Texte intégral
Chères et chers camarades,
Nous avons avec notre 31ème congrès franchi une étape importante. Dans nos diversités, nous sommes sortis de ce congrès rassemblés sur nos choix d'organisation, sur le projet communiste, sur des valeurs et autour de notre candidat. Cette opinion domine, je l'ai constaté chez les camarades. Elle donne de l'ambition à leurs engagements mais aussi des attentes, voire des exigences à partir d'insatisfactions à l'égard de leur parti.
Je le disais au congrès : les communistes n'ont pas besoin d'être dirigés, en revanche ils sont en droit d'attendre de leurs directions qu'elles créent les conditions pour que leur expression soit entendue, pour que leurs militantismes soient porteurs d'avancées. Cela passe par une vie démocratique, de la fraternité, de la collégialité, sources d'efficacité dans la réflexion et l'action. Tout cela est de notre responsabilité.
Il est donc normal que la première réunion du nouveau conseil national accorde le temps nécessaire à l'élection de sa présidence, du comité exécutif et à la définition de ses responsabilités, de leurs responsabilités.
Mais ce débat ne peut, bien sûr, être coupé des enjeux actuels. Vous me permettrez donc d'aborder également les chantiers à mener à bien après le congrès et surtout les initiatives liées à la campagne des présidentielles.
Des milliers de communistes ont préparé ce congrès, huit cents d'entre eux y ont participé, notre première responsabilité est donc de donner à voir à tous les autres son aboutissement. Des assemblées se tiennent mais veillons à ne pas tourner la page trop vite. Les nouveaux statuts, le projet communiste, les axes ouverts par Robert HUE sur les présidentielles : tous nos choix doivent être entre les mains de chaque adhérente et chaque adhérent pour les faire entrer dans la vie.
Ainsi, nous venons de nous doter de nouvelles règles de vie après près de deux ans de débats, quels bougés appellent-elles pour être ce parti utile au communisme de notre temps, utiles aux femmes et aux hommes qui en ont besoin ici et maintenant ?
Nous avons fait le choix de libérer l'initiative de chaque communiste, de lui permettre d'agir et de réfléchir dans tous les lieux et sous toutes les formes qui lui semblent utiles, à partir de sa motivation, de ses centres d'intérêts, de ses compétences, de son vécu singulier. Nous avons, à partir de là, à recenser les besoins, les savoir-faire, les envies des communistes, à stimuler les premières expériences en cours pour faire vivre, créer les cellules, collectifs et réseaux nécessaires et mobiliser toutes les énergies.
Ces espaces de réflexions et d'initiatives, nous avons fait le choix de les ouvrir très largement aux hommes et aux femmes disponibles pour faire bouger les choses, il nous faut maintenant leur faire savoir très publiquement.
N'attendons pas car, si nous avons fait ces deux choix, c'est pour nous permettre d'être mieux branchés en temps réel sur l'actualité des faits et des idées, d'être mieux en capacité de rassembler, et au final, d'être mieux tout de suite en situation de travailler à un bon résultat à la présidentielle.
Nous devons également ouvrir tous les chemins de la souveraineté aux adhérents et adhérentes, cela va de l'assemblée générale de section aux moyens à mettre en uvre pour que la réflexion des communistes, leurs initiatives, celles du conseil national, circulent, soient accessibles, utiles pour tous et toutes dans l'urgence des mobilisations que nous avons à développer.
Nous ne partons pas de rien, mais il reste encore du chemin à parcourir pour favoriser en amont le partage de l'information, le partage de la réflexion, et pour assurer en aval le droit de regard des communistes sur la mise en uvre des décisions. Tout cela implique des mesures en terme d'information et d'organisation.
Après le congrès, il nous revient aussi d'animer la consultation du parti sur la carte et la cotisation. Deux questions sont à trancher : d'une part, la carte doit-elle être rester annuelle ou bien doit-elle devenir pluriannuelle. D'autre part, il faudra décider des modalités de paiement de la cotisation. Nous proposons donc que dès demain, et sous toutes les formes qu'elles jugeront appropriées, les directions fédérales se prononcent. Nous pourrions d'ici à fin novembre faire le point des avis et arrêter une décision.
Faire rentrer dans la vie nos choix pour le collectif communiste rehausse également les exigences d'ouverture d'esprit, de travail, de réévaluation de nos pratiques individuelles et collectives. Bref, la bataille n'est pas gagnée, elle appelle pour chacun d'entre nous beaucoup d'investissement. Car nous avons besoin de toute cette qualité de vie très vite vu les échéances.
Les camarades qui ont travaillé depuis Martigues dans la Commission nationale des statuts restent mobilisés à votre disposition. Pour ma part dès la semaine prochaine j'entends aller à la rencontre des secrétaires fédéraux pour échanger avec eux sur ces questions et sur nos autres axes de travail.
Avant d'en venir à la campagne des présidentielles, je souhaite également dire quelques mots sur le projet.
Chacun, chacune se rappelle les débats que nous avons eu sur le besoin d'inscrire ce projet à l'ordre du jour du Congrès, sur son importance. Nous avons également à réfléchir sur le problème de la visibilité de nos prises de positions et du travail de mutation que nous avons réalisé. Il y a donc un enjeu essentiel à, excusez-moi l'expression, ne pas "ranger le projet dans le tiroir".
Si ce projet est perfectible, il trace bien les contours d'une visée communiste pour le XXIème siècle : ambitieux, généreux, profondément humain. "Il n'est pas seulement un texte de référence, mais il doit déboucher sur des actions concrètes, sur des efforts tenaces pour contribuer à créer des rapports de forces nouveaux permettant d'avancer vers des solutions neuves" soulignait Robert dans sa conclusion au congrès.
C'est évidemment une nécessité pour faire vivre et rendre visible notre projet lors des grandes échéances électorales qui nous attendent et au quotidien, à l'occasion des débats politiques qui vont se multiplier au fil de l'actualité.
Notre travail pourrait donc sur ce point s'organiser de deux manières, évidemment indissociables mais échelonnées dans le temps.
Nous pourrions d'un côté approfondir les choix du congrès, sous la responsabilité du Conseil national et de ses collectifs de travail. Notre objectif pourrait être d'aller, à terme évidemment, vers quelques grands textes d'orientations. Comme nous l'avons fait "pour une République démocratique et moderne", il s'agirait de décliner les principales dimensions de notre projet autour de quatre ou cinq thèmes essentiels ; d'aller sur chacun d'eux des valeurs, des choix fondamentaux pour lesquels nous nous sommes prononcés au congrès jusqu'aux propositions précises, concrètes, détaillées à mettre en débat pour peser dès maintenant sur les choix et transformer l'ordre des choses.
