Texte intégral
Eh bien voilà, nous y sommes.
Ce qui n'était il y a quelques mois qu'un projet de loi est devenu la loi de la République. La promulgation de la loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages, cet été, marque une avancée considérable dans la construction de notre dispositif national de protection de l'environnement.
Je voulais vous dire en préambule à quel point je suis fière d'avoir eu la responsabilité d'assurer le portage du projet de loi j'allais dire dans sa dernière ligne droite, même si nous avons aussi connu des méandres, dû franchir quelques cols de première catégorie, avant d'aboutir au résultat final.
Cette fierté n'est pas personnelle elle est politique et elle est collective.
Politique, parce qu'elle correspond à l'idée que je me fais d'une écologie constructive, qui avance, qui crée, et qui sait élaborer des compromis lorsque cela est nécessaire.
Et c'est une satisfaction collective, parce qu'elle est le fruit du travail des parlementaires, dont certains ont fait preuve d'un très grand engagement, et de celui, moins médiatisé mais tout aussi décisif, des services de l'Etat, ainsi que des opérateurs qui, par leur démarche de préfiguration des nouveaux dispositifs et des nouveaux outils, ont permis de donner à voir, par anticipation, les conséquences positives de l'adoption du texte.
C'est notamment le cas pour la création de l'Agence Française pour la Biodiversité (AFB) qui est, Ségolène Royal le rappelait à l'instant, un apport essentiel de la loi biodiversité.
L'Agence Française pour la Biodiversité (AFB) jouera un rôle central de mise en oeuvre de notre politique publique de biodiversité, tant sur le plan national qu'au plus près des territoires, avec tous ceux qui jouent un rôle concret dans ce domaine.
Ce projet ambitieux sera une priorité de la politique gouvernementale, mais sa réussite tiendra d'abord à trois facteurs :
- l'engagement des organismes qui intégreront l'Agence Française pour la Biodiversité (AFB) ou qui lui seront rattachés,
- l'association étroite de l'ensemble de leurs agents,
- la capacité à innover, à renforcer des synergies existantes, à en établir de nouvelles, tant avec des partenaires naturels de la nouvelle agence qu'avec les collectivités et la société.
Et tout cela à une condition : que la prise de conscience de l'enjeu de la biodiversité, de la nécessité d'agir, mais aussi de la possibilité qu'il y a, à agir progresse dans notre pays.
Sur l'engagement des organismes concernés par la création de l'Agence Française pour la Biodiversité (AFB), les choses avancent vite et sereinement.
La première réunion à laquelle Ségolène Royal m'avait demandé de l'accompagner après ma nomination était celle qui voyait les membres des conseils d'administration de chacun des organismes appelés à rejoindre l'Agence Française pour la Biodiversité (AFB) se rencontrer pour la première fois sous une forme collégiale.
C'était une première étape, une sorte de préfiguration de la réunion d'aujourd'hui.
Ce conseil d'administration provisoire réunit l'ensemble des CA des organismes rattachés, ce qui inclut notamment les présidents et directeurs des organismes rattachés.
Le sens de cette réunion d'aujourd'hui, c'est donc de marquer le lancement opérationnel de la construction de l'Agence Française pour la Biodiversité (AFB).
Aujourd'hui, nous voulons vous dire combien il est important que vous soyez moteurs et pro-actifs dans les évolutions à venir.
Je souhaite à cette occasion remercier le préfigurateur, son équipe, la Direction Eau Biodiversité (DEB) la direction générale de l'aménagement, du logement et de la nature, (DGALN) et les féliciter pour leur investissement remarquable dans ce projet.
Aujourd'hui, le projet de décret a été rédigé. Il vous sera présenté : je ne m'y attarde pas. Les travaux de cette réunion doivent permettre de répondre à vos interrogations, de préciser comment l'Agence Française pour la Biodiversité (AFB) saura valoriser l'immense richesse et la singularité des organismes que vous représentez aujourd'hui.
Face à cette question, je peux vous préciser qu'à mon sens, trois valeurs fondamentales doivent inspirer l'action de l'Agence Française pour la Biodiversité (AFB) : le volontarisme, le respect et le partenariat.
- Le volontarisme, c'est la détermination de donner corps à la politique ambitieuse en faveur de la biodiversité, qui doit incarner l'Agence Française pour la Biodiversité (AFB). C'est l'engagement de tous, dont je viens de parler.
