Texte intégral
Monsieur le Premier ministre,
Mesdames et Messieurs les ministres,
Mesdames et Messieurs les parlementaires,
Mesdames, Messieurs,
Cher(e)s ami(e)s,
Je suis particulièrement heureux de vous retrouver aujourd'hui à Moscou pour réaffirmer avec vous la continuité et la force de la relation que vivent nos deux pays. Lors de notre rencontre à Paris en décembre 2000, à l'occasion du séminaire gouvernemental que nous présidions ensemble, Monsieur le Premier ministre, nous nous étions engagés à construire un partenariat solide et durable entre nos deux pays. Je me réjouis de constater que notre relation s'est effectivement renforcée au cours des six derniers mois.
La France, plus que tout autre pays européen sans doute, s'est toujours sentie solidaire du destin de la Russie. La naissance d'une Russie nouvelle suscite chez nous un immense espoir de paix et de fraternité. Cela explique pourquoi la France reste très attachée à la clarté des choix démocratiques et européens de la Russie.
Je sais la détermination avec laquelle vous conduisez, Monsieur le Premier ministre, vos réformes. Je vous soutiens avec force dans cette entreprise. Vous mettez en uvre un ambitieux programme législatif qui porte sur des secteurs essentiels : la fiscalité, la justice, l'éducation, pour n'en citer que quelques-uns. La clarté et la vigueur de votre action à la tête du Gouvernement de la Fédération de Russie ont largement contribué à restaurer un climat favorable aux investisseurs russes et étrangers et ont permis le redémarrage de la croissance.
J'aurai l'honneur de m'entretenir demain avec le Président POUTINE, lors d'un déjeuner au Kremlin. Dès à présent, les échanges approfondis que nous avons eus aujourd'hui, Monsieur le Premier ministre, confirment notre volonté commune de renforcer encore notre coopération.
Cette volonté s'exprime en particulier dans les secteurs de la modernisation de l'Etat et de la rénovation des cadres législatif et réglementaire.Ce sont les conditions nécessaires à la consolidation de la démocratie et au développement économique. La qualité du séminaire qui a réuni ce matin préfets français, gouverneurs et représentants de l'Etat russe témoigne du succès de ce travail commun. Il a été décidé d'élargir et d'amplifier cette coopération aux domaines de la justice et de la sécurité.
Dans le domaine économique, les entreprises françaises ont maintenu et réaffirmé leur présence en Russie depuis la crise de 1998. Cette persévérance leur permet aujourd'hui de se retrouver en bonne place pour participer au développement économique de votre pays. Le gouvernement français les y encourage. Mais rien ne pourra se faire sans vous : d'abord pour poursuivre la mise en place d'un cadre législatif et réglementaire stable ; mais aussi pour répondre à notre vu de nouer des partenariats industriels plus solides et mieux adaptés. L'énergie, l'espace et l'aéronautique -dossiers suivis avec attention par le ministre de la Recherche, Roger-Gérard SCHWARTZENBERG- sont autant de secteurs riches de perspectives au sein d'un espace européen élargi et ouvert.
La Russie est en effet un partenaire primordial du concert européen. Par sa dimension continentale, par l'identité de son peuple, par la singularité de son histoire et de sa culture, la Russie ne peut être assimilée à cette partie de l'Europe qui aujourd'hui approfondit son union politique. Mais elle ne saurait davantage en être dissociée. L'Union européenne, en s'élargissant, deviendra la voisine de la Russie, et nous sommes appelés à construire une convergence de destin.
L'appel lancé par le Président POUTINE dans son discours de Berlin et, à travers lui, la question à nouveau posée des relations de la Russie avec l'Europe, rencontre un écho très favorable en France. C'est à l'initiative de la Présidence française qu'avait été lancé un ambitieux programme de renforcement du dialogue et de la coopération euro-russes. Les conclusions du Sommet qui s'est tenu à Bruxelles le 3 octobre dernier sont encourageants mais ma conviction est que nous pouvons à l'avenir faire encore beaucoup mieux.