Dans le même temps, dans un va-et-vient permanent avec ce travail d'élaboration, nous pourrions, en lien avec l'actualité, mettre très rapidement et très publiquement en débat des propositions fondées sur les idées fortes du projet.
Ce travail pouvant être immédiatement investi dans la campagne.
J'ai tout particulièrement en tête la situation des jeunes et nos liens avec eux. Beaucoup de travail a été fait par le Mouvement Jeunes Communistes, par plusieurs collectifs du Conseil national. Je pense à la "démocratie et grands ensembles", à "l'autonomie", aux "luttes contre toutes les dominations et les discriminations" . Je vous propose que le ou la responsable aux initiatives en direction des jeunes du comité exécutif que nous allons élire, réunisse très vite une commission nationale avec tous les camarades concernés, apte à nous faire de premières propositions en décembre. Chaque fois que nous débattons avec les jeunes, on perçoit qu'ils espèrent de nous un rapport différent de ce qu'ils reçoivent du monde politique en général qui, souvent, se résume à conjuguer le mot jeune avec violence et délinquance. Prenons conscience de tout ce qui nous rapproche de leurs révoltes et de leurs aspirations, nous ne sommes pas loin d'une nouvelle rencontre avec eux. Elle peut se traduire dès les prochaines échéances.
La situation internationale nous préoccupe tous. L'urgence est à la prise d'initiatives pour sortir de cette crise majeure tragiquement ouverte le 11 septembre aux Etats-Unis par les attentats terroristes les plus monstrueux et les plus dévastateurs de l'histoire. Il s'agit de mettre les commanditaires de ces crimes hors d'état de nuire, comme il faut s'attaquer résolument aux terreaux qui les nourrissent.
Cela nous appelle à participer à toutes les mobilisations qui permettront d'éradiquer le terrorisme, de faire cesser les bombardements, d'éviter un engrenage, d'éviter la mort de milliers de civils afghans. C'est dans cet esprit que nous participerons à la journée nationale d'actions samedi prochain 17 novembre, qui sera notamment l'occasion d'une grande marche unitaire à Paris.
Mais il est tout aussi impératif de satisfaire à l'exigence d'une réponse politique de plus long terme. Notre seul avenir à tous, c'est bien d'assécher les frustrations et les humiliations. Oui, notre action doit porter contre les injustices, contre les inégalités qui caractérisent tant notre planète. Cela implique de mettre en cause les règles libérales de l'actuelle mondialisation, cela implique de construire des partenariat véritables pour le co-développement, incluant un processus d'annulation de la dette, des crédits adaptés, des aides publiques au développement démultipliées pour favoriser partout la croissance et l'efficacité sociale.
A l'inverse de la réunion de Doha qui entend encore étendre la déréglementation à de nouvelles sphères des activités humaines, il est urgent de lancer un vrai cycle contre la pauvreté et pour le développement dans toutes ses dimensions.
Plus que jamais, il faut agir pour un autre monde, nous devons multiplier contacts et initiatives pour aller vers la tenue du Forum que nous avons décidé.
Je pense aussi à la situation économique. Dans la dernière période, aux côtés des salariés touchés par les plans sociaux, avec les agents de services publics, de Calais à l'Assemblée nationale, nous avons marqué des points, fait bouger des choses, et obtenu des avancées dans la loi. Aujourd'hui, avec la baisse de la croissance qui se précise sans que les gouvernements, l'Europe, ne prennent les dispositions qui permettraient de la combattre, l'inquiétude monte. Nous pourrions prendre une initiative forte, régionale ou nationale, donnant à voir nos propositions de soutien à la consommation, à la formation, d'augmentation des salaires et des minima sociaux, une initiative capable de rassembler, d'être visible et de peser sur les décisions.
Il devient aussi urgent de nous faire mieux et plus entendre sur les questions de sécurité. C'est une des principales préoccupations de nos concitoyens et concitoyennes, et particulièrement des moins favorisés. Elle est source d'angoisses et de replis. C'est un engagement essentiel des communistes de s'opposer à toutes les violences, les trafics, les mafias et de faire respecter le droit de chacun et chacune à vivre libre. Ce droit appelle, l'actualité le montre, à engager d'énormes moyens humains et matériels en faveur de tous les services publics, de toutes les institutions concernées. Nous avons, lors du débat sur la loi de sécurité quotidienne, eu une démarche, fait des propositions en rupture avec le faux duel : laxiste - sécuritaire.
Il faut encore y travailler, aller plus loin. Nous avons sur ce terrain une immense responsabilité. Nous devons porter des propositions dont chaque communiste puisse se saisir pour ouvrir le débat avec nos concitoyens et concitoyennes.
De même sur les questions de la santé. Notre action a permis des avancées pour les hôpitaux lors du débat budgétaire. Robert Hue est en première ligne de l'action et les hospitaliers, les acteurs de la santé attendent que nous prenions de nouvelles initiatives.
Toutes ces initiatives à poursuivre, à développer ou à ouvrir, nous placent de plain-pied dans la campagne des présidentielles.
A la fin du congrès, Robert Hue a montré dans son intervention la portée de la candidature communiste. Ni candidature de témoignage, ni candidature d'une catégorie ou d'une question comme certains voudraient nous y cantonner.
Une candidature qui vise à être profondément utile à notre peuple dans la diversité de ses engagements et de ses attentes.
Une candidature capable de rassembler des centaines de milliers d'électrices et d'électeurs sur le vote communiste pour modifier le rapport des forces politiques dans un sens favorable à la satisfaction de leurs attentes et aspirations. Non pas de façon abstraite, mais dans la perspective d'obtenir par leur vote des changements immédiats et tangibles qui s'inscrivent dans une perspective de transformation progressiste.
Nous avons à construire ce rassemblement dans un contexte où la crise politique et l'abstention qui l'accompagne notamment celle plus forte dans les milieux populaires, sont parmi les obstacles les plus importants que nous aurons à surmonter.
Tout cela, nous le savons d'autant mieux que l'expérience des élections municipales reste bien vivace à notre esprit.
Mais le dire, c'est je crois valoriser considérablement le rôle au côté de Robert Hue, qui sera celui des militants et des militantes dans la campagne qui commence.
Rôle irremplaçable pour l'élaboration de propositions précises, concrètes, réalistes, bien en prise avec les exigences, les espérances populaire et qui trouvent cohérence et sens dans notre projet.
Rôle irremplaçable aussi dans le rapport, le dialogue personnalisé avec ces femmes, ces hommes, ces jeunes qui, nombreux, sont susceptibles de voter pour notre candidat.
Rôle irremplaçable enfin pour apporter à notre campagne un éclat, une dynamique qui donnent tout son sens à la nécessaire ouverture à celles, ceux qui cherchent des alternatives progressistes à l'état actuel de la société et du monde.
Oui, comme Robert l'a souligné devant le congrès, la bataille que nous engageons doit être celle de tous les communistes rassemblés.
