Texte intégral
Messieurs les ministres, Mesdames et messieurs,
Permettez-moi de remercier chaleureusement M. Vu Khoan, ministre du commerce, pour son accueil, et de saluer M. Do Nhu Dihn qui va présider aujourd'hui à nos travaux.
Messieurs, j'ai un plaisir tout particulier à ouvrir, en votre compagnie, cette journée de travail consacrée aux moyens de soutenir, d'appuyer et de dynamiser nos entreprises à l'étranger. Dans un environnement international chaque jour plus compétitif, cet appui que l'Etat peut apporter aux entreprises est infiniment précieux. C'est dire tout l'intérêt de ce séminaire que je conçois aussi comme un bel exemple de la coopération entre nos deux pays, comme un moment privilégié d'échanges et de travail en commun.
Mais l'intérêt de ce séminaire tient évidemment à l'évolution ambitieuse du Vietnam et de sa participation de plus en plus active aux échanges internationaux.
1. L'ouverture économique du Vietnam
En effet, depuis le lancement de la politique du " Doï Moï " en 1986, le Vietnam a opéré une transition difficile mais réussie... Tournant le dos à une économie subventionnée et imbriquée dans le COMECON, le Vietnam a fait le choix de réformer son économie et de s'ouvrir au monde. Votre intégration à l'économie mondiale a été scandée par des étapes importantes : adhésion du Vietnam à l'ASEAN en 1995 et à l'APEC en 1998 ; signature d'accords commerciaux bilatéraux avec l'Union européenne en 1994 puis avec les Etats-Unis l'an dernier. La prochaine étape importante sera, bien sûr, l'adhésion de votre pays à l'OMC.
Je crois en vérité que le Vietnam est d'ores et déjà un acteur important de la mondialisation: les chiffres en témoignent et indiquent aussi l'ampleur de ce redéploiement. En 1990, les 3/4 de vos échanges étaient encore internes au COMECON ; aujourd'hui près des 2/3 de vos échanges s'effectuent avec des pays asiatiques (l'ASEAN comptant pour un tiers de ces échanges).
Votre gouvernement s'est efforcé de développer la force productive du Vietnam par des mesures axées à la fois sur les entreprises et sur les investissements.
Le grand chantier de la modernisation des entreprises publiques a été lancé à travers le développement des actionnaires ou le démantèlement de certains monopoles. Par ailleurs, la grande loi sur les entreprises, en vigueur depuis le 1er janvier 2000, a considérablement simplifié la possibilité de créer sa propre entreprise.
Une autre série de lois offre un cadre plus favorable aux investissements étrangers, notamment en termes de fiscalité. Cet effort doit être poursuivi. La présence de co-entreprises ainsi que d'entreprises à capitaux 100% privés dans l'économie vietnamienne reflète bien le mouvement à l'uvre pour créer un marché de plus en plus concurrentiel.
Les résultats sont là: l'économie vietnamienne est aujourd'hui largement ouverte puisque les exportations et importations représentent plus de 80% du PIB.
Mais les métamorphoses géographiques et sectorielles que je viens d'évoquer, le rôle croissant du secteur privé dans vos exportations, posent de grands défis pour l'avenir.
Les 4 grands défis du Vietnam sont à mes yeux :
le défi de la compétitivité dans un marché de plus en plus concurrentiel
le défi de la collecte de l'information sur les marchés potentiels
le défi de la promotion de la marque Vietnam à l'export
enfin, le défi du soutien financier aux exportateurs du pays
2. Les 4 grands défis de l'ouverture
Les coûts et la qualité des produits sont les deux composantes principales de la compétitivité. L'amélioration de la compétitivité nécessite une politique économique favorable au développement des entreprises. Cela passe aussi par un environnement juridique et fiscal propice à la concurrence.
Les lois récentes ainsi que les projets de réforme de la Constitution vietnamienne vont dans ce sens.
Dans une économie mondialisée fondée sur les technologies de la communication, l'accès à l'information est devenu un composant essentiel et un critère déterminant de la puissance commerciale.
Vous l'avez bien compris en mettant en place au sein de votre ministère l'Agence de promotion du commerce extérieur vietnamien. De plus, le Centre d'information agricole au sein du ministère de l'agriculture montre que cette démarche d'accès à l'information est largement partagée.
Les produits vietnamiens sont souvent de qualité, mais restent aussi souvent méconnus. En outre, ils rencontrent des difficultés à se positionner entre des concurrents parfois de moins bonne qualité mais moins chers et d'autres concurrents certes plus chers mais offrant une qualité supérieure.
