Texte intégral
YAËL GOOSZ
Bonjour monsieur LE GUEN.
JEAN-MARIE LE GUEN
Bonjour Yaël GOOSZ.
YAËL GOOSZ
Ministre des Relations ou des « Tensions » avec le Parlement, on en parle dans une minute sur la loi travail.
JEAN-MARIE LE GUEN
Evitez les marronniers sur la presse
YAËL GOOSZ
C'est une phrase signée des frondeurs. Mais dabord, mais d'abord ces 5 nouveaux témoignages accablants pour Denis BAUPIN. Au-delà des cercles écologistes recueillis par Cyril GRAZIANI de France Inter, le député écolo Denis BAUPIN peut-il encore rester à son poste de député ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Ecoutez ! Moi je ne veux pas faire de commentaire, la justice est saisie, il faut qu'elle enquête, il faut que la justice aille jusqu'au bout et qu'on sache ce qu'il en est, voilà. Je crois que pour le reste, il faut savoir avoir sur ce type d'affaire comme sur d'autres d'ailleurs une vision juste. La justice est là pour rendre la justice.
GUY BIRENBAUM
Le seul problème avec la justice, c'est que probablement pas mal des témoignages font état de dossiers qui seraient prescrits. Donc il va falloir changer la loi un jour concernant le harcèlement, parce que je crois que 3 ans c'est un peu court.
JEAN-MARIE LE GUEN
Ecoutez ! Pourquoi pas, bien sûr et je sais qu'il y a plusieurs parlementaires qui réfléchissent. Maintenant, sachez aussi que le Code civil, que les droits ont été construits avec aussi une sorte de sagesse centenaire, en tout cas décennale. On a mis des décennies à construire un équilibre des procédures pénales, elles doivent et elles peuvent être modifiées mais toujours avec beaucoup de scrupules.
YAËL GOOSZ
Il a quitté son poste de vice-président de l'Assemblée, est-ce que c'est suffisant ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Ecoutez ! Il a été élu, il y a des procédures, laissons faire les procédures. Moi, je ne suis pas en situation de connaître voilà, évidemment je suis comme tout le monde, je constate les faits qui lui sont reprochés qui sont des faits graves. Maintenant, il faut que ces faits soient avérés.
YAËL GOOSZ
Mouvement social contre la loi travail suite, l'essence ça va mieux mais il y a des perturbations cette semaine dans les transports. Le gouvernement dit que c'est la décrue, la CGT dit que c'est un pic de mobilisation à attendre en milieu de semaine. Elle est où la vérité, entre les deux ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Ecoutez ! Je pense que les Français constatent qu'il y a un mouvement qui dire et à partir du moment où ce mouvement est soit dans la grève soit dans la manifestation, il est dans le cadre de la représentation démocratique, de la vie démocratique. Par contre, quand il s'agit de blocage ou de violence, celles-ci ne sont plus supportées par les Français. Le gouvernement fait en sorte que les choses se dissipent, pour le reste
YAËL GOOSZ
Et vous dites que c'est la décrue, vous aussi ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Ecoutez ! Je pense que depuis maintenant plusieurs semaines, il y a eu des annonces tonitruantes, de conflits d'ailleurs qui ne sont pas tous liés, c'est le moins qu'on puisse dire, à la loi travail mais souvent à des conflits sectoriels. Il y a un débat aujourd'hui dans le monde du rail, de la SNCF parce que vous le savez, leur statut doit évoluer et donc voilà. Il y a des difficultés à EDF qui sont liées à la situation de l'entreprise, bon ! Et il peut y avoir ici ou là
YAËL GOOSZ
Pour qu'on vous comprenne bien monsieur LE GUEN, est-ce que ça veut dire qu'il y a une théorie du troc
JEAN-MARIE LE GUEN
Des syndicalistes et des salariés
YAËL GOOSZ
Est-ce qu'il y a une théorie du troc à l'oeuvre en ce moment au gouvernement
JEAN-MARIE LE GUEN
Il y a
YAËL GOOSZ
J'explique à nos auditeurs qui n'auraient pas compris, d'un côté vous achèteriez la paix sociale sur la loi travail en échange de mesures catégorielles, de revendications satisfaites à la SNCF, chez les intermittents ou à la RATP par exemple ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Mais moi, je demande que les Français et que les salariés jugent pièce après pièce. Oui, nous sommes dans un le gouvernement est dans une posture de dialogue avec les organisations syndicales, pour résoudre un certain nombre de questions qui existent depuis maintenant très longtemps. La question des intermittents, elle doit être résolue parce qu'il y a d'ailleurs dans la loi travail, il y a la reconnaissance pour la première fois dans notre droit du statut des intermittents. Un certain nombre de gens oublient par exemple de rappeler cela. Eh bien ! Nous allons et nous avons la volonté de résoudre la question des intermittents, qui met en cause non seulement l'avenir d'un certain nombre de gens notamment de salariés mais aussi peut-être présents aussi dans vos locaux de radio télévision, mais aussi parce qu'il s'agit d'une exceptionnalité française ou d'une tradition française de faire
YAËL GOOSZ
Pour faire simple, on éteint
JEAN-MARIE LE GUEN
A la culture.