- Le respect, c'est la capacité de faire fructifier les savoir-faire des agents et de leur proposer un épanouissement professionnel de qualité; c'est le souci de valoriser les talents et les compétences de tous ceux qui agissent en faveur de la biodiversité, qu'ils soient dans l'Agence Française pour la Biodiversité (AFB), rattachés, ou extérieurs.
- Le partenariat, c'est l'ouverture à la construction d'une action partagée, c'est la volonté d'agir dans la même direction, avec enthousiasme, mais avec rigueur et méthode également. Cela vaut notamment pour l'Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS), puisque le choix a été fait de ne pas intégrer l'ONCFS. Cela n'en rend que plus indispensable une collaboration étroite et constructive entre l'ONCFS et l'Agence Française pour la Biodiversité (AFB). Elle commencera avec la mise en place effective des unités de travail communes. Ce partenariat se traduira aussi par la création des comités d'orientation, qui réuniront les acteurs de la biodiversité dans des lieux plus larges que le conseil d'administration, sur des thèmes essentiels comme la biodiversité ultra-marine, les milieux marins, les milieux d'eau douce, les espaces naturels.
Sur la question des personnels de la future Agence Française pour la Biodiversité (AFB), j'entends vous accompagner pour lever les doutes, répondre aux interrogations, expliquer et rassurer.
C'est pourquoi j'ai fait le tour des sièges de chacun de vos organismes.
C'est pourquoi, à chacun de mes déplacements en région, je veille à rencontrer les agents sur le terrain.
Prochainement, en Métropole et Outre-mer, je visiterai des parcs nationaux qui seront rattachés à l'AFB, dans le Mercantour puis en Guyane.
Je tire de ces rencontres trois leçons : d'abord une vraie volonté d'avancer, un enthousiasme même devant la perspective de l'AFB.
Cet état d'esprit, il faut le cultiver, mais il faut également être à la hauteur des attentes. Cela suppose rassurer sur le fait que la création de l'AFB s'accompagnera d'une préservation des savoir-faire spécifiques acquis, et non de leur dilution, mais également qu'elle permettra le développement de nouvelles méthodes de travail pour répondre aux nouvelles missions.
La deuxième leçon, c'est qu'il y a des inquiétudes à lever, des questions sociales à faire progresser. C'est pourquoi nous avons eu des séances de travail avec les représentants syndicaux qui ont permis d'avancer sur certaines questions sociales qui demandaient réponse et satisfaction.
Les questions sociales sont importantes.
Il y a eu des avancées : sur le quasi-statut ; la CDisation lorsque c'est possible ; transformation de 150 postes de catégorie C en B ; je sais que ce chantier n'est pas terminé, sachez que j'y serai attentive.
Les transformations organisationnelles sont à venir. Des unités de travail communes avec l'ONCFS seront créées. Il y a donc beaucoup de sujets à voir. Mais je le répète, le rôle des agents est fondamental. Il est important qu'ils soient fiers de leur nouvelle maison d'emploi.
Et la troisième leçon que je tire de ces rencontres de terrain, qui répond à cet impératif de fierté collective, c'est la nécessité de réussir la construction d'une véritable culture d'agence, qui ne vienne pas gommer le passé, mais qui soit résolument tournée vers l'avenir de la structure.
Collaboration et transformation des conseils d'administration en un collectif de gouvernance commun, mobilisation des agents, et développement des coopérations.
Ces coopérations, elles devront être établies avec tous les gestionnaires d'espaces protégés ou sensibles, avec tous les acteurs scientifiques, administratifs, associatifs de la biodiversit évidemment.
C'est pourquoi chacun de mes déplacements dans un parc naturel régional, chacune de mes rencontres avec les organisations non gouvernemental (ONG) ou avec les têtes de réseaux, chacun de mes rendez-vous avec les élus locaux donnent lieu à « une séquence AFB ».
L'AFB, ce n'est pas seulement une fusion de structures et la construction d'une culture collective en interne, ce sont également de nouvelles connexions, plus fortes et plus profonde avec la société et ses acteurs, sur les territoires.
Les régions, et de façon plus générale les collectivités, ont désormais des responsabilités importantes en matière de politique de biodiversité. La création des Agences régionales pour la biodiversité (ARB), c'est un projet politique, de reconquête non seulement de la biodiversité, mais aussi de la citoyenneté. Les Agences régionales pour la biodiversité (ARB), visent à entraîner les usagers, les citoyens, les collectivités, à travailler ensemble sur un sujet aussi important que la biodiversité, dans une même direction. Il faut que dans les dispositifs de concertation ou de projets qui se mettront en place, vous soyez présents, entendus, pro-actifs.
