Texte intégral
Contrairement à ce qui est souvent dit, notre jeunesse a envie de s'engager.
On parle trop peu de cette jeunesse qui, toute l'année, fait le choix de s'investir pour l'intérêt général, de cette jeunesse qui s'est manifestée en nombre pour faire un service civique au lendemain des attentats de 2015.
Car en face de ce désir d'engagement, il y a un besoin d'engagement.
Notre pays a besoin que ses citoyens s'engagent, car la force de notre République ne peut pas reposer exclusivement sur ses pouvoirs publics.
Des institutions solides sont évidemment nécessaires, mais des citoyens actifs le sont également.
C'est particulièrement vrai dans la période troublée que nous connaissons, où sous les coups violents de nos agresseurs, certaines failles se sont révélées.
Nous devons consolider notre démocratie et préserver notre cohésion nationale. Et pour cela, rien ne remplacera la volonté des citoyens français de témoigner leur appartenance à la nation.
Alors, à la place qui est la mienne, je veux insuffler une véritable culture de l'engagement dans notre pays.
Le service civique est la clé de voûte de ce projet.
Nous avons l'ambition de le généraliser, c'est-à-dire que 350 000 jeunes, une demi-génération, puissent y accéder fin 2018. Les chiffres sont encourageants et nous avons pris des mesures pour accélérer cette montée en charge :
Entre 2014 et 2015, le nombre de volontaires en service civique a progressé de 50%, passant de 35 000 à 53 000 et le nombre de postes agréés a progressé de 100%, passant de 25 000 à 50 000.
52 375 volontaires ont effectué une mission entre janvier et août 2016
Diverses mesures ont été adoptées pour accélérer la montée en charge du Service Civique : publication d'un décret confiant aux préfets de départements la faculté d'agréer ; allongement de la durée des agréments et simplification administrative selon le principe du « Silence vaut Accord ».
En outre-mer, le service civique s'est particulièrement bien développé en 2015 :
3 438 volontaires ultramarins ont réalisé une mission en 2015 soit 9,01% des volontaires. 43,05% de ces volontaires avaient un niveau infra bac, contre 24,51% pour l'ensemble des volontaires en 2015. Cette proportion est en hausse de 4 points par rapport à 2014.
23% des volontaires ont été accueillis par des collectivités, notamment par des communes qui ont accueilli 16% des volontaires. Cette part est près de 4 fois plus élevée que celle constatée au niveau national, ce qui témoigne de la mobilisation particulièrement dynamique des collectivités Outre-Mer pour le développement du Service Civique.
Une prépondérance des missions sur la thématique « éducation pour tous » qui représente 34% des missions, contre 22% au niveau national : c'est une conséquence de la priorité qui avait été donnée au déploiement du grand programme éducation nationale dans le plan jeunesse outre-mer.
Près de la moitié (44,88%) des volontaires ont été accueillis par le secteur public, proportion nettement plus élevée qu'en moyenne (26% au niveau national).
Aujourd'hui, l'Etat signe avec le Conseil Régional de Guadeloupe une convention pour accroitre encore l'implication des acteurs locaux dans la montée en charge du service civique et faciliter l'accès du dispositif à 300 jeunes engagés en service civique d'ici à juin 2017.
Je veux saluer ici cet engagement que prend le conseil régional de Guadeloupe en faveur de la jeunesse, au profit de l'intérêt général de cette collectivité. Nous devons ouvrir grand les portes de l'Etat, des collectivités, des associations, des partenaires publics aux jeunes qui veulent s'engager : c'est ce que vous faites ici.
Je veux saluer également les services de l'Etat qui sont chargés de délivrer l'agrément pour l'accueil des jeunes en service civique, de l'animation et du développement territorial du service civique, car c'est au niveau local que se joue désormais la montée en charge du dispositif.
Pour conforter et encadrer cette montée en charge, nous avons dû prendre des dispositions législatives. Elles sont intégrées dans le projet de loi égalité citoyenneté qui a été voté à l'assemblée en juillet et que je défendrai au sénat dans les prochains jours :
Nous renforçons la dimension territoriale du service civique avec la création d'une animation locale sous l'autorité du Préfet réunissant toutes les parties prenantes.
Nous élargissons les missions que les jeunes pourront effectuer au sein des sapeurs-pompiers, pour qu'ils ne soient pas limités aux actes de secourisme et qu'ils puissent aussi participer à la lutte contre l'incendie.
Enfin, le principe de non-substitution à l'emploi est réaffirmé, car la montée en charge du service civique ne peut se faire au détriment de la qualité des missions qui ne sont ni des stages, ni des emplois.
Mesdames, Messieurs,
Je me réjouis que la jeunesse guadeloupéenne puisse, avec cette convention, trouver de nouveaux débouchés à son envie d'être utile, de participer à la vie collective.
C'est une chance pour eux, c'est une chance pour l'île, c'est une chance pour la France.
Source http://www.patrickkanner.fr, le 26 septembre 2016