C'est pourquoi notre candidat a décidé de l'engager en commençant par la rencontre, l'écoute, le dialogue direct avec les adhérent-e-s de notre parti, les élu-e-s, les responsables du parti, les candidats et les candidates aux prochaines élections législatives.
D'ores et déjà, seize rencontres sont fixées, la première le 16 novembre à Rouen, la seizième le 14 décembre à Joeuf pour la Lorraine.
Ces rencontres nous les concevons pour permettre un échange, une réactivité, mieux encore, une interactivité vraie et fructueuse entre notre candidat, le Parti et ses élu-e-s.
Cette première étape, on le comprend est capitale. Dans une large mesure elle conditionne notre capacité à démultiplier dans tout le pays les dialogues, les rencontres, les meetings et les initiatives les plus diverses.
Même s'il va beaucoup se dépenser dans les prochains mois, Robert ne pourra bien sûr être partout.
Or, c'est partout, du plus petit village aux plus grandes villes que les voix sont à gagner !
Commencer par les adhérents et adhérentes ira de pair avec des prises de positions, des initiatives publiques et en direction des médias.
L'idée, vous l'avez compris, est d'accompagner chaque fois que cela s'avèrera possible, la rencontre avec les communistes avec des moments et des lieux où Robert pourra dialoguer avec d'autres, dans tel quartier, telle entreprise, avec telle ou telle catégorie et sur tel ou tel sujet, en fonction de l'actualité.
Nous devons engager et mener cette campagne avec beaucoup d'ambition -il ne faut pas jouer petit bras- avec beaucoup de confiance dans les possibilités de rencontre entre les attentes de nombre de nos concitoyens et concitoyennes et les propositions, la demande que nous allons porter avec notre candidat.
Le 15 novembre, Robert Hue va inaugurer ses locaux de campagne, nous allons aujourd'hui lancer la souscription, le 26 la première réunion conjointe de la présidence et du comité exécutif avec les présidents de groupe devrait être consacré aux présidentielles.
J'ai envie de dire, c'est parti, allons-y avec une grande détermination dans l'engagement pour chacune et chacun d'entre vous.
Chers-es Camarades,
Nous avons élu tout à l'heure la présidence du Conseil national. Il nous faut maintenant élire notre comité exécutif national.
La forme et le fonctionnement de la direction nationale du parti ont été, comme vous le savez, l'un des points les plus discutés de notre congrès. Tout au long des débats la Commission nationale des statuts a pris en compte les critiques, arguments et propositions jusqu'au congrès lui-même. Le dispositif finalement retenu répond à la demande des communistes de voir fonctionner dans le parti, et singulièrement au niveau national, des directions collégiales, des directions efficaces.
Toutes et tous en attendent non seulement une animation de la vie démocratique, une prise en compte des avis des communistes, une capacité d'élaboration et de proposition accrue, mais aussi une aptitude renforcée à faire entendre dans la société les idées et propositions communistes, et à les soutenir par des initiatives visibles, convaincantes, utiles pour faire bouger concrètement les choses.
Cela nous a amené à renforcer la capacité du conseil national à jouer pleinement son rôle de lieu de souveraineté de tous les communistes entre deux congrès ; et également à distinguer clairement la fonction de mise en uvre de ses orientations et décisions, confiée au comité exécutif national, instance collégiale animée par la secrétaire nationale.
Ce comité exécutif national rend compte au Conseil national. La volonté d'efficacité a conduit à lui donner la qualité d'une équipe constituée sur proposition du ou de la secrétaire nationale. "Equipe" ne signifie à mes yeux ni uniformité, ni homogénéité. Je crois au contraire à la force de la diversité et de la complémentarité. Mais cela signifie en revanche mise en commun, entente, confiance permettant de s'engager pleinement dans une responsabilité très exigeante.
Dans mon esprit, cette équipe doit assumer collectivement l'ensemble de la fonction exécutive qui lui est confiée.
Je voudrais insister sur un point qui me paraît très important. Ce comité exécutif n'a pas pour fonction de se substituer, c'est une évidence, mais encore moins de "chapeauter" le rôle d'élaboration et d'initiative du Conseil national. Celui-ci renforcé par la mise en place d'une présidence élargie, veillera à développer l'activité des commission de préparation de ses sessions, et de ses collectifs de travail.
Le rôle du comité exécutif sera de créer les meilleures conditions pour que ce travail débouche sur des positions et initiatives audibles et visibles dans le parti comme dans la société. Il s'appuiera donc sur l'activité des collectifs du Conseil national, veillera à la coordination, à la mise en synergie des propositions et initiatives, et surtout, à la mise en uvre cohérente des moyens politiques, humains et matériels qui leur donneront l'écho et l'efficacité politique maximum dans la société.
Les membres du comité exécutif auront chacune, chacun un domaine de travail. Mais il ne s'agira pas de reconstituer des sortes de départements ou secteurs d'antan : les collectifs de travail du Conseil national et les camarades qui les animeront garderont leur responsabilité propre ; celle des membres du comité exécutif, individuellement et collectivement sera bien, comme son nom l'indique, de nature exécutive.
Naturellement, le comité exécutif devra assumer une rôle d'initiative propre : les débats du congrès ont montré l'attente d'une mise en uvre créative, imaginative, dynamique par les directions des orientations et décisions prises par les instances souveraines du parti.
J'en viens donc maintenant à l'organisation des tâches au sein du comité exécutif, car c'est à partir d'elles que j'ai été amené à construire une proposition d'équipe.
Sept d'entre elles, si le Conseil national en est d'accord, pourraient concerner les fonctions liées à la vie du parti. Ce sont :
Le lien avec les fédérations et les comités régionaux, la vie démocratique, le renforcement du parti. Je n'ai pas besoin d'insister, devant le Conseil national, sur l'effort d'innovation dont nous devrons faire preuve en la matière, à partir des choix et des attentes du congrès, et sur le besoin de réfléchir au contenu d'un nouvel effort de renforcement.
Le développement et la vie des réseaux : peut-être la décision que nous venons de prendre, de développer l'activité communiste en fonction non pas seulement ni même nécessairement des territoires, mais tout autant à partir des centres d'intérêts, des motivations particulières et des envies d'agir, nous paraîtra dans quelques années comme l'un des choix les plus importants de notre 31ème congrès.
Il s'agit sans doute d'une des clés - certainement pas la seule - pour redonner sens et force à l'engagement militant car cette demande place au premier plan les motivations propres à chaque individu.
Les activités communistes dans les entreprises. Inutile de rappeler tous les débats dont cette question a fait l'objet à l'occasion de notre congrès. Nos statuts réaffirment l'importance de cette dimension de l'activité communiste, et spécifient que les adhérentes et les adhérents doivent être encouragé-e-s à s'y engager.