C'est pour cela que vous devez lutter contre le phénomène de la contrefaçon des produits, qu'elle ait lieu au Vietnam ou à l'étranger. C'est un véritable fléau des économies modernes et je sais que vous vous le combattez avec efficacité. La France continuera d'ailleurs à vous aider dans ce sens.
De façon plus large, l'objectif est d'exporter des produits de plus en plus riches en valeur ajoutée et vers des pays de plus en plus diversifiés. La Chambre de commerce et d'industrie du Vietnam ainsi que l'agence de promotion du commerce extérieur vietnamien s'emploient à mieux faire connaître les produits vietnamiens sur les marché étrangers.
Pour assurer un développement à l'international optimal des entreprises vietnamiennes, un soutier financier doit pouvoir intervenir à différents stades clés: celui de la prospection des marchés étrangers, celui des assurances contre un certain nombre de risques, et celui des garanties d'investissement. Vous avez d'ailleurs commencé à mettre en place un fonds de soutien aux exportations.
Pour répondre avec un maximum d'efficacité à tous ces défis qui sont aussi souvent les nôtres, nous savons d'expérience combien il est indispensable de mettre en place un dispositif cohérent de soutien au commerce extérieur, dans le respect, bien sûr, des règles de l'Organisation mondiale du commerce.
3. Les outils de l'appui aux exportations
Dans la continuité de l'Accord général sur le commerce et les tarifs (GATT), l'Organisation mondiale du commerce s'efforce de promouvoir un commerce international équitable entre les nations.
Les principes d'un tel commerce sont connus: suppression des obstacles aux échanges, interdiction du dumping et des subventions à l'exportation.
Vous connaissez bien ces principes puisque vous avez annoncé, M. le ministre, la volonté du Vietnam d'intégrer l'OMC dès 2005. Etant actuellement en phase de pré-adhésion, il vous importe, je le sais et nous vous y aiderons, de mettre en place un système conforme aux règles de l'OMC.
En ce qui concerne maintenant plus particulièrement le dispositif de soutien au commerce extérieur, l'important est de rechercher une cohérence maximale.
En France, notre dispositif institutionnel est regroupé autour de deux pôles principaux d'action, qui sont ici représentés par des personnes de grande qualité:
le premier pôle: l'information et la promotion des entreprises françaises à l'export:
Notre réseau s'étend en France et dans les principaux marchés étrangers. La Direction des relations économiques extérieures du ministère de l'économie, des finances et de l'industrie, représentée aujourd'hui par Hubert Testard, dispose d'un double réseau, à l'étranger et au sein même de notre pays dans les différentes régions françaises. Ce réseau apporte à la fois une information économique et un appui commercial aux entreprises françaises (avec un soutien spécifique en direction des PME).
Le Centre français du Commerce extérieur (CFCE), représenté ici par son directeur Jean-Daniel Gardère, met en forme et diffuse les informations concernant les marchés extérieurs.
UBIFRANCE est l'agence qui assure la promotion des entreprises et des technologies françaises à l'étranger. A elle d'organiser les colloques et expositions qui permettent de faire connaître et de promouvoir la France. C'est ce que Lorenzo Cornuault, son directeur du marketing et de la communication, vous expliquera tout à l'heure.
Le deuxième pôle: l'accompagnement financier des entreprises françaises à l'export :
La COFACE (Compagnie française d'assurance pour le commerce extérieur), privatisée pour partie en 1994, a pour fonction de limiter les risques à l'export des entreprises françaises. A cette fin, elle exerce deux activités distinctes :
pour son propre compte, elle garantit les risques des entreprises sur des crédits à court terme (moins de 3 ans).
pour le compte de l'Etat, elle couvre les risques politiques et les risques d'insolvabilité de l'acheteur pour les crédits à moyen ou long terme. Mais je laisse à Mme Nicole Bessière, qui est ici ce matin, le soin de vous présenter ces activités.
Conclusion :
Voici les quelques pistes de travail que je voulais tracer avec vous ce matin. Laissez-moi simplement vous redire à quel point le thème de ce séminaire et ce travail de coopération très concrète entre nos deux pays, me paraissent essentiels.
J'ajouterai simplement que tous les intervenants français que je viens de nommer sont des gens que je connais, avec lesquels je travaille pour ainsi dire au quotidien et dont je connais la grande qualité. Je les remercie chaleureusement de s'engager et de servir une collaboration aujourd'hui très riche et très intense entre la France et le Vietnam.
Il me reste à vous souhaiter une matinée de travail fructueux.
Je vous remercie.
