donc être créatif et innovant, et je pense qu'ici vous en avez fait la démonstration et je voulais vous exprimer toute ma reconnaissance.
Alors que nous sommes présents dans presque tous les pays du monde, que le nombre de nos compatriotes vivant à l'étranger ne cesse de croître, ils sont environ 2,5 millions aujourd'hui et c'est considérable, les contraintes ne manquent pas surtout dans un monde où des problèmes nouveaux surgissent : je pense bien entendu à la question sécuritaire. La première des responsabilités de la France c'est évidemment de veiller à la sécurité de nos compatriotes, mais aussi à d'autres aspects moins connus : je pense à la confidentialité des transferts d'information, la question des monnaies locales, etc... Ces contraintes sont prises en compte, et elles doivent se conjuguer avec l'exigence de rendre le meilleur des services à nos compatriotes de l'étranger.
C'est notamment là que la modernisation intervient : j'ai pu constater à l'instant combien la dématérialisation est désormais une pratique quotidienne. D'ici quelques mois, 60% des actes d'état civil seront délivrés de façon dématérialisée. En matière de comptabilité, et avec plus de 70% des factures dématérialisées, notre ministère est en tête de l'ensemble des départements ministériels sur ce chantier. Nous devons en être fiers, et nous serons prêts lorsque cette formule s'imposera, dès l'an prochain, à tous les fournisseurs de l'État.
D'autres chantiers sont en cours. Je souhaite ainsi que dans un avenir proche, nos postes à l'étranger n'aient plus besoin d'envoyer à Nantes toute leur comptabilité «papier», ce qui est encore le cas, au moins une fois par mois. Je pense également à l'amélioration, demandée par tous nos ambassadeurs, du «circuit du Fonds de concours 14 juillet», par lequel transite maintenant une grande partie du financement privé des réceptions en poste, sujet compliqué mais où la rigueur de la méthode qui a été mise en place est en train de produire ses effets.
Je ne mésestime pas pour autant les obstacles techniques et réglementaires qu'il faudra encore lever pour y parvenir mais je ne doute pas que nous y arriverons, dans un délai raisonnable et avec l'aide de nos partenaires de Bercy et de la Cour des Comptes, qui connaît pour l'évaluer chaque année la qualité de notre travail, c'est-à-dire de votre travail.
S'agissant de nos postes à l'étranger, une réforme importante doit à terme les agréger tous et tirer profit de chacune. Je veux parler du développement du nouveau logiciel de comptabilité qui pourrait prendre le nom de «CROCUS», c'est quand même assez sympathique !. Je souhaite qu'il continue à fédérer, à Nantes comme à Paris, les énergies indispensables à sa mise au point, parce qu'il faut beaucoup d'imagination, de disponibilité, d'engagement, d'innovation, en associant le plus étroitement possible l'ordonnateur, le comptable et l'informaticien.
Le ministère des affaires étrangères doit être un ministère numérique. Et il est déjà bien engagé sur cette voie. Une nouvelle fois, c'est ici que les choses s'imaginent, se conçoivent et se développent. Au sein de l'État, le ministère s'est fait une spécificité des méthodes «agiles» de développement en matière informatique, qui permettent de réunir sur un même plateau - et j'ai pu le voir ce matin - toutes les spécialités nécessaires, des ingénieurs logiciels aux ergonomes.
C'est donc ici que se développent les nouveaux projets informatiques du ministère, qu'il s'agisse du portail des Études en France, de la version 2 du portail Diplomatie, ou encore, et j'ai assisté à une belle présentation, de l'outil France Visas, et là j'ai vu l'équipe projet.
Aussi, merci à tous pour votre contribution essentielle à ce qui est fondamental, c'est-à-dire contribuer à renforcer l'attractivité de la France.
Nous avons beaucoup d'atouts pour réussir. Récemment, je participais au conseil stratégique de l'attractivité, avec un panel de chefs d'entreprise de tous les continents et de grands groupes internationaux. Bien sûr, on voit ce qui ne va pas, et c'est le but de ces réunions, mais on voit aussi ce qui marche et ce qui progresse.
Et je crois que vous êtes, vous, les agents du ministère des affaires étrangères, bien placés, souvent parce que vous avez cette mobilité professionnelle qui vous fait voir ailleurs ce qui se passe, pour comparer avec la France. Et vous pouvez démontrer et affirmer que, même si nous avons des problèmes à régler, des réformes à entreprendre et à réussir dans la durée, nous pouvons dire que la France a beaucoup d'atouts et est capable de continuer à trouver sa place dans le monde et que son attractivité n'est pas une formule, elle est réelle.
