Texte intégral
Mme la Ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique,
Mme la Ministre du Travail, de la Fonction publique et des Affaires sociales,
M. le Directeur de l'Enseignement supérieur,
M. le Recteur de l'Université d'Abomey-Calavi,
M. le Directeur de l'Ecole Nationale d'Administration et de la Magistrature,
Mmes et MM. les étudiants, chers amis,
Le Bénin vient de vivre une période électorale intense. Je forme des vux de pleine réussite au Président de la République et à son nouveau gouvernement.
Pour ma première visite officielle sur le sol béninois, j'ai beaucoup de plaisir à me retrouver face à un auditoire composé d'étudiants et de fonctionnaires en formation, face à une jeunesse éprise de savoir et forte de ses ambitions.
Partout dans le monde, les peuples aspirent à une meilleure employabilité de leur jeunesse, une modernisation de la fonction publique et des services de l'Etat plus performants. Ce sont autant de prérequis au développement et à la paix.
Pour atteindre ces objectifs, au Bénin comme partout, il est indispensable de renforcer les capacités des cadres de l'Etat par un recrutement transparent, qui se fonde sur l'expression du mérite et des compétences et se réalise par une formation initiale puis continue de qualité. L'enjeu est d'autant plus important pour le Bénin que les départs à la retraite des cadres actuels seront nombreux dans les prochaines années.
Il faut que le défi du renouvellement de ces cadres, qui ont fait le Dahomey d'hier et le Bénin d'aujourd'hui, devienne une opportunité : les savoirs et les compétences doivent être transférés et accrus. Je me réjouis que l'Ecole Nationale de l'Administration et de la Magistrature, comme l'ensemble du système universitaire béninois, soit appelée à jouer un rôle croissant dans ce processus de renouvellement de vos élites, qu'elles se lancent dans des activités privées, dans l'administration publique ou dans la magistrature.
Lorsqu'on prend en compte, d'un côté, l'accroissement annuel soutenu du nombre d'étudiants (près de 180.000) et, d'un autre côté, le manque de cadres intermédiaires qualifiés, il est évident qu'il faut renforcer l'ancrage professionnel des structures universitaires.
L'ENAM, avec ses 2500 élèves des premier et second cycles qui seront les cadres de demain, est l'un des acteurs-clés de cet élan réformiste et assurera pleinement son rôle de coordination interministérielle afin de dispenser des formations qualifiantes, favoriser la transmission des savoirs et participer à la validation et à la reconnaissance des acquis professionnels.
Sa volonté d'adapter ses formations, initiales et continues, aux besoins de l'Etat et du secteur privé devrait répondre aux attentes du gouvernement.
Je note, par ailleurs, que cette relance ne concerne pas seulement les futurs cadres administratifs mais également les personnels judiciaires, à savoir les magistrats et greffiers dont l'ENAM assure exclusivement la formation. Renforcer les effectifs actuels par le recrutement et la formation des nouveaux auditeurs est certainement une nécessité pour un Etat de droit et une justice de qualité. J'y suis d'autant plus attaché que je suis moi-même avocat de formation et que la France est au Bénin le chef de file des Partenaires Techniques et Financiers travaillant avec le gouvernement dans le secteur de la Justice.
Conformément au Document-Cadre de Partenariat qui constitue le cadre de notre coopération bilatérale pour les années 2014-2017, et, surtout, conformément au récent entretien entre le Président Patrice TALON et le Président François HOLLANDE, la France est fière de vous accompagner et continuera de le faire, notamment dans les secteurs de l'éducation, de la gouvernance, de l'énergie et de la sécurité. Ces secteurs sont tous indispensables au développement économique durable.
Les échanges d'expertise entre nos deux pays sont essentiels, la mise à disposition d'un expert technique à l'ENAM et au ministère de la fonction publique, au ministère de la décentralisation et de la gouvernance locale ainsi qu'à la Direction générale de l'enseignement supérieur font partie de cet engagement souhaité par le nouveau gouvernement béninois.
Dans une logique de renforcement des capacités, la coopération française octroie chaque année 25 bourses de formation courtes dans les meilleures écoles françaises (ENA, ENM, Ecole Nationale des douanes, CEFEB). Notre ambassade organise des formations et des missions d'expertise au Bénin, mais aussi des visites d'échange en France en partenariat avec l'ENA sur des sujets variés (évaluation des agents de l'Etat, organisation des concours).
La France attribue par ailleurs des bourses doctorales (10 par année) afin de renforcer le corps enseignant des universités béninoises et former des techniciens supérieurs et des cadres appelés à intégrer les entreprises privées ou les administrations publiques au Bénin. Ce programme est complété par l'offre de bourses développement/recherche initiées par l'Institut de Recherche pour le Développement (IRD) de Marseille et le Centre International en Recherche Agronomique pour le Développement (CIRAD), de Montpellier.
Notre accompagnement ne se limite pas à l'octroi de bourses mais appuie aussi la professionnalisation des formations supérieures pour une meilleure adéquation « emplois formations ».
