Texte intégral
GUILLAUME DARET
Bonjour à tous, bonjour Michel SAPIN.
MICHEL SAPIN
Bonjour.
GUILLAUME DARET
Les marchés boursiers en France vont ouvrir dans quelques minutes ; est-ce qu'il faut s'attendre à une nouvelle journée noire après la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne ?
MICHEL SAPIN
Nous ne le saurons que ce soir mais je pense qu'il y a un certain nombre de signaux qui montrent que vendredi dernier, même si ça a baissé fort à Paris et partout, ç'a été quand même extrêmement maîtrisé. Maîtrisé, ça veut dire quoi ? Ça veut dire que les banques centrales s'étaient préparées à cela ; que nous, ministres de l'euro, de l'Europe, nous avions déjà parlé de cette possibilité sans la souhaiter bien entendu.
GUILLAUME DARET
Donc pas de panique pour les Français qui ont un portefeuille boursier.
MICHEL SAPIN
Il n'y a pas de panique mais enfin, il se passe quand même des choses qui sont lourdes de conséquences. D'abord en Grande-Bretagne : la chute de la monnaie britannique aura des conséquences fortes pour tout le monde, parfois même très concrètes, puis surtout et surtout, il faut réagir au-delà. Il y a des marchés, certes, mais l'économie : quelles conséquences ? Quelles conséquences sur l'emploi et la reprise en France ?
GUILLAUME DARET
Il y aura des conséquences sur la reprise et l'emploi en France ?
MICHEL SAPIN
Personne ne peut dire que c'est anodin. Ce qui se passe en Grande-Bretagne, c'est important. C'est même un choc.
GUILLAUME DARET
Vous savez combien ça peut nous coûter en termes de croissance ?
MICHEL SAPIN
La question n'est pas de savoir combien ça va coûter ; ça va coûter si on ne fait rien. Mais on peut très bien se mettre ce n'est pas qu'il faut dire à l'abri mais en tous les cas, on peut se protéger des turbulences par la politique qui est la nôtre d'abord en France et ensuite par une réaction au niveau européen qui est une réaction de puissance, d'affirmation.
GUILLAUME DARET
On va venir justement au sommet et à la rencontre qu'il y aura ce soir à Berlin. Très concrètement, est-ce que le Brexit va coûter quelque chose aux contribuables français ? Par exemple, est-ce que la France va devoir contribuer davantage au budget européen pour compenser ce qu'amenait le Royaume-Uni ?
MICHEL SAPIN
Je vois votre calcul. Il faut savoir que le Royaume-Uni paye autant qu'il reçoit. Si je fais de la comptabilité de bazar, non ça ne me coûte rien.
GUILLAUME DARET
Je crois qu'il paye un petit peu plus que ce qu'il ne reçoit.
MICHEL SAPIN
Oui ; enfin, pas grand-chose. Vous vous souvenez de madame THATCHER qui voulait « my money back ».
GUILLAUME DARET
Ça ne coûtera rien aux contribuables français.
MICHEL SAPIN
Non, ce n'est pas le sujet si je puis dire. Je comprends la question mais ce n'est pas le sujet. Le sujet, c'est : est-ce que notre économie qui était en reprise, qui était en train de reprendre des couleurs, va recevoir un contrechoc ? Ma réponse est qu'on peut parfaitement maîtriser cela. Nous avons tous les moyens de le maîtriser. En plus les moteurs de la croissance française, ceux qui créent de l'emploi en France sont des moteurs internes. C'est la consommation des uns et des autres et c'est l'investissement des entreprises, et il n'y a aucune raison que cette consommation et cet investissement aujourd'hui ralentissent.
GUILLAUME DARET
François HOLLANDE sera à Berlin ce soir, rencontre avec Angela MERKEL et Matteo RENZI. On a l'impression qu'il y a quand même une divergence. La France qui dit : « Il faut que la sortie du Royaume-Uni se fasse vite », l'Allemagne qui dit : « Il faut prendre son temps ». Est-ce que c'est la ligne allemande ou la ligne française qui va l'emporter ?