Les initiatives pour l'information et la formation des communistes. Il s'agit d'un domaine dans lequel il convient de faire un effort spécifique de grande ampleur. Le développement de l'information et de la formation des communistes a fait l'objet de demandes fortes et a été l'objet d'amendements jusque dans le congrès lui-même. A juste titre, me semble-t-il, car il s'agit de facteurs essentiels de la souveraineté.
Par ailleurs, je propose de rassembler dans une même responsabilité tout ce qui touche à l'expression publique du parti : communication, presse et médias.
Relations extérieures, élections et relations avec les élus : l'énoncé de cette responsabilité se passe, il me semble, de commentaires. Sinon pour insister sur l'importance particulière qu'elle va prendre dans la toute prochaine période et sur le besoin d'une vraie proximité avec les élus, source d'enrichissement de nos liens avec la réalité vécue par les gens.
Relation avec les mouvements associatifs et les mouvements citoyens
Faire de cette question un axe de travail du comité exécutif peut surprendre. Je voudrais cependant souligner à quel point il s'agit d'une question politique importante et complexe. Nous voyons se développer dans la société des engagements associatifs, des mobilisations multiformes, tantôt durables et tantôt éphémères. Ils se donnent de objets extrêmement variés, parfois très localisés, visant dans d'autres cas le monde entier. Le plus souvent, nous nous sentons tout à fait en phase, en plein accord avec les objectifs, les besoins ou les aspirations qu'ils expriment.
Ces associations jouent un rôle essentiel dans la démocratie, elles ne veulent ni être instrumentalisées, ni boucher les carences de l'Etat : elle tiennent à leur rôle singulier.
Construire entre notre parti et de tels mouvements les relations à égalité, respectueuses de l'indépendance, de l'identité, des objectifs de chacun est sans doute l'un des très grands enjeux de la période qui s'ouvre.
Huit autres responsabilités toucheraient, dans l'esprit que j'évoquais tout à l'heure, à de grandes questions ou objectifs auxquels nous souhaitons que l'action de notre parti soit identifié dans la société. Il s'agirait des domaines suivants :
- Les initiatives pour les droits des jeunes avec l'animation de la commission dont j'ai parlé et les initiatives pour les droits des femmes, le féminisme et l'animation des collectifs femmes, dont j'ai souligne l'importance lors du congrès.
- initiatives pour le développement économique et social, (avec : les politiques économiques et sociales, l'emploi, la formation, les stratégies industrielles, la recherche, les nouvelles technologies, ) ;
- initiatives pour la démocratisation de la société (institutions, droits et libertés, luttes contre toutes les discriminations, ) ;
- initiatives pour la qualité de la vie, (touchant notamment à la décentralisation, à l'aménagement du territoire, à l'environnement, à l'écologie, à la ruralité, ) ;
- initiatives pour l'égalité et la justice sociale, (dont notamment : la santé, la protection sociale, les services publics, la lutte contre les inégalités et la précarité)
- initiatives pour la diffusion et le partage des savoirs (éducation, culture, accès à l'information) ;
- initiatives pour la ville (urbanisme, sécurité, transport, ).
Avec moi-même, le comité exécutif national pourrait donc être composé de 16 camarades, à parité. Compte tenu de la volonté de diversité des expériences et des apports possibles au sein du comité exécutif, les camarades concernés pourraient être, dans l'ordre des 15 responsabilités que je viens d'évoquer : Manuela Gomez, Jean-François Gau, Nicolas Marchand, Marie-Pierre Vieu, Patrice Cohen-Séat, Paul Lespagnol, Sylvie Jan, Mériem Derkaoui, Brigitte Dionnet, Michel Laurent, Roger Martelli, Jean-Claude Mairal, Brigitte Dareau, Michel Deschamps, Marie-France Vieux-Marcaud.
Voilà les propositions que je veux vous soumettre après avoir concerté et consulté.
Je veux ajouter que le comité exécutif aura besoin d'inviter à ses travaux d'autres camarades pour être pleinement efficace, je pense naturellement à la présidente du Conseil national, Dominique Grador et au Directeur de l'Humanité, Patrick Le Hyaric.
Je voudrais préciser que dans un souci d'efficacité, Jean-François Gau à accepter d'assurer la communication jusqu'aux présidentielles. Je l'en remercie. J'ai demandé à Pierre Mathieu d'assumer la responsabilité de directeur du conseil national pour coordonner nos moyens humains et matériels.
Un mot, si vous le permettez, sur ma situation particulière de ministre et de secrétaire nationale du parti. Je dois vous présenter mes excuses pour le report du conseil national.
Cet épisode illustre les avatars que peut poser ce "cumul" de responsabilités. Lors du congrès, des camarades se sont montrés soucieux quant à la charge de travail que cela représente et donc quant à ma disponibilité pour assumer la tâche qu'ils me confient. Je sais aussi qu'existe la question proprement politique de mon indépendance et de ma liberté de parole et de critiques sur les positions que défend le gouvernement auquel j'appartiens.
D'abord, je tiens à vous dire que cette situation, qui , c'est vrai, n'est pas sans problème, est provisoire. J'ai simplement souhaité aller jusqu'au bout de mes responsabilités sur les chantiers ouverts sur la jeunesse, le sport et l'éducation populaire. L'organisation collégiale de la direction devrait permettre durant quelques mois de faire face à ces deux mandats. En ce qui concerne ma liberté de parole, les Françaises et les Français savent depuis 1997 que le contrat qui lie l'ensemble des forces de la gauche plurielle est une libre association d'hommes et de femmes, de partis politiques qui ont des sensibilités diverses. Nos concitoyens et nos concitoyennes, et ce malgré les cris d'orfraies de la droite ne voient pas les débats au sein de la gauche plurielle comme un handicap à la bonne marche du gouvernement et de sa majorité, ou comme un handicap à l'expression de chaque parti, mais tout simplement comme un écho des débats qui traversent la société. L'uniformité n'est pas de mise.
C'est la démarche que nous portons depuis plus de quatre ans et nous avons montré son utilité à de nombreuses reprises. Ce sera ma démarche.
Chères et chers camarades,
La situation politique dans le pays comme sur la planète appelle à la prise de parole, à l'intervention citoyenne. C'est un motif de confiance que de savoir que chacun de nos gestes, chacun de nos actes peut contribuer à les développer à leur donner un sens.
Incontestablement, c'est à ce niveau-là d'efficacité que les communistes ont placé la barre pour leur parti. Il est de notre rôle de responsables nationaux d'y travailler. Je ne doute pas que les communistes sauront faire vivre les choix que nous avons faits et redonner l'envie de s'engager. Nous avons les moyens d'investir cette grande force dans la bataille des présidentielles, je suis persuadée qu'un bon résultat est à notre portée.
