Déclaration de M. Jean-Marc Ayrault, ministre des affaires étrangères et du développement international, sur la promotion des PME à l'international, à Paris le 14 juin 2016.

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Circonstance : Clôture du deuxième forum des PME à l'international, à Paris le 14 juin 2016

Texte intégral


Monsieur le Secrétaire d'État, Cher Matthias Fekl,
Madame la Directrice générale de Business France,
Mesdames et Messieurs les Chefs d'entreprises,
Mesdames et Messieurs, Chers Amis,
(...)
Nous venons d'avoir votre témoignage passionnant, Madame. Je vous ai écouté attentivement et je reviendrai brièvement sur la question des VIE mais vous l'avez fait avec beaucoup de talent et de conviction.
Le forum des PME aura permis, pour la deuxième année, un échange fructueux entre tous les acteurs de l'export, avec la participation de Matthias Fekl, toujours aussi engagé. Je le remercie aussi pour son action, j'ai la chance d'avoir autour de moi, un secrétaire d'État aussi disponible et dynamique.
J'en profite pour saluer le remarquable travail de préparation conduit par le Secrétaire général de ce forum, l'ambassadeur François Goldblatt. Vous avez été la cheville ouvrière de l'organisation de cette journée.
Je le constate partout dans tous mes déplacements : nos entreprises sont toujours plus présentes sur les marchés internationaux. C'est vrai que c'est un défi pour la France cette question de notre commerce extérieur. Nous avons un potentiel formidable, mais faut-il encore être présents. Vous l'êtes, en tout cas ceux qui sont là, mais vous l'êtes de plus en plus. C'est le cas pour les grands groupes, bien sûr, mais aussi les ETI, les PME et même les TPE. Plus de 4.000 nouvelles PME ont franchi le pas et rejoint les 125.000 entreprises exportatrices en 2015.
Loin des idées reçues, je pense qu'on peut le dire, les entreprises françaises se distinguent de leurs concurrents, notamment étrangers, grâce à l'excellence de leurs produits, grâce à la qualité de leurs services, grâce aux technologies innovantes qu'elles développent.
Pourtant, nous sommes loin d'avoir atteint tout le potentiel de notre développement international. Les obstacles sont nombreux et, bien souvent, les entreprises se heurtent à la complexité d'un environnement difficile à décrypter.
Car oui, avoir le meilleur produit, offrir le meilleur service, ne suffit pas toujours. Il faut aussi connaître les spécificités des marchés que l'on veut investir, identifier des partenaires fiables, déjouer les pièges réglementaires et fiscaux et ils sont nombreux, mais aussi intégrer les risques - notamment sécuritaires - et proposer une offre complète fondée sur un financement adapté. Bref, il faut s'engager dans un parcours que vous connaissez bien, un parcours de combattants.
La bonne nouvelle, c'est que vous n'êtes pas seuls, vous n'êtes plus seuls pour relever ce défi. Depuis 2012, et même si tout cela avait commencé avant, n'exagérons pas, le gouvernement accompagne les PME qui cherchent des relais de croissance sur les marchés internationaux. Pilote de l'action extérieure, le ministère dont j'ai la charge, le Quai d'Orsay doit, par nature, jouer un rôle central. C'est pourquoi il est d'ailleurs devenu le ministère des affaires étrangères et du développement international.
Au-delà des mots, il s'agit là d'une profonde évolution dans la hiérarchie des priorités. La dimension commerciale a toujours constitué une part essentielle de la relation entre États et donc de notre politique étrangère. Les ambassadeurs se sont toujours intéressés à l'action des entreprises.
Mais, avec cette réforme, nous avons voulu relier davantage l'action diplomatique à celle de nos entreprises pour renforcer l'appui qu'elles attendent - en particulier les PME et ETI. Je pense que nous pouvons dire avec fierté que la diplomatie économique porte, aujourd'hui, ses fruits.
Il fallait adapter nos structures et créer, au sein de l'État, un véritable centre de service au profit des entreprises.
C'est la mission de la direction dédiée au Quai d'Orsay, qui est votre interlocuteur, à Paris, sur les grands enjeux stratégiques de l'économie internationale et de vos filières.
