Texte intégral
* Syrie
Cette réunion était importante pour les pays qui soutiennent l'opposition syrienne et qui sont engagés aussi pour une Syrie indépendante, une Syrie qui protège ses minorités, une Syrie qui préserve son unité, et qui, en même temps, serait une Syrie non confessionnelle, qui puisse se reconstruire avec des institutions démocratiques. C'est cela notre objectif politique. Cela ne peut passer que par la négociation, en respect des résolutions du conseil de sécurité des Nations unies.
C'est donc notre engagement, ce que nous appelons le groupe des «affinitaires», c'est-à-dire ceux qui partagent cet objectif, donc des pays comme la France, la Grande-Bretagne, l'Allemagne l'Italie, les États-Unis et puis aussi les pays arabes et la Turquie. Tous ceux qui sont engagés pour ce processus de paix et qui aujourd'hui se sont réunis pour échanger à partir des informations qui nous ont été données par John Kerry suite à la réunion de Lausanne. C'est une tentative mais on voit bien qu'elle bute sur une question essentielle, celle des bombardements sur Alep. Donc cette réunion a montré l'unité de ce groupe, l'exigence de ce groupe de pays : l'arrêt des bombardements sur Alep.
Bien sûr nous avons abordé toute une série d'autres questions. Nous avons abordé par exemple la situation de l'opposition syrienne et l'on sait qu'au sein de l'opposition syrienne, il y a ce qu'on appelle les modérés mais il y a aussi le groupe al-Nosra, qui fait partie d'Al-Qaïda. Nous le combattons comme nous combattons Daech et la difficulté, c'est comment distinguer. Et nous sommes prêts, bien sûr, à travailler. Les Russes évoquent cette question comme leur seule question. Nous, nous avons une question prioritaire, qui est le préalable à toutes les autres, c'est l'arrêt des bombardements sur Alep et on voit que le régime, avec l'appui russe d'ailleurs, a d'autres objectifs, d'autres territoires qui risquent dans les prochains jours de subir les mêmes attaques, les mêmes bombardements, la même volonté de destruction. Il est clair que nous sommes toujours prêts à parler, bien sûr parler avec les Russes, avec les Iraniens, mais nous exigeons ce préalable : l'arrêt des bombardements.
Q - Si l'on vous comprend bien cela veut dire que l'évacuation d'une partie des combattants d'al-Nosra est suspendue à l'arrêt des bombardements ?
R - D'abord comment faire cette évaluation partielle sans arrêter les bombardements, c'est presque une question de bon sens, et en même temps, nous savons bien que ce problème existe, mais ce n'est pas le seul problème. Aujourd'hui c'est le problème de la population civile. La population civile est sous les bombes. Il y a 250.000 habitants qui habitent là-bas et qui ne sont pas des terroristes. Je crois qu'il faut sans cesse le répéter. Alors comment faire bouger les choses ? Continuer à dialoguer, bien sûr, partout où c'est nécessaire, partout où c'est possible, mais en même temps, continuer les pressions. Parce qu'il faut absolument que la communauté internationale continue de faire pression sur la Russie, sur l'Iran, sur le régime de Bachar al-Assad pour que les bombardements cessent.
Pour cela, nous avons évoqué toute une série d'initiatives que j'avais moi-même déjà évoquées. Par exemple poursuivre notre action au conseil de sécurité. Le 21 octobre prochain sortira le rapport sur l'usage des armes chimiques. Certains pays comme le Canada ont pris des initiatives pour saisir directement l'assemblée générale. Nous avons aussi évoqué la question de la cour pénale internationale concernant en particulier le régime de Bachar al-Assad qui bombarde et qui tue avec des bombes incendiaires. Puis nous avons aussi évoqué le Conseil des droits de l'Homme des Nations unies à Genève qui a mis en place la commission Pinheiro, qui enquête sur toutes les violations des droits de l'Homme. Donc toutes ces pressions vont se poursuivre.