Si je prends simplement le secteur du tourisme, et là lorsque l'on regarde le service des visas, on voit que beaucoup de demandes de visas sont des demandes de visas touristiques, pas toutes mais en en majorité et nous sommes le premier pays touristique du monde : 84 millions. Et, lorsque j'ai réuni les professionnels du tourisme l'autre jour, j'ai rappelé l'objectif : 100 millions de visiteurs en 2020, c'est à notre portée. Pourquoi vient-on en France ? On vient non seulement parce que nous sommes un pays au patrimoine et à la culture rayonnants, c'est un atout formidable, et aussi parce que c'est un pays de la qualité de vie, de l'art de vivre et que nous sommes aussi un pays où l'on peut se déplacer. De plus, nous sommes un pays où l'on peut se loger, un pays où l'on peut rencontrer des gens, des hommes et des femmes différents mais avec l'envie de partager des valeurs.
Bien sûr que le monde dans lequel nous vivons, le monde plus dangereux dans lequel nous vivons, exige de notre part d'être plus performant, plus exigeant et de garantir à tous les visiteurs la sécurité. Et c'est à la mobilisation de l'ensemble des forces de l'État, au niveau français, européen, mondial pour lutter contre la menace nouvelle qui est celle du terrorisme, à laquelle le ministère des affaires étrangères, par l'action diplomatique de la France, contribue aussi fortement.
Je voudrais insister, Monsieur le Secrétaire général, sur la nécessité de réussir la grande réforme MAEDI21, je l'ai dit dès ma prise de fonction en succédant à Laurent Fabius. Ce chantier a été lancé et il faut qu'il réussisse dans la durée. Après, il y a la méthode et la méthode c'est celle du dialogue, du dialogue dans chacune des directions, dans chacun des services. Mais aussi un dialogue avec les représentants du personnel, les organisations syndicales, que j'ai rencontrées il y a peu de temps : nous avons fait un point sur l'ensemble des questions. Nous n'avons pas tout résolu mais nous avons amorcé quelque chose. Je voulais vous dire que je crois au dialogue social parce que je crois que l'on ne peut pas réussir, quelles que soient les réformes proposées, les grandes comme les petites, si le dialogue n'est pas au coeur de la démarche. Et, au coeur de la démarche, il y a donc l'humain ; et, pour cela, nous devons continuer à accorder une attention particulière à la formation initiale et continue des agents du ministère. L'Institut de formation aux affaires administratives et consulaires, présent sur ce site, doit voir son rôle renforcé dans l'offre de formation générale du ministère. Je sais que nous pouvons compter sur votre disponibilité.
Vous êtes donc, Mesdames, Messieurs, au coeur du projet MAEDI21 que nous allons continuer de mener ensemble. Je ne sous-estime pas les difficultés qui doivent parfois être surmontées par les agents dans leurs relations quotidiennes avec les autres services à Paris. Il y a certes une distance géographique mais je crois que nous pouvons combler cette distance géographique par un lien non seulement humain mais aussi grâce à la technologie. Il ne faut pas rester sans échanger, sans se parler parce que vous appartenez à une seule et même maison.
Ces cinquante années de présence à Nantes sont donc un succès pour notre ministère. J'ai voulu, à travers les différentes visites que j'ai commencé à effectuer, me rendre assez vite à Nantes. J'y tenais personnellement mais je sais que pour les agents, c'est important non pas pour ma personne mais pour la reconnaissance que le ministre apporte à l'ensemble de ses agents quel que soit l'endroit où il travaille. J'ai visité d'abord le centre de crise et de soutien au Quai d'Orsay, un remarquable outil et un engagement extraordinaire de ceux qui y travaillent. Et puis, les autres services, ensuite les sites de Convention et de Nantes maintenant. Il faudra aussi que je me rende à la Courneuve, c'est aussi prévu. Je ne sais pas si j'aurai tout vu mais j'aurai quand même un aperçu assez complet du ministère sur le territoire national. Et puis, bien sûr, à chacun de mes déplacements, lorsque je rencontre vos collègues, peut-être un jour vous-même, c'est aussi un moment très important, pas seulement pour visiter les autorités du pays, mais pour parler avec celles et ceux qui représentent la France.
Donc, merci à vous, merci d'avoir accepté cette invitation, merci de votre disponibilité, merci pour l'engagement qui est le vôtre. Je crois que nous pouvons être fiers, vous pouvez être fiers parce que nous savons bien et je sais que, lorsque je me rends à l'étranger, parfois très loin, et que la distance relativise les problèmes et que nous allons à l'essentiel, je vois bien qu'il y a une grande fierté à servir, qu'il y a une grande fierté à s'engager dans ce ministère. Vous allez me dire : si je fais des comparaisons avec d'autres ministère, cela va être injuste, tous les fonctionnaires, Monsieur le Préfet, ont la même passion de servir l'État comme dans les collectivités locales, mais il y a quand même quelque chose de particulier, je me permets de vous le dire et je pense que vous le partagerez : une fierté particulière à travailler au ministère des affaires étrangères que l'on ne choisit pas vraiment par hasard, qui est une forme de vocation ; eh bien, c'est une belle vocation.
Merci, comme vous le faites, de continuer à servir la France. Merci encore.
Source http://www.gouvernement.fr, le 8 avril 2016