Déclaration de M. Patrick Kanner, ministre de la ville, de la jeunesse et des sports, sur l'accès des jeunes handicapés au sport et l'accessibilité des équipements sportifs, Paris le 10 novembre 2015.

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Texte intégral


Monsieur le Président, Jean-Louis Garcia,
Mesdames, Messieurs,
Je suis le Ministre de la jeunesse. De toute la jeunesse.
Et je suis aussi le Ministre des sports. Du sport pour tous.
C'est deux fonctions, qui sont avant tout deux responsabilités, m'obligent.
Elles m'obligent vis-à-vis notamment des jeunes en situation de handicap, à qui je me dois d'offrir les mêmes opportunités, les mêmes possibilités d'expression et d'émancipation.
C'est vrai dans tous les domaines ; ça l'est particulièrement dans le domaine sportif.
Le sport, j'en ai la conviction est une expérience fondamentale.
Le sport, c'est l'occasion de prendre pleinement possession de son corps, voire d'en repousser les limites.
Le sport, c'est l'un des endroits privilégiés de la sociabilité.
Le sport, c'est une manière d'apprendre le respect. Le respect des règles, le respect de l'arbitre et surtout le respect de l'autre.
Toutes ces choses indispensables à une vie épanouie et que chacun doit avoir la chance d'éprouver, quelle que soit sa condition.
J'avais cette préoccupation comme président de conseil général ; je l'ai, intacte, comme Ministre.
Je porte donc avec détermination une politique d'inclusion par le sport et dans le sport.
En 2014, le Centre national pour le développement du sport (CNDS) a consacré plus de 19,7 millions d'euros au développement de la pratique en faveur des personnes handicapées.
Une telle ambition implique d'abord d'agir sur le dur, c'est-à-dire sur les équipements sportifs.
Le CNDS participe activement à la mise en accessibilité des équipements sportifs, aux côtés des collectivités locales. Deux millions d'euros par an sont consacrés à cet objectif. Ces crédits seront sanctuarisés jusqu'en 2017.
Je parle de la mise en accessibilité pour la pratique sportive. Mais j'ai également le souci que les personnes handicapées aient accès au sport en tant que spectateurs.
Pour tous les grands événements sportifs internationaux que la France accueillera ces prochaines années – et ils sont nombreux, à commencer par l'Euro 2016 de football – nous incluons dans le cahier des charges un certain nombre de dispositions liées à l'accessibilité.
L'ambition d'inclusion passe aussi par une action sur le « soft » : l'information, la sensibilisation, la formation et l'accompagnement.
Deux actions de grande ampleur sont en passe d'être menées dans ce domaine.
La première, c'est le prochain RDV du « 11 tricolore ». Le 11 tricolore, pour ceux qui n'auraient pas suivi cette initiative, c'est 11 personnalités qui portent 11 sujets d'intérêt général en lien avec l'Euro 2016.
A chaque fois, le Président de la République est présent et l'exposition médiatique est en conséquence.
La prochaine rencontre aura lieu le 18 novembre autour du handicap.
Deuxième action, c'est la poursuite de notre campagne « coup de sifflet ». Il s'agit de lutter contre les discriminations dans le sport, par le biais de différents supports : affichage, clips, mobilisation sur les réseaux sociaux.
Le deuxième volet qui sera lancé soit en fin d'année, soit en début d'année prochaine porte également sur le handicap.
Au-delà de ces deux campagnes, là encore, le CNDS est fortement mobilisé.
Un fonds de soutien à la production audiovisuelle a été mis en place visant à soutenir financièrement les fédérations sportives pour la médiatisation d'évènements sportifs peu médiatisés.
Il est doté d'un budget d'1 million d'euros par an sur la période 2015 – 2017.
Enfin, le CNDS alloue 1,8 millions d'euros pour contribuer au financement des emplois sportifs qualifiés au sein des fédérations françaises handisport et sport adapté.
Pour 2014, au titre des plans d'actions sport et handicap, le ministère a subventionné les fédérations sportives à hauteur de 4,4 millions d'euros et a consacré 2 millions d'euros aux rémunérations des personnels d'Etat.
Je cite beaucoup de chiffres mais c'est parce que derrière chacun se manifeste une volonté politique. C'est une traduction concrète de notre volonté de ne laisser personne sur le côté, de manière générale, et plus spécifiquement quand on parle de l'accès au sport des personnes handicapées.
Aussi, il me semblait tout à fait important d'être parmi vous ce soir. Et c'est avec un grand plaisir que je remets le « trophée sport » de cette 11è édition au comité départemental de la fédération sportive et gymnique du travail de Seine-Saint-Denis.
Source http://www.patrickkanner.fr, le 4 juillet 2016