(source http://www.pcf.fr, le 14 novembre 2001)
Nous avons avec notre 31ème congrès franchi une étape importante. Dans nos diversités, nous sommes sortis de ce congrès rassemblés sur nos choix d'organisation, sur le projet communiste, sur des valeurs et autour de notre candidat. Cette opinion domine, je l'ai constaté chez les camarades. Elle donne de l'ambition à leurs engagements mais aussi des attentes, voire des exigences à partir d'insatisfactions à l'égard de leur parti.
Je le disais au congrès : les communistes n'ont pas besoin d'être dirigés, en revanche ils sont en droit d'attendre de leurs directions qu'elles créent les conditions pour que leur expression soit entendue, pour que leurs militantismes soient porteurs d'avancées. Cela passe par une vie démocratique, de la fraternité, de la collégialité, sources d'efficacité dans la réflexion et l'action. Tout cela est de notre responsabilité.
Il est donc normal que la première réunion du nouveau conseil national accorde le temps nécessaire à l'élection de sa présidence, du comité exécutif et à la définition de ses responsabilités, de leurs responsabilités.
Mais ce débat ne peut, bien sûr, être coupé des enjeux actuels. Vous me permettrez donc d'aborder également les chantiers à mener à bien après le congrès et surtout les initiatives liées à la campagne des présidentielles.
Des milliers de communistes ont préparé ce congrès, huit cents d'entre eux y ont participé, notre première responsabilité est donc de donner à voir à tous les autres son aboutissement. Des assemblées se tiennent mais veillons à ne pas tourner la page trop vite. Les nouveaux statuts, le projet communiste, les axes ouverts par Robert HUE sur les présidentielles : tous nos choix doivent être entre les mains de chaque adhérente et chaque adhérent pour les faire entrer dans la vie.
Ainsi, nous venons de nous doter de nouvelles règles de vie après près de deux ans de débats, quels bougés appellent-elles pour être ce parti utile au communisme de notre temps, utiles aux femmes et aux hommes qui en ont besoin ici et maintenant ?
Nous avons fait le choix de libérer l'initiative de chaque communiste, de lui permettre d'agir et de réfléchir dans tous les lieux et sous toutes les formes qui lui semblent utiles, à partir de sa motivation, de ses centres d'intérêts, de ses compétences, de son vécu singulier. Nous avons, à partir de là, à recenser les besoins, les savoir-faire, les envies des communistes, à stimuler les premières expériences en cours pour faire vivre, créer les cellules, collectifs et réseaux nécessaires et mobiliser toutes les énergies.
Ces espaces de réflexions et d'initiatives, nous avons fait le choix de les ouvrir très largement aux hommes et aux femmes disponibles pour faire bouger les choses, il nous faut maintenant leur faire savoir très publiquement.
N'attendons pas car, si nous avons fait ces deux choix, c'est pour nous permettre d'être mieux branchés en temps réel sur l'actualité des faits et des idées, d'être mieux en capacité de rassembler, et au final, d'être mieux tout de suite en situation de travailler à un bon résultat à la présidentielle.
Nous devons également ouvrir tous les chemins de la souveraineté aux adhérents et adhérentes, cela va de l'assemblée générale de section aux moyens à mettre en uvre pour que la réflexion des communistes, leurs initiatives, celles du conseil national, circulent, soient accessibles, utiles pour tous et toutes dans l'urgence des mobilisations que nous avons à développer.
Nous ne partons pas de rien, mais il reste encore du chemin à parcourir pour favoriser en amont le partage de l'information, le partage de la réflexion, et pour assurer en aval le droit de regard des communistes sur la mise en uvre des décisions. Tout cela implique des mesures en terme d'information et d'organisation.
Après le congrès, il nous revient aussi d'animer la consultation du parti sur la carte et la cotisation. Deux questions sont à trancher : d'une part, la carte doit-elle être rester annuelle ou bien doit-elle devenir pluriannuelle. D'autre part, il faudra décider des modalités de paiement de la cotisation. Nous proposons donc que dès demain, et sous toutes les formes qu'elles jugeront appropriées, les directions fédérales se prononcent. Nous pourrions d'ici à fin novembre faire le point des avis et arrêter une décision.
Faire rentrer dans la vie nos choix pour le collectif communiste rehausse également les exigences d'ouverture d'esprit, de travail, de réévaluation de nos pratiques individuelles et collectives. Bref, la bataille n'est pas gagnée, elle appelle pour chacun d'entre nous beaucoup d'investissement. Car nous avons besoin de toute cette qualité de vie très vite vu les échéances.
Les camarades qui ont travaillé depuis Martigues dans la Commission nationale des statuts restent mobilisés à votre disposition. Pour ma part dès la semaine prochaine j'entends aller à la rencontre des secrétaires fédéraux pour échanger avec eux sur ces questions et sur nos autres axes de travail.
Avant d'en venir à la campagne des présidentielles, je souhaite également dire quelques mots sur le projet.
Chacun, chacune se rappelle les débats que nous avons eu sur le besoin d'inscrire ce projet à l'ordre du jour du Congrès, sur son importance. Nous avons également à réfléchir sur le problème de la visibilité de nos prises de positions et du travail de mutation que nous avons réalisé. Il y a donc un enjeu essentiel à, excusez-moi l'expression, ne pas "ranger le projet dans le tiroir".
Si ce projet est perfectible, il trace bien les contours d'une visée communiste pour le XXIème siècle : ambitieux, généreux, profondément humain. "Il n'est pas seulement un texte de référence, mais il doit déboucher sur des actions concrètes, sur des efforts tenaces pour contribuer à créer des rapports de forces nouveaux permettant d'avancer vers des solutions neuves" soulignait Robert dans sa conclusion au congrès.
C'est évidemment une nécessité pour faire vivre et rendre visible notre projet lors des grandes échéances électorales qui nous attendent et au quotidien, à l'occasion des débats politiques qui vont se multiplier au fil de l'actualité.
Notre travail pourrait donc sur ce point s'organiser de deux manières, évidemment indissociables mais échelonnées dans le temps.
Nous pourrions d'un côté approfondir les choix du congrès, sous la responsabilité du Conseil national et de ses collectifs de travail. Notre objectif pourrait être d'aller, à terme évidemment, vers quelques grands textes d'orientations. Comme nous l'avons fait "pour une République démocratique et moderne", il s'agirait de décliner les principales dimensions de notre projet autour de quatre ou cinq thèmes essentiels ; d'aller sur chacun d'eux des valeurs, des choix fondamentaux pour lesquels nous nous sommes prononcés au congrès jusqu'aux propositions précises, concrètes, détaillées à mettre en débat pour peser dès maintenant sur les choix et transformer l'ordre des choses.
Dans le même temps, dans un va-et-vient permanent avec ce travail d'élaboration, nous pourrions, en lien avec l'actualité, mettre très rapidement et très publiquement en débat des propositions fondées sur les idées fortes du projet.