Le rôle de l'Etat, au travers de ses représentants en région, via les préfectures et les services de terrain, mais également via le secrétariat d'Etat à la biodiversité, c'est de favoriser ces contacts, c'est d'accompagner votre action dans cette direction.
Accompagner la mise en place opérationnelle de l'AFB, c'est mon rôle, comme le soulignait Ségolène Royal, ce qui signifie que je contribue à mettre en oeuvre un cap, mais également que je suis à votre disposition pour intervenir là où cela s'avère nécessaire si vous en ressentez la nécessité.
Mais je le disais au début de mon intervention : rien de cela ne sera possible sans une prise de conscience accrue de l'enjeu de la biodiversité dans l'opinion et chez les décideurs.
Cette prise de conscience progresse, notamment grâce à une multiplication des articles ou sujets, dans les médias, qui traitent de la perte de biodiversité.
Mais j'y perçois un écueil, un risque : celui d'une communication tellement alarmiste et elle a toutes les raisons de l'être qu'elle produise un effet de stupéfaction et d'accablement peu propice à l'action.
Quand on la prend dans son acception la plus large, la lutte pour la biodiversité représente une ambition qui semble démesurée, tant elle paraît dépasser les seules capacités humaines de connaissance, d'analyse et d'action.
Et pourtant, cette ambition est une nécessité, une impérieuse nécessité.
Et il nous faut convaincre de la possibilité d'agir, concrètement et efficacement.
C'est le sens de l'opération « la biodiversité en actions », qui vient d'être lancée.
De quoi s'agit-il ? Tout simplement, de convaincre et d'expliquer par l'exemple.
Je crois à la force de l'exemple.
Et le meilleur moyen de susciter des vocations est encore de valoriser non seulement des projets mais surtout des réussites avérées.
"la biodiversité en action" poursuit un double but : d'une part, constituer une base de données d'actions menées par des entreprises, des écoles, des associations, des collectivités, et qui contribuent à la préservation et à la reconquête de la biodiversité au quotidien.
Parce qu'il est positif d'encourager des projets innovants c'est l'objet des labellisations des stratégie nationales pour la biodiversité (SNB) mais il est tout aussi important de démontrer que tout le monde peut contribuer à la défense de la biodiversité et à sa reconquête, en s'inspirant de ce qui marche et des expériences d'autrui.
C'est pourquoi un site internet regroupera les actions identifiées. Pour servir d'exemples, pour inspirer, pour inciter.
Et le deuxième objectif de cette opération est de faire entrer pleinement la défense de la biodiversité dans le quotidien des Français.
Parce que la biodiversité est souvent perçue comme une question lointaine, compliquée, parfois un peu technocratique.
Nous entendons changer cela, en communicant auprès de la presse locale sur les projets menés sur les territoires.
Nous avons retenu trois thématiques, trois problématiques pour cette opération inédite : l'éducation à la nature, parce qu'il n'est pas d'action sans sensibilisation préalable des acteurs, et notamment des jeunes.
La nature en ville, parce qu'on ne reconquerra pas la biodiversité si on ne remet pas la nature là où elle a disparu du fait de l'étalement urbain, et la biodiversité et l'économie, parce que les entreprises ont un rôle essentiel à jouer et que défense de la biodiversité et activité économique ne sont en rien antinomiques vous en apportez la preuve avec éclat.
La protection et la reconquête de la biodiversité se jouent aussi dans le parc municipal du coin de la rue, dans le projet pédagogique de l'école du quartier, dans le mode de gestion de l'entreprise située de l'autre côté du boulevard. Et dans l'aéroport duquel on s'envole pour les vacances.
En communicant sur les réussites et les initiatives menées à bien chaque jour au plus près de la réalité de la vie de nos compatriotes, on contribuera probablement à la prise de conscience indispensable.
Et c'est aussi, d'une certaine manière, la préfiguration d'une des dimensions de l'action de la future AFB, à savoir la communication, la diffusion des bonnes pratiques, et la mise en place de partenariats inédits et innovants.
