Texte intégral
Madame la Présidente, Mesdames et Messieurs, bonjour.
Je vous remercie chaleureusement de m'avoir invitée et regrette de ne pouvoir être des vôtres aujourd'hui à METZ, pour échanger avec vous, lors de votre 22ème congrès sur l'acte d'aménager.
Vous avez fort justement intitulé votre congrès : « Aménager avant de construire, une chance pour nos territoires de demain ! ».
Car nous devons poursuivre un double objectif : produire des logements en quantité, pour répondre aux besoins de nos concitoyens et dans le même temps, concevoir des projets qui répondent aux attentes fortes des habitants, en matière d'amélioration du cadre de vie, d'accès aux services et de cohésion sociale.
La politique de relance voulue par le Président de la République et mise en oeuvre par le gouvernement porte aujourd'hui ses fruits. Sur un an, le nombre de logements autorisés a augmenté de plus de 8 %, dépassant les 400 000 unités. Sur la même période, les mises en chantier ont connu la même dynamique avec plus de 356 000 logements.
Enfin, les récents chiffres sur les commercialisations nous confirment que cette reprise est durable et qu'elle concerne tous les segments du marché, l'accession dans le collectif ou l'individuel, comme l'investissement locatif.
Ces bons chiffres ne doivent pas pour autant occulter notre objectif à plus long terme. Imaginer ce que doivent être les quartiers durables de demain et renouer avec un aménagement de nos territoires qui concilie sobriété énergétique, préservation des ressources naturelles, accès aux services de proximité et qualité du vivre ensemble.
Pour y parvenir, il faut renforcer les opérations d'aménagement qui portent une vision d'ensemble, au contraire de constructions pointillistes dans le diffus.
Il nous faut donc nous interroger sur les conditions d'une relance de cet aménagement opérationnel, dont notre pays a tant besoin.
Nous avons une longue pratique de la planification et de la règle d'urbanisme. Il nous faut maintenant franchir une nouvelle étape, celle de la promotion d'un urbanisme plus négocié, entre les acteurs publics et privés, laisser plus de place aux contrats, sans abandonner complètement la règle. C'est d'ailleurs le fil conducteur de votre congrès.
Pour y parvenir, il est important d'agir avec tous les acteurs de la chaîne de production du logement. Les collectivités d'abord qui assurent la maîtrise d'ouvrage publique, qui imaginent les quartiers de nos villes, les élus traduisent ainsi les attentes de nos concitoyens, en terme de vivre ensemble, de nouveaux modes de vie, de nouveaux usages.
Nous encourageons les élus à définir un projet de territoire à la bonne échelle, celle de l'intercommunalité, à travers le développement des PLU intercommunaux. La dynamique est forte et les récentes évolutions de la carte intercommunale ne doivent pas être un prétexte pour que cette dynamique se grippe. Bien au contraire, nous nous en assurerons dans le cadre du projet de loi « égalité-citoyenneté », en introduisant les assouplissements nécessaires, pour permettre aux intercommunalités nouvelles de gérer au mieux la phase transitoire, mais sans remettre en cause notre ambition.
C'est à cette échelle intercommunale que les équilibres entre renouvellement urbain, revitalisation des centres-bourgs et développement aux franges des espaces urbanisés doivent être définis.
La planification est l'outil de tous les territoires, les plus denses, comme les plus ruraux.
Ainsi, les élus qui se sont engagés dans cette voie y ont trouvé une solution opérationnelle et efficace, pour marier développement de leur territoire et préservation des espaces naturels et agricoles.
Au sein de ces documents nous avons introduit, en janvier dernier, une refonte ambitieuse du règlement du PLU. La philosophie en est claire : faire primer le projet sur la règle. Nous y avons par exemple introduit des orientations d'aménagement et de programmation, sans règlement.
J'encourage les élus à se saisir de cet outil pour porter des projets d'aménagement ambitieux et durables. Votre expertise leur sera précieuse pour s'engager dans cette voie.