Ce travail pouvant être immédiatement investi dans la campagne.
J'ai tout particulièrement en tête la situation des jeunes et nos liens avec eux. Beaucoup de travail a été fait par le Mouvement Jeunes Communistes, par plusieurs collectifs du Conseil national. Je pense à la "démocratie et grands ensembles", à "l'autonomie", aux "luttes contre toutes les dominations et les discriminations" . Je vous propose que le ou la responsable aux initiatives en direction des jeunes du comité exécutif que nous allons élire, réunisse très vite une commission nationale avec tous les camarades concernés, apte à nous faire de premières propositions en décembre. Chaque fois que nous débattons avec les jeunes, on perçoit qu'ils espèrent de nous un rapport différent de ce qu'ils reçoivent du monde politique en général qui, souvent, se résume à conjuguer le mot jeune avec violence et délinquance. Prenons conscience de tout ce qui nous rapproche de leurs révoltes et de leurs aspirations, nous ne sommes pas loin d'une nouvelle rencontre avec eux. Elle peut se traduire dès les prochaines échéances.
La situation internationale nous préoccupe tous. L'urgence est à la prise d'initiatives pour sortir de cette crise majeure tragiquement ouverte le 11 septembre aux Etats-Unis par les attentats terroristes les plus monstrueux et les plus dévastateurs de l'histoire. Il s'agit de mettre les commanditaires de ces crimes hors d'état de nuire, comme il faut s'attaquer résolument aux terreaux qui les nourrissent.
Cela nous appelle à participer à toutes les mobilisations qui permettront d'éradiquer le terrorisme, de faire cesser les bombardements, d'éviter un engrenage, d'éviter la mort de milliers de civils afghans. C'est dans cet esprit que nous participerons à la journée nationale d'actions samedi prochain 17 novembre, qui sera notamment l'occasion d'une grande marche unitaire à Paris.
Mais il est tout aussi impératif de satisfaire à l'exigence d'une réponse politique de plus long terme. Notre seul avenir à tous, c'est bien d'assécher les frustrations et les humiliations. Oui, notre action doit porter contre les injustices, contre les inégalités qui caractérisent tant notre planète. Cela implique de mettre en cause les règles libérales de l'actuelle mondialisation, cela implique de construire des partenariat véritables pour le co-développement, incluant un processus d'annulation de la dette, des crédits adaptés, des aides publiques au développement démultipliées pour favoriser partout la croissance et l'efficacité sociale.
A l'inverse de la réunion de Doha qui entend encore étendre la déréglementation à de nouvelles sphères des activités humaines, il est urgent de lancer un vrai cycle contre la pauvreté et pour le développement dans toutes ses dimensions.
Plus que jamais, il faut agir pour un autre monde, nous devons multiplier contacts et initiatives pour aller vers la tenue du Forum que nous avons décidé.
Je pense aussi à la situation économique. Dans la dernière période, aux côtés des salariés touchés par les plans sociaux, avec les agents de services publics, de Calais à l'Assemblée nationale, nous avons marqué des points, fait bouger des choses, et obtenu des avancées dans la loi. Aujourd'hui, avec la baisse de la croissance qui se précise sans que les gouvernements, l'Europe, ne prennent les dispositions qui permettraient de la combattre, l'inquiétude monte. Nous pourrions prendre une initiative forte, régionale ou nationale, donnant à voir nos propositions de soutien à la consommation, à la formation, d'augmentation des salaires et des minima sociaux, une initiative capable de rassembler, d'être visible et de peser sur les décisions.
Il devient aussi urgent de nous faire mieux et plus entendre sur les questions de sécurité. C'est une des principales préoccupations de nos concitoyens et concitoyennes, et particulièrement des moins favorisés. Elle est source d'angoisses et de replis. C'est un engagement essentiel des communistes de s'opposer à toutes les violences, les trafics, les mafias et de faire respecter le droit de chacun et chacune à vivre libre. Ce droit appelle, l'actualité le montre, à engager d'énormes moyens humains et matériels en faveur de tous les services publics, de toutes les institutions concernées. Nous avons, lors du débat sur la loi de sécurité quotidienne, eu une démarche, fait des propositions en rupture avec le faux duel : laxiste - sécuritaire.
Il faut encore y travailler, aller plus loin. Nous avons sur ce terrain une immense responsabilité. Nous devons porter des propositions dont chaque communiste puisse se saisir pour ouvrir le débat avec nos concitoyens et concitoyennes.
De même sur les questions de la santé. Notre action a permis des avancées pour les hôpitaux lors du débat budgétaire. Robert Hue est en première ligne de l'action et les hospitaliers, les acteurs de la santé attendent que nous prenions de nouvelles initiatives.
Toutes ces initiatives à poursuivre, à développer ou à ouvrir, nous placent de plain-pied dans la campagne des présidentielles.
A la fin du congrès, Robert Hue a montré dans son intervention la portée de la candidature communiste. Ni candidature de témoignage, ni candidature d'une catégorie ou d'une question comme certains voudraient nous y cantonner.
Une candidature qui vise à être profondément utile à notre peuple dans la diversité de ses engagements et de ses attentes.
Une candidature capable de rassembler des centaines de milliers d'électrices et d'électeurs sur le vote communiste pour modifier le rapport des forces politiques dans un sens favorable à la satisfaction de leurs attentes et aspirations. Non pas de façon abstraite, mais dans la perspective d'obtenir par leur vote des changements immédiats et tangibles qui s'inscrivent dans une perspective de transformation progressiste.
Nous avons à construire ce rassemblement dans un contexte où la crise politique et l'abstention qui l'accompagne notamment celle plus forte dans les milieux populaires, sont parmi les obstacles les plus importants que nous aurons à surmonter.
Tout cela, nous le savons d'autant mieux que l'expérience des élections municipales reste bien vivace à notre esprit.
Mais le dire, c'est je crois valoriser considérablement le rôle au côté de Robert Hue, qui sera celui des militants et des militantes dans la campagne qui commence.
Rôle irremplaçable pour l'élaboration de propositions précises, concrètes, réalistes, bien en prise avec les exigences, les espérances populaire et qui trouvent cohérence et sens dans notre projet.
Rôle irremplaçable aussi dans le rapport, le dialogue personnalisé avec ces femmes, ces hommes, ces jeunes qui, nombreux, sont susceptibles de voter pour notre candidat.
Rôle irremplaçable enfin pour apporter à notre campagne un éclat, une dynamique qui donnent tout son sens à la nécessaire ouverture à celles, ceux qui cherchent des alternatives progressistes à l'état actuel de la société et du monde.
Oui, comme Robert l'a souligné devant le congrès, la bataille que nous engageons doit être celle de tous les communistes rassemblés.