YAËL GOOSZ
On éteint les incendies secteur par secteur
JEAN-MARIE LE GUEN
Non, on dialogue
YAËL GOOSZ
Pour affaiblir la CGT
JEAN-MARIE LE GUEN
Mais pas du tout
GUY BIRENBAUM
Si, c'est ça.
JEAN-MARIE LE GUEN
Mais non, mais non, est-ce que vous pensez que le problème des intermittents existait ou n'existait pas avant qu'il y ait un problème de monsieur MARTINEZ et son conflit sur la loi travail, non. Ce sont des sujets et le gouvernement a eu une attitude, Manuel VALLS en particulier sur la question des intermittents a déjà ponctuellement, c'est-à-dire pour l'année 2015-2016 résolu le problème, vous le savez, en juillet dernier. Là, il s'agit d'aller plus loin
GUY BIRENBAUM
Avec un accord que le MEDEF ne veut pas signer à la fin du mois de juin.
JEAN-MARIE LE GUEN
Mais attendez ! Est-ce qu'il n'y a pas des divergences qui existent aujourd'hui dans la société française entre les chefs d'entreprise et les organisations syndicales, le gouvernement, oui
YAËL GOOSZ
Mais vous donnez quoi concrètement ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Bien sûr et nous, nous avons le sens de l'intérêt général
YAËL GOOSZ
Vous donnez quoi ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Donc le troc, il n'y a pas de troc, on n'est pas dans cette espèce d'abord ça ne marcherait pas et ensuite, on n'est pas dans cette vision (j'allais dire) un peu vulgaire, excusez-moi, du dialogue social. Nous sommes un gouvernement qui essaie de prendre en compte fondamentalement l'intérêt général, la problématique économique et la problématique sociale et qui, soit au niveau général soit au niveau des branches soit au niveau des entreprises essaie de faire avancer les choses dans le meilleur sens. Il y a ici ou là des crispations, vous l'avez remarqué, nous essayons de les dépasser. Parfois au-delà de ces crispations
YAËL GOOSZ
Mais qu'est-ce que vous donnez par exemple à la SNCF
JEAN-MARIE LE GUEN
Il y a des postures qui sont des postures
YAËL GOOSZ
A la SNCF, exemple SNCF.
JEAN-MARIE LE GUEN
Plus politiques que sociales et là, évidemment, c'est plus difficile d'avancer.
YAËL GOOSZ
Il y a des négociations en cours en ce moment à la SNCF en vue de l'ouverture à la concurrence des voyageurs, qu'est-ce que vous donnez comme moyens à Guillaume PEPY pour éteindre l'incendie dans son entreprise ?