MICHEL SAPIN
Il peut y avoir des tempéraments différents. Chacun sait bien la manière dont les Allemands essayent de raisonner sérieusement, ils ont raison sur tous les sujets. Il n'y a aucune différence entre la France et l'Allemagne s'agissant de la question là d'actualité. Est-ce que la Grande-Bretagne doit aller vite ? Oui. La France comme l'Allemagne disent : « La Grande-Bretagne a voté ; elle a voté pour le Brexit ; le Brexit doit se mettre en oeuvre dès maintenant ».
GUILLAUME DARET
Pourtant, vous entendez bien que ce matin, dans les couloirs à Bruxelles, partout en Europe, il y a une petite musique qui dit : « Finalement, est-ce que le Royaume-Uni ne va peut-être jamais sortir de l'Union européenne ? »
MICHEL SAPIN
C'est contre cette petite musique qu'il faut lutter. On ne peut pas être dans l'à peu près, on ne peut pas être dans l'indéfini, on ne peut pas être dans : « On verra plus tard ». Non ! Il y a une décision qui a été prise, elle est totalement démocratique, elle doit être respectée par nous-mêmes comme elle doit être respectée par les Britanniques.
GUILLAUME DARET
Est-ce que le risque, ce n'est pas finalement que le Royaume-Uni ne fasse plus partie de l'Union européenne mais en conserve tous les avantages ?
MICHEL SAPIN
C'est impossible. Quand vous sortez de l'Union européenne, vous êtes comme on dit un pays qui est un pays tiers, un pays hors de l'Union européenne. Ça ne veut pas dire un pays ennemi, ça veut dire aussi un pays ami avec lequel on discute, on négocie, mais on négociera avec la Grande-Bretagne comme on a négocié avec la Suisse. Ce sera exactement le même statut.
GUILLAUME DARET
Vous souhaitez par exemple qu'il continue à faire partie du marché commun ?
MICHEL SAPIN
Mais non. Tout devra se discuter. On le sait bien, et les Britanniques le savaient et nous leur avons dit : il y a des conséquences au Brexit, et ces conséquences, on ne va pas les effacer comme ça d'un seul coup d'éponge. Ce n'est pas le tableau miracle.
GUILLAUME DARET
Le Royaume-Uni devait présider l'Union européenne je crois au second semestre 2017. Est-ce que c'est imaginable qu'il le fasse alors qu'il est en train de sortir de l'Union ?
MICHEL SAPIN
Il sera encore dans l'Union et on discutera avec eux. Vous avez vu que le Commissaire britannique Lord HILL, qui est quelqu'un de très bien, a considéré qu'il n'était plus en situation pour accomplir sa mission. Je crois que c'était noble comme manière de réagir, que c'était courageux, que c'était clair et net. Nous avons besoin de clarté et de netteté.
GUILLAUME DARET
Quelle est la vision que va porter François HOLLANDE ce soir à Berlin pour l'avenir de l'Europe ?
MICHEL SAPIN
Vite et fort. Il faut agir vite, il faut agir fort et pas juste en parole.
GUILLAUME DARET
Mais concrètement, ça se traduit comment ?
MICHEL SAPIN
Des paroles en faveur de l'Europe, on en connaît et on en connaît. Non, c'est sur des dossiers très concrets. Les Français et l'Europe ont besoin d'être protégés.
GUILLAUME DARET
Ça se traduit comment concrètement ?
MICHEL SAPIN
Ça se traduit de manière très simple. Nous avons un espace de liberté de circulation, c'est bien. Nous avons des frontières, elles ne sont pas protégées. Nous devons protéger nos frontières pas les frontières de la France, celles-là continuent à exister dans le cadre actuel mais les frontières de l'Europe. Nous devons protéger notre pays et notre continent pour qu'il retrouve de la croissance et de l'emploi.
GUILLAUME DARET
Est-ce que ça nécessite un nouveau référendum comme le souhaitent certains, par exemple Nicolas SARKOZY ? Un nouveau traité, pardon, et éventuellement un nouveau référendum ?
MICHEL SAPIN
Mais dire un nouveau traité, ça n'apporte rien : il faut dire ce qu'il y a dedans, dans le traité. Ce n'est pas le traité en lui-même, ça aussi ce n'est que de la parole. On doit être dans le concret, on doit être dans le précis, on doit être dans l'immédiat, je le répète, vite et fort. C'est ce dont on besoin et les Européens et les Français.