Le Projet Appui aux centres universitaires professionnalisant (ACUPRO), en cours d'exécution, a pour objectif de renforcer les liens entre les nouveaux centres universitaires régionaux et les acteurs socio-économiques (entreprises et collectivités locales) susceptibles d'augmenter l'employabilité des étudiants. Quatre filières sont visées (BTP, transformation et conservation des produits agricoles, développement durable, transports et logistique). Ce Fonds de Solidarité Prioritaire permettra également la création d'un Campus Intégré de Professionnalisation et d'Entrepreneuriat (CIPE) et la mise en uvre d'un portail numérique des formations professionnelles.
De nombreuses conventions universitaires ont été signées en ce premier semestre 2016 entre le Ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, les établissements d'enseignement supérieur béninois, et les partenaires français qui proposent une expertise reconnue en matière de professionnalisation des formations supérieures courtes. Ces accords témoignent de la vitalité de notre coopération universitaire.
Le développement des formations à distance par la promotion de l'offre numérique francophone de cours en ligne ouverts et massifs est un enjeu important pour le Bénin et l'ensemble des structures de formation. Les ressources proposées par France Université Numérique constituent un support de consolidation de l'usage de la langue française dans le domaine universitaire.
Depuis mars 2016 dans le cadre de notre coopération bilatérale, les autorités béninoises bénéficient de trois serveurs-miroirs qui permettent un accès facilité aux 1.500 ressources pluridisciplinaires actuelles de la plateforme « IUT en ligne ».
Une autre demande partagée par les autorités éducatives béninoises concerne la nécessité de renforcer l'usage de la langue française dans les établissements supérieurs. Je ne peux qu'y souscrire car la Francophonie fait partie de mes missions et elle nous tient tous à cur.
C'est pourquoi je suis ravi que les autorités béninoises soient très engagées (projet ACUPRO) dans le rapprochement entre l'Institut Français de Parakou et l'université de cette ville (20 000 étudiants) afin de créer un centre de ressources numériques de langues en partenariat avec l'Agence Universitaire de la Francophonie (AUF).
Le Bénin possède un fort potentiel, sa jeunesse le démontre au quotidien par son engagement, son esprit d'innovation et son ouverture sur le monde. Il est important que la France, comme tous les amis du Bénin, mette à sa disposition les moyens de son accomplissement professionnel. Cette politique portera ses fruits dans la durée.
Je vous remercie.Source http://www.ambafrance-bj.org, le 20 mai 2016
Mme la Ministre du Travail, de la Fonction publique et des Affaires sociales,
M. le Directeur de l'Enseignement supérieur,
M. le Recteur de l'Université d'Abomey-Calavi,
M. le Directeur de l'Ecole Nationale d'Administration et de la Magistrature,
Mmes et MM. les étudiants, chers amis,
Le Bénin vient de vivre une période électorale intense. Je forme des vux de pleine réussite au Président de la République et à son nouveau gouvernement.
Pour ma première visite officielle sur le sol béninois, j'ai beaucoup de plaisir à me retrouver face à un auditoire composé d'étudiants et de fonctionnaires en formation, face à une jeunesse éprise de savoir et forte de ses ambitions.
Partout dans le monde, les peuples aspirent à une meilleure employabilité de leur jeunesse, une modernisation de la fonction publique et des services de l'Etat plus performants. Ce sont autant de prérequis au développement et à la paix.
Pour atteindre ces objectifs, au Bénin comme partout, il est indispensable de renforcer les capacités des cadres de l'Etat par un recrutement transparent, qui se fonde sur l'expression du mérite et des compétences et se réalise par une formation initiale puis continue de qualité. L'enjeu est d'autant plus important pour le Bénin que les départs à la retraite des cadres actuels seront nombreux dans les prochaines années.
Il faut que le défi du renouvellement de ces cadres, qui ont fait le Dahomey d'hier et le Bénin d'aujourd'hui, devienne une opportunité : les savoirs et les compétences doivent être transférés et accrus. Je me réjouis que l'Ecole Nationale de l'Administration et de la Magistrature, comme l'ensemble du système universitaire béninois, soit appelée à jouer un rôle croissant dans ce processus de renouvellement de vos élites, qu'elles se lancent dans des activités privées, dans l'administration publique ou dans la magistrature.
Lorsqu'on prend en compte, d'un côté, l'accroissement annuel soutenu du nombre d'étudiants (près de 180.000) et, d'un autre côté, le manque de cadres intermédiaires qualifiés, il est évident qu'il faut renforcer l'ancrage professionnel des structures universitaires.
L'ENAM, avec ses 2500 élèves des premier et second cycles qui seront les cadres de demain, est l'un des acteurs-clés de cet élan réformiste et assurera pleinement son rôle de coordination interministérielle afin de dispenser des formations qualifiantes, favoriser la transmission des savoirs et participer à la validation et à la reconnaissance des acquis professionnels.
