Texte intégral
Monsieur le Préfet
Messieurs les Parlementaires
Monsieur le Maire
Mesdames et Messieurs les élus et administrateurs du parc naturel
Mesdames et Messieurs
Trugaré evit ho tegmer. (Merci de votre accueil)
Il est une expression que j'emploie souvent, au grand dam de mes collaborateurs, qui n'en peuvent plus de l'entendre, mais peu sont là aujourd'hui, je vais la réutiliser : je dis souvent que protéger la nature, ce n'est pas la mettre sous cloche.
Ce fantasme de la protection conçue comme un frein au développement ou à la modernité perdure, malheureusement, dans certains esprits : c'est le fameux « l'environnement, ça commence à bien faire ».
C'est aussi parfois, il faut bien le dire, une occasion pour certains d'exploiter des peurs, de laisser croire que développement des territoires et protection des espaces ou des espèces seraient antinomiques.
A ceux-là, j'oppose le plus souvent l'exemple des parcs naturels régionaux.
D'abord, parce que leur histoire illustre le fait que protéger l'environnement n'est pas une lubie de bobos du XXIème siècle, puisque nous fêterons l'an prochain le cinquantième anniversaire de la signature du décret instituant les parcs par le général de Gaulle.
Mais également, mais surtout, parce que pendant ce demi-siècle, les Parcs naturels régionaux se sont imposés comme des outils efficaces, qui inventent des solutions concrètes en matière de développement durable, concilient qualité de vie, préservation d'un patrimoine naturel et culturel qui contribue à l'identité et à l'attractivité de notre pays, et activités économiques : les 4 millions de Français qui ont la chance de vivre sur le territoire d'un de nos 51 parcs naturels régionaux, qui représentent 15% du territoire national, ne vivent pas sous cloche, bien au contraire ! Les 300.000 entreprises qui y développent leurs activités, qui y entretiennent et y créent l'emploi, sont la preuve du dynamisme du concept.
Ils inventent vous inventez un modèle de société. Un modèle qui vaut non seulement pour son objectif : concilier au mieux l'équilibre entre les aspects économiques, sociaux et environnementaux de ces territoires, de vos territoires. Mais un modèle précieux également pour la philosophie qui préside à la gouvernance de ces territoires : une gouvernance basée sur la coopération entre les acteurs, collectivités, entreprises, gestionnaires et usagers des espaces, engagés dans un projet de territoire partagé, qui s'illustre au travers des chartes de Parcs.
Je viens ici saluer le 50ème Parc naturel régional : celui du Golfe du Morbihan. Sur le papier, il est tout jeune mais en réalité, grâce à la ténacité et la clairvoyance de nombreux élus, c'est un parc qui a déjà un bilan.
Depuis 1999, des hommes en particulier Joseph Ollic, Bernard Le Bou, Joël Labbé, et vous monsieur le Président ont été têtus et ont réussi.
Comme la bernique sur le rocher, ce parc est définitivement accroché au Golfe du Morbihan, cette petite mer imbriquée à un bout de terre. Un ensemble qui va de l'entrée du Golfe aux landes de Lanvaux. Un espace avec des dizaines d'Iles, des vestiges mégalithiques, des entreprises de pointe y compris la construction de bateau, mais aussi une agriculture qui sait évoluer en respectant le milieu naturel. Je n'oublierai pas la pêche et la conchiculture.
On me dit qu'ici, l'homme s'est marié avec cette serre et la mer.
Certains m'ont parlé de paradis terrestre et marin, je les comprends même si je connais un autre paradis, la baie de Somme. À chacun son paradis, ce qui n'empêche pas, bien au contraire, d'apprécier celui des autres.
Certaines communes représentent des trous dans la carte de ce parc. A leurs représentants, je dis ne restez pas au bord du chemin : la force des parcs naturels, c'est d'impliquer tous leurs acteurs non seulement autour d'objectifs communs, mais également sur des règles partagées et négociées.
Hier soir, j'ai rencontré les korrigans. Ils m'ont fait la fête et m'ont chuchoté que le parc est avant tout une aventure humaine qui respecte les milieux naturels.
Question protection de milieu naturel ici on est servi : réserve nationale de chasse, réserve de biosphère, propriétés de conservatoire du littoral, sites Natura 2000, site RAMSAR.
En fait il ne manque que le parc national.
Autant de structures présentent le risque de la compétition d'antagonisme mais ici, au contraire, tout le monde coopère et met à profit au mieux les avantages de chaque statut de protection.
Un des fondateurs des parcs naturels régionaux m'expliquait qu'un PNR c'est un espace où l'on fait de l'aménagement du territoire intelligemment. Je n'ai toujours pas compris quel type d'aménagement du territoire on pratiquait en dehors des PNR. Mais cette notion a évolué avec le concept du développement durable et aujourd'hui, le PNR c'est un territoire d'excellence pour mettre en oeuvre le développement durable.