C'est également l'esprit qui a présidé à la fusion des opérateurs de soutien à l'export et à l'investissement avec la création, en 2015, cela nous a quand même demandé un certain temps, Madame la Directrice générale le sait, c'était un défi de fusionner et de réorganiser avec la création de Business France, qui a pour ambition de favoriser l'internationalisation des entreprises de façon concrète et personnalisée.
Aujourd'hui, Business France vous accompagne au quotidien dans vos démarches de prospection et de renforcement de votre présence sur les marchés étrangers. Je souhaite que notre opérateur renforce son action, et je veux être très clair, sans pour autant alourdir sa tarification.
Enfin, notre réseau diplomatique est mobilisé et avec des indicateurs chiffrés de soutien aux entreprises. C'est important d'avoir des indicateurs, d'évaluer le travail qui est fait pour le soutien aux entreprises. Notre commerce extérieur et notre attractivité constituent, je l'ai dit, la priorité pour nos ambassades.
On peut parler de l'équipe de France. Cette équipe de France, à votre service, a trois objectifs.
Tout d'abord, renforcer la visibilité de l'offre française dans son ensemble. C'est le sens des campagnes de communication comme Creative France. Lancée dans une dizaine de pays clés, Creative France vise à valoriser les atouts de notre pays en matière de dynamisme industriel et économique, de potentiel d'innovation, de vitalité culturelle et artistique. Je reviens de New York, où j'ai tenu à lancer personnellement le volet américain de cette campagne vendredi dernier.
J'espère qu'elle va porter ses fruits, en tout cas, il y avait là beaucoup de monde et c'était là un signe prometteur.
Mais d'autres opérations mettent en lumière le rayonnement et la capacité d'innovation de nos entreprises, celles qui exportent le savoir-faire français partout dans le monde. C'est le cas du «mois de l'investissement», qui a permis, en octobre dernier, à 50 ambassadeurs de valoriser l'attractivité de notre territoire et le dynamisme de nos entreprises. Cette initiative a été un grand succès, elle sera reconduite cette année.
Renforcer la visibilité de l'offre française passe également par une meilleure structuration des filières de l'export. C'est, bien entendu, l'affaire des acteurs économiques eux-mêmes. Mais l'État peut utilement accompagner ces efforts, grâce à des fédérateurs chargés de mobiliser les acteurs des 7 familles prioritaires à l'export. Ces fédérateurs travaillent avec les entreprises, l'État et tous les acteurs chargés d'appuyer les entreprises.
Plus concrètement, il en est notamment résulté la mise en place, dans certains pays, de clubs France pour mieux faire connaître l'offre française et les entreprises qui la portent.
Le deuxième pilier de notre action concerne le soutien, je le disais tout à l'heure, personnalisé aux entreprises. Notre site internet propose désormais des conseils spécifiques aux voyageurs d'affaires afin qu'ils puissent prospecter de nouvelles zones en étant en possession des informations nécessaires à leur mobilité - modes de transport locaux, couverture téléphonique..., enfin, bref, beaucoup de détails qui comptent et qui vous facilitent la vie.
Mais, au-delà, nos ambassadeurs reçoivent des chefs d'entreprise lors de séances de «speed dating», organisées chaque année pendant la semaine des ambassadeurs. Cette semaine aura lieu fin août et nous renouvellerons cette expérience. Et, bien souvent, ces entretiens ont débouché sur des opportunités d'affaires. Il faut parfois peu de choses, un simple contact et les choses peuvent démarrer. Et je souhaitais que nous puissions en faire encore un temps fort de la semaine des ambassadeurs cette année. Aujourd'hui, avec 4 400 jeunes, les PME sont les principaux bénéficiaires du dispositif des Volontaires internationaux en entreprises (VIE), c'est-à-dire la moitié des volontaires. Les PME sont largement représentées lors des salons que Business France organise avec votre participation.
À l'étranger, le service aux entreprises fait partie des missions de base des ambassadeurs, et, comme je vous le disais, ils y consacrent près de 40% de leurs temps. Dans chacun de mes déplacements, et j'en fais beaucoup même s'ils sont brefs, à chaque fois, je prends le temps d'échanger avec les ambassadeurs sur leur action dans ce domaine. Et il est vrai qu'au fil du temps, je remarque qu'il y a une nette amélioration et surtout une véritable conviction que cela fait partie des missions essentielles des ambassadeurs. Ce n'est pas quelque chose que l'on fait en plus, c'est au coeur de leur mission. Rien qu'en 2015, nos ambassades ont ainsi reçu 15 500 entreprises en prospection et sensibilisé plus de 4 400 investisseurs étrangers aux atouts de notre pays.