Un document d'urbanisme est d'abord un projet politique, auquel les habitants doivent adhérer.
C'est pourquoi les efforts de pédagogie, d'explication et de conviction sont si utiles.
Les outils de la concertation ont été renforcés en ce sens et les opérateurs que vous êtes ont un rôle crucial à y jouer.
Aménager un territoire, c'est aussi décliner une stratégie foncière en conciliant développement économique et maîtrise de l'étalement urbain, développement territorial et préservation des ressources. À partir des travaux pilotés en parallèle par Dominique FIGEAT et Daniel GOLDBERG en tout début d'année, nous avons défini un plan d'action foncière, traduit dans le projet de loi « Égalité-citoyenneté », d'une part pour renforcer la transparence des marchés au bénéfice de tous les professionnels ; d'autre part en renforçant les outils de maîtrise foncière des collectivités.
Ce faisant, l'aménageur est au centre des systèmes d'acteurs complexes. Il doit donc être porteur d'innovations en matière de partenariat, de forme contractuelle et plus généralement de gouvernance de projets.
C'est à l'ensemble de ces questions que vous vous attelez pendant votre congrès pour faire vivre l'urbanisme de projets que nous appelons de nos voeux et vos travaux seront utiles.
Ils doivent venir nourrir la réflexion sur ce que doivent être, dans les années à venir, les formes de l'aménagement durable car il ne s'agit pas d'appliquer une recette toute faite, mais d'apporter les réponses adaptées à chaque contexte local, à chaque territoire et à ses enjeux.
C'est avec cette volonté de partage des expériences et de confrontation des pratiques, que mon Ministère a souhaité organiser depuis deux ans maintenant, le Réseau National des Aménageurs.
Le SNAL y prend une part très active et je tiens ici à vous en remercier.
Je veux souligner tout le travail mené par votre syndicat pour permettre à chacun de vos adhérents d'améliorer leurs pratiques professionnelles. J'y accorde une importance toute particulière, car votre intervention très en amont est déterminante pour la qualité des projets urbains.
Ce métier d'aménageur, où l'on ne peut jamais reproduire ce qui a été fait sur une opération précédente, impose à chacun des progrès constants sur ses pratiques.
Force est de constater que ces efforts doivent être poursuivis, car bon nombre d'opérations d'aménagement gagneraient encore à être conduites avec davantage d'exigence.
Et c'est également dans cette optique de partage des bonnes pratiques que j'ai confié avant l'été à Alain JUND, Vice-président de l'Euro-Métropole de Strasbourg, une mission pour tirer un bilan de la première génération d'éco-quartiers et me faire des propositions pour renouveler le label.
En la matière, votre expérience est d'autant plus cruciale que la plupart d'entre vous intervenez dans des territoires périurbains ou ruraux, encore trop marqués par l'urbanisme pavillonnaire extensif des années 80 et 90.
Il ne s'agit pas de contrarier les aspirations légitimes de nos concitoyens à vivre en maison individuelle, mais de veiller à préserver les atouts de nos villages en termes de qualité de vivre ensemble, de services de proximité et de qualité environnementale.
C'est d'ailleurs en ce sens que nous avons souhaité renforcer, dans la loi relative à l'architecture et au patrimoine, la place des architectes, des urbanistes, des paysagistes, dans la conception des lotissements. Je sais que vous avez accueilli cette proposition avec volontarisme et enthousiasme. Je vous en suis reconnaissante car vous l'aurez compris, je compte beaucoup sur vous, vos réflexions et vos propositions opérationnelles, pour faciliter l'émergence de projets de grande qualité sur chacun de nos territoires.
Les défis qui nous attendent sont passionnants. Nous devons réinventer un urbanisme de qualité, de proximité, respectueux de l'environnement et dans un contexte de raréfaction des ressources.
Et je sais que vous serez présents pour y répondre, aux côtés des collectivités pour renforcer partout, le vivre ensemble et la cohésion sociale.
Je vous souhaite d'excellents travaux lors de ce congrès et vous dis à très bientôt.