Vous l'avez bien compris avec les différents axes de votre charte.
Faire des patrimoines un atout pour le territoire les suivis naturalistes, le suivi des sternes pierregarin la veille sur les espèces exotiques envahissantes, la préservation des chenaux rocheux sous-marins du golfe, la trame verte et bleue, le programme AGRICONNECT l'élaboration du SAGE d'Etel, protection des paysages.
Quel programme !
Je suis heureuse aussi de voir figurer l'inventaire des savoir-faire et métiers traditionnels du Golfe du Morbihan.
Je manquerais à mes devoirs si je ne me faisais pas ici le relais de la fédération des parcs naturels régionaux, avec laquelle j'ai lancé la semaine dernière la marque « valeurs parc naturel régional », qui se veut un outil de marketing intelligent au service des produits et services développés dans les parcs naturels régionaux, qui en véhiculeront les valeurs. Des valeurs qui rencontrent l'intérêt et même l'exigence de consommateurs de plus en plus nombreux : je vous invite donc, vous et les acteurs économiques locaux, à vous en saisir.
Votre engagement collectif contribue à assurer pour le Golfe du Morbihan un développement soutenable. La gestion intégrale de la zone côtière, les sources écologiques des habitats marins et terrestres et l'urbanisme sont bien inclus.
Et dans le même temps, comme je le disais en introduction de ce propos, pas question de mettre la nature sous cloche au point d'en oublier l'homme. Car c'est bien l'homme qui est au coeur du projet de territoire.
L'homme au travers de ses activités, à travers le projet européen interrégional VALMER, les activités maritimes en particulier la pêche embarquée et la conchyliculture, la navigation de plaisance, et bien sûr la pédagogie de découverte.
Donc pour le développement durable, le compte y est.
Mais dans un parc, il y aussi une âme, une culture. Ici nous sommes comblés. Une vie associative intense, une vie culturelle rayonnante, une langue qui renaît, une solidarité solide. Bref l'ankou doit passer son chemin et votre pays est porteur d'espoir.
Je ne vais quand même pas omettre la gastronomie, les huitres de grand cru, les crêpes et galettes aux multiples contenus, la charcuterie de qualité, la morgatte et une grande variété de fruits de mer.
Finalement, au début on parlait de paradis et au fur et à mesure de cette énumération, voilà que j'en suis convaincue : alors, degemer mat er baradoz (bienvenue au paradis).
http://www.developpement-durable.gouv.fr, le 14 juin 2016
Messieurs les Parlementaires
Monsieur le Maire
Mesdames et Messieurs les élus et administrateurs du parc naturel
Mesdames et Messieurs
Trugaré evit ho tegmer. (Merci de votre accueil)
Il est une expression que j'emploie souvent, au grand dam de mes collaborateurs, qui n'en peuvent plus de l'entendre, mais peu sont là aujourd'hui, je vais la réutiliser : je dis souvent que protéger la nature, ce n'est pas la mettre sous cloche.
Ce fantasme de la protection conçue comme un frein au développement ou à la modernité perdure, malheureusement, dans certains esprits : c'est le fameux « l'environnement, ça commence à bien faire ».
C'est aussi parfois, il faut bien le dire, une occasion pour certains d'exploiter des peurs, de laisser croire que développement des territoires et protection des espaces ou des espèces seraient antinomiques.
A ceux-là, j'oppose le plus souvent l'exemple des parcs naturels régionaux.
D'abord, parce que leur histoire illustre le fait que protéger l'environnement n'est pas une lubie de bobos du XXIème siècle, puisque nous fêterons l'an prochain le cinquantième anniversaire de la signature du décret instituant les parcs par le général de Gaulle.
Mais également, mais surtout, parce que pendant ce demi-siècle, les Parcs naturels régionaux se sont imposés comme des outils efficaces, qui inventent des solutions concrètes en matière de développement durable, concilient qualité de vie, préservation d'un patrimoine naturel et culturel qui contribue à l'identité et à l'attractivité de notre pays, et activités économiques : les 4 millions de Français qui ont la chance de vivre sur le territoire d'un de nos 51 parcs naturels régionaux, qui représentent 15% du territoire national, ne vivent pas sous cloche, bien au contraire ! Les 300.000 entreprises qui y développent leurs activités, qui y entretiennent et y créent l'emploi, sont la preuve du dynamisme du concept.
Ils inventent vous inventez un modèle de société. Un modèle qui vaut non seulement pour son objectif : concilier au mieux l'équilibre entre les aspects économiques, sociaux et environnementaux de ces territoires, de vos territoires. Mais un modèle précieux également pour la philosophie qui préside à la gouvernance de ces territoires : une gouvernance basée sur la coopération entre les acteurs, collectivités, entreprises, gestionnaires et usagers des espaces, engagés dans un projet de territoire partagé, qui s'illustre au travers des chartes de Parcs.