GUILLAUME DARET
Est-ce que ce nouveau projet européen, il faudra le soumettre au vote des citoyens notamment français ?
MICHEL SAPIN
Il n'y a pas d'automatisme. Aujourd'hui il faut une réponse, il faut élaborer une réponse qui d'ailleurs ne sera pas une réponse française mais qui sera une réponse française, allemande, italienne et donc une réponse européenne.
GUILLAUME DARET
Vous avez peur du vote des Français aujourd'hui sur cette question ou pas ?
MICHEL SAPIN
Je connais cette manière de réagir que certains, à l'extrême gauche ou à l'extrême droite, utilisent aujourd'hui. Mais il ne s'agit pas de consulter pour consulter, ça aussi ce sont des mots. On est là à s'agiter sur sa chaise en disant : « Référendum ! Référendum ! », mais sur quoi ? Ils ne nous disent pas un mot sur quoi. Moi, je veux construire pas détruire. Les Britanniques malheureusement ont détruit sans avoir aujourd'hui les moyens de construire. Nous devons construire.
GUILLAUME DARET
Est-ce que ce matin, quelques jours après ce Brexit que certains ne voyaient pas forcément venir, vous êtes inquiet ?
MICHEL SAPIN
L'inquiétude ou la béatitude n'ont aucune importance. On est face à un événement historique. Face à cet événement historique, on doit agir, réagir et agir. On n'est pas dans l'inquiétude, on est dans l'action. On est dans l'élaboration des propositions pour agir vite. Pas agir dans six mois, pas agir dans un an ; il paraît qu'il y a des élections l'année prochaine j'en sais quelque chose aussi bien en Allemagne qu'en France. On va attendre les élections ? Non, on ne peut pas attendre. On agit et c'est ce à quoi travaillent aujourd'hui le président de la République, la chancelière et beaucoup d'autres parce qu'ils savent que l'Europe ne peut pas attendre.
GUILLAUME DARET
Merci beaucoup Michel SAPIN.
MICHEL SAPIN
Merci à vous.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 28 juin 2016
Bonjour à tous, bonjour Michel SAPIN.
MICHEL SAPIN
Bonjour.
GUILLAUME DARET
Les marchés boursiers en France vont ouvrir dans quelques minutes ; est-ce qu'il faut s'attendre à une nouvelle journée noire après la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne ?
MICHEL SAPIN
Nous ne le saurons que ce soir mais je pense qu'il y a un certain nombre de signaux qui montrent que vendredi dernier, même si ça a baissé fort à Paris et partout, ç'a été quand même extrêmement maîtrisé. Maîtrisé, ça veut dire quoi ? Ça veut dire que les banques centrales s'étaient préparées à cela ; que nous, ministres de l'euro, de l'Europe, nous avions déjà parlé de cette possibilité sans la souhaiter bien entendu.
GUILLAUME DARET
Donc pas de panique pour les Français qui ont un portefeuille boursier.
MICHEL SAPIN
Il n'y a pas de panique mais enfin, il se passe quand même des choses qui sont lourdes de conséquences. D'abord en Grande-Bretagne : la chute de la monnaie britannique aura des conséquences fortes pour tout le monde, parfois même très concrètes, puis surtout et surtout, il faut réagir au-delà. Il y a des marchés, certes, mais l'économie : quelles conséquences ? Quelles conséquences sur l'emploi et la reprise en France ?
GUILLAUME DARET
Il y aura des conséquences sur la reprise et l'emploi en France ?
MICHEL SAPIN
Personne ne peut dire que c'est anodin. Ce qui se passe en Grande-Bretagne, c'est important. C'est même un choc.
GUILLAUME DARET
Vous savez combien ça peut nous coûter en termes de croissance ?
MICHEL SAPIN
La question n'est pas de savoir combien ça va coûter ; ça va coûter si on ne fait rien. Mais on peut très bien se mettre ce n'est pas qu'il faut dire à l'abri mais en tous les cas, on peut se protéger des turbulences par la politique qui est la nôtre d'abord en France et ensuite par une réaction au niveau européen qui est une réaction de puissance, d'affirmation.