Nous avons aussi demain, à Luxembourg une réunion des 28 Européens et nous allons aussi aborder la question syrienne. C'est une question essentielle pour nous. Nous ne pouvons pas abandonner la population civile de la Syrie. Nous ne pouvons pas abandonner la population d'Alep. Elle est aujourd'hui une population martyre. Il faut sans cesse le rappeler et nous n'abonnerons jamais ce combat. C'est un combat qui doit mobiliser non seulement les gouvernements mais qui commence déjà à mobiliser largement les opinions publiques. Donc raison de plus pour rester - en ce qui concerne les pays affinitaires - unis, forts et rassemblés. C'était le sens de cette réunion de Londres aujourd'hui.
Q - Entre hier et aujourd'hui, est-ce qu'un véritable progrès a été fait, un pas en avant vers une nouvelle trêve ?
R - Non, aujourd'hui je pense que la réunion de Lausanne l'a montré, il n'y a pas eu de pas en avant pour un cessez-le-feu et pour un arrêt des bombardements. C'est la raison pour laquelle cette réunion des «affinitaires» à Londres a permis de montrer notre unité, notre détermination et de réaffirmer la nécessité, comme priorité à tout le reste, d'arrêter les bombardements sur Alep. Il faut qu'il n'y ait aucune ambiguïté. Il ne faut pas que les Russes, les Iraniens, le régime de Bachar al-Assad, s'imaginent que nous allons baisser notre opposition à ce qui est en train de se passer à Alep. Je pense que rien n'est acceptable de ce qui se passe à Alep. C'est donc le préalable à tout le reste. Il faut que les Russes, avec le régime de Bachar al-Assad et les Iraniens, en soient parfaitement conscients parce qu'aujourd'hui ils sont dans une stratégie qui est une stratégie à la Grozny, celle qui a été pratiquée en Russie pour régler le problème tchétchène. On sait dans quelles conditions cela s'est passé. Cela se passe aujourd'hui en Syrie et ce n'est pas acceptable car nous sommes directement concernés.
Pourquoi nous sommes concernés ? Parce que nous avons d'abord cette solidarité humanitaire avec les victimes des bombardements mais aussi parce que là-bas prospèrent des groupes terroristes. Plus on bombarde, plus la radicalisation se développe et plus les rangs de Daech vont se renforcer. Et qui est visé ? Pas seulement le Moyen-Orient mais aussi la France, mais aussi l'Europe, beaucoup d'autres pays qui sont victimes du terrorisme. Donc nous sommes engagés dans une coalition contre le terrorisme. Nous avons aussi le problème majeur des réfugiés. Plus on bombarde, plus il y a de réfugiés. Et qui sont ces réfugiés ? Ce sont des hommes et des femmes qui quittent leur pays parce qu'ils n'ont pas d'autre choix, qui espèrent revenir un jour et pour cela il faut qu'il y ait la paix, et qui aujourd'hui n'ont pas d'autre choix que de fuir. Et ils fuient où ? Eh bien, ils fuient dans les pays voisins, en Turquie, en Jordanie, au Liban et aussi en Europe. Donc il y a toutes ces questions qui sont sur la table, et la première des questions, c'est la solidarité avec la population civile d'Alep.
Q - Est-ce que vous croyez que quelque chose pourra être fait ? Une solution avant les élections américaines ?
R - Certains ont évoqué cette question autour de la table. Nous ne voulons pas attendre les élections américaines. Peut-être qu'il y a des calculs qui sont faits, des uns et des autres, mais ce serait faire fi du drame humanitaire qui est en train de se dérouler sous nos yeux. Donc notre exigence morale, c'est aussi la responsabilité des politiques, c'est d'être à la hauteur, de continuer à mobiliser et à faire pression pour que les bombardements s'arrêtent.
