Texte intégral
CYRIL VIGUIER
Bonjour, l'invité politique de Territoires d'infos sur Public Sénat Sud Radio avec la presse quotidienne régionale c'est Juliette MEADEL, bonjour...
JULIETTE MEADEL
Bonjour.
CYRIL VIGUIER
Madame la Ministre vous êtes secrétaire d'Etat chargée de l'Aide aux victimes, et, pour vous interroger, à mes côtés : Véronique JACQUET, de Sud Radio et Michaël SZAMES, de Public Sénat.
JULIETTE MEADEL
Bonjour.
VÉRONIQUE JACQUET
Bonjour.
MICHAËL SZAMES
Bonjour à tous.
CYRIL VIGUIER
Juliette MEADEL, les associations d'aide aux victimes ne sont pas d'accord avec vos chiffres sur l'indemnisation des victimes des attentats, notamment ceux de Nice, est-ce que ce matin vous pouvez nous dire, nous expliquer en chiffre à la fois le nombre de victimes indemnisées et le montant de ce qu'elles vont toucher ?
JULIETTE MEADEL
Bien sûr. Nous avons aujourd'hui eu 2.109 demandes d'indemnisation pour les attentats de Nice...
CYRIL VIGUIER
2.2019 !
JULIETTE MEADEL
2.109 demandes, ce qui est considérable nous sommes cinq mois après le drame et sur ces 2.109 demandes 811 victimes ont reçu 9 millions et 540.000 euros, donc on s'aperçoit qu'effectivement ces 811 victimes qui ont déjà reçu des provisions c'est un chiffre qu'il faut analyser à la lumière des évènements que nous avons connus ces derniers temps et notamment du risque d'escroquerie puisque la semaine comme vous le savez il y a des personnes qui ont réalisé de faux témoignages et qui se sont fait passer, qui ont voulu se faire passer pour des victimes. Donc, qu'est-ce que ça signifie pour les pouvoirs publics ? Nous devons examiner, instruire et regarder si chacune des demandes est bien fondée, est bien légitime.
CYRIL VIGUIER
Ca prend du temps ?
JULIETTE MEADEL
Ca prend un petit peu de temps si on veut bien faire son travail et c'est ce que fait le fonds de garantie qui s'occupe justement de verser ces indemnisations et ces provisions mais c'est non seulement un devoir en ce qui concerne la loi, parce qu'il faut que la loi soit respectée, mais aussi vis-à-vis des vraies victimes, pour qu'elle soit respectée il faut que chaque demande reçoive le traitement qu'elle mérite et, moi, je veux dire ici que nous avons en France un système d'indemnisation qui est l'un des plus complets au monde et j'organise à Paris le 9 janvier une conférence internationale avec des ministres du monde entier que j'ai rencontrés notamment aux Etats Unis, au Canada, en Europe et je peux vous dire qu'il n'y a aucun système qui est aussi complet que celui que nous avons en France, donc il faut aussi regarder cela...
MICHAËL SZAMES
Oui, mais vos chiffres sont remis en cause aujourd'hui par le secrétaire général de la Fédération en charge des victimes, on est dans un micmac de chiffres, est-ce que c'est bien raisonnable ?
JULIETTE MEADEL
Vous avez remarqué que je ne rentre pas dans un micmac de chiffres comme vous le dites et que ce qui compte pour moi c'est le travail qui est fait quotidiennement et c'est quand même, je le salue, nous avons eu 10 jours seulement après le drame de Nice le fonds de garantie à qui j'ai demandé de venir sur les lieux et qui a été capable 10 jours après le drame de verser des provisions, je ne sais pas si vous vous rendez compte ce que ça veut dire...
VÉRONIQUE JACQUET
Mais, Juliette MEADEL...
JULIETTE MEADEL
Pardonnez-moi, c'est important, on est capables de verser 10 jours après le drame des provisions de 20.000 euros par victime et par proche de victime pour permettre de venir, de payer un billet d'avion, d'être présent, d'être sur le lieu, d'être... c'est je crois un système qui est protecteur, qui est symbolique du service public à la française - bien sûr il faut l'améliorer, on a encore des marges d'amélioration c'est sûr...
VÉRONIQUE JACQUET
Mais en fait le sujet n'est pas là, Stéphane GICQUEL sur Sud Radio ce matin qui est le secrétaire général de la Fédération nationale des victimes d'attentats dit que finalement, s'il y a du brouillard entre vos chiffres et les siens, c'est parce qu'il n'y a pas de prise en compte du préjudice d'angoisse, il réclame lui la prise en compte du préjudice d'angoisse, est-ce que ça c'est facile à quantifier et est-ce que vous êtes d'accord avec lui ? Quand on est sur la Promenade des Anglais un 14 juillet, voilà, comment on quantifie le préjudice, l'angoisse cinq mois après en plus ?
