Déclaration de M. Matthias Fekl, secrétaire d'Etat au commerce extérieur, à la promotion du tourisme et aux Français de l'étranger, sur l'action du gouvernement en faveur de l’internationalisation des PME, à Paris le 14 juin 2016.

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Circonstance : Ouverture du 2e forum des PME à l’international, à Paris le 14 juin 2016

Texte intégral


Mesdames et Messieurs,
Je suis très heureux d’être ici parmi vous et de vous accueillir pour la 2e édition du Forum des PME à l’international.
Pourquoi des forums des PME à l’international ?
Vous le savez, depuis plus d’une décennie, notre pays fait face à un déficit commercial récurrent.
Depuis quatre ans, ce déficit connaît une réduction constante : de 75 Md€ en 2011, il n’est plus que de 46 Md€ en 2015. On ne peut s’en satisfaire.
La France a des atouts, qui ont fait leur preuve dans des secteurs d’excellence, comme l’aéronautique, l’agroalimentaire, la cosmétique, la chimie, le luxe. Ce sont nos excédents commerciaux actuels. Mais notre pays brille également dans d’autres domaines où son savoir-faire est internationalement reconnu : la ville durable, le tourisme, la culture ou encore la santé, pour n’en citer que quelques-uns.
Dès ma prise de fonctions, j’ai fait des PME l’axe clé de notre stratégie. Le constat est aujourd’hui sans appel : en France, on crée beaucoup d’entreprises, souvent innovantes et performantes, mais, en comparaison d’autres pays, Allemagne et Italie notamment, celles-ci ne se tournent pas suffisamment vers l’international. Et lorsqu’elles le font, elles n’ont font pas toujours un axe de développement. Pas assez de PME et d’ETI exportatrices, et insuffisance du réflexe de l’international, telles sont les faiblesses structurelles. Y remédier exige un travail sur le temps long, avec l’ensemble des acteurs publics et privés de l’accompagnement des PME. C’est l’objectif et la méthode que j’ai souhaité mettre en œuvre.
Il y a un peu plus d’un an aujourd’hui, en mars 2015, la première édition du Forum des PME à l’international s’est tenue ici au Quai d’Orsay. Elle a rassemblé plus de 400 PME et ETI autour de tous les partenaires de l’internationalisation des entreprises, Business France et les Chambres de Commerce en tête.
A cette occasion, j’ai présenté aux chefs d’entreprise un dispositif de soutien à l’internationalisation rénové et simplifié, résolument tourné vers les entreprises et leurs besoins concrets.
Cette 1ère édition du forum a donné le coup d’envoi d’un tour de France des PME. Depuis plus d’un an, ce sont dans les Régions, au plus près des PME, que des forums sont organisés. Nous avons commencé par Bordeaux, Nantes et Strasbourg en 2015. En 2016, des forums ont eu lieu à Lyon et dans les Antilles et je serai dans quelques semaines à Toulouse et à Vannes. Ainsi dans les treize grandes régions je souhaite mieux faire connaitre le dispositif rénové de soutien à l’internationalisation des entreprises, et mobiliser les chefs d’entreprises en associant tous les acteurs nationaux et locaux. Car je suis convaincu que la bataille du commerce extérieur se gagnera à l’intérieur, sur le terrain et dans les régions, là où sont les PME, là où se créent la richesse et les emplois.
Les grandes régions ont vocation à être l’appui numéro un des PME dans les territoires et leur premier conseil quand se pose la question de l’internationalisation.
1. Ce qui a été fait depuis le 11 mars 2015
Au niveau national, le Gouvernement a mis en place des mesures pour renforcer la compétitivité des entreprises françaises, dans un contexte de concurrence mondiale exacerbée.
D’abord, au profit de l’innovation et de la recherche et développement. Ce sont les conditions d’une montée en gamme indispensables des produits français, qui sont au cœur du Programme des Investissements d’Avenir (PIA) prolongé et élargi par le Gouvernement, et du Crédit impôt recherche (CIR) auquel s’est ajouté le crédit d’impôt innovation (C2I).
Par ailleurs, depuis 2012, le CICE et le Pacte de responsabilité puisque les entreprises reconstituent leurs marges et bénéficient d’un coût du travail horaire dans l’industrie aujourd’hui inférieur en France à ce qu’il est en l’Allemagne.
J’ajoute que plus de 360 000 PME/TPE ont sollicité cette l’aide à l’embauche dans le cadre du plan d’urgence pour l’emploi, signe de l’efficacité du dispositif pour les accompagner dans la reprise.
Il est temps également de faire un premier bilan du plan de 15 mesures pour soutenir l’internationalisation des PME présentées en mars dernier.
L’objectif était d’installer la culture PME au cœur de l’Etat, en adaptant nos dispositifs de soutien aux besoins concrets des PME.
Je me félicite que ce plan d’action, qui a mobilisé l’ensemble des partenaires publics et privés, ainsi que les services de l’Etat, ait été mis en œuvre en quasi-totalité.
Nous avons progressé sur les trois axes qui structuraient ce plan : l’effort de simplification administrative ; la mise à disposition de réseaux à l’étranger ; l’accompagnement adapté aux PME.
1/ Tout d’abord sur le front de la simplification administrative, nous avons réussi cette année à mettre en place, de manière opérationnelle le guichet unique douanier, dématérialisé à 95%, Ce n’est plus aux entreprises de s’adapter à la complexité des déclarations nécessaires.
Parallèlement, le 15 février dernier, un portail internet unique France-international.fr a été lancé dans le cadre du Conseil stratégique de l’export. Il vous sera présenté ce matin. Il permet à toutes les PME d’accéder aux offres de tous les partenaires publics et privés de l’export. C’est un point d’entrée unique dans la diversité et la richesse des services disponibles.
