Texte intégral
Monsieur le Président,
Monsieur le Député,
Vous oubliez quelque chose dans votre question, c'est qu'il existe une initiative franco-allemande, qui s'appelle le format Normandie, et nous tenons des réunions régulières avec mon homologue Steinmier et les ministres des affaires étrangères russe et ukrainien. Lorsque cela est nécessaire, nous le faisons au niveau des présidents, des chefs d'État et de gouvernement.
Nous ne sommes pas rendus assez loin dans le respect des accords de Minsk pour que les sanctions soient levées.
Je vous rappelle que les sanctions ne sont pas un but en soi. Les sanctions ont pour objectif d'être levées. C'est ce que j'ai dit à Vladimir Poutine lorsque je me suis rendu à Moscou. Pour cela, il faut des progrès concrets, réels, sur le terrain. Et vous savez bien que la violence dans le Dombass doit reculer ; il y a quelques progrès mais ils sont encore insuffisants. Il faut aussi que les stocks d'armes soient détruits, que les échanges de prisonniers aient lieu, que l'amnistie intervienne. Et il y a la part, aussi, de ce que doit faire l'Ukraine, c'est-à-dire la réforme de la décentralisation, un statut spécial pour le Dombass et la réforme électorale.
Nous sommes loin du compte. Comme nous ne sommes pas rendus à l'objectif qui nous permettrait de lever, même partiellement les sanctions, elles vont être reconduites. Mais le message que je vous adresse aujourd'hui, c'est que nous sommes prêts, à chaque étape des progrès, à les examiner... En tout cas, c'est le point de vue de la France, d'ailleurs partagé par l'Allemagne. Il y aura le 28 et le 29 juin, au Conseil européen, un débat. Je souhaite que ce débat soit objectif et regarde les progrès qui ont été accomplis et mesure ce qui reste encore à faire. Et si, dans les six mois, il y a des progrès, alors il faudra tendre la main pour aller effectivement vers une levée progressive des sanctions.
C'est le contraire de la guerre froide, nous ne voulons pas la guerre froide, nous voulons la paix, nous voulons le partenariat et la sécurité.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 24 juin 2016