Monsieur le Premier ministre,
Le contexte international dans lequel nous évoluons a brutalement changé. Les circonstances exigent une solidarité sans faille entre les Etats pour lutter contre le terrorisme international. Nous devons être prêts à y répondre ensemble, avec la fermeté nécessaire, pour identifier et démanteler ses réseaux, tarir ses sources de financement, mettre fin aux complicités qui lui facilitent la tâche. Quels que soient les moyens employés, notre lutte devra veiller à faire prévaloir le droit, à épargner les populations civiles, à fortifier la démocratie dont le terrorisme est par nature l'ennemi. Ces principes nous guideront dans la recherche d'une solution politique permettant au peuple afghan de se libérer d'un régime d'oppression et de rétablir un gouvernement représentatif de l'ensemble de cette nation et garant de la paix civile. Nous ne désignons comme adversaire aucun peuple, aucune religion, aucune civilisation : nous voulons au contraire unir la communauté internationale contre un fléau qui menace l'humanité.
Monsieur le Premier Ministre,
La notion de partenariat reste pour moi la meilleure définition de ce que nous attendons de la relation franco-russe aujourd'hui : une relation confiante, constructive et ambitieuse, dans laquelle chacun s'engage en faveur d'une coopération sur le long terme.
L'amitié de la France pour la Russie est ancienne. Elle est riche de liens multiples et divers. Mais chacun de nous, suivant ses prédilections culturelles, a été marqué par des références communes ou croisées : littéraires, philosophiques, artistiques ou cinématographiques. La France et la Russie ont toujours regardé l'une vers l'autre dès qu'il s'agissait d'innovation intellectuelle, de modernité et d'avant-garde. Ce courant puissant et particulier garde toute son actualité. Sachons ensemble le projeter vers l'avenir.
La fraternité entre nos pays, entre nos peuples, sera ainsi un des moteurs d'une Europe plus unie, capable de faire entendre son message et de défendre ses valeurs.
Je lève mon verre à la Russie, à la France et à l'amitié entre nos deux peuples.
(Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 25 octobre 2001)
Mesdames et Messieurs les ministres,
Mesdames et Messieurs les parlementaires,
Mesdames, Messieurs,
Cher(e)s ami(e)s,
Je suis particulièrement heureux de vous retrouver aujourd'hui à Moscou pour réaffirmer avec vous la continuité et la force de la relation que vivent nos deux pays. Lors de notre rencontre à Paris en décembre 2000, à l'occasion du séminaire gouvernemental que nous présidions ensemble, Monsieur le Premier ministre, nous nous étions engagés à construire un partenariat solide et durable entre nos deux pays. Je me réjouis de constater que notre relation s'est effectivement renforcée au cours des six derniers mois.
La France, plus que tout autre pays européen sans doute, s'est toujours sentie solidaire du destin de la Russie. La naissance d'une Russie nouvelle suscite chez nous un immense espoir de paix et de fraternité. Cela explique pourquoi la France reste très attachée à la clarté des choix démocratiques et européens de la Russie.
Je sais la détermination avec laquelle vous conduisez, Monsieur le Premier ministre, vos réformes. Je vous soutiens avec force dans cette entreprise. Vous mettez en uvre un ambitieux programme législatif qui porte sur des secteurs essentiels : la fiscalité, la justice, l'éducation, pour n'en citer que quelques-uns. La clarté et la vigueur de votre action à la tête du Gouvernement de la Fédération de Russie ont largement contribué à restaurer un climat favorable aux investisseurs russes et étrangers et ont permis le redémarrage de la croissance.
J'aurai l'honneur de m'entretenir demain avec le Président POUTINE, lors d'un déjeuner au Kremlin. Dès à présent, les échanges approfondis que nous avons eus aujourd'hui, Monsieur le Premier ministre, confirment notre volonté commune de renforcer encore notre coopération.