Q - (sur l'offensive de Mossoul)
R - Il y a une offensive qui se prépare à l'initiative du gouvernement irakien avec le soutien de la coalition internationale de lutte contre Daech. L'objectif c'est de reprendre Mossoul dont Daech a fait sa capitale en Irak et donc c'est un objectif majeur. Mais, bien sûr, il faut aussi veiller à ce que soit prise en compte la question humanitaire parce que cette bataille qui s'annonce, qui s'approche, va être une bataille dure. Daech va se défendre et il y a des risques pour les populations civiles. Les Nations unies ont alerté sur la question humanitaire et notamment sur les réfugiés qui risquent de fuir sous les attaques. Il est donc important que nous nous préoccupions aussi de la question humanitaire. En ce qui concerne la France, nous sommes déjà préparés. Bien sûr, nous soutenons l'intervention dans le cadre de la coalition mais nous voulons aussi prendre nos responsabilités en ce qui concerne l'aide humanitaire dans cette région, c'est extrêmement important.
Q - Sans parler de la perspective des élections américaines, quel est l'agenda des négociations ?
R - Mais il n'y a pas un jour qui passe sans que nous ne prenions de nouvelles initiatives. J'ai évoqué les pressions sur les Russes, aussi bien au conseil de sécurité, à l'assemblée générale des Nations unies, dans toutes les instances, au conseil des affaires étrangères à Luxembourg lundi 17 octobre, et bien entendu, toute occasion qui est donnée pour en reparler, en particulier avec les Russes. Nous n'avons jamais cessé de parler avec les Russes. Moi-même, j'ai encore eu un entretien il y a quelques jours avec le ministre des affaires étrangères russe. Il y a eu cette tentative, mais qui n'a pas abouti, à Lausanne. Nous ne voulons perdre aucun moment, aucune occasion, mais avec un seul objectif, qui est le préalable à tout le reste, c'est d'obtenir l'arrêt des bombardements sur Alep. Nous voulons sauver la population d'Alep.
Q - Est-ce que vous avez abordé avec M. Boris Johnson sa proposition d'installer une zone de non bombardement ?
R - Il y a eu beaucoup d'exemples cités dans cette réunion de toute initiative que l'on pourrait prendre, aussi bien du point de vue de l'aide humanitaire, la protection des populations mais aussi les pressions sur les Russes, le régime de Bachar al-Assad. Donc nous avons abordé cela. Nous n'avons pas conclu sur toutes les initiatives mais il y a un large consensus sur la nécessité des pressions et nous souhaitons donc contribuer à travailler entre nous, c'est ce que nous avons décidé pour que ces pressions soient les plus efficaces possible. (...).
* Migrations
(...)
J'ai évoqué avec mon ami et collègue du gouvernement Bernard Cazeneuve la question des mineurs isolés qui sont à Calais. Lors du dernier sommet franco-britannique, des engagements avaient été pris par le gouvernement britannique d'accueillir les mineurs, en particulier ceux qui avaient de la famille en Grande-Bretagne. Depuis, de nouvelles rencontres ont eu lieu entre le gouvernement français et le gouvernement britannique, des engagements de principe ont été pris par le gouvernement britannique qui lui-même d'ailleurs dans sa législation prend en compte cette question des mineurs.
Et donc j'ai redit à Boris Johnson qu'il y avait urgence que cette question extrêmement sensible, extrêmement importante, soit traitée. J?ai eu l'occasion de lui redire cela avec force car il faut que bien sûr les engagements soient concrétisés, et au moment où le gouvernement s'engage dans le démantèlement de ce que l'on appelle la «jungle» de Calais, il est très important que cette question des mineurs soit traitée avec le plus grand esprit de solidarité et d'humanité. C'est ce que j'ai redit à Boris Johnson.
Q - Pourquoi cela a-t-il pris autant de temps ?