(source http://www.minefi.gouv.fr, le 27 septembre 2001)
Permettez-moi de remercier chaleureusement M. Vu Khoan, ministre du commerce, pour son accueil, et de saluer M. Do Nhu Dihn qui va présider aujourd'hui à nos travaux.
Messieurs, j'ai un plaisir tout particulier à ouvrir, en votre compagnie, cette journée de travail consacrée aux moyens de soutenir, d'appuyer et de dynamiser nos entreprises à l'étranger. Dans un environnement international chaque jour plus compétitif, cet appui que l'Etat peut apporter aux entreprises est infiniment précieux. C'est dire tout l'intérêt de ce séminaire que je conçois aussi comme un bel exemple de la coopération entre nos deux pays, comme un moment privilégié d'échanges et de travail en commun.
Mais l'intérêt de ce séminaire tient évidemment à l'évolution ambitieuse du Vietnam et de sa participation de plus en plus active aux échanges internationaux.
1. L'ouverture économique du Vietnam
En effet, depuis le lancement de la politique du " Doï Moï " en 1986, le Vietnam a opéré une transition difficile mais réussie... Tournant le dos à une économie subventionnée et imbriquée dans le COMECON, le Vietnam a fait le choix de réformer son économie et de s'ouvrir au monde. Votre intégration à l'économie mondiale a été scandée par des étapes importantes : adhésion du Vietnam à l'ASEAN en 1995 et à l'APEC en 1998 ; signature d'accords commerciaux bilatéraux avec l'Union européenne en 1994 puis avec les Etats-Unis l'an dernier. La prochaine étape importante sera, bien sûr, l'adhésion de votre pays à l'OMC.
Je crois en vérité que le Vietnam est d'ores et déjà un acteur important de la mondialisation: les chiffres en témoignent et indiquent aussi l'ampleur de ce redéploiement. En 1990, les 3/4 de vos échanges étaient encore internes au COMECON ; aujourd'hui près des 2/3 de vos échanges s'effectuent avec des pays asiatiques (l'ASEAN comptant pour un tiers de ces échanges).
Votre gouvernement s'est efforcé de développer la force productive du Vietnam par des mesures axées à la fois sur les entreprises et sur les investissements.
Le grand chantier de la modernisation des entreprises publiques a été lancé à travers le développement des actionnaires ou le démantèlement de certains monopoles. Par ailleurs, la grande loi sur les entreprises, en vigueur depuis le 1er janvier 2000, a considérablement simplifié la possibilité de créer sa propre entreprise.
Une autre série de lois offre un cadre plus favorable aux investissements étrangers, notamment en termes de fiscalité. Cet effort doit être poursuivi. La présence de co-entreprises ainsi que d'entreprises à capitaux 100% privés dans l'économie vietnamienne reflète bien le mouvement à l'uvre pour créer un marché de plus en plus concurrentiel.
Les résultats sont là: l'économie vietnamienne est aujourd'hui largement ouverte puisque les exportations et importations représentent plus de 80% du PIB.
Mais les métamorphoses géographiques et sectorielles que je viens d'évoquer, le rôle croissant du secteur privé dans vos exportations, posent de grands défis pour l'avenir.
Les 4 grands défis du Vietnam sont à mes yeux :
le défi de la compétitivité dans un marché de plus en plus concurrentiel
le défi de la collecte de l'information sur les marchés potentiels
le défi de la promotion de la marque Vietnam à l'export
enfin, le défi du soutien financier aux exportateurs du pays
2. Les 4 grands défis de l'ouverture
Les coûts et la qualité des produits sont les deux composantes principales de la compétitivité. L'amélioration de la compétitivité nécessite une politique économique favorable au développement des entreprises. Cela passe aussi par un environnement juridique et fiscal propice à la concurrence.
Les lois récentes ainsi que les projets de réforme de la Constitution vietnamienne vont dans ce sens.
Dans une économie mondialisée fondée sur les technologies de la communication, l'accès à l'information est devenu un composant essentiel et un critère déterminant de la puissance commerciale.
Vous l'avez bien compris en mettant en place au sein de votre ministère l'Agence de promotion du commerce extérieur vietnamien. De plus, le Centre d'information agricole au sein du ministère de l'agriculture montre que cette démarche d'accès à l'information est largement partagée.
Les produits vietnamiens sont souvent de qualité, mais restent aussi souvent méconnus. En outre, ils rencontrent des difficultés à se positionner entre des concurrents parfois de moins bonne qualité mais moins chers et d'autres concurrents certes plus chers mais offrant une qualité supérieure.