Voilà ce que je voulais vous dire en ouverture de ces travaux.Source http://www.developpement-durable.gouv.fr, le 16 septembre 2016
Ce qui n'était il y a quelques mois qu'un projet de loi est devenu la loi de la République. La promulgation de la loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages, cet été, marque une avancée considérable dans la construction de notre dispositif national de protection de l'environnement.
Je voulais vous dire en préambule à quel point je suis fière d'avoir eu la responsabilité d'assurer le portage du projet de loi j'allais dire dans sa dernière ligne droite, même si nous avons aussi connu des méandres, dû franchir quelques cols de première catégorie, avant d'aboutir au résultat final.
Cette fierté n'est pas personnelle elle est politique et elle est collective.
Politique, parce qu'elle correspond à l'idée que je me fais d'une écologie constructive, qui avance, qui crée, et qui sait élaborer des compromis lorsque cela est nécessaire.
Et c'est une satisfaction collective, parce qu'elle est le fruit du travail des parlementaires, dont certains ont fait preuve d'un très grand engagement, et de celui, moins médiatisé mais tout aussi décisif, des services de l'Etat, ainsi que des opérateurs qui, par leur démarche de préfiguration des nouveaux dispositifs et des nouveaux outils, ont permis de donner à voir, par anticipation, les conséquences positives de l'adoption du texte.
C'est notamment le cas pour la création de l'Agence Française pour la Biodiversité (AFB) qui est, Ségolène Royal le rappelait à l'instant, un apport essentiel de la loi biodiversité.
L'Agence Française pour la Biodiversité (AFB) jouera un rôle central de mise en oeuvre de notre politique publique de biodiversité, tant sur le plan national qu'au plus près des territoires, avec tous ceux qui jouent un rôle concret dans ce domaine.
Ce projet ambitieux sera une priorité de la politique gouvernementale, mais sa réussite tiendra d'abord à trois facteurs :
- l'engagement des organismes qui intégreront l'Agence Française pour la Biodiversité (AFB) ou qui lui seront rattachés,
- l'association étroite de l'ensemble de leurs agents,
- la capacité à innover, à renforcer des synergies existantes, à en établir de nouvelles, tant avec des partenaires naturels de la nouvelle agence qu'avec les collectivités et la société.
Et tout cela à une condition : que la prise de conscience de l'enjeu de la biodiversité, de la nécessité d'agir, mais aussi de la possibilité qu'il y a, à agir progresse dans notre pays.
Sur l'engagement des organismes concernés par la création de l'Agence Française pour la Biodiversité (AFB), les choses avancent vite et sereinement.
La première réunion à laquelle Ségolène Royal m'avait demandé de l'accompagner après ma nomination était celle qui voyait les membres des conseils d'administration de chacun des organismes appelés à rejoindre l'Agence Française pour la Biodiversité (AFB) se rencontrer pour la première fois sous une forme collégiale.
C'était une première étape, une sorte de préfiguration de la réunion d'aujourd'hui.
Ce conseil d'administration provisoire réunit l'ensemble des CA des organismes rattachés, ce qui inclut notamment les présidents et directeurs des organismes rattachés.
Le sens de cette réunion d'aujourd'hui, c'est donc de marquer le lancement opérationnel de la construction de l'Agence Française pour la Biodiversité (AFB).
Aujourd'hui, nous voulons vous dire combien il est important que vous soyez moteurs et pro-actifs dans les évolutions à venir.
Je souhaite à cette occasion remercier le préfigurateur, son équipe, la Direction Eau Biodiversité (DEB) la direction générale de l'aménagement, du logement et de la nature, (DGALN) et les féliciter pour leur investissement remarquable dans ce projet.
Aujourd'hui, le projet de décret a été rédigé. Il vous sera présenté : je ne m'y attarde pas. Les travaux de cette réunion doivent permettre de répondre à vos interrogations, de préciser comment l'Agence Française pour la Biodiversité (AFB) saura valoriser l'immense richesse et la singularité des organismes que vous représentez aujourd'hui.
Face à cette question, je peux vous préciser qu'à mon sens, trois valeurs fondamentales doivent inspirer l'action de l'Agence Française pour la Biodiversité (AFB) : le volontarisme, le respect et le partenariat.
- Le volontarisme, c'est la détermination de donner corps à la politique ambitieuse en faveur de la biodiversité, qui doit incarner l'Agence Française pour la Biodiversité (AFB). C'est l'engagement de tous, dont je viens de parler.