R - La question est à poser au gouvernement britannique mais j'espère bien que cela va se faire vite, c'est en train de démarrer mais il faut accélérer.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 20 octobre 2016
Cette réunion était importante pour les pays qui soutiennent l'opposition syrienne et qui sont engagés aussi pour une Syrie indépendante, une Syrie qui protège ses minorités, une Syrie qui préserve son unité, et qui, en même temps, serait une Syrie non confessionnelle, qui puisse se reconstruire avec des institutions démocratiques. C'est cela notre objectif politique. Cela ne peut passer que par la négociation, en respect des résolutions du conseil de sécurité des Nations unies.
C'est donc notre engagement, ce que nous appelons le groupe des «affinitaires», c'est-à-dire ceux qui partagent cet objectif, donc des pays comme la France, la Grande-Bretagne, l'Allemagne l'Italie, les États-Unis et puis aussi les pays arabes et la Turquie. Tous ceux qui sont engagés pour ce processus de paix et qui aujourd'hui se sont réunis pour échanger à partir des informations qui nous ont été données par John Kerry suite à la réunion de Lausanne. C'est une tentative mais on voit bien qu'elle bute sur une question essentielle, celle des bombardements sur Alep. Donc cette réunion a montré l'unité de ce groupe, l'exigence de ce groupe de pays : l'arrêt des bombardements sur Alep.
Bien sûr nous avons abordé toute une série d'autres questions. Nous avons abordé par exemple la situation de l'opposition syrienne et l'on sait qu'au sein de l'opposition syrienne, il y a ce qu'on appelle les modérés mais il y a aussi le groupe al-Nosra, qui fait partie d'Al-Qaïda. Nous le combattons comme nous combattons Daech et la difficulté, c'est comment distinguer. Et nous sommes prêts, bien sûr, à travailler. Les Russes évoquent cette question comme leur seule question. Nous, nous avons une question prioritaire, qui est le préalable à toutes les autres, c'est l'arrêt des bombardements sur Alep et on voit que le régime, avec l'appui russe d'ailleurs, a d'autres objectifs, d'autres territoires qui risquent dans les prochains jours de subir les mêmes attaques, les mêmes bombardements, la même volonté de destruction. Il est clair que nous sommes toujours prêts à parler, bien sûr parler avec les Russes, avec les Iraniens, mais nous exigeons ce préalable : l'arrêt des bombardements.
Q - Si l'on vous comprend bien cela veut dire que l'évacuation d'une partie des combattants d'al-Nosra est suspendue à l'arrêt des bombardements ?
R - D'abord comment faire cette évaluation partielle sans arrêter les bombardements, c'est presque une question de bon sens, et en même temps, nous savons bien que ce problème existe, mais ce n'est pas le seul problème. Aujourd'hui c'est le problème de la population civile. La population civile est sous les bombes. Il y a 250.000 habitants qui habitent là-bas et qui ne sont pas des terroristes. Je crois qu'il faut sans cesse le répéter. Alors comment faire bouger les choses ? Continuer à dialoguer, bien sûr, partout où c'est nécessaire, partout où c'est possible, mais en même temps, continuer les pressions. Parce qu'il faut absolument que la communauté internationale continue de faire pression sur la Russie, sur l'Iran, sur le régime de Bachar al-Assad pour que les bombardements cessent.
Pour cela, nous avons évoqué toute une série d'initiatives que j'avais moi-même déjà évoquées. Par exemple poursuivre notre action au conseil de sécurité. Le 21 octobre prochain sortira le rapport sur l'usage des armes chimiques. Certains pays comme le Canada ont pris des initiatives pour saisir directement l'assemblée générale. Nous avons aussi évoqué la question de la cour pénale internationale concernant en particulier le régime de Bachar al-Assad qui bombarde et qui tue avec des bombes incendiaires. Puis nous avons aussi évoqué le Conseil des droits de l'Homme des Nations unies à Genève qui a mis en place la commission Pinheiro, qui enquête sur toutes les violations des droits de l'Homme. Donc toutes ces pressions vont se poursuivre.