JULIETTE MEADEL
D'abord il n'y a aucun brouillard sur les chiffres, en tout cas moi j'ai les chiffres, moi j'ai les vrais chiffres, et les vrais chiffres c'est ceux que je viens de vous dire, c'est-à-dire que je vous dis c'est 2.109 demandes, 811 victimes, donc ça ce sont les vrais chiffres. Donc, tous les chiffres qui émanent du secrétariat d'Etat sont les vrais chiffres. Deuxième sujet, qu'est-ce que c'est le préjudice d'angoisse ? I l faut quand même que nous l'expliquions ! C'est quand tout simplement vous voyez quelqu'un qui vous pointe avec un revolver ou bien que vous pensez que vous allez mourir parce que vous êtes dans un très, très grave accident de voiture ou autre, c'est ce qu'on appelle le fait de voir arriver la mort en face, c'est quand vous vous dites : « ça y est, je vais mourir », les psychiatres disent que ça, ce qui se passe à ce moment-là, crée un trouble physiologique, physique et psychologique profond qui entraîne des séquelles.
MICHAËL SZAMES
Donc, il faut le reconnaître ?
JULIETTE MEADEL
Donc nous travaillons au gouvernement, oui évidemment - je l'ai déjà dit il y a 15 jours - pour sa reconnaissance...
VÉRONIQUE JACQUET
Mais comment sur ce terrain-là éviter les escroqueries ?
JULIETTE MEADEL
Vous posez une excellente question ! Parce que ce n'est pas facile d'évaluer un préjudice d'angoisse...
VÉRONIQUE JACQUET
Eh oui !
JULIETTE MEADEL
C'est exactement pour cette raison-là que j'ai installé un groupe de travail, avec évidemment le ministre des Finances et le ministre de la Justice, qui est présidé par un professeur de droit spécialiste et qui va rendre ses conclusions à la fin du mois de février pour justement nous dire comment on fait pour quantifier le préjudice d'angoisse - c'est tout le sujet - et c'est la raison pour laquelle il faut le faire avec une exigence de rigueur et en même temps la volonté de protéger et d'indemniser intégralement le préjudice subi par les victimes.
VÉRONIQUE JACQUET
Sur le principe et parce que c'est une conséquence d'un attentat, une maman qui a perdu sa fille au Bataclan conteste l'aide juridictionnelle pour Salah ABDELSAM, ses avocats demandent qu'une telle aide soit suspendue parce que l'homme s'est rendu coupable d'un acte terroriste, ils demandent une exception, est-ce que vous comprenez une telle démarche ?
JULIETTE MEADEL
Moi j'ai reçu dans mon bureau longuement une dame qui s'appelle madame BOISSINOT et qui précisément faisait aussi ce type de demande, je dis une chose : pour les victimes il y a une chose qui est essentielle, plus encore que l'indemnisation, c'est la vérité, est de savoir la vérité, savoir ce qui s'est passé ; pour savoir la vérité il faut un procès, c'est un moment fort et important, pour que le procès se tienne en France heureusement parce que c'est les droits de l'Homme les accusés ont droit à une défense...
VÉRONIQUE JACQUET
Donc, même avec l'argent du contribuable ?
JULIETTE MEADEL
Les accusés ne peuvent pas dire : « moi je n'ai pas d'argent, donc je n'ai pas de défense ». Pourquoi ? Parce que, s'ils disent ça, il n'y a pas de procès et les victimes ont besoin d'un procès. Donc, les victimes ont besoin plus que tout autre que ce procès se tienne et que là effectivement il puisse y avoir un paiement par l'aide juridictionnelle d'un avocat pour quelqu'un qui n'aurait pas les moyens de se payer un avocat ; et je peux vous dire que c'est un point essentiel, ça fait aussi partie de la reconstruction - au-delà évidemment des principes de droit que nous connaissons tous c'est aussi important pour les victimes de pouvoir se reconstruire avec un procès qui se tienne et avec une défense qui est bien entendu une défense pour les accusés, même si cette défense est payée par l'argent du contribuable.
VÉRONIQUE JACQUET
Avec l'argent du contribuable, voilà, bien sûr.
MICHAËL SZAMES
Juliette MEADEL, l'actualité c'est évidemment la Syrie avec un accord qui a été trouvé ce matin pour évacuer les combattants rebelles, il y a une impuissance de l'ONU, une impuissance de l'Europe flagrante. Vous qui êtes en charge des victimes, on peut vous demander quand même si est-ce que ce n'est pas la fin de la prétention de toute action des droits de l'Homme quand on voit ce qui se passe en Syrie ?
JULIETTE MEADEL
D'abord la première chose c'est que quand je vois ce qui se passe et ça fait des années que ça dure moi j'ai honte, je vous le dis j'ai honte, j'ai honte de voir ces images, j'ai honte de me dire : « mais qu'avons-nous fait »...
MICHAËL SZAMES
Donc, de l'action de l'ONU, de l'Europe, de la France ?
JULIETTE MEADEL
Non, j'ai honte de voir ce qui se passe à Alep, ce qui se passe en Syrie depuis plus de trois ans aujourd'hui. Alors évidemment, vous le savez, le président de la République avait mis en place avec Barak OBAMA un plan d'intervention en 2013 pour y aller...
MICHAËL SZAMES
Mais ça n'a pas marché.