C'est pourquoi notre candidat a décidé de l'engager en commençant par la rencontre, l'écoute, le dialogue direct avec les adhérent-e-s de notre parti, les élu-e-s, les responsables du parti, les candidats et les candidates aux prochaines élections législatives.
D'ores et déjà, seize rencontres sont fixées, la première le 16 novembre à Rouen, la seizième le 14 décembre à Joeuf pour la Lorraine.
Ces rencontres nous les concevons pour permettre un échange, une réactivité, mieux encore, une interactivité vraie et fructueuse entre notre candidat, le Parti et ses élu-e-s.
Cette première étape, on le comprend est capitale. Dans une large mesure elle conditionne notre capacité à démultiplier dans tout le pays les dialogues, les rencontres, les meetings et les initiatives les plus diverses.
Même s'il va beaucoup se dépenser dans les prochains mois, Robert ne pourra bien sûr être partout.
Or, c'est partout, du plus petit village aux plus grandes villes que les voix sont à gagner !
Commencer par les adhérents et adhérentes ira de pair avec des prises de positions, des initiatives publiques et en direction des médias.
L'idée, vous l'avez compris, est d'accompagner chaque fois que cela s'avèrera possible, la rencontre avec les communistes avec des moments et des lieux où Robert pourra dialoguer avec d'autres, dans tel quartier, telle entreprise, avec telle ou telle catégorie et sur tel ou tel sujet, en fonction de l'actualité.
Nous devons engager et mener cette campagne avec beaucoup d'ambition -il ne faut pas jouer petit bras- avec beaucoup de confiance dans les possibilités de rencontre entre les attentes de nombre de nos concitoyens et concitoyennes et les propositions, la demande que nous allons porter avec notre candidat.
Le 15 novembre, Robert Hue va inaugurer ses locaux de campagne, nous allons aujourd'hui lancer la souscription, le 26 la première réunion conjointe de la présidence et du comité exécutif avec les présidents de groupe devrait être consacré aux présidentielles.
J'ai envie de dire, c'est parti, allons-y avec une grande détermination dans l'engagement pour chacune et chacun d'entre vous.
Chers-es Camarades,
Nous avons élu tout à l'heure la présidence du Conseil national. Il nous faut maintenant élire notre comité exécutif national.
La forme et le fonctionnement de la direction nationale du parti ont été, comme vous le savez, l'un des points les plus discutés de notre congrès. Tout au long des débats la Commission nationale des statuts a pris en compte les critiques, arguments et propositions jusqu'au congrès lui-même. Le dispositif finalement retenu répond à la demande des communistes de voir fonctionner dans le parti, et singulièrement au niveau national, des directions collégiales, des directions efficaces.
Toutes et tous en attendent non seulement une animation de la vie démocratique, une prise en compte des avis des communistes, une capacité d'élaboration et de proposition accrue, mais aussi une aptitude renforcée à faire entendre dans la société les idées et propositions communistes, et à les soutenir par des initiatives visibles, convaincantes, utiles pour faire bouger concrètement les choses.
Cela nous a amené à renforcer la capacité du conseil national à jouer pleinement son rôle de lieu de souveraineté de tous les communistes entre deux congrès ; et également à distinguer clairement la fonction de mise en uvre de ses orientations et décisions, confiée au comité exécutif national, instance collégiale animée par la secrétaire nationale.
Ce comité exécutif national rend compte au Conseil national. La volonté d'efficacité a conduit à lui donner la qualité d'une équipe constituée sur proposition du ou de la secrétaire nationale. "Equipe" ne signifie à mes yeux ni uniformité, ni homogénéité. Je crois au contraire à la force de la diversité et de la complémentarité. Mais cela signifie en revanche mise en commun, entente, confiance permettant de s'engager pleinement dans une responsabilité très exigeante.
Dans mon esprit, cette équipe doit assumer collectivement l'ensemble de la fonction exécutive qui lui est confiée.
Je voudrais insister sur un point qui me paraît très important. Ce comité exécutif n'a pas pour fonction de se substituer, c'est une évidence, mais encore moins de "chapeauter" le rôle d'élaboration et d'initiative du Conseil national. Celui-ci renforcé par la mise en place d'une présidence élargie, veillera à développer l'activité des commission de préparation de ses sessions, et de ses collectifs de travail.
Le rôle du comité exécutif sera de créer les meilleures conditions pour que ce travail débouche sur des positions et initiatives audibles et visibles dans le parti comme dans la société. Il s'appuiera donc sur l'activité des collectifs du Conseil national, veillera à la coordination, à la mise en synergie des propositions et initiatives, et surtout, à la mise en uvre cohérente des moyens politiques, humains et matériels qui leur donneront l'écho et l'efficacité politique maximum dans la société.
Les membres du comité exécutif auront chacune, chacun un domaine de travail. Mais il ne s'agira pas de reconstituer des sortes de départements ou secteurs d'antan : les collectifs de travail du Conseil national et les camarades qui les animeront garderont leur responsabilité propre ; celle des membres du comité exécutif, individuellement et collectivement sera bien, comme son nom l'indique, de nature exécutive.
Naturellement, le comité exécutif devra assumer une rôle d'initiative propre : les débats du congrès ont montré l'attente d'une mise en uvre créative, imaginative, dynamique par les directions des orientations et décisions prises par les instances souveraines du parti.
J'en viens donc maintenant à l'organisation des tâches au sein du comité exécutif, car c'est à partir d'elles que j'ai été amené à construire une proposition d'équipe.
Sept d'entre elles, si le Conseil national en est d'accord, pourraient concerner les fonctions liées à la vie du parti. Ce sont :
Le lien avec les fédérations et les comités régionaux, la vie démocratique, le renforcement du parti. Je n'ai pas besoin d'insister, devant le Conseil national, sur l'effort d'innovation dont nous devrons faire preuve en la matière, à partir des choix et des attentes du congrès, et sur le besoin de réfléchir au contenu d'un nouvel effort de renforcement.
Le développement et la vie des réseaux : peut-être la décision que nous venons de prendre, de développer l'activité communiste en fonction non pas seulement ni même nécessairement des territoires, mais tout autant à partir des centres d'intérêts, des motivations particulières et des envies d'agir, nous paraîtra dans quelques années comme l'un des choix les plus importants de notre 31ème congrès.
Il s'agit sans doute d'une des clés - certainement pas la seule - pour redonner sens et force à l'engagement militant car cette demande place au premier plan les motivations propres à chaque individu.
Les activités communistes dans les entreprises. Inutile de rappeler tous les débats dont cette question a fait l'objet à l'occasion de notre congrès. Nos statuts réaffirment l'importance de cette dimension de l'activité communiste, et spécifient que les adhérentes et les adhérents doivent être encouragé-e-s à s'y engager.
