Texte intégral
Merci Monsieur le Président,
Monsieur le Député,
Nous avons déjà eu l'occasion d'échanger ensemble en commission, mais je réponds bien volontiers à votre question. La Turquie est un partenaire stratégique de la France et de l'Union européenne ; il faut partir de ce constat. Avec ce grand pays, nous devons avoir des relations à la fois claires, confiantes et exigeantes. Exigeantes, notamment, comme vous venez de le rappeler, sur les principes qui sont ceux de l'Union européenne, du principe de l'état de droit, du principe de l'indépendance des pouvoirs, du principe de la liberté d'opinion et de la presse. Cela nous n'y renoncerons à aucun prix.
Nous avons accepté un accord entre l'Union européenne et la Turquie face à une situation particulièrement dramatique : l'arrivée massive dans des conditions illégales de migrants en Grèce et il fallait trouver une solution. Cette solution est en cours de mise en oeuvre. Il s'agit, en effet, de faire en sorte que les personnes qui, après le 20 mars, sont arrivées illégalement en Grèce, reviennent en Grèce ; cela dans le respect du droit international, des possibilités de recours des personnes concernées et dans le cadre d'un accord global. Cet accord global prévoit en effet que les Syriens qui peuvent prétendre à bénéficier du droit d'asile, puissent être accueillis dans les pays voisins de l'Union européenne, c'est-à-dire notamment en France et la France respecte ses engagements Monsieur le Député.
Quant à la Grèce, si nous n'étions pas intervenus dans le cadre de cet accord, aujourd'hui la situation serait inextricable et, sur le plan humanitaire, inacceptable. Vous seriez le premier à le dénoncer et vous auriez raison. Aujourd'hui, la France apporte avec l'Allemagne des moyens humains, en personnel, pour venir en aide à la Grèce et elle prend sa part aussi de responsabilité en acceptant la relocalisation d'un certain nombre de réfugiés syriens...
source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 2 mai 2016