Texte intégral
Je suis ravie d'être parmi vous aujourd'hui afin d'inaugurer l'extension du SESSAD AutrePar et les nouveaux locaux suite à cette extension. Je suis ravie car ce projet nous tenait toutes et tous à cur.
Il y a de cela un peu plus d'un an, je vous recevais, Monsieur MASIN et Mme EL AARAJE, au ministère avec un projet important. Important car il répondait à une demande forte sur un arrondissement qui est confronté à des difficultés majeures sur le champ du handicap. Le travail des élus et des associations est ici remarquable mais l'évolution dynamique de la population de cet arrondissement engendre des situations spécifiques auxquels je me devais de répondre.
Ainsi, portée par la qualité du projet, par votre enthousiasme et par la nécessité de répondre aux besoins des familles, par la force de persévérance de George PAU-LANGEVIN, j'ai décidé d'accorder à ce projet plusieurs financements exceptionnels.
Aussi pour soutenir ce projet j'ai décidé tout d'abord d'accorder un financement de 300 000 euros de fonctionnement pour l'extension de places du SESSAD, soit 7 places en tout. Ces crédits sont issus de la réserve ministérielle et ce projet a été très fortement soutenu par l'adjointe à la maire du 20ème arrondissement ainsi que Mme la députée. Ce sont des financements pérennes permettant le fonctionnement annuel et régulier du SESSAD.
Ensuite, avec l'ARS Ile-de-France, un financement d'investissement de 500 000 euros a été attribué également afin de contribuer au financement des travaux/aménagements du nouveau local.
Car, alors que vous accueilliez 24 enfants jusque-là, vous allez pouvoir désormais accueillir 7 enfants de plus. Cette extension est importance car derrière ces 7 places il y des enfants, des familles et c'est pour eux que nous agissons au quotidien. Il y a bien sûr les professionnels qui uvrent ici dans le respect des bonnes pratiques pour proposer un accompagnement adapté à chaque enfant.
Je n'avais pas encore eu la chance de me rendre sur place, mais comme vous le savez, j'étais déjà pleinement consciente de la qualité des travaux menés par votre association, Monsieur le président, André MASIN.
Mes priorités, mon combat depuis que j'ai pris mes fonctions, c'est la généralisation des bonnes pratiques d'interventions et d'accompagnement des enfants et des adultes ayant des troubles du spectre de l'autisme. Ce chemin a été pris par le 3ème Plan Autisme 2013-2017, doté de 205 Millions d'euros, fondé sur l'état des connaissances et les recommandations de bonne pratique de la HAS et de l'ANESM.
Aujourd'hui, et avant que ce dernier n'arrive à échéance, nous uvrons déjà pour préparer le 4ème plan, qui devra se nourrir des expériences réussies du 3ème, et renforcer les dispositifs là où des manquements ont été justement signalés.
Il devra favoriser la construction d'une société plus inclusive et rassembler toutes celles et tous ceux qui font des bonnes pratiques et des connaissances scientifiques internationales le fondement des interventions et de l'accompagnement des enfants et des adultes vivant avec des troubles du spectre de l'autisme.
C'est dans cette perspective, et pour mieux prendre en compte les expériences et rassembler les compétences utiles dans le domaine de l'insertion professionnelle des adultes autistes que j'avais choisi en mai dernier de confier une mission sur le sujet à Josef SCHOVANEC, dont le rapport va m'être remis dans les toutes prochaines semaines. Pour garantir l'insertion professionnelle et la participation sociale des jeunes adultes ayant des troubles du spectre de l'autisme, il faut agir tôt. Cela passe par la réalisation d'un diagnostic et le rôle des CRA doit évoluer sur la base des préconisations du rapport IGAS de mars 2016. Améliorer la qualité de l'accompagnement des personnes avec autisme en France, c'est mon combat depuis que je suis devenue ministre. Je veux vous dire aujourd'hui que ma détermination est entière, et que rien ne me détournera de l'objectif premier. Cet objectif est simple : le droit des enfants et des adultes autistes à pouvoir apprendre, progresser, avoir une vie sociale et professionnelle. Pour garantir ces droits, il faut aujourd'hui que toutes celles et ceux qui font des bonnes pratiques et des connaissances scientifiques internationales le fondement des interventions et de l'accompagnement unissent leurs forces au service des personnes.
Mon action, l'action du gouvernement, c'est de pouvoir proposer des solutions qui s'adaptent aux demandes, à la volonté des personnes et de leurs familles, tout au long de la vie. Le temps où la logique de place suppléait les demandes des personnes en situation de handicap est révolu, et c'est tout le sens des différents engagements que nous avons pris au cours des 4 dernières années, et des réformes que nous avons menées, à l'image de la Réponse accompagnée pour tous et de l'évolution de l'offre médico-sociale. C'est dans cet esprit d'une réponse qui corresponde aux besoins réels des personnes que j'ai souhaité la création du dispositif des pôles de compétences et prestations externalisées. Derrière ce nom, très technocratique je vous l'accorde, se trouve pourtant une réponse très concrète aux demandes des familles : une prise en charge financière par les financements médico-sociaux de prestations réalisées par des intervenants libéraux (psychologues, éducateurs, paramédicaux qui ne sont pas remboursés par la sécurité sociale). On doit pouvoir offrir l'accès à ces professionnels quand la réponse médico-sociale d'un territoire n'est pas encore satisfaisante.
Cela pourra être fait dans le cadre des PCPE. La circulaire est sortie en avril et les premiers appels à candidatures voient le jour, certains PCPE sont même en voie de labellisation par les ARS. Ils ne concernent pas un type de handicap en particulier même s'ils peuvent être spécialisés, dans l'autisme notamment. Ils doivent se concevoir dans un partenariat avec les structures médico-sociales, et je vous sais déjà tous engagés dans l'appel à candidature qui a été lancé en août dernier par l'Agence régionale de Santé.
L'accompagnement de l'autisme en France est en train de vivre une vraie révolution depuis 2012, date des recommandations de l'HAS. Il reste encore beaucoup à faire et c'est stimulant. Cela passe par l'innovation, la formation des professionnels et des parents, la recherche.
Je sais pouvoir compter sur vous dans cette nouvelle page de l'histoire médico-sociale de notre pays, car c'est ensemble que nous construisons au quotidien une société bienveillante et accessible à tous.
Je vous remercie.
Source http://social-sante.gouv.fr, le 30 novembre 2016