JEAN-MARIE LE GUEN
D'abord nous demandons à Guillaume PEPY d'être extrêmement vigilant sur le fonctionnement de son entreprise. Et puis nous souhaitons qu'il y ait un dialogue social qui se fasse de très bonne qualité. On sait bien que la question du social à la SNCF et de la modernisation du social est un élément essentiel. Le gouvernement a fait voter une loi SNCF il y a maintenant 18 mois, au passage plutôt avec l'accord d'un dialogue social, on va dire ça comme ça. Et nous avons maintenant à mettre en oeuvre les éléments de ce dialogue. Nous avons au cours de ce débat dit qu'en aucune façon, l'ouverture à la concurrence qui est une réalité qu'il faut mettre en place ne devait se faire à l'encontre des organisations syndicales. Nous sommes toujours sur la même logique, celle qui prévaut, c'est-à-dire il y a une modernisation, ouverture à la concurrence qui n'est pas sans interroger bien évidemment des salariés qui étaient habitués au monopole. Mais il faut aller vers un peu plus de concurrence mais en même temps, il faut donner des garanties sociales.
YAËL GOOSZ
François FILLON dans Le Parisien ce matin vous demande d'assumer le bras de fer : si le gouvernement lâche, dit-il, ce sera un coup terrible porté à l'autorité de l'Etat. Donc ça y est, la droite vole à votre secours ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Ecoutez ! En matière d'autorité de l'Etat non, j'ai plutôt l'impression que c'est une injonction comminatoire, mais je le renvoie à ses propres responsabilités. Comment peut-il dire ça alors que lui qui, maintenant dit qu'il y a un certain nombre de choses dans cette loi, de son point de vue j'entends, comment se fait-il qu'il se soit proposé à faire obstacle, à voter contre cette loi ? Il aurait pu je ne dis pas qu'il a à partager l'équilibre et les éléments, mais pourquoi ne s'est-il pas abstenu, pourquoi Il y a une contradiction totale et une posture complète de monsieur FILLON ou de monsieur JUPPE qui viennent nous donner des injonctions « nous devons passer », qui critiquent le 49.3 et qui refusent de voter la loi. Où est la cohérence de ces gens-là, où est la cohérence de ces gens-là.
GUY BIRENBAUM
Où est la cohérence de la gauche qui critiquait le 49.3 il y a quelques années, quand il était employé par François FILLON par exemple ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Mais on peut critiquer le 49.3, on peut critiquer le 49.3, c'est une posture classique des oppositions. Sauf que quand on est de tradition gaulliste, c'est-à-dire ceux qui ont inscrit cela, ça devient un peu plus paradoxal.
YAËL GOOSZ
Bon ! Si on est de gauche ça va
JEAN-MARIE LE GUEN
Non, non mais je fais cette remarque qui, me semble-t-il, peut être entendue en termes de philosophie politique. Mais nous François MITTERRAND a utilisé 7 fois le 49.3, Michel ROCARD plusieurs dizaines de fois, donc on ne découvre pas, on ne débarque pas.
YAËL GOOSZ
Emmanuel MACRON pas encore, pas encore de 49.3 pour Emmanuel MACRON.
JEAN-MARIE LE GUEN
Non, pas encore.
YAËL GOOSZ
Après Jeanne D'ARC, le week-end porte-à-porte du ministre, est-ce que cette scène vendredi après-midi à Lunel dans l'Hérault, le ministre pris à partie par deux opposants à la loi travail : j'en ai marre, dit l'un d'eux, je n'ai pas de sous pour me payer un costard cravate comme le vôtre.
( ) Extrait
YAËL GOOSZ
Vous n'allez pas me faire peur avec votre tee-shirt, maladresse, apprentissage de la politique ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Ecoutez ! Quand pendant si j'ai bien compris, cet échange un peu polémique a duré plusieurs dizaines de minutes et qu'à la fin
GUY BIRENBAUM
20 minutes.
JEAN-MARIE LE GUEN
Voilà, donc il y a un peu d'énervement à la fin, bon ! Voilà. Est-ce qu'il faut en tirer une philosophie politique, je ne le crois pas.