Je viens ici saluer le 50ème Parc naturel régional : celui du Golfe du Morbihan. Sur le papier, il est tout jeune mais en réalité, grâce à la ténacité et la clairvoyance de nombreux élus, c'est un parc qui a déjà un bilan.
Depuis 1999, des hommes en particulier Joseph Ollic, Bernard Le Bou, Joël Labbé, et vous monsieur le Président ont été têtus et ont réussi.
Comme la bernique sur le rocher, ce parc est définitivement accroché au Golfe du Morbihan, cette petite mer imbriquée à un bout de terre. Un ensemble qui va de l'entrée du Golfe aux landes de Lanvaux. Un espace avec des dizaines d'Iles, des vestiges mégalithiques, des entreprises de pointe y compris la construction de bateau, mais aussi une agriculture qui sait évoluer en respectant le milieu naturel. Je n'oublierai pas la pêche et la conchiculture.
On me dit qu'ici, l'homme s'est marié avec cette serre et la mer.
Certains m'ont parlé de paradis terrestre et marin, je les comprends même si je connais un autre paradis, la baie de Somme. À chacun son paradis, ce qui n'empêche pas, bien au contraire, d'apprécier celui des autres.
Certaines communes représentent des trous dans la carte de ce parc. A leurs représentants, je dis ne restez pas au bord du chemin : la force des parcs naturels, c'est d'impliquer tous leurs acteurs non seulement autour d'objectifs communs, mais également sur des règles partagées et négociées.
Hier soir, j'ai rencontré les korrigans. Ils m'ont fait la fête et m'ont chuchoté que le parc est avant tout une aventure humaine qui respecte les milieux naturels.
Question protection de milieu naturel ici on est servi : réserve nationale de chasse, réserve de biosphère, propriétés de conservatoire du littoral, sites Natura 2000, site RAMSAR.
En fait il ne manque que le parc national.
Autant de structures présentent le risque de la compétition d'antagonisme mais ici, au contraire, tout le monde coopère et met à profit au mieux les avantages de chaque statut de protection.
Un des fondateurs des parcs naturels régionaux m'expliquait qu'un PNR c'est un espace où l'on fait de l'aménagement du territoire intelligemment. Je n'ai toujours pas compris quel type d'aménagement du territoire on pratiquait en dehors des PNR. Mais cette notion a évolué avec le concept du développement durable et aujourd'hui, le PNR c'est un territoire d'excellence pour mettre en oeuvre le développement durable.
Vous l'avez bien compris avec les différents axes de votre charte.
Faire des patrimoines un atout pour le territoire les suivis naturalistes, le suivi des sternes pierregarin la veille sur les espèces exotiques envahissantes, la préservation des chenaux rocheux sous-marins du golfe, la trame verte et bleue, le programme AGRICONNECT l'élaboration du SAGE d'Etel, protection des paysages.
Quel programme !
Je suis heureuse aussi de voir figurer l'inventaire des savoir-faire et métiers traditionnels du Golfe du Morbihan.
Je manquerais à mes devoirs si je ne me faisais pas ici le relais de la fédération des parcs naturels régionaux, avec laquelle j'ai lancé la semaine dernière la marque « valeurs parc naturel régional », qui se veut un outil de marketing intelligent au service des produits et services développés dans les parcs naturels régionaux, qui en véhiculeront les valeurs. Des valeurs qui rencontrent l'intérêt et même l'exigence de consommateurs de plus en plus nombreux : je vous invite donc, vous et les acteurs économiques locaux, à vous en saisir.
Votre engagement collectif contribue à assurer pour le Golfe du Morbihan un développement soutenable. La gestion intégrale de la zone côtière, les sources écologiques des habitats marins et terrestres et l'urbanisme sont bien inclus.
Et dans le même temps, comme je le disais en introduction de ce propos, pas question de mettre la nature sous cloche au point d'en oublier l'homme. Car c'est bien l'homme qui est au coeur du projet de territoire.
L'homme au travers de ses activités, à travers le projet européen interrégional VALMER, les activités maritimes en particulier la pêche embarquée et la conchyliculture, la navigation de plaisance, et bien sûr la pédagogie de découverte.
Donc pour le développement durable, le compte y est.
Mais dans un parc, il y aussi une âme, une culture. Ici nous sommes comblés. Une vie associative intense, une vie culturelle rayonnante, une langue qui renaît, une solidarité solide. Bref l'ankou doit passer son chemin et votre pays est porteur d'espoir.
Je ne vais quand même pas omettre la gastronomie, les huitres de grand cru, les crêpes et galettes aux multiples contenus, la charcuterie de qualité, la morgatte et une grande variété de fruits de mer.
Finalement, au début on parlait de paradis et au fur et à mesure de cette énumération, voilà que j'en suis convaincue : alors, degemer mat er baradoz (bienvenue au paradis).
http://www.developpement-durable.gouv.fr, le 14 juin 2016