Les initiatives pour l'information et la formation des communistes. Il s'agit d'un domaine dans lequel il convient de faire un effort spécifique de grande ampleur. Le développement de l'information et de la formation des communistes a fait l'objet de demandes fortes et a été l'objet d'amendements jusque dans le congrès lui-même. A juste titre, me semble-t-il, car il s'agit de facteurs essentiels de la souveraineté.
Par ailleurs, je propose de rassembler dans une même responsabilité tout ce qui touche à l'expression publique du parti : communication, presse et médias.
Relations extérieures, élections et relations avec les élus : l'énoncé de cette responsabilité se passe, il me semble, de commentaires. Sinon pour insister sur l'importance particulière qu'elle va prendre dans la toute prochaine période et sur le besoin d'une vraie proximité avec les élus, source d'enrichissement de nos liens avec la réalité vécue par les gens.
Relation avec les mouvements associatifs et les mouvements citoyens
Faire de cette question un axe de travail du comité exécutif peut surprendre. Je voudrais cependant souligner à quel point il s'agit d'une question politique importante et complexe. Nous voyons se développer dans la société des engagements associatifs, des mobilisations multiformes, tantôt durables et tantôt éphémères. Ils se donnent de objets extrêmement variés, parfois très localisés, visant dans d'autres cas le monde entier. Le plus souvent, nous nous sentons tout à fait en phase, en plein accord avec les objectifs, les besoins ou les aspirations qu'ils expriment.
Ces associations jouent un rôle essentiel dans la démocratie, elles ne veulent ni être instrumentalisées, ni boucher les carences de l'Etat : elle tiennent à leur rôle singulier.
Construire entre notre parti et de tels mouvements les relations à égalité, respectueuses de l'indépendance, de l'identité, des objectifs de chacun est sans doute l'un des très grands enjeux de la période qui s'ouvre.
Huit autres responsabilités toucheraient, dans l'esprit que j'évoquais tout à l'heure, à de grandes questions ou objectifs auxquels nous souhaitons que l'action de notre parti soit identifié dans la société. Il s'agirait des domaines suivants :
- Les initiatives pour les droits des jeunes avec l'animation de la commission dont j'ai parlé et les initiatives pour les droits des femmes, le féminisme et l'animation des collectifs femmes, dont j'ai souligne l'importance lors du congrès.
- initiatives pour le développement économique et social, (avec : les politiques économiques et sociales, l'emploi, la formation, les stratégies industrielles, la recherche, les nouvelles technologies, ) ;
- initiatives pour la démocratisation de la société (institutions, droits et libertés, luttes contre toutes les discriminations, ) ;
- initiatives pour la qualité de la vie, (touchant notamment à la décentralisation, à l'aménagement du territoire, à l'environnement, à l'écologie, à la ruralité, ) ;
- initiatives pour l'égalité et la justice sociale, (dont notamment : la santé, la protection sociale, les services publics, la lutte contre les inégalités et la précarité)
- initiatives pour la diffusion et le partage des savoirs (éducation, culture, accès à l'information) ;
- initiatives pour la ville (urbanisme, sécurité, transport, ).
Avec moi-même, le comité exécutif national pourrait donc être composé de 16 camarades, à parité. Compte tenu de la volonté de diversité des expériences et des apports possibles au sein du comité exécutif, les camarades concernés pourraient être, dans l'ordre des 15 responsabilités que je viens d'évoquer : Manuela Gomez, Jean-François Gau, Nicolas Marchand, Marie-Pierre Vieu, Patrice Cohen-Séat, Paul Lespagnol, Sylvie Jan, Mériem Derkaoui, Brigitte Dionnet, Michel Laurent, Roger Martelli, Jean-Claude Mairal, Brigitte Dareau, Michel Deschamps, Marie-France Vieux-Marcaud.
Voilà les propositions que je veux vous soumettre après avoir concerté et consulté.
Je veux ajouter que le comité exécutif aura besoin d'inviter à ses travaux d'autres camarades pour être pleinement efficace, je pense naturellement à la présidente du Conseil national, Dominique Grador et au Directeur de l'Humanité, Patrick Le Hyaric.
Je voudrais préciser que dans un souci d'efficacité, Jean-François Gau à accepter d'assurer la communication jusqu'aux présidentielles. Je l'en remercie. J'ai demandé à Pierre Mathieu d'assumer la responsabilité de directeur du conseil national pour coordonner nos moyens humains et matériels.
Un mot, si vous le permettez, sur ma situation particulière de ministre et de secrétaire nationale du parti. Je dois vous présenter mes excuses pour le report du conseil national.
Cet épisode illustre les avatars que peut poser ce "cumul" de responsabilités. Lors du congrès, des camarades se sont montrés soucieux quant à la charge de travail que cela représente et donc quant à ma disponibilité pour assumer la tâche qu'ils me confient. Je sais aussi qu'existe la question proprement politique de mon indépendance et de ma liberté de parole et de critiques sur les positions que défend le gouvernement auquel j'appartiens.
D'abord, je tiens à vous dire que cette situation, qui , c'est vrai, n'est pas sans problème, est provisoire. J'ai simplement souhaité aller jusqu'au bout de mes responsabilités sur les chantiers ouverts sur la jeunesse, le sport et l'éducation populaire. L'organisation collégiale de la direction devrait permettre durant quelques mois de faire face à ces deux mandats. En ce qui concerne ma liberté de parole, les Françaises et les Français savent depuis 1997 que le contrat qui lie l'ensemble des forces de la gauche plurielle est une libre association d'hommes et de femmes, de partis politiques qui ont des sensibilités diverses. Nos concitoyens et nos concitoyennes, et ce malgré les cris d'orfraies de la droite ne voient pas les débats au sein de la gauche plurielle comme un handicap à la bonne marche du gouvernement et de sa majorité, ou comme un handicap à l'expression de chaque parti, mais tout simplement comme un écho des débats qui traversent la société. L'uniformité n'est pas de mise.
C'est la démarche que nous portons depuis plus de quatre ans et nous avons montré son utilité à de nombreuses reprises. Ce sera ma démarche.
Chères et chers camarades,
La situation politique dans le pays comme sur la planète appelle à la prise de parole, à l'intervention citoyenne. C'est un motif de confiance que de savoir que chacun de nos gestes, chacun de nos actes peut contribuer à les développer à leur donner un sens.
Incontestablement, c'est à ce niveau-là d'efficacité que les communistes ont placé la barre pour leur parti. Il est de notre rôle de responsables nationaux d'y travailler. Je ne doute pas que les communistes sauront faire vivre les choix que nous avons faits et redonner l'envie de s'engager. Nous avons les moyens d'investir cette grande force dans la bataille des présidentielles, je suis persuadée qu'un bon résultat est à notre portée.
(source http://www.pcf.fr, le 14 novembre 2001)