GUY BIRENBAUM
Mais ce n'est pas un problème de philosophie politique, vous connaissez suffisamment la politique pour bien vous rendre compte que face à une caméra, expliquer à des gens qui vous disent qu'ils n'ont pas de travail, que le tee-shirt est problématique et que pour se payer un costard
JEAN-MARIE LE GUEN
Le tee-shirt, il y avait quelque chose de marqué dessus !
GUY BIRENBAUM
Rien de terrible.
JEAN-MARIE LE GUEN
Non, rien de terrible mais enfin c'était une manifestation politique
GUY BIRENBAUM
Non mais enfin, il y a quand même là une forte maladresse, je veux dire on a fait des procès
JEAN-MARIE LE GUEN
Mais je ne vous dis pas le écoutez ! Je ne vous dis pas forcément le contraire, je
GUY BIRENBAUM
Vous ne le dites pas trop là.
JEAN-MARIE LE GUEN
Attendez ! Quand on se met dans une situation de polémique face à face, avec des arguments qui n'en sont pas toujours non plus, avouez que dire « le costard », etc., moi je suis en costard, vous êtes en costard
YAËL GOOSZ
Pas Guy BIRENBAUM, désolé.
GUY BIRENBAUM
Je m'excuse.
JEAN-MARIE LE GUEN
Monsieur BIRENBAUM voilà, je ne vais pas vous le reprocher, vous n'allez pas me reprocher de venir
GUY BIRENBAUM
Moi, je ne vous reproche rien, je vous pose des questions.
JEAN-MARIE LE GUEN
Donc tout simplement pour vous dire qu'il y a un peu de polémique, ne tombons pas dans cette polémique. Evidemment lorsqu'on est filmé, il faut faire doublement attention sur la polémique qui peut être déclenchée.
YAËL GOOSZ
On va continuer sur Emmanuel MACRON, samedi crise quand même avec la CGT, secteur pétrolier, il était à Matignon Emmanuel MACRON mais avant, à 10 h 00, Facebook live, il fait la promotion de son association, son mouvement, son porte à porte. Il n'y a pas un petit décalage là avec la mission gouvernementale ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Ecoutez ! Je pense d'abord bon ! Fondamentalement, c'est son droit de lancer une organisation politique, il n'appartient pas à une autre, c'est parfaitement légitime. D'un autre côté, vous avez raison de dire que dans ce moment particulier où on sent qu'il y a le besoin d'une concentration autour de l'action gouvernementale, je pense que le mieux c'est de ne pas se disperser.
YAËL GOOSZ
Oui mais on dit ça, vous répétez tout ça, vous venez à notre micro, tout le monde nous dit ça, monsieur LE FOLL, mais finalement il ne se passe rien, il continue.
JEAN-MARIE LE GUEN
Ecoutez ! Il n'y a pas de drame non plus, enfin il faut quand même un peu raison garder. On est là il fait un tweet, honnêtement on ne va quand même pas tous tomber
YAËL GOOSZ
On ne parle pas de tweet là monsieur LE GUEN, on parle de quelqu'un qui fait une campagne discrète ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Une campagne, ça me paraît peut-être il ne faut pas non plus surestimer ce qui se passe.
YAËL GOOSZ
Candidature exclue ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Je ne crois pas une seconde qu'il sera candidat à l'élection présidentielle, non ! Je pense que notre candidat sera François HOLLANDE. Donc je veux dire, tout le reste est de la spéculation. Est-ce qu'il faut parfois, quand on est soi-même l'objet de cette spéculation, laisser faire cette spéculation, je pense que ce n'est pas toujours ça peut y compris être difficile pour celui qui est l'objet d'une spéculation parce que vous savez, hop tout d'un coup
YAËL GOOSZ
On lui demandera.
JEAN-MARIE LE GUEN
Vous êtes en quelque sorte pris dans ce jeu et pour en sortir, ce n'est pas facile.
JOURNALISTE
Jean-Marie LE GUEN, secrétaire d'Etat en charge des Relations bonnes ou mauvaises avec le Parlement, on l'aura compris. Merci d'avoir été l'invité de France Info.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 31 mai 2016
Bonjour monsieur LE GUEN.