Je voudrais également souligner le travail remarquable accompli sous l'égide du secrétaire d'État Matthias Fekl pour rendre le dispositif de soutien à l'export plus lisible et plus accessible. Sa simplification autour de Business France a pour objectif une claire répartition des rôles, grâce aux conventions signées par les acteurs de l'export, avec pour mots d'ordre complémentarité et efficacité. Et le résultat est là, le portail dédié aux entreprises à l'export, France International, est le fruit tangible de cette meilleure coordination.
Le troisième pilier de notre action : c'est la défense des intérêts de nos entreprises dans les grandes négociations internationales. Leurs perspectives sur les marchés de demain découlent aussi de notre capacité à promouvoir nos normes, à défendre nos intérêts sectoriels. Et c'est tout à fait possible, mais il faut être vigilant, il faut être déterminé, il faut être mobilisé. Certes, la négociation a lieu entre l'Union européenne et nos partenaires, mais la France dit son mot ; elle fait plus que dire son mot : elle est attentive, elle réagit, elle propose et, parfois, elle refuse lorsque nous ne sommes pas d'accord pour que le résultat soit le meilleur possible. Nous avons une bonne référence : c'est l'accord avec le Canada, l'accord commercial. Cet accord commercial, qui a été longuement négocié, protège nos indications géographiques et ouvre les marchés publics, y compris au sein des provinces, ce qui n'était pas du tout acquis, et donc une opportunité pour nos entreprises. C'est un bon accord, je le dis, mais cela ne veut pas dire que tous les accords sont bons.
Nous sommes favorables aux échanges internationaux, nous sommes favorables au libre-échange mais avec des règles du jeu. Pas à n'importe quel prix. Il est vrai qu'il faut faire très attention : faciliter l'accès à ces marchés pour des entreprises européennes à condition qu'elles aient les moyens mais aussi le temps d'affronter la bureaucratie et les coûts afférents, tous les risques, tous les contentieux possibles, et il y en a. Il y a des manières de se protéger qui ne sont pas toujours très sincères mais, en tout cas, il faut en être conscient.
Donc, tout accord n'est pas bon en soi et, s'agissant du TTIP, il fait l'objet de beaucoup de controverses mais il fait surtout l'objet de notre part d'une grande vigilance. Nous souhaitons un accord mais nous souhaitons que cet accord soit ambitieux, équilibré et mutuellement bénéfique, afin qu'il contribue vraiment à la croissance et à l'emploi et qu'il permette d'aller vers des normes transatlantiques qui préservent l'essentiel de ce à quoi nous croyons, c'est-à-dire des normes sociales et environnementales de très haut niveau, avec des règlements des contentieux qui soient transparents. Et il est vrai qu'il y a encore beaucoup de travail à faire et, à l'heure où nous parlons, nous sommes encore loin d'un accord
Récemment, j'ai été interpellé - mais ce n'est pas la première fois - par mon homologue, John Kerry, secrétaire d'État américain aux affaires étrangères, qui me disait : «c'est formidable, il faut signer très vite». Mais je lui ai dit tout cela, je lui ai dit : «mais vous avez, si vous voulez croire à notre sincérité, un bon accord, c'est celui du Canada, regardez-le dans les détails. Si vous allez aussi loin que celui-là, alors, peut-être que nous pourrons nous mettre d'accord.». Il m'a dit «je vais regarder» et j'attends le retour, mais je continuerai à redire la même chose, c'est notre intérêt. J'étais hier à Varsovie, en Pologne, on s'inquiète aussi de tout cela. Mais je vois que, dans la campagne des élections américaines, on s'inquiète aussi ; il n'y a pas que des avantages, il faut des règles du jeu qui soient claires. Donc, ces règles du jeu valent pour les producteurs américains et elles valent aussi pour nous. Et nous avons le devoir et le droit de défendre nos intérêts. Et nos intérêts, ce n'est pas de nous enfermer sur des frontières hermétiques, mais c'est de nous battre pour que les normes et les conditions des échanges soient équitables et préservent aussi l'essentiel du modèle auquel nous croyons.