Source www.snal.fr, le 19 octobre 2016
Je vous remercie chaleureusement de m'avoir invitée et regrette de ne pouvoir être des vôtres aujourd'hui à METZ, pour échanger avec vous, lors de votre 22ème congrès sur l'acte d'aménager.
Vous avez fort justement intitulé votre congrès : « Aménager avant de construire, une chance pour nos territoires de demain ! ».
Car nous devons poursuivre un double objectif : produire des logements en quantité, pour répondre aux besoins de nos concitoyens et dans le même temps, concevoir des projets qui répondent aux attentes fortes des habitants, en matière d'amélioration du cadre de vie, d'accès aux services et de cohésion sociale.
La politique de relance voulue par le Président de la République et mise en oeuvre par le gouvernement porte aujourd'hui ses fruits. Sur un an, le nombre de logements autorisés a augmenté de plus de 8 %, dépassant les 400 000 unités. Sur la même période, les mises en chantier ont connu la même dynamique avec plus de 356 000 logements.
Enfin, les récents chiffres sur les commercialisations nous confirment que cette reprise est durable et qu'elle concerne tous les segments du marché, l'accession dans le collectif ou l'individuel, comme l'investissement locatif.
Ces bons chiffres ne doivent pas pour autant occulter notre objectif à plus long terme. Imaginer ce que doivent être les quartiers durables de demain et renouer avec un aménagement de nos territoires qui concilie sobriété énergétique, préservation des ressources naturelles, accès aux services de proximité et qualité du vivre ensemble.
Pour y parvenir, il faut renforcer les opérations d'aménagement qui portent une vision d'ensemble, au contraire de constructions pointillistes dans le diffus.
Il nous faut donc nous interroger sur les conditions d'une relance de cet aménagement opérationnel, dont notre pays a tant besoin.
Nous avons une longue pratique de la planification et de la règle d'urbanisme. Il nous faut maintenant franchir une nouvelle étape, celle de la promotion d'un urbanisme plus négocié, entre les acteurs publics et privés, laisser plus de place aux contrats, sans abandonner complètement la règle. C'est d'ailleurs le fil conducteur de votre congrès.
Pour y parvenir, il est important d'agir avec tous les acteurs de la chaîne de production du logement. Les collectivités d'abord qui assurent la maîtrise d'ouvrage publique, qui imaginent les quartiers de nos villes, les élus traduisent ainsi les attentes de nos concitoyens, en terme de vivre ensemble, de nouveaux modes de vie, de nouveaux usages.
Nous encourageons les élus à définir un projet de territoire à la bonne échelle, celle de l'intercommunalité, à travers le développement des PLU intercommunaux. La dynamique est forte et les récentes évolutions de la carte intercommunale ne doivent pas être un prétexte pour que cette dynamique se grippe. Bien au contraire, nous nous en assurerons dans le cadre du projet de loi « égalité-citoyenneté », en introduisant les assouplissements nécessaires, pour permettre aux intercommunalités nouvelles de gérer au mieux la phase transitoire, mais sans remettre en cause notre ambition.
C'est à cette échelle intercommunale que les équilibres entre renouvellement urbain, revitalisation des centres-bourgs et développement aux franges des espaces urbanisés doivent être définis.
La planification est l'outil de tous les territoires, les plus denses, comme les plus ruraux.
Ainsi, les élus qui se sont engagés dans cette voie y ont trouvé une solution opérationnelle et efficace, pour marier développement de leur territoire et préservation des espaces naturels et agricoles.
Au sein de ces documents nous avons introduit, en janvier dernier, une refonte ambitieuse du règlement du PLU. La philosophie en est claire : faire primer le projet sur la règle. Nous y avons par exemple introduit des orientations d'aménagement et de programmation, sans règlement.
J'encourage les élus à se saisir de cet outil pour porter des projets d'aménagement ambitieux et durables. Votre expertise leur sera précieuse pour s'engager dans cette voie.
Un document d'urbanisme est d'abord un projet politique, auquel les habitants doivent adhérer.
