Déclaration de M. Patrick Kanner, ministre de la ville, de la jeunesse et des sports, sur l'esprit d'entreprise et l'accompagnement des jeunes entrepreneurs, Dunkerque le 19 juin 2015.

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Après l'intervention du Premier Ministre devant le Medef il ya quelques mois, après la nomination d'Emmanuel Macron comme Ministre de l'économie, venir expliquer que ce gouvernement soutient les entrepreneurs, risque de sembler assez fade…
Tant pis, c'est ma conviction profonde et mon rôle que de dire ma considération sincère pour tous ceux qui créent et qui entreprennent.
Dans tous les domaines : dans l'art et la culture, dans le sport, dans tout le champ associatif, dans la galaxie numérique, dans l'économie sociale et solidaire et dans l'économie tout court.
Il y a d'ailleurs, je l'observe, de plus en plus de rapprochements entre ces créateurs de tous poils et de tous horizons.
Lundi, je serai en compagnie du Président de la République pour décerner les lauréats « La France s'engage » qui est une démarche consistant à financer et appuyer les projets socialement innovants.
J'estime que je suis auprès de vous aujourd'hui dans le même esprit.
Vous êtes, vous, les créateurs, les entrepreneurs, ceux qui font bouger la France, qui lui permettent de tenir son rang dans le monde.
L'Etat a évidemment son rôle à jouer mais aujourd'hui, c'est une illusion, pire une faute, de penser que l'Etat peut agir seul. La société civile dans toute sa diversité et sa richesse, dans un fonctionnement plus horizontal aussi, a vocation à générer du mouvement.
Aussi, je crois pouvoir dire que « l'esprit d'entreprendre » est devenu une valeur reconnue en France.
Entreprendre, c'est créer une entreprise, une association, innover, prendre des risques.
C'est parfois ne pas atteindre son objectif mais l'accepter et en tirer des enseignements pour, souvent, recommencer ailleurs, autrement.
La réussite de ces projets ne dépend pas seulement de la qualité et de la volonté de ceux qui les portent. Elle est le fruit d'un écosystème favorable, d'une culture partagée par toutes les parties prenantes : école, administrations, partenaires financiers mais aussi famille et proches…
Elle est également le fruit de la présence et de la qualité d'acteurs spécialisés dans l'accompagnement des entrepreneurs, comme BGE.
La France a changé, peut-être encore insuffisamment, mais la culture entrepreneuriale gagne du terrain de jour en jour.
Le gouvernement a la volonté de stimuler l'esprit d'entreprise, d'accompagner les projets et de supprimer les freins à la création et au développement des entreprises.
Je me réjouis par ailleurs que les jeunes fassent de plus en plus le choix de la création d'entreprise. C'est une illustration de cette évolution des mentalités.
Les moins de 30 ans sont à l'origine d'un quart des créations d'entreprises et cette part ne fait qu'augmenter depuis dix ans.
C'est une réponse de plus à ceux qui croient que les jeunes ne s'engagent dans rien, qu'ils sont apathiques, et repliés sur eux-mêmes.
Mais si les jeunes ont souvent des idées innovantes et de l'énergie, ils n'ont pas toujours les ressources nécessaires pour pérenniser et développer leur entreprise : capital de départ, expérience et réseau professionnels…
Les accompagner est donc un enjeu essentiel.
BGE joue ce rôle depuis longtemps.
De son côté, le gouvernement a engagé des actions spécifiques vers les jeunes pour stimuler leur esprit d'entreprendre et les accompagner dans leurs projets :
- l'intégration de la culture entrepreneuriale dans le nouveau parcours de découverte du monde économique et professionnel de la 6e jusqu'au Bac ;
- la généralisation des formations à l'entrepreneuriat pour les étudiants et les jeunes diplômés au sein des 29 PEPITE (pôle étudiant pour l'innovation, le transfert, l'entrepreneuriat) ;
- et la création du d'étudiant-entrepreneur ouvert aux étudiants et aux jeunes diplômés de moins de 28 ans à travers lequel ils reçoivent un accompagnement.
Nous avons cependant besoin d'améliorer encore l'écosystème de l'accompagnement des entrepreneurs pour favoriser le développement des TPE.
Nous devons améliorer al coordination des acteurs et des dispositifs, mieux se répartir sur le territoire national, et prolonger l'accompagnement au-delà de la création, dans la phase de développement.
C'est pour répondre à ces défis que le président de la République a annoncé la création d'une agence de développement économique des territoires.
Pas pour ajouter une structure administrative de plus ou doublonner avec l'action des collectivités et des réseaux.
Mais pour favoriser la coordination de l'action publique, en premier lieu au sein même de l'Etat, et des réseaux, mais aussi développer des actions qui apporteront une plus-value aux acteurs locaux comme la constitution d'un centre de ressources et d'expertise.
L'objectif final sera d'augmenter la part des créations accompagnées et de renforcer l'appui au développement des TPE, en particulier dans les quartiers de la politique de la ville.
Ces quartiers en ont besoin. Mais ils ont aussi plein de potentiel.
Je vous invite à les investir et à y investir.
En tout cas, à y entreprendre. Ce sont des territoires d'avenir.

Je vous remercie.
Source http://www.patrickkanner.fr, le 21 juillet 2016