Nous avons aussi demain, à Luxembourg une réunion des 28 Européens et nous allons aussi aborder la question syrienne. C'est une question essentielle pour nous. Nous ne pouvons pas abandonner la population civile de la Syrie. Nous ne pouvons pas abandonner la population d'Alep. Elle est aujourd'hui une population martyre. Il faut sans cesse le rappeler et nous n'abonnerons jamais ce combat. C'est un combat qui doit mobiliser non seulement les gouvernements mais qui commence déjà à mobiliser largement les opinions publiques. Donc raison de plus pour rester - en ce qui concerne les pays affinitaires - unis, forts et rassemblés. C'était le sens de cette réunion de Londres aujourd'hui.
Q - Entre hier et aujourd'hui, est-ce qu'un véritable progrès a été fait, un pas en avant vers une nouvelle trêve ?
R - Non, aujourd'hui je pense que la réunion de Lausanne l'a montré, il n'y a pas eu de pas en avant pour un cessez-le-feu et pour un arrêt des bombardements. C'est la raison pour laquelle cette réunion des «affinitaires» à Londres a permis de montrer notre unité, notre détermination et de réaffirmer la nécessité, comme priorité à tout le reste, d'arrêter les bombardements sur Alep. Il faut qu'il n'y ait aucune ambiguïté. Il ne faut pas que les Russes, les Iraniens, le régime de Bachar al-Assad, s'imaginent que nous allons baisser notre opposition à ce qui est en train de se passer à Alep. Je pense que rien n'est acceptable de ce qui se passe à Alep. C'est donc le préalable à tout le reste. Il faut que les Russes, avec le régime de Bachar al-Assad et les Iraniens, en soient parfaitement conscients parce qu'aujourd'hui ils sont dans une stratégie qui est une stratégie à la Grozny, celle qui a été pratiquée en Russie pour régler le problème tchétchène. On sait dans quelles conditions cela s'est passé. Cela se passe aujourd'hui en Syrie et ce n'est pas acceptable car nous sommes directement concernés.
Pourquoi nous sommes concernés ? Parce que nous avons d'abord cette solidarité humanitaire avec les victimes des bombardements mais aussi parce que là-bas prospèrent des groupes terroristes. Plus on bombarde, plus la radicalisation se développe et plus les rangs de Daech vont se renforcer. Et qui est visé ? Pas seulement le Moyen-Orient mais aussi la France, mais aussi l'Europe, beaucoup d'autres pays qui sont victimes du terrorisme. Donc nous sommes engagés dans une coalition contre le terrorisme. Nous avons aussi le problème majeur des réfugiés. Plus on bombarde, plus il y a de réfugiés. Et qui sont ces réfugiés ? Ce sont des hommes et des femmes qui quittent leur pays parce qu'ils n'ont pas d'autre choix, qui espèrent revenir un jour et pour cela il faut qu'il y ait la paix, et qui aujourd'hui n'ont pas d'autre choix que de fuir. Et ils fuient où ? Eh bien, ils fuient dans les pays voisins, en Turquie, en Jordanie, au Liban et aussi en Europe. Donc il y a toutes ces questions qui sont sur la table, et la première des questions, c'est la solidarité avec la population civile d'Alep.
Q - Est-ce que vous croyez que quelque chose pourra être fait ? Une solution avant les élections américaines ?
R - Certains ont évoqué cette question autour de la table. Nous ne voulons pas attendre les élections américaines. Peut-être qu'il y a des calculs qui sont faits, des uns et des autres, mais ce serait faire fi du drame humanitaire qui est en train de se dérouler sous nos yeux. Donc notre exigence morale, c'est aussi la responsabilité des politiques, c'est d'être à la hauteur, de continuer à mobiliser et à faire pression pour que les bombardements s'arrêtent.