JEAN-MARIE LE GUEN
Bonjour Yaël GOOSZ.
YAËL GOOSZ
Ministre des Relations ou des « Tensions » avec le Parlement, on en parle dans une minute sur la loi travail.
JEAN-MARIE LE GUEN
Evitez les marronniers sur la presse
YAËL GOOSZ
C'est une phrase signée des frondeurs. Mais dabord, mais d'abord ces 5 nouveaux témoignages accablants pour Denis BAUPIN. Au-delà des cercles écologistes recueillis par Cyril GRAZIANI de France Inter, le député écolo Denis BAUPIN peut-il encore rester à son poste de député ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Ecoutez ! Moi je ne veux pas faire de commentaire, la justice est saisie, il faut qu'elle enquête, il faut que la justice aille jusqu'au bout et qu'on sache ce qu'il en est, voilà. Je crois que pour le reste, il faut savoir avoir sur ce type d'affaire comme sur d'autres d'ailleurs une vision juste. La justice est là pour rendre la justice.
GUY BIRENBAUM
Le seul problème avec la justice, c'est que probablement pas mal des témoignages font état de dossiers qui seraient prescrits. Donc il va falloir changer la loi un jour concernant le harcèlement, parce que je crois que 3 ans c'est un peu court.
JEAN-MARIE LE GUEN
Ecoutez ! Pourquoi pas, bien sûr et je sais qu'il y a plusieurs parlementaires qui réfléchissent. Maintenant, sachez aussi que le Code civil, que les droits ont été construits avec aussi une sorte de sagesse centenaire, en tout cas décennale. On a mis des décennies à construire un équilibre des procédures pénales, elles doivent et elles peuvent être modifiées mais toujours avec beaucoup de scrupules.
YAËL GOOSZ
Il a quitté son poste de vice-président de l'Assemblée, est-ce que c'est suffisant ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Ecoutez ! Il a été élu, il y a des procédures, laissons faire les procédures. Moi, je ne suis pas en situation de connaître voilà, évidemment je suis comme tout le monde, je constate les faits qui lui sont reprochés qui sont des faits graves. Maintenant, il faut que ces faits soient avérés.
YAËL GOOSZ
Mouvement social contre la loi travail suite, l'essence ça va mieux mais il y a des perturbations cette semaine dans les transports. Le gouvernement dit que c'est la décrue, la CGT dit que c'est un pic de mobilisation à attendre en milieu de semaine. Elle est où la vérité, entre les deux ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Ecoutez ! Je pense que les Français constatent qu'il y a un mouvement qui dire et à partir du moment où ce mouvement est soit dans la grève soit dans la manifestation, il est dans le cadre de la représentation démocratique, de la vie démocratique. Par contre, quand il s'agit de blocage ou de violence, celles-ci ne sont plus supportées par les Français. Le gouvernement fait en sorte que les choses se dissipent, pour le reste
YAËL GOOSZ
Et vous dites que c'est la décrue, vous aussi ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Ecoutez ! Je pense que depuis maintenant plusieurs semaines, il y a eu des annonces tonitruantes, de conflits d'ailleurs qui ne sont pas tous liés, c'est le moins qu'on puisse dire, à la loi travail mais souvent à des conflits sectoriels. Il y a un débat aujourd'hui dans le monde du rail, de la SNCF parce que vous le savez, leur statut doit évoluer et donc voilà. Il y a des difficultés à EDF qui sont liées à la situation de l'entreprise, bon ! Et il peut y avoir ici ou là
YAËL GOOSZ
Pour qu'on vous comprenne bien monsieur LE GUEN, est-ce que ça veut dire qu'il y a une théorie du troc
JEAN-MARIE LE GUEN
Des syndicalistes et des salariés
YAËL GOOSZ
Est-ce qu'il y a une théorie du troc à l'oeuvre en ce moment au gouvernement
JEAN-MARIE LE GUEN
Il y a
YAËL GOOSZ
J'explique à nos auditeurs qui n'auraient pas compris, d'un côté vous achèteriez la paix sociale sur la loi travail en échange de mesures catégorielles, de revendications satisfaites à la SNCF, chez les intermittents ou à la RATP par exemple ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Mais moi, je demande que les Français et que les salariés jugent pièce après pièce. Oui, nous sommes dans un le gouvernement est dans une posture de dialogue avec les organisations syndicales, pour résoudre un certain nombre de questions qui existent depuis maintenant très longtemps. La question des intermittents, elle doit être résolue parce qu'il y a d'ailleurs dans la loi travail, il y a la reconnaissance pour la première fois dans notre droit du statut des intermittents. Un certain nombre de gens oublient par exemple de rappeler cela. Eh bien ! Nous allons et nous avons la volonté de résoudre la question des intermittents, qui met en cause non seulement l'avenir d'un certain nombre de gens notamment de salariés mais aussi peut-être présents aussi dans vos locaux de radio télévision, mais aussi parce qu'il s'agit d'une exceptionnalité française ou d'une tradition française de faire
YAËL GOOSZ
Pour faire simple, on éteint
JEAN-MARIE LE GUEN
A la culture.