Sa volonté d'adapter ses formations, initiales et continues, aux besoins de l'Etat et du secteur privé devrait répondre aux attentes du gouvernement.
Je note, par ailleurs, que cette relance ne concerne pas seulement les futurs cadres administratifs mais également les personnels judiciaires, à savoir les magistrats et greffiers dont l'ENAM assure exclusivement la formation. Renforcer les effectifs actuels par le recrutement et la formation des nouveaux auditeurs est certainement une nécessité pour un Etat de droit et une justice de qualité. J'y suis d'autant plus attaché que je suis moi-même avocat de formation et que la France est au Bénin le chef de file des Partenaires Techniques et Financiers travaillant avec le gouvernement dans le secteur de la Justice.
Conformément au Document-Cadre de Partenariat qui constitue le cadre de notre coopération bilatérale pour les années 2014-2017, et, surtout, conformément au récent entretien entre le Président Patrice TALON et le Président François HOLLANDE, la France est fière de vous accompagner et continuera de le faire, notamment dans les secteurs de l'éducation, de la gouvernance, de l'énergie et de la sécurité. Ces secteurs sont tous indispensables au développement économique durable.
Les échanges d'expertise entre nos deux pays sont essentiels, la mise à disposition d'un expert technique à l'ENAM et au ministère de la fonction publique, au ministère de la décentralisation et de la gouvernance locale ainsi qu'à la Direction générale de l'enseignement supérieur font partie de cet engagement souhaité par le nouveau gouvernement béninois.
Dans une logique de renforcement des capacités, la coopération française octroie chaque année 25 bourses de formation courtes dans les meilleures écoles françaises (ENA, ENM, Ecole Nationale des douanes, CEFEB). Notre ambassade organise des formations et des missions d'expertise au Bénin, mais aussi des visites d'échange en France en partenariat avec l'ENA sur des sujets variés (évaluation des agents de l'Etat, organisation des concours).
La France attribue par ailleurs des bourses doctorales (10 par année) afin de renforcer le corps enseignant des universités béninoises et former des techniciens supérieurs et des cadres appelés à intégrer les entreprises privées ou les administrations publiques au Bénin. Ce programme est complété par l'offre de bourses développement/recherche initiées par l'Institut de Recherche pour le Développement (IRD) de Marseille et le Centre International en Recherche Agronomique pour le Développement (CIRAD), de Montpellier.
Notre accompagnement ne se limite pas à l'octroi de bourses mais appuie aussi la professionnalisation des formations supérieures pour une meilleure adéquation « emplois formations ».
Le Projet Appui aux centres universitaires professionnalisant (ACUPRO), en cours d'exécution, a pour objectif de renforcer les liens entre les nouveaux centres universitaires régionaux et les acteurs socio-économiques (entreprises et collectivités locales) susceptibles d'augmenter l'employabilité des étudiants. Quatre filières sont visées (BTP, transformation et conservation des produits agricoles, développement durable, transports et logistique). Ce Fonds de Solidarité Prioritaire permettra également la création d'un Campus Intégré de Professionnalisation et d'Entrepreneuriat (CIPE) et la mise en uvre d'un portail numérique des formations professionnelles.
De nombreuses conventions universitaires ont été signées en ce premier semestre 2016 entre le Ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, les établissements d'enseignement supérieur béninois, et les partenaires français qui proposent une expertise reconnue en matière de professionnalisation des formations supérieures courtes. Ces accords témoignent de la vitalité de notre coopération universitaire.
Le développement des formations à distance par la promotion de l'offre numérique francophone de cours en ligne ouverts et massifs est un enjeu important pour le Bénin et l'ensemble des structures de formation. Les ressources proposées par France Université Numérique constituent un support de consolidation de l'usage de la langue française dans le domaine universitaire.
Depuis mars 2016 dans le cadre de notre coopération bilatérale, les autorités béninoises bénéficient de trois serveurs-miroirs qui permettent un accès facilité aux 1.500 ressources pluridisciplinaires actuelles de la plateforme « IUT en ligne ».
Une autre demande partagée par les autorités éducatives béninoises concerne la nécessité de renforcer l'usage de la langue française dans les établissements supérieurs. Je ne peux qu'y souscrire car la Francophonie fait partie de mes missions et elle nous tient tous à cur.
C'est pourquoi je suis ravi que les autorités béninoises soient très engagées (projet ACUPRO) dans le rapprochement entre l'Institut Français de Parakou et l'université de cette ville (20 000 étudiants) afin de créer un centre de ressources numériques de langues en partenariat avec l'Agence Universitaire de la Francophonie (AUF).
Le Bénin possède un fort potentiel, sa jeunesse le démontre au quotidien par son engagement, son esprit d'innovation et son ouverture sur le monde. Il est important que la France, comme tous les amis du Bénin, mette à sa disposition les moyens de son accomplissement professionnel. Cette politique portera ses fruits dans la durée.
Je vous remercie.Source http://www.ambafrance-bj.org, le 20 mai 2016