2/ Ensuite, de nouveaux réseaux d’appui à l’étranger sont mis à disposition.
En 2016, 155 référents PME sont maintenant disponibles dans les réseaux en France et à l’étranger des Conseillers du commerce extérieur de la France.
Le dispositif des VIE poursuit sa montée en puissance : environ 9000 sont aujourd’hui en poste, ils seront près de 9500 en fin d’année et 10 000 à la fin 2017.
Avec Campus France, présent aujourd’hui sur le site pour vous présenter la plateforme, nous travaillons pour que le réseau Alumni –qui regroupe les anciens élèves étrangers accueillis en France – soit utile aux PME dans leurs recherches de contacts ou de relais locaux.
3/ Enfin, sur le plan de l’accompagnement adapté, le nouveau parcours à l’export simplifié et commun à Business France et aux réseaux consulaires (CCI en France et à l’étranger) est désormais opérationnel. Plus de 700 PME sont en cours d’accompagnement et 3000 le seront d’ici la fin 2017. Une déclinaison dans 43 pays a été rendue possible grâce aux conventions qu’ont signées les bureaux Business France et les Chambres de commerce françaises qui y sont implantées. Une convention prochaine entre Business France et l’OSCI permettra de poursuivre la rationalisation du dispositif au profit des PME.
Par ailleurs, les outils financiers ont été repensés et renforcés dans le but d’en faciliter l’accès, la visibilité et la lisibilité pour les entreprises, notamment les TPE, PME et ETI. Bpifrance a notamment créé une offre de crédit-export de petit montant adaptée aux besoins spécifiques des PME. La fin de l’année 2016 sera surtout marquée par le transfert de la gestion des garanties publiques de Coface à Bpifrance qui devrait permettre de redynamiser la distribution des produits de soutien public aux PME/ETI. Grâce à ce transfert, les PME pourront disposer d’un guichet unique pour l’ensemble des outils de financement. En outre, le maillage territorial de Bpifrance permettra une meilleure diffusion de ces outils financiers et d’aller au-devant de nouveaux exportateurs.
De manière générale, notre stratégie sectorielle autour des familles prioritaires à lexport est redynamisée et permettra d’accompagner encore davantage d’entreprises dans six secteurs clés du commerce extérieur français : agroalimentaire, santé, ville durable, technologies émergentes, industries culturelles et créatives, tourisme.
L’accès aux marchés dans les pays tiers est notre priorité et je continuerais à emmener dans mes déplacements officiels des PME pour les aider à conquérir de nouvelles parts de marché. Sachez que les réseaux de la diplomatie économique sont à votre service partout dans le monde : les ambassadeurs eux-mêmes, les services économiques dans les ambassades et bureaux Business France.
En 2015, ces efforts sans précédents du MAEDI pour renforcer le tissu exportateur de la France ont permis une importante augmentation du nombre d’entreprises exportatrices qui atteint 125 000 en 2015 contre 117 000 il y a quatre ans.
2. L’export de demain : nouveaux outils, nouvelles pratiques
L’effort doit se poursuivre, d’autant que la reprise accentue le dynamisme de nos importations et tend à dégrader notre déficit. Pour approfondir ce travail de fond, nous avons décidé de consacrer les travaux de cette 2e édition à « l’export de demain : nouveaux outils, nouvelles pratiques ».
De nouveaux modes d’exportation innovants, efficaces et accessibles aux PME émergent. Ils contribuent à d’inventer l’export de demain, notamment grâce aux potentialités du numérique et des actions collaboratives.
Ce Forum sera je l’espère le plus concret possible pour vous donner des aider dans vos démarches sur la base de témoignages et analyses opérationnelles.
Le numérique et l’e-export en particulier sont un des premiers chantiers car les entreprises françaises n’ont pas encore pleinement intégré les potentialités de commercialisation de leurs produits et services à travers ces nouveaux outils et usages.
Dans une économie où les actions collaboratives se multiplient c’est également de nouvelles formes de coopération à l’export que nous avons souhaité mettre à l’honneur.
Je me contenterai de citer l’utilisation des réseaux virtuels pour développer l’exportation collaborative. Je préfère bien sûr laisser le soin aux experts qui ont répondu à notre invitation ce matin de vous en dire plus. Le portage des PME par les grands Groupes sera également abordé. Vous savez que c’est une des grandes forces de nos concurrents, notamment allemands, de savoir jouer sur cette dynamique collective. Il faut avancer sur le sujet, en France, même s’il n’est pas nouveau. Ce portage peut d’ailleurs s’appliquer à des formes très variées de coopération, y compris pour faciliter le recours des PME aux VIE.
Je remercie tous les participants d’avoir répondu à notre invitation et salue en particulier les intervenants qui contribueront à enrichir de leur expérience cette matinée. Il est essentiel que notre mobilisation collective ne faiblisse pas. Pour ma part, je continuerai à accueillir dans les délégations qui m’accompagnent en déplacement officiel toutes les PME qui le souhaitent pour les aider à conquérir des marchés. Ces actions ciblées sont complétées comme vous le savez par mon engagement dans les négociations multilatérales commerciales pour que les accords commerciaux bénéficient directement aux PME. C’est une action globale qui permettra à notre économie de prendre toute sa place à l’international. Je compte sur l’engagement de chacun pour y contribuer.
Je vous remercie.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 29 juin 2016