Q - (sur l'offensive de Mossoul)
R - Il y a une offensive qui se prépare à l'initiative du gouvernement irakien avec le soutien de la coalition internationale de lutte contre Daech. L'objectif c'est de reprendre Mossoul dont Daech a fait sa capitale en Irak et donc c'est un objectif majeur. Mais, bien sûr, il faut aussi veiller à ce que soit prise en compte la question humanitaire parce que cette bataille qui s'annonce, qui s'approche, va être une bataille dure. Daech va se défendre et il y a des risques pour les populations civiles. Les Nations unies ont alerté sur la question humanitaire et notamment sur les réfugiés qui risquent de fuir sous les attaques. Il est donc important que nous nous préoccupions aussi de la question humanitaire. En ce qui concerne la France, nous sommes déjà préparés. Bien sûr, nous soutenons l'intervention dans le cadre de la coalition mais nous voulons aussi prendre nos responsabilités en ce qui concerne l'aide humanitaire dans cette région, c'est extrêmement important.
Q - Sans parler de la perspective des élections américaines, quel est l'agenda des négociations ?
R - Mais il n'y a pas un jour qui passe sans que nous ne prenions de nouvelles initiatives. J'ai évoqué les pressions sur les Russes, aussi bien au conseil de sécurité, à l'assemblée générale des Nations unies, dans toutes les instances, au conseil des affaires étrangères à Luxembourg lundi 17 octobre, et bien entendu, toute occasion qui est donnée pour en reparler, en particulier avec les Russes. Nous n'avons jamais cessé de parler avec les Russes. Moi-même, j'ai encore eu un entretien il y a quelques jours avec le ministre des affaires étrangères russe. Il y a eu cette tentative, mais qui n'a pas abouti, à Lausanne. Nous ne voulons perdre aucun moment, aucune occasion, mais avec un seul objectif, qui est le préalable à tout le reste, c'est d'obtenir l'arrêt des bombardements sur Alep. Nous voulons sauver la population d'Alep.
Q - Est-ce que vous avez abordé avec M. Boris Johnson sa proposition d'installer une zone de non bombardement ?
R - Il y a eu beaucoup d'exemples cités dans cette réunion de toute initiative que l'on pourrait prendre, aussi bien du point de vue de l'aide humanitaire, la protection des populations mais aussi les pressions sur les Russes, le régime de Bachar al-Assad. Donc nous avons abordé cela. Nous n'avons pas conclu sur toutes les initiatives mais il y a un large consensus sur la nécessité des pressions et nous souhaitons donc contribuer à travailler entre nous, c'est ce que nous avons décidé pour que ces pressions soient les plus efficaces possible. (...).
* Migrations
(...)
J'ai évoqué avec mon ami et collègue du gouvernement Bernard Cazeneuve la question des mineurs isolés qui sont à Calais. Lors du dernier sommet franco-britannique, des engagements avaient été pris par le gouvernement britannique d'accueillir les mineurs, en particulier ceux qui avaient de la famille en Grande-Bretagne. Depuis, de nouvelles rencontres ont eu lieu entre le gouvernement français et le gouvernement britannique, des engagements de principe ont été pris par le gouvernement britannique qui lui-même d'ailleurs dans sa législation prend en compte cette question des mineurs.
Et donc j'ai redit à Boris Johnson qu'il y avait urgence que cette question extrêmement sensible, extrêmement importante, soit traitée. J?ai eu l'occasion de lui redire cela avec force car il faut que bien sûr les engagements soient concrétisés, et au moment où le gouvernement s'engage dans le démantèlement de ce que l'on appelle la «jungle» de Calais, il est très important que cette question des mineurs soit traitée avec le plus grand esprit de solidarité et d'humanité. C'est ce que j'ai redit à Boris Johnson.
Q - Pourquoi cela a-t-il pris autant de temps ?
R - La question est à poser au gouvernement britannique mais j'espère bien que cela va se faire vite, c'est en train de démarrer mais il faut accélérer.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 20 octobre 2016