C'est pour cela que vous devez lutter contre le phénomène de la contrefaçon des produits, qu'elle ait lieu au Vietnam ou à l'étranger. C'est un véritable fléau des économies modernes et je sais que vous vous le combattez avec efficacité. La France continuera d'ailleurs à vous aider dans ce sens.
De façon plus large, l'objectif est d'exporter des produits de plus en plus riches en valeur ajoutée et vers des pays de plus en plus diversifiés. La Chambre de commerce et d'industrie du Vietnam ainsi que l'agence de promotion du commerce extérieur vietnamien s'emploient à mieux faire connaître les produits vietnamiens sur les marché étrangers.
Pour assurer un développement à l'international optimal des entreprises vietnamiennes, un soutier financier doit pouvoir intervenir à différents stades clés: celui de la prospection des marchés étrangers, celui des assurances contre un certain nombre de risques, et celui des garanties d'investissement. Vous avez d'ailleurs commencé à mettre en place un fonds de soutien aux exportations.
Pour répondre avec un maximum d'efficacité à tous ces défis qui sont aussi souvent les nôtres, nous savons d'expérience combien il est indispensable de mettre en place un dispositif cohérent de soutien au commerce extérieur, dans le respect, bien sûr, des règles de l'Organisation mondiale du commerce.
3. Les outils de l'appui aux exportations
Dans la continuité de l'Accord général sur le commerce et les tarifs (GATT), l'Organisation mondiale du commerce s'efforce de promouvoir un commerce international équitable entre les nations.
Les principes d'un tel commerce sont connus: suppression des obstacles aux échanges, interdiction du dumping et des subventions à l'exportation.
Vous connaissez bien ces principes puisque vous avez annoncé, M. le ministre, la volonté du Vietnam d'intégrer l'OMC dès 2005. Etant actuellement en phase de pré-adhésion, il vous importe, je le sais et nous vous y aiderons, de mettre en place un système conforme aux règles de l'OMC.
En ce qui concerne maintenant plus particulièrement le dispositif de soutien au commerce extérieur, l'important est de rechercher une cohérence maximale.
En France, notre dispositif institutionnel est regroupé autour de deux pôles principaux d'action, qui sont ici représentés par des personnes de grande qualité:
le premier pôle: l'information et la promotion des entreprises françaises à l'export:
Notre réseau s'étend en France et dans les principaux marchés étrangers. La Direction des relations économiques extérieures du ministère de l'économie, des finances et de l'industrie, représentée aujourd'hui par Hubert Testard, dispose d'un double réseau, à l'étranger et au sein même de notre pays dans les différentes régions françaises. Ce réseau apporte à la fois une information économique et un appui commercial aux entreprises françaises (avec un soutien spécifique en direction des PME).
Le Centre français du Commerce extérieur (CFCE), représenté ici par son directeur Jean-Daniel Gardère, met en forme et diffuse les informations concernant les marchés extérieurs.
UBIFRANCE est l'agence qui assure la promotion des entreprises et des technologies françaises à l'étranger. A elle d'organiser les colloques et expositions qui permettent de faire connaître et de promouvoir la France. C'est ce que Lorenzo Cornuault, son directeur du marketing et de la communication, vous expliquera tout à l'heure.
Le deuxième pôle: l'accompagnement financier des entreprises françaises à l'export :
La COFACE (Compagnie française d'assurance pour le commerce extérieur), privatisée pour partie en 1994, a pour fonction de limiter les risques à l'export des entreprises françaises. A cette fin, elle exerce deux activités distinctes :
pour son propre compte, elle garantit les risques des entreprises sur des crédits à court terme (moins de 3 ans).
pour le compte de l'Etat, elle couvre les risques politiques et les risques d'insolvabilité de l'acheteur pour les crédits à moyen ou long terme. Mais je laisse à Mme Nicole Bessière, qui est ici ce matin, le soin de vous présenter ces activités.
Conclusion :
Voici les quelques pistes de travail que je voulais tracer avec vous ce matin. Laissez-moi simplement vous redire à quel point le thème de ce séminaire et ce travail de coopération très concrète entre nos deux pays, me paraissent essentiels.
J'ajouterai simplement que tous les intervenants français que je viens de nommer sont des gens que je connais, avec lesquels je travaille pour ainsi dire au quotidien et dont je connais la grande qualité. Je les remercie chaleureusement de s'engager et de servir une collaboration aujourd'hui très riche et très intense entre la France et le Vietnam.
Il me reste à vous souhaiter une matinée de travail fructueux.
Je vous remercie.
(source http://www.minefi.gouv.fr, le 27 septembre 2001)