Sur chacun de ces trois volets, de ces trois piliers que j'ai évoqués - renforcer la visibilité de l'offre française, apporter un soutien individualisé aux entreprises et défendre nos intérêts dans les négociations commerciales -, globalement, on peut le dire, le bilan est positif. Partout dans le monde, des femmes et des hommes sont mobilisés pour vous, avec vous, 24 heures sur 24.
Mais nous devons ancrer cette mission de service aux entreprises davantage encore dans l'action internationale de l'État et en particulier au Quai d'Orsay, au ministère des affaires étrangères et du développement international.
Pour cela, je voudrais évoquer deux chantiers qui me tiennent particulièrement à coeur.
Le premier d'entre eux, c'est le renforcement du rôle des collectivités locales, régions et métropoles notamment, dans le soutien à l'internationalisation des entreprises. Elles font déjà certaines choses, mais il faut que ce soit organisé, structuré, mis en cohérence ; et mis en cohérence aussi avec l'action de l'État ; l'action aussi d'autres partenaires - Business France, opérateur de notre ministère, mais aussi avec CCI international qui est aussi notre partenaire, que nous retrouvons souvent sur terrain et avec lequel nous nous coordonnons de mieux en mieux. L'objectif est simple et unique, c'est d'aider les entreprises à bien préparer leur projet à l'export. Nous avons besoin de toutes les forces.
Ce travail patient doit être fait au plus près des réalités de PME et ETI, c'est-à-dire dans les territoires. Il est déjà commencé par Business France, avec la participation des chambres de commerce et d'industrie des territoires, avec des acteurs privés du développement local des entreprises. Il s'inscrit dans un cadre territorial rénové où les régions, non seulement ont vues leur territoire s'agrandir pour certaines d'entre elles mais ce n'est qu'un aspect, ce qui est le plus important, c'est les compétences, la clarification des compétences qui a été décidée et qu'il faut maintenant mettre en oeuvre ; ce chantier n'est pas terminé, nous y sommes. C'est toujours un peu long, entre les départements, les régions, les métropoles, il faut que tout cela soit clair. En particulier pour les entreprises, si ce n'est pas clair, cela ne marche pas et, surtout, c'est aussi une perte d'énergie, une perte de moyens. J'ai d'ailleurs prévu dans la conférence des ambassadeurs de fin août d'inviter les grandes collectivités territoriales, régions et métropoles, à participer à une rencontre sur ce thème de la diplomatie des territoires, avec un objectif qui est d'abord économique.
J'ai aussi demandé à mes services, comme à Business France, de veiller au développement de synergies avec les régions et les métropoles pour mieux agir avec efficacité et éviter toute duplication inutile. Dans cet esprit - c'est une nouveauté -, des conseillers diplomatiques expérimentés sont en cours de déploiement, de nomination, auprès des préfets de région. C'est une première, les préfets de région auront désormais un conseiller diplomatique, avec une priorité, celle que je viens d'évoquer, et je crois qu'ils pourront utilement faire la liaison entre tous les acteurs sur le sujet que nous venons de traiter ce matin. En tout cas, il est vraiment très important de mettre de l'efficacité dans l'organisation de l'État et des territoires, c'est-à-dire des pouvoirs publics, mais aussi des pouvoirs publics avec leurs partenaires.
Le deuxième chantier, c'est celui de la mobilisation générale au service de la diplomatie économique. Je pense notamment au rôle que doit jouer l'Agence française de développement. Elle existe déjà, bien sûr. Elle a désormais un nouveau directeur général, Rémy Rioux qui a été, aussi auteur d'un rapport, comme vous le savez, avec objectif, celui de rapprocher l'AFD de la Caisse des Dépôts, qui sera ainsi mieux équipée, mieux en mesure d'atteindre les objectifs qui ont été fixés le président de la République, c'est-à-dire améliorer le niveau et l'efficacité de notre politique de développement.