- Le respect, c'est la capacité de faire fructifier les savoir-faire des agents et de leur proposer un épanouissement professionnel de qualité; c'est le souci de valoriser les talents et les compétences de tous ceux qui agissent en faveur de la biodiversité, qu'ils soient dans l'Agence Française pour la Biodiversité (AFB), rattachés, ou extérieurs.
- Le partenariat, c'est l'ouverture à la construction d'une action partagée, c'est la volonté d'agir dans la même direction, avec enthousiasme, mais avec rigueur et méthode également. Cela vaut notamment pour l'Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS), puisque le choix a été fait de ne pas intégrer l'ONCFS. Cela n'en rend que plus indispensable une collaboration étroite et constructive entre l'ONCFS et l'Agence Française pour la Biodiversité (AFB). Elle commencera avec la mise en place effective des unités de travail communes. Ce partenariat se traduira aussi par la création des comités d'orientation, qui réuniront les acteurs de la biodiversité dans des lieux plus larges que le conseil d'administration, sur des thèmes essentiels comme la biodiversité ultra-marine, les milieux marins, les milieux d'eau douce, les espaces naturels.
Sur la question des personnels de la future Agence Française pour la Biodiversité (AFB), j'entends vous accompagner pour lever les doutes, répondre aux interrogations, expliquer et rassurer.
C'est pourquoi j'ai fait le tour des sièges de chacun de vos organismes.
C'est pourquoi, à chacun de mes déplacements en région, je veille à rencontrer les agents sur le terrain.
Prochainement, en Métropole et Outre-mer, je visiterai des parcs nationaux qui seront rattachés à l'AFB, dans le Mercantour puis en Guyane.
Je tire de ces rencontres trois leçons : d'abord une vraie volonté d'avancer, un enthousiasme même devant la perspective de l'AFB.
Cet état d'esprit, il faut le cultiver, mais il faut également être à la hauteur des attentes. Cela suppose rassurer sur le fait que la création de l'AFB s'accompagnera d'une préservation des savoir-faire spécifiques acquis, et non de leur dilution, mais également qu'elle permettra le développement de nouvelles méthodes de travail pour répondre aux nouvelles missions.
La deuxième leçon, c'est qu'il y a des inquiétudes à lever, des questions sociales à faire progresser. C'est pourquoi nous avons eu des séances de travail avec les représentants syndicaux qui ont permis d'avancer sur certaines questions sociales qui demandaient réponse et satisfaction.
Les questions sociales sont importantes.
Il y a eu des avancées : sur le quasi-statut ; la CDisation lorsque c'est possible ; transformation de 150 postes de catégorie C en B ; je sais que ce chantier n'est pas terminé, sachez que j'y serai attentive.
Les transformations organisationnelles sont à venir. Des unités de travail communes avec l'ONCFS seront créées. Il y a donc beaucoup de sujets à voir. Mais je le répète, le rôle des agents est fondamental. Il est important qu'ils soient fiers de leur nouvelle maison d'emploi.
Et la troisième leçon que je tire de ces rencontres de terrain, qui répond à cet impératif de fierté collective, c'est la nécessité de réussir la construction d'une véritable culture d'agence, qui ne vienne pas gommer le passé, mais qui soit résolument tournée vers l'avenir de la structure.
Collaboration et transformation des conseils d'administration en un collectif de gouvernance commun, mobilisation des agents, et développement des coopérations.
Ces coopérations, elles devront être établies avec tous les gestionnaires d'espaces protégés ou sensibles, avec tous les acteurs scientifiques, administratifs, associatifs de la biodiversit évidemment.
C'est pourquoi chacun de mes déplacements dans un parc naturel régional, chacune de mes rencontres avec les organisations non gouvernemental (ONG) ou avec les têtes de réseaux, chacun de mes rendez-vous avec les élus locaux donnent lieu à « une séquence AFB ».
L'AFB, ce n'est pas seulement une fusion de structures et la construction d'une culture collective en interne, ce sont également de nouvelles connexions, plus fortes et plus profonde avec la société et ses acteurs, sur les territoires.
Les régions, et de façon plus générale les collectivités, ont désormais des responsabilités importantes en matière de politique de biodiversité. La création des Agences régionales pour la biodiversité (ARB), c'est un projet politique, de reconquête non seulement de la biodiversité, mais aussi de la citoyenneté. Les Agences régionales pour la biodiversité (ARB), visent à entraîner les usagers, les citoyens, les collectivités, à travailler ensemble sur un sujet aussi important que la biodiversité, dans une même direction. Il faut que dans les dispositifs de concertation ou de projets qui se mettront en place, vous soyez présents, entendus, pro-actifs.