C'est pourquoi les efforts de pédagogie, d'explication et de conviction sont si utiles.
Les outils de la concertation ont été renforcés en ce sens et les opérateurs que vous êtes ont un rôle crucial à y jouer.
Aménager un territoire, c'est aussi décliner une stratégie foncière en conciliant développement économique et maîtrise de l'étalement urbain, développement territorial et préservation des ressources. À partir des travaux pilotés en parallèle par Dominique FIGEAT et Daniel GOLDBERG en tout début d'année, nous avons défini un plan d'action foncière, traduit dans le projet de loi « Égalité-citoyenneté », d'une part pour renforcer la transparence des marchés au bénéfice de tous les professionnels ; d'autre part en renforçant les outils de maîtrise foncière des collectivités.
Ce faisant, l'aménageur est au centre des systèmes d'acteurs complexes. Il doit donc être porteur d'innovations en matière de partenariat, de forme contractuelle et plus généralement de gouvernance de projets.
C'est à l'ensemble de ces questions que vous vous attelez pendant votre congrès pour faire vivre l'urbanisme de projets que nous appelons de nos voeux et vos travaux seront utiles.
Ils doivent venir nourrir la réflexion sur ce que doivent être, dans les années à venir, les formes de l'aménagement durable car il ne s'agit pas d'appliquer une recette toute faite, mais d'apporter les réponses adaptées à chaque contexte local, à chaque territoire et à ses enjeux.
C'est avec cette volonté de partage des expériences et de confrontation des pratiques, que mon Ministère a souhaité organiser depuis deux ans maintenant, le Réseau National des Aménageurs.
Le SNAL y prend une part très active et je tiens ici à vous en remercier.
Je veux souligner tout le travail mené par votre syndicat pour permettre à chacun de vos adhérents d'améliorer leurs pratiques professionnelles. J'y accorde une importance toute particulière, car votre intervention très en amont est déterminante pour la qualité des projets urbains.
Ce métier d'aménageur, où l'on ne peut jamais reproduire ce qui a été fait sur une opération précédente, impose à chacun des progrès constants sur ses pratiques.
Force est de constater que ces efforts doivent être poursuivis, car bon nombre d'opérations d'aménagement gagneraient encore à être conduites avec davantage d'exigence.
Et c'est également dans cette optique de partage des bonnes pratiques que j'ai confié avant l'été à Alain JUND, Vice-président de l'Euro-Métropole de Strasbourg, une mission pour tirer un bilan de la première génération d'éco-quartiers et me faire des propositions pour renouveler le label.
En la matière, votre expérience est d'autant plus cruciale que la plupart d'entre vous intervenez dans des territoires périurbains ou ruraux, encore trop marqués par l'urbanisme pavillonnaire extensif des années 80 et 90.
Il ne s'agit pas de contrarier les aspirations légitimes de nos concitoyens à vivre en maison individuelle, mais de veiller à préserver les atouts de nos villages en termes de qualité de vivre ensemble, de services de proximité et de qualité environnementale.
C'est d'ailleurs en ce sens que nous avons souhaité renforcer, dans la loi relative à l'architecture et au patrimoine, la place des architectes, des urbanistes, des paysagistes, dans la conception des lotissements. Je sais que vous avez accueilli cette proposition avec volontarisme et enthousiasme. Je vous en suis reconnaissante car vous l'aurez compris, je compte beaucoup sur vous, vos réflexions et vos propositions opérationnelles, pour faciliter l'émergence de projets de grande qualité sur chacun de nos territoires.
Les défis qui nous attendent sont passionnants. Nous devons réinventer un urbanisme de qualité, de proximité, respectueux de l'environnement et dans un contexte de raréfaction des ressources.
Et je sais que vous serez présents pour y répondre, aux côtés des collectivités pour renforcer partout, le vivre ensemble et la cohésion sociale.
Je vous souhaite d'excellents travaux lors de ce congrès et vous dis à très bientôt.
Source www.snal.fr, le 19 octobre 2016