Déclaration de M. Jean-Marc Todeschini, secrétaire d'Etat aux anciens combattants et à la mémoire, sur les efforts en faveur des anciens combattants, à Bordeaux le 22 mai 2016.

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Circonstance : 90e Congrès de l’UNC, à Bordeaux le 22 mai 2016

Texte intégral

Monsieur le secrétaire général de la Préfecture de la Gironde,
Mesdames et messieurs les parlementaires,
Mesdames et messieurs les élus,
Monsieur le Délégué militaire départemental, chef de la Zone de défense et de sécurité sud-ouest, mon général,
Madame la directrice générale de l’Office National des Anciens Combattants et des Victimes de guerre, chère Rose-Marie Antoine,
Monsieur le Directeur de l’ONAC du Sénégal,
Monsieur le président-général de l’UNC, cher Général Pierre Saint Macary,
Monsieur le Président de l’UNC de Gironde,
Mesdames et Messieurs les porte-drapeaux,
Mesdames et messieurs,
Je suis très heureux de me retrouver, parmi vous, aujourd’hui à Bordeaux, où l’Union nationale des combattants, tient son 90e Congrès national. Ce n’est pas une première puisque la capitale girondine ou ses environs ont auparavant accueilli à plusieurs reprises votre congrès en 1929, en 1958 ou en 1981. Je vous remercie, Monsieur le Président, pour l’accueil que vous me réservez aujourd’hui et pour les mots que vous avez eus dans votre discours. Je salue également la présence de la directrice générale de l’ONAC-VG qui assiste à votre congrès et qui s’est exprimée devant vous.
 
Chaque congrès s’inscrivait dans un contexte différent et au-delà de sujets propres au monde combattant l’actualité interpelle chacun d’entre vous, comme elle interpelle les Français.
 
Tout au long de son histoire bientôt centenaire, l’UNC n’a eu de cesse de défendre les valeurs républicaines et les combattants qui les portent fièrement, hier dans les tranchées boueuses de Verdun et de la Somme, aujourd’hui dans les sables du Moyen-Orient et sur les pistes du Sahel aujourd’hui.
 
Cette année 2016 est une année riche en commémorations. L’année 2016 est celle des centenaires des batailles de Verdun et de la Somme. Ces anniversaires donneront lieu dans quelques jours ou quelques semaines à deux grandes cérémonies, à Verdun le 29 mai 2016, en présence du Président de la République et de la chancelière allemande, et le 1er juillet 2016 à Thiepval pour la bataille de la Somme, en présence du Prince Charles et de ses deux fils, William et Henry, ainsi que le Premier Ministre David Cameron.
 
Le souvenir des grandes batailles est intrinsèquement lié à celui de l’Office National des Anciens Combattants et des Victimes de Guerre. C’est pourquoi je considère avec tout autant d’attention les nombreuses manifestations prévues cette année pour fêter le centenaire de l’ONAC-VG, qui ont officiellement débuté à la suite d’une belle cérémonie que j’ai eu l’honneur de présider le 2 mars dernier.
 
Le Centenaire de l’ONAC-VG est marqué par de nombreuses manifestations comme la projection du film du centenaire qui a eu lieu dans les salons de la mairie de Paris, le 6 mai dernier, et qui se poursuivra sous l’arc de Triomphe le 11 novembre prochain, ce qui fera d’ailleurs l’objet d’une émission spéciale sur France 2.
 
Aujourd’hui comme hier, toujours en lien étroit avec l’UNC et le monde combattant, l’ONAC-VG, comme l’a rappelé sa directrice générale, poursuit ses missions sociales au service de ceux qui ont donné leur sang pour la défense de la nation.
 
Je sais que l’UNC est très légitimement attachée au droit à la reconnaissance et à la réparation du monde combattant. Je le suis également et c’est pourquoi j’ai tenu à maintenir l’ensemble des dispositifs de reconnaissance et de réparation dans le budget 2016 tout en complétant l’action sociale de l’ONAC-VG par d’autres mesures sociales.
 
Le ministère de la Défense continue d’investir et de soutenir nos anciens combattants. Le maillage territorial de l’ONAC-VG, cet indispensable relais au plus près de nos ressortissants, a été maintenu dans son ensemble.
Il reste un élément nécessaire à la simplification des démarches. C’est dans ce même esprit que j’ai mené avec mes services la refonte du code des pensions militaires et victimes de guerre. Je voudrais d’ailleurs saluer la part prise par l’UNC dans ce travail et qui m’a offert sa précieuse expertise au service de l’intérêt général pour améliorer la lisibilité du Code.
 
J’ai souhaité renforcer en 2016 l’action sociale de l’Office grâce à un crédit supplémentaire de deux millions d’euros qui a permis de financer de nouvelles mesures. Les missions historiques de l’Office sont ainsi solidifiées et consolidées, en direction plus particulièrement des personnes les plus isolées et les plus démunies. J’ai également fait voter dans le budget 2016, une mesure attendue puis fort longtemps, toujours promise, jamais honorée, je veux parler de l’extension de la campagne double aux Anciens Combattants d’Afrique du Nord.
Je pense encore à l’élargissement des critères d’attribution de la carte du combattant pour nos soldats revenus d’opération extérieure. Ces femmes et ces hommes, qui ont fait le choix de défendre la France partout où elle est menacée, représentent le présent et l’avenir du monde combattant. Ils sont la 4ème génération du feu et c’est la raison pour laquelle je suis très attaché à ce qu’ils soient dès à présent assurés de la reconnaissance de la nation.
 
L’assouplissement des critères d’attribution de la carte du combattant est la traduction opérationnelle de cette reconnaissance du pays et de la solidarité qui doit exister entre les générations combattantes. Mais au-delà de cet indispensable soutien matériel, je tiens aussi à ce que la mémoire de ces soldats revenus d’OPEX soit mieux connue par les historiens comme par l’ensemble de nos concitoyens.
J’ai ainsi renforcé la présence des soldats revenus d’OPEX au sein du Conseil d’Administration de l’ONAC-VG ou récemment participé à un colloque sur l’engagement des forces françaises en ex-Yougoslavie de 1992 à 1995.
 
A l’image des « poilus de 14 », les « soldats des OPEX » rentrent peu à peu à leur tour dans la mémoire collective de la Nation, je m’en félicite et j’encourage toutes les occasions qui permettent de faire progresser cette prise de conscience. Le combat qu’ils mènent est inséparable de celui pour la transmission de la mémoire et de notre héritage démocratique et laïque.
 
Dans cette lutte pour nos valeurs, je sais pouvoir compter sur le soutien de l’UNC et de ses quelque 250 000 adhérents. Nous savons tous ici que la défense des intérêts des Anciens Combattants est inséparable de la défense des valeurs républicaines.
C’est ce qu’avait compris Clemenceau, ce grand républicain, quand il participa à la fondation, il y a 98 ans de cela, de l’Union Nationale des Combattants. Il vous appartient, il nous appartient, de préserver et de faire vivre tous ensemble cet héritage en l’adaptant aux évolutions de la société, des menaces et des conflits. Je vous remercie.
Source : http://www.defense.gouv.fr, le 30 mai 2016