GUILLAUME DARET
On va venir justement au sommet et à la rencontre qu'il y aura ce soir à Berlin. Très concrètement, est-ce que le Brexit va coûter quelque chose aux contribuables français ? Par exemple, est-ce que la France va devoir contribuer davantage au budget européen pour compenser ce qu'amenait le Royaume-Uni ?
MICHEL SAPIN
Je vois votre calcul. Il faut savoir que le Royaume-Uni paye autant qu'il reçoit. Si je fais de la comptabilité de bazar, non ça ne me coûte rien.
GUILLAUME DARET
Je crois qu'il paye un petit peu plus que ce qu'il ne reçoit.
MICHEL SAPIN
Oui ; enfin, pas grand-chose. Vous vous souvenez de madame THATCHER qui voulait « my money back ».
GUILLAUME DARET
Ça ne coûtera rien aux contribuables français.
MICHEL SAPIN
Non, ce n'est pas le sujet si je puis dire. Je comprends la question mais ce n'est pas le sujet. Le sujet, c'est : est-ce que notre économie qui était en reprise, qui était en train de reprendre des couleurs, va recevoir un contrechoc ? Ma réponse est qu'on peut parfaitement maîtriser cela. Nous avons tous les moyens de le maîtriser. En plus les moteurs de la croissance française, ceux qui créent de l'emploi en France sont des moteurs internes. C'est la consommation des uns et des autres et c'est l'investissement des entreprises, et il n'y a aucune raison que cette consommation et cet investissement aujourd'hui ralentissent.
GUILLAUME DARET
François HOLLANDE sera à Berlin ce soir, rencontre avec Angela MERKEL et Matteo RENZI. On a l'impression qu'il y a quand même une divergence. La France qui dit : « Il faut que la sortie du Royaume-Uni se fasse vite », l'Allemagne qui dit : « Il faut prendre son temps ». Est-ce que c'est la ligne allemande ou la ligne française qui va l'emporter ?
MICHEL SAPIN
Il peut y avoir des tempéraments différents. Chacun sait bien la manière dont les Allemands essayent de raisonner sérieusement, ils ont raison sur tous les sujets. Il n'y a aucune différence entre la France et l'Allemagne s'agissant de la question là d'actualité. Est-ce que la Grande-Bretagne doit aller vite ? Oui. La France comme l'Allemagne disent : « La Grande-Bretagne a voté ; elle a voté pour le Brexit ; le Brexit doit se mettre en oeuvre dès maintenant ».
GUILLAUME DARET
Pourtant, vous entendez bien que ce matin, dans les couloirs à Bruxelles, partout en Europe, il y a une petite musique qui dit : « Finalement, est-ce que le Royaume-Uni ne va peut-être jamais sortir de l'Union européenne ? »
MICHEL SAPIN
C'est contre cette petite musique qu'il faut lutter. On ne peut pas être dans l'à peu près, on ne peut pas être dans l'indéfini, on ne peut pas être dans : « On verra plus tard ». Non ! Il y a une décision qui a été prise, elle est totalement démocratique, elle doit être respectée par nous-mêmes comme elle doit être respectée par les Britanniques.
GUILLAUME DARET
Est-ce que le risque, ce n'est pas finalement que le Royaume-Uni ne fasse plus partie de l'Union européenne mais en conserve tous les avantages ?
MICHEL SAPIN
C'est impossible. Quand vous sortez de l'Union européenne, vous êtes comme on dit un pays qui est un pays tiers, un pays hors de l'Union européenne. Ça ne veut pas dire un pays ennemi, ça veut dire aussi un pays ami avec lequel on discute, on négocie, mais on négociera avec la Grande-Bretagne comme on a négocié avec la Suisse. Ce sera exactement le même statut.
GUILLAUME DARET
Vous souhaitez par exemple qu'il continue à faire partie du marché commun ?
MICHEL SAPIN
Mais non. Tout devra se discuter. On le sait bien, et les Britanniques le savaient et nous leur avons dit : il y a des conséquences au Brexit, et ces conséquences, on ne va pas les effacer comme ça d'un seul coup d'éponge. Ce n'est pas le tableau miracle.