YAËL GOOSZ
On éteint les incendies secteur par secteur
JEAN-MARIE LE GUEN
Non, on dialogue
YAËL GOOSZ
Pour affaiblir la CGT
JEAN-MARIE LE GUEN
Mais pas du tout
GUY BIRENBAUM
Si, c'est ça.
JEAN-MARIE LE GUEN
Mais non, mais non, est-ce que vous pensez que le problème des intermittents existait ou n'existait pas avant qu'il y ait un problème de monsieur MARTINEZ et son conflit sur la loi travail, non. Ce sont des sujets et le gouvernement a eu une attitude, Manuel VALLS en particulier sur la question des intermittents a déjà ponctuellement, c'est-à-dire pour l'année 2015-2016 résolu le problème, vous le savez, en juillet dernier. Là, il s'agit d'aller plus loin
GUY BIRENBAUM
Avec un accord que le MEDEF ne veut pas signer à la fin du mois de juin.
JEAN-MARIE LE GUEN
Mais attendez ! Est-ce qu'il n'y a pas des divergences qui existent aujourd'hui dans la société française entre les chefs d'entreprise et les organisations syndicales, le gouvernement, oui
YAËL GOOSZ
Mais vous donnez quoi concrètement ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Bien sûr et nous, nous avons le sens de l'intérêt général
YAËL GOOSZ
Vous donnez quoi ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Donc le troc, il n'y a pas de troc, on n'est pas dans cette espèce d'abord ça ne marcherait pas et ensuite, on n'est pas dans cette vision (j'allais dire) un peu vulgaire, excusez-moi, du dialogue social. Nous sommes un gouvernement qui essaie de prendre en compte fondamentalement l'intérêt général, la problématique économique et la problématique sociale et qui, soit au niveau général soit au niveau des branches soit au niveau des entreprises essaie de faire avancer les choses dans le meilleur sens. Il y a ici ou là des crispations, vous l'avez remarqué, nous essayons de les dépasser. Parfois au-delà de ces crispations
YAËL GOOSZ
Mais qu'est-ce que vous donnez par exemple à la SNCF
JEAN-MARIE LE GUEN
Il y a des postures qui sont des postures
YAËL GOOSZ
A la SNCF, exemple SNCF.
JEAN-MARIE LE GUEN
Plus politiques que sociales et là, évidemment, c'est plus difficile d'avancer.
YAËL GOOSZ
Il y a des négociations en cours en ce moment à la SNCF en vue de l'ouverture à la concurrence des voyageurs, qu'est-ce que vous donnez comme moyens à Guillaume PEPY pour éteindre l'incendie dans son entreprise ?