Cette volonté s'exprime en particulier dans les secteurs de la modernisation de l'Etat et de la rénovation des cadres législatif et réglementaire.Ce sont les conditions nécessaires à la consolidation de la démocratie et au développement économique. La qualité du séminaire qui a réuni ce matin préfets français, gouverneurs et représentants de l'Etat russe témoigne du succès de ce travail commun. Il a été décidé d'élargir et d'amplifier cette coopération aux domaines de la justice et de la sécurité.
Dans le domaine économique, les entreprises françaises ont maintenu et réaffirmé leur présence en Russie depuis la crise de 1998. Cette persévérance leur permet aujourd'hui de se retrouver en bonne place pour participer au développement économique de votre pays. Le gouvernement français les y encourage. Mais rien ne pourra se faire sans vous : d'abord pour poursuivre la mise en place d'un cadre législatif et réglementaire stable ; mais aussi pour répondre à notre vu de nouer des partenariats industriels plus solides et mieux adaptés. L'énergie, l'espace et l'aéronautique -dossiers suivis avec attention par le ministre de la Recherche, Roger-Gérard SCHWARTZENBERG- sont autant de secteurs riches de perspectives au sein d'un espace européen élargi et ouvert.
La Russie est en effet un partenaire primordial du concert européen. Par sa dimension continentale, par l'identité de son peuple, par la singularité de son histoire et de sa culture, la Russie ne peut être assimilée à cette partie de l'Europe qui aujourd'hui approfondit son union politique. Mais elle ne saurait davantage en être dissociée. L'Union européenne, en s'élargissant, deviendra la voisine de la Russie, et nous sommes appelés à construire une convergence de destin.
L'appel lancé par le Président POUTINE dans son discours de Berlin et, à travers lui, la question à nouveau posée des relations de la Russie avec l'Europe, rencontre un écho très favorable en France. C'est à l'initiative de la Présidence française qu'avait été lancé un ambitieux programme de renforcement du dialogue et de la coopération euro-russes. Les conclusions du Sommet qui s'est tenu à Bruxelles le 3 octobre dernier sont encourageants mais ma conviction est que nous pouvons à l'avenir faire encore beaucoup mieux.
Monsieur le Premier ministre,
Le contexte international dans lequel nous évoluons a brutalement changé. Les circonstances exigent une solidarité sans faille entre les Etats pour lutter contre le terrorisme international. Nous devons être prêts à y répondre ensemble, avec la fermeté nécessaire, pour identifier et démanteler ses réseaux, tarir ses sources de financement, mettre fin aux complicités qui lui facilitent la tâche. Quels que soient les moyens employés, notre lutte devra veiller à faire prévaloir le droit, à épargner les populations civiles, à fortifier la démocratie dont le terrorisme est par nature l'ennemi. Ces principes nous guideront dans la recherche d'une solution politique permettant au peuple afghan de se libérer d'un régime d'oppression et de rétablir un gouvernement représentatif de l'ensemble de cette nation et garant de la paix civile. Nous ne désignons comme adversaire aucun peuple, aucune religion, aucune civilisation : nous voulons au contraire unir la communauté internationale contre un fléau qui menace l'humanité.
Monsieur le Premier Ministre,
La notion de partenariat reste pour moi la meilleure définition de ce que nous attendons de la relation franco-russe aujourd'hui : une relation confiante, constructive et ambitieuse, dans laquelle chacun s'engage en faveur d'une coopération sur le long terme.
L'amitié de la France pour la Russie est ancienne. Elle est riche de liens multiples et divers. Mais chacun de nous, suivant ses prédilections culturelles, a été marqué par des références communes ou croisées : littéraires, philosophiques, artistiques ou cinématographiques. La France et la Russie ont toujours regardé l'une vers l'autre dès qu'il s'agissait d'innovation intellectuelle, de modernité et d'avant-garde. Ce courant puissant et particulier garde toute son actualité. Sachons ensemble le projeter vers l'avenir.
La fraternité entre nos pays, entre nos peuples, sera ainsi un des moteurs d'une Europe plus unie, capable de faire entendre son message et de défendre ses valeurs.
Je lève mon verre à la Russie, à la France et à l'amitié entre nos deux peuples.
(Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 25 octobre 2001)