GUILLAUME DARET
Le Royaume-Uni devait présider l'Union européenne je crois au second semestre 2017. Est-ce que c'est imaginable qu'il le fasse alors qu'il est en train de sortir de l'Union ?
MICHEL SAPIN
Il sera encore dans l'Union et on discutera avec eux. Vous avez vu que le Commissaire britannique Lord HILL, qui est quelqu'un de très bien, a considéré qu'il n'était plus en situation pour accomplir sa mission. Je crois que c'était noble comme manière de réagir, que c'était courageux, que c'était clair et net. Nous avons besoin de clarté et de netteté.
GUILLAUME DARET
Quelle est la vision que va porter François HOLLANDE ce soir à Berlin pour l'avenir de l'Europe ?
MICHEL SAPIN
Vite et fort. Il faut agir vite, il faut agir fort et pas juste en parole.
GUILLAUME DARET
Mais concrètement, ça se traduit comment ?
MICHEL SAPIN
Des paroles en faveur de l'Europe, on en connaît et on en connaît. Non, c'est sur des dossiers très concrets. Les Français et l'Europe ont besoin d'être protégés.
GUILLAUME DARET
Ça se traduit comment concrètement ?
MICHEL SAPIN
Ça se traduit de manière très simple. Nous avons un espace de liberté de circulation, c'est bien. Nous avons des frontières, elles ne sont pas protégées. Nous devons protéger nos frontières pas les frontières de la France, celles-là continuent à exister dans le cadre actuel mais les frontières de l'Europe. Nous devons protéger notre pays et notre continent pour qu'il retrouve de la croissance et de l'emploi.
GUILLAUME DARET
Est-ce que ça nécessite un nouveau référendum comme le souhaitent certains, par exemple Nicolas SARKOZY ? Un nouveau traité, pardon, et éventuellement un nouveau référendum ?
MICHEL SAPIN
Mais dire un nouveau traité, ça n'apporte rien : il faut dire ce qu'il y a dedans, dans le traité. Ce n'est pas le traité en lui-même, ça aussi ce n'est que de la parole. On doit être dans le concret, on doit être dans le précis, on doit être dans l'immédiat, je le répète, vite et fort. C'est ce dont on besoin et les Européens et les Français.
GUILLAUME DARET
Est-ce que ce nouveau projet européen, il faudra le soumettre au vote des citoyens notamment français ?
MICHEL SAPIN
Il n'y a pas d'automatisme. Aujourd'hui il faut une réponse, il faut élaborer une réponse qui d'ailleurs ne sera pas une réponse française mais qui sera une réponse française, allemande, italienne et donc une réponse européenne.
GUILLAUME DARET
Vous avez peur du vote des Français aujourd'hui sur cette question ou pas ?
MICHEL SAPIN
Je connais cette manière de réagir que certains, à l'extrême gauche ou à l'extrême droite, utilisent aujourd'hui. Mais il ne s'agit pas de consulter pour consulter, ça aussi ce sont des mots. On est là à s'agiter sur sa chaise en disant : « Référendum ! Référendum ! », mais sur quoi ? Ils ne nous disent pas un mot sur quoi. Moi, je veux construire pas détruire. Les Britanniques malheureusement ont détruit sans avoir aujourd'hui les moyens de construire. Nous devons construire.
GUILLAUME DARET
Est-ce que ce matin, quelques jours après ce Brexit que certains ne voyaient pas forcément venir, vous êtes inquiet ?
MICHEL SAPIN
L'inquiétude ou la béatitude n'ont aucune importance. On est face à un événement historique. Face à cet événement historique, on doit agir, réagir et agir. On n'est pas dans l'inquiétude, on est dans l'action. On est dans l'élaboration des propositions pour agir vite. Pas agir dans six mois, pas agir dans un an ; il paraît qu'il y a des élections l'année prochaine j'en sais quelque chose aussi bien en Allemagne qu'en France. On va attendre les élections ? Non, on ne peut pas attendre. On agit et c'est ce à quoi travaillent aujourd'hui le président de la République, la chancelière et beaucoup d'autres parce qu'ils savent que l'Europe ne peut pas attendre.
GUILLAUME DARET
Merci beaucoup Michel SAPIN.
MICHEL SAPIN
Merci à vous.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 28 juin 2016