Le rôle de l'Etat, au travers de ses représentants en région, via les préfectures et les services de terrain, mais également via le secrétariat d'Etat à la biodiversité, c'est de favoriser ces contacts, c'est d'accompagner votre action dans cette direction.
Accompagner la mise en place opérationnelle de l'AFB, c'est mon rôle, comme le soulignait Ségolène Royal, ce qui signifie que je contribue à mettre en oeuvre un cap, mais également que je suis à votre disposition pour intervenir là où cela s'avère nécessaire si vous en ressentez la nécessité.
Mais je le disais au début de mon intervention : rien de cela ne sera possible sans une prise de conscience accrue de l'enjeu de la biodiversité dans l'opinion et chez les décideurs.
Cette prise de conscience progresse, notamment grâce à une multiplication des articles ou sujets, dans les médias, qui traitent de la perte de biodiversité.
Mais j'y perçois un écueil, un risque : celui d'une communication tellement alarmiste et elle a toutes les raisons de l'être qu'elle produise un effet de stupéfaction et d'accablement peu propice à l'action.
Quand on la prend dans son acception la plus large, la lutte pour la biodiversité représente une ambition qui semble démesurée, tant elle paraît dépasser les seules capacités humaines de connaissance, d'analyse et d'action.
Et pourtant, cette ambition est une nécessité, une impérieuse nécessité.
Et il nous faut convaincre de la possibilité d'agir, concrètement et efficacement.
C'est le sens de l'opération « la biodiversité en actions », qui vient d'être lancée.
De quoi s'agit-il ? Tout simplement, de convaincre et d'expliquer par l'exemple.
Je crois à la force de l'exemple.
Et le meilleur moyen de susciter des vocations est encore de valoriser non seulement des projets mais surtout des réussites avérées.
"la biodiversité en action" poursuit un double but : d'une part, constituer une base de données d'actions menées par des entreprises, des écoles, des associations, des collectivités, et qui contribuent à la préservation et à la reconquête de la biodiversité au quotidien.
Parce qu'il est positif d'encourager des projets innovants c'est l'objet des labellisations des stratégie nationales pour la biodiversité (SNB) mais il est tout aussi important de démontrer que tout le monde peut contribuer à la défense de la biodiversité et à sa reconquête, en s'inspirant de ce qui marche et des expériences d'autrui.
C'est pourquoi un site internet regroupera les actions identifiées. Pour servir d'exemples, pour inspirer, pour inciter.
Et le deuxième objectif de cette opération est de faire entrer pleinement la défense de la biodiversité dans le quotidien des Français.
Parce que la biodiversité est souvent perçue comme une question lointaine, compliquée, parfois un peu technocratique.
Nous entendons changer cela, en communicant auprès de la presse locale sur les projets menés sur les territoires.
Nous avons retenu trois thématiques, trois problématiques pour cette opération inédite : l'éducation à la nature, parce qu'il n'est pas d'action sans sensibilisation préalable des acteurs, et notamment des jeunes.
La nature en ville, parce qu'on ne reconquerra pas la biodiversité si on ne remet pas la nature là où elle a disparu du fait de l'étalement urbain, et la biodiversité et l'économie, parce que les entreprises ont un rôle essentiel à jouer et que défense de la biodiversité et activité économique ne sont en rien antinomiques vous en apportez la preuve avec éclat.
La protection et la reconquête de la biodiversité se jouent aussi dans le parc municipal du coin de la rue, dans le projet pédagogique de l'école du quartier, dans le mode de gestion de l'entreprise située de l'autre côté du boulevard. Et dans l'aéroport duquel on s'envole pour les vacances.
En communicant sur les réussites et les initiatives menées à bien chaque jour au plus près de la réalité de la vie de nos compatriotes, on contribuera probablement à la prise de conscience indispensable.
Et c'est aussi, d'une certaine manière, la préfiguration d'une des dimensions de l'action de la future AFB, à savoir la communication, la diffusion des bonnes pratiques, et la mise en place de partenariats inédits et innovants.
Voilà ce que je voulais vous dire en ouverture de ces travaux.Source http://www.developpement-durable.gouv.fr, le 16 septembre 2016