Conférence de presse de M. Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, sur les propositions de la CGT sur l'avenir des retraites, Paris le 28 avril 1999.

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Texte intégral

Mesdames,
Messieurs,
Je vous remercie, tout d'abord, d'avoir répondu présent à notre invitation.
Nous souhaitons vous présenter les propositions que la CGT va populariser pour que l'avenir des retraites soit pleinement garanti dans notre pays.
Je veux, en quelques mots avant de passer la parole à Jean Christophe LE DUIGOU en charge de ce dossier pour le Bureau Confédéral, vous préciser l'état d'esprit dans lequel nous entendons bien, avec tous les intéressés : les salariés, leurs organisations syndicales, peser sur la tournure des débats et la nature des décisions à prendre pour conforter le système des retraites auquel les salariés sont très attachés.
L'avenir des retraites est, pour la CGT, un enjeu de société fondamental.
Vouloir réduire le débat au seul problème de financement, même si nous ne sous-estimons pas cette dimension importante, est bien trop réducteur au regard des véritables choix de société qui sont en cause.
A partir d'une préoccupation sociale aussi forte et sensible parmi la population se trouve posées, au travers du système de retraite, la nature des solidarités entre générations sur une longue période et les solidarités entre tous les salariés.
La retraite est un élément du contrat de travail, mais aussi un lien social dans les familles où règnent trop souvent la précarité, les inégalités voire l'exclusion.
Tout ceci justifie, par conséquent, un large débat, public, transparent où l'ensemble des éléments seront portés à la connaissance des principaux intéressés.
II y a plus que des opinions contradictoires déjà annoncées :
o Celles du MEDEF qui nous feraient changer radicalement de système avec l'allongement de la durée des cotisations qu'il préconise et l'entrée en force de la capitalisation.
Ce que la CGT refuse catégoriquement !
o Et d'autres pistes novatrices pour assurer la couverture des biens sociaux dans un pays économiquement développé.
Ce sur quoi nous allons continuer de mener campagne !
Autant dire que nous n'attendons pas que le gouvernement se précipite pour reprendre, à son compte, les conclusions que le rapport CHARPIN va faire apparaître officiellement demain. Des conclusions sur lesquelles nous avons déjà exprimé de profondes divergences.
Nous espérons bien que le Premier Ministre aura la sagesse - comme il l'a laissé entendre - de permettre aux organisations syndicales d'exprimer au gouvernement les autres " sons de cloche " avant de décider des suites à donner.
La CGT, depuis 7 mois, a déjà beaucoup uvré autour d'une campagne sur l'emploi solidaire. Nous comptons bien nous appuyer sur la décision qui engage quatre confédérations pour donner une résonance plus importante aux questions d'emploi, lors de la période du 24 au 29 mai, dont vous avez tous connaissance.
Information, débats, sensibilisation de plusieurs milliers de militants déjà associés à des initiatives concernant les retraites : tout nous indique que la CGT peut aborder le débat fondamental et disposer d'un réel potentiel de mobilisation si, d'aventure, la voix des salariés n'était pas prise en considération.
La CGT a mobilisé ses moyens d'études et ses militants pour aborder 10 points clefs sur lesquels le positionnement des uns et des autres va être primordial sur le problème général du devenir des retraites.
Après la présentation que nous vous en faisons ce matin, ils représenteront nos arguments pour permettre aux salariés d'intervenir avec plus de force dans le débat public.
Sur ce sujet, comme sur d'autres, des convergences entre organisations syndicales sont possibles. Elles seraient décisives.
La CGT y travaille dans les contacts qu'elle a avec ses homologues. Nous percevons, dans certaines déclarations publiques comme dans nos échanges, de réelles possibilités pour avancer ensemble.
(Source http://www.cgt.fr, le 2 juin 1999)