Ce rapprochement AFD / Caisse des Dépôts devrait ouvrir des perspectives nouvelles, notamment sur la transition énergétique, la ville durable, où nous avons un potentiel considérable, avec nos savoir-faire français des entreprises. Récemment, j'ai organisé une rencontre avec les grands professionnels de ce secteur. Je pense qu'il faut vraiment jouer cette carte à fond. Il y a une demande formidable sur l'ensemble du monde et dans les grands pays, comme la Chine.
J'ai rencontré, il y a peu de temps à Pékin, le Premier ministre chinois. On a abordé deux sujets : l'industrie nucléaire, les partenariats franco-chinois et la ville durable ; pas d'autres sujets, sauf des sujets politiques. Pourquoi la ville durable ? Parce ce que la Chine, comme d'autres pays, a approuvé l'accord de Paris sur le climat, mais pas uniquement formellement, pour bien faire, parce que pour cet immense pays, c'est un défi considérable, une nécessité pour assurer son avenir dans des villes très polluées et qui doivent aussi organisées la mutation de leur modèle économique.
Donc, les villes durables, c'est un sujet central dans la stratégie de l'État et du gouvernement de ce pays qui, comme vous le savez, joue un rôle essentiel dans l'organisation économique. Ne négligeons donc pas ce secteur qui peut mobiliser des grands groupes, des PME, des architectes, des bureaux d'études, c'est-à-dire beaucoup de monde. Les PME y ont tout à fait leur place. Dans la rencontre que j'ai eue récemment, j'ai parlé avec les grands groupes, avec les représentants des PME et le coordinateur, M. Wolf, est parfaitement conscient de la mission qui est la sienne. Je compte vraiment sur le développement de ce secteur ; je mets le focus quelques instants là-dessus parce que je pense que c'est un des grands sujets d'avenir.
Voilà donc le sens que peut prendre le rapprochement entre la Caisse des Dépôts et l'AFD. En tout cas, il aura aussi une dimension territoriale. L'un des enjeux de cette réforme, c'est bien de développer une approche partenariale qui, dans le respect du mandat de l'AFD et des obligations internationales de la France, permette à nos entreprises françaises et notamment aux PME d'apporter leur contribution à cette politique
Voilà Mesdames et Messieurs, quelques objectifs que je voulais vous rappeler pour cette année. Ils sont vastes, je le sais. Ils s'inscrivent dans la durée, mais je fais pleinement confiance à tous les acteurs, que je connais bien, notamment les PME.
Lorsque je me déplace, je rencontre souvent des chefs d'entreprises, des créateurs d'entreprises. Récemment, j'ai rencontré plusieurs d'entre eux à Pékin. J'ai été très étonné de voir que des gens osaient, dans des conditions extrêmement difficiles, notamment sur le plan administratif, sur le plan réglementaire, mais c'est rassurant pour la France. Je pense notamment à l'un d'entre eux qui m'a dit : «je viens ici pour vendre des logiciels» ; cela peut paraître surprenant. Il a eu le contact, l'ambassade l'ai aidé mais, après, c'est lui qui avance. Il faut donc oser et c'était formidable de voir cette audace, ce courage. J'ai aussi retrouvé quelqu'un que j'avais vu il y a quelques années, dans un déplacement comme Premier ministre. Il m'a dit : «je suis toujours là». Je lui ai répondu : «oui, vous êtes toujours là et vous continuez à vendre l'art de vivre français». Il m'a dit : «oui, je continue de vendre l'art de vitre français», avec toujours la même conviction que vendre l'art de vivre français, qui plait, c'est aussi une porte ouverte pour vendre d'autres choses.
Donc, je crois en fait que nous avons beaucoup de chance, beaucoup d'atouts. Demain, je vais me rendre - d'abord en passant par Berlin pour parler de l'avenir de l'Europe, avec mon homologue Steinmeier - en Birmanie, un pays aux perspectives considérables, un pays qui s'ouvre, un pays qui va se développer. Là aussi, il y a beaucoup de choses à faire et je sais que, déjà, des entreprises françaises, dont des PME, celles qui aiment l'aventure, qui osent et que je rencontrerai. Elles montreront que la France, même si elle n'a pas la taille des plus grandes puissances que j'évoquais, dont la Chine il y a quelques instants, a beaucoup d'atouts à conditions qu'elle soit capable de les mobiliser.
Merci pour ce que vous faites et bon courage pour la suite.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 15 juin 2016