JEAN-MARIE LE GUEN
D'abord nous demandons à Guillaume PEPY d'être extrêmement vigilant sur le fonctionnement de son entreprise. Et puis nous souhaitons qu'il y ait un dialogue social qui se fasse de très bonne qualité. On sait bien que la question du social à la SNCF et de la modernisation du social est un élément essentiel. Le gouvernement a fait voter une loi SNCF il y a maintenant 18 mois, au passage plutôt avec l'accord d'un dialogue social, on va dire ça comme ça. Et nous avons maintenant à mettre en oeuvre les éléments de ce dialogue. Nous avons au cours de ce débat dit qu'en aucune façon, l'ouverture à la concurrence qui est une réalité qu'il faut mettre en place ne devait se faire à l'encontre des organisations syndicales. Nous sommes toujours sur la même logique, celle qui prévaut, c'est-à-dire il y a une modernisation, ouverture à la concurrence qui n'est pas sans interroger bien évidemment des salariés qui étaient habitués au monopole. Mais il faut aller vers un peu plus de concurrence mais en même temps, il faut donner des garanties sociales.
YAËL GOOSZ
François FILLON dans Le Parisien ce matin vous demande d'assumer le bras de fer : si le gouvernement lâche, dit-il, ce sera un coup terrible porté à l'autorité de l'Etat. Donc ça y est, la droite vole à votre secours ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Ecoutez ! En matière d'autorité de l'Etat non, j'ai plutôt l'impression que c'est une injonction comminatoire, mais je le renvoie à ses propres responsabilités. Comment peut-il dire ça alors que lui qui, maintenant dit qu'il y a un certain nombre de choses dans cette loi, de son point de vue j'entends, comment se fait-il qu'il se soit proposé à faire obstacle, à voter contre cette loi ? Il aurait pu je ne dis pas qu'il a à partager l'équilibre et les éléments, mais pourquoi ne s'est-il pas abstenu, pourquoi Il y a une contradiction totale et une posture complète de monsieur FILLON ou de monsieur JUPPE qui viennent nous donner des injonctions « nous devons passer », qui critiquent le 49.3 et qui refusent de voter la loi. Où est la cohérence de ces gens-là, où est la cohérence de ces gens-là.
GUY BIRENBAUM
Où est la cohérence de la gauche qui critiquait le 49.3 il y a quelques années, quand il était employé par François FILLON par exemple ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Mais on peut critiquer le 49.3, on peut critiquer le 49.3, c'est une posture classique des oppositions. Sauf que quand on est de tradition gaulliste, c'est-à-dire ceux qui ont inscrit cela, ça devient un peu plus paradoxal.
YAËL GOOSZ
Bon ! Si on est de gauche ça va
JEAN-MARIE LE GUEN
Non, non mais je fais cette remarque qui, me semble-t-il, peut être entendue en termes de philosophie politique. Mais nous François MITTERRAND a utilisé 7 fois le 49.3, Michel ROCARD plusieurs dizaines de fois, donc on ne découvre pas, on ne débarque pas.
YAËL GOOSZ
Emmanuel MACRON pas encore, pas encore de 49.3 pour Emmanuel MACRON.
JEAN-MARIE LE GUEN
Non, pas encore.
YAËL GOOSZ
Après Jeanne D'ARC, le week-end porte-à-porte du ministre, est-ce que cette scène vendredi après-midi à Lunel dans l'Hérault, le ministre pris à partie par deux opposants à la loi travail : j'en ai marre, dit l'un d'eux, je n'ai pas de sous pour me payer un costard cravate comme le vôtre.
( ) Extrait
YAËL GOOSZ
Vous n'allez pas me faire peur avec votre tee-shirt, maladresse, apprentissage de la politique ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Ecoutez ! Quand pendant si j'ai bien compris, cet échange un peu polémique a duré plusieurs dizaines de minutes et qu'à la fin
GUY BIRENBAUM
20 minutes.
JEAN-MARIE LE GUEN
Voilà, donc il y a un peu d'énervement à la fin, bon ! Voilà. Est-ce qu'il faut en tirer une philosophie politique, je ne le crois pas.
