Texte intégral
La situation en Turquie continue de susciter une vive inquiétude. Inquiétude de la France, inquiétude de l'Union européenne - j'ai pu le constater lundi lors de la réunion du conseil des affaires étrangères -, les arrestations se multiplient, la liberté d'expression est entravée et c'est le fonctionnement de la démocratie qui est mis à mal.
Mais l'arrêt du dialogue n'est pas la solution. Il faut maintenir le contact, poursuivre les échanges, pour faire comprendre à la Turquie qu'elle n'a rien à gagner à l'isolement, à couper les ponts avec l'Europe et ses valeurs. Ce dialogue, il faut qu'il soit franc, transparent, sincère, c'est en tout cas la position unanime que porte l'ensemble des ministres des affaires étrangères de l'Union européenne. Il faut aussi rappeler que la Turquie est la cible de terroristes, qui viennent de Daech, qui viennent du PKK, et qu'elle a été victime d'une tentative de coup d'État le 15 juillet dernier. Elle a donc le droit de se défendre, mais en adoptant des mesures proportionnées et respectueuses de l'État de droit. Le respect de l'État de droit, le respect des valeurs et des principes auxquels elle a librement adhéré, ne sont pas négociables. Ils sont la réponse des démocraties au terrorisme, et nous n'allons donc pas rompre avec la Turquie.
Je rappelle qu'elle est aussi membre de l'OTAN. Mais nous sommes lucides sur la situation, nous allons continuer à être clairs sur nos principes, rappeler aux autorités turques que notre appartenance au conseil de l'Europe a un sens, qu'elle implique le respect de la démocratie, des droits de l'Homme et des libertés fondamentales, qu'elle implique le non rétablissement de la peine de mort. Je me suis entretenu cette semaine avec le secrétaire général du conseil de l'Europe qui partage ces préoccupations.
Voilà en toute clarté, Monsieur le Sénateur, la position de la France.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 22 novembre 2016