GUY BIRENBAUM
Mais ce n'est pas un problème de philosophie politique, vous connaissez suffisamment la politique pour bien vous rendre compte que face à une caméra, expliquer à des gens qui vous disent qu'ils n'ont pas de travail, que le tee-shirt est problématique et que pour se payer un costard
JEAN-MARIE LE GUEN
Le tee-shirt, il y avait quelque chose de marqué dessus !
GUY BIRENBAUM
Rien de terrible.
JEAN-MARIE LE GUEN
Non, rien de terrible mais enfin c'était une manifestation politique
GUY BIRENBAUM
Non mais enfin, il y a quand même là une forte maladresse, je veux dire on a fait des procès
JEAN-MARIE LE GUEN
Mais je ne vous dis pas le écoutez ! Je ne vous dis pas forcément le contraire, je
GUY BIRENBAUM
Vous ne le dites pas trop là.
JEAN-MARIE LE GUEN
Attendez ! Quand on se met dans une situation de polémique face à face, avec des arguments qui n'en sont pas toujours non plus, avouez que dire « le costard », etc., moi je suis en costard, vous êtes en costard
YAËL GOOSZ
Pas Guy BIRENBAUM, désolé.
GUY BIRENBAUM
Je m'excuse.
JEAN-MARIE LE GUEN
Monsieur BIRENBAUM voilà, je ne vais pas vous le reprocher, vous n'allez pas me reprocher de venir
GUY BIRENBAUM
Moi, je ne vous reproche rien, je vous pose des questions.
JEAN-MARIE LE GUEN
Donc tout simplement pour vous dire qu'il y a un peu de polémique, ne tombons pas dans cette polémique. Evidemment lorsqu'on est filmé, il faut faire doublement attention sur la polémique qui peut être déclenchée.
YAËL GOOSZ
On va continuer sur Emmanuel MACRON, samedi crise quand même avec la CGT, secteur pétrolier, il était à Matignon Emmanuel MACRON mais avant, à 10 h 00, Facebook live, il fait la promotion de son association, son mouvement, son porte à porte. Il n'y a pas un petit décalage là avec la mission gouvernementale ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Ecoutez ! Je pense d'abord bon ! Fondamentalement, c'est son droit de lancer une organisation politique, il n'appartient pas à une autre, c'est parfaitement légitime. D'un autre côté, vous avez raison de dire que dans ce moment particulier où on sent qu'il y a le besoin d'une concentration autour de l'action gouvernementale, je pense que le mieux c'est de ne pas se disperser.
YAËL GOOSZ
Oui mais on dit ça, vous répétez tout ça, vous venez à notre micro, tout le monde nous dit ça, monsieur LE FOLL, mais finalement il ne se passe rien, il continue.
JEAN-MARIE LE GUEN
Ecoutez ! Il n'y a pas de drame non plus, enfin il faut quand même un peu raison garder. On est là il fait un tweet, honnêtement on ne va quand même pas tous tomber
YAËL GOOSZ
On ne parle pas de tweet là monsieur LE GUEN, on parle de quelqu'un qui fait une campagne discrète ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Une campagne, ça me paraît peut-être il ne faut pas non plus surestimer ce qui se passe.
YAËL GOOSZ
Candidature exclue ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Je ne crois pas une seconde qu'il sera candidat à l'élection présidentielle, non ! Je pense que notre candidat sera François HOLLANDE. Donc je veux dire, tout le reste est de la spéculation. Est-ce qu'il faut parfois, quand on est soi-même l'objet de cette spéculation, laisser faire cette spéculation, je pense que ce n'est pas toujours ça peut y compris être difficile pour celui qui est l'objet d'une spéculation parce que vous savez, hop tout d'un coup
YAËL GOOSZ
On lui demandera.
JEAN-MARIE LE GUEN
Vous êtes en quelque sorte pris dans ce jeu et pour en sortir, ce n'est pas facile.
JOURNALISTE
Jean-Marie LE GUEN, secrétaire d'Etat en charge des Relations bonnes ou mauvaises avec le Parlement, on l'aura compris. Merci d'avoir été l'invité de France Info.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 31 mai 2016