JULIETTE MEADEL
Et puis les Etats-Unis se sont retirés. Qu'est-ce qu'il faut faire aujourd'hui ? Il faut regarder aussi la situation en étant réaliste, moi je crois qu'une action de la société civile, une grande mobilisation, peut peut-être permettre aujourd'hui de faire bouger qui ? La Russie, soyons clairs, c'est la Russie principalement qui bloque toutes les résolutions à l'ONU, toutes les actions qui sont engagées, même avant-hier...
MICHAËL SZAMES
Donc, vous pointez Vladimir POUTINE ?
JULIETTE MEADEL
Regardez ce qui s'est passé avant-hier, il y avait un accord pour un cessez-le-feu et au terme de cet accord il devait y avoir une évacuation des populations civile et puis, brutalement, ça été remis en cause, et c'est des drames, c'est des drames qui font qu'aujourd'hui la... moi je crois que l'opinion publique peut-être... on peut se dire que peut-être une grande mobilisation des opinions publiques peut permettre de faire bouger en effet Vladimir POUTINE.
VÉRONIQUE JACQUET
Qu'est-ce qu'on peut faire de plus qu'aller manifester au Trocadéro, Juliette MEADEL qu'est-ce qu'on peut faire de plus qu'aller manifester au Trocadéro ?
JULIETTE MEADEL
Vous savez évidemment toute l'action diplomatique qui est menée par la France, la France est quand même à l'avant-garde de l'action qui doit être menée, maintenant il faut une Europe de la Défense, il faudrait une vraie Europe de la Défense, et puis il faudrait aussi que les États-Unis mais ils n'en prennent pas le chemin se mettent du côté des droits de l'Homme.
CYRIL VIGUIER
C'est Juliette MEADEL, la secrétaire d'Etat chargée de l'Aide aux victimes qui est notre invitée ce matin sur Public Sénat Sud Radio avec la presse quotidienne régionale. Juliette MEADEL, accusation de retard de paiement de cotisations pour Vincent PEILLON, pour Arnaud MONTEBOURG bien sûr ils le contestent des accusations en tout genre, est-ce que vous trouvez que cette primaire de la gauche est partie sur de bonnes bases ?
JULIETTE MEADEL
Oh ! Moi je ne goutte pas trop de ce type de chicailla, Arnaud MONTEBOURG et Vincent PEILLON sont des militants socialistes qui ont toujours été comment dirais-je corrects, voilà, dans leurs comportements et moi je trouve que ce n'est pas bien ces petites...
MICHAËL SZAMES
Elle est mal partie cette primaire, vous êtes d'accord...
JULIETTE MEADEL
Non, ce n'est pas mal partie...
MICHAËL SZAMES
En tout cas sur un mauvais pied ?
JULIETTE MEADEL
Ca fait toujours partie des débats. Moi j'aurais voulu qu'on l'évite parce que j'aimerais bien qu'on parle un peu des idées, qu'on parle du fond, il y a des propositions, il y a des choses à dire...
VÉRONIQUE JACQUET
Mais alors justement vous soutenez Manuel VALLS...
MICHAËL SZAMES
Halte au feu, halte au feu, alors ?
JULIETTE MEADEL
Oui, je trouve qu'il faut... franchement c'est quand même extraordinaire, on est dans un moment où on a une droite qui est de plus en plus extrême, on a une extrême droite qui est de plus en plus ravageuse et chacun se... non, tout ça n'est pas à la hauteur du débat.
MICHAËL SZAMES
Mais les primaires de la droite se sont bien passées.
VÉRONIQUE JACQUET
Mais, Juliette MEADEL, là ce qu'on voit avec le démarrage de cette primaire c'est que tout le monde n'est pas audible et en tout cas Manuel VALLS a du mal à enclencher une dynamique parce que visiblement il ne se positionne pas ou il a du mal à se positionner comme un candidat naturel, il faut qu'il fasse la différence sur quoi ?
JULIETTE MEADEL
Je ne partage pas du tout votre analyse, ça ne vous étonnera pas, nous avons précisément un ancien Premier ministre qui lui a toujours été présent, qui n'a pas fui, qui a été là, et moi je peux vous dire qu'au moment des attentats et nous l'avons vécu ensemble il a fait preuve réellement non seulement de sang-froid mais de hauteur de vue, il a montré qu'il était capable de faire respecter l'ordre public et, pour moi, c'est essentiel.
VÉRONIQUE JACQUET
Oui, mais là dans la primaire ?
JULIETTE MEADEL
Dans la primaire on voit bien que le projet sur lequel nous sommes en train de travailler avec Manuel VALLS sera évidemment un projet en cohérence avec ce que nous avons vécu pendant deux ans et avec un bilan qui n'est pas mauvais, loin de là, et puis qui est aussi tourné vers l'avenir avec...
MICHAËL SZAMES
Vous pourriez nous dire une mesure forte au projet de Manuel VALLS ?
JULIETTE MEADEL
Le projet est en train d'être élaboré, d'ailleurs c'est quand même assez naturel, il était Premier ministre il y a encore de cela trois semaines, il ne s'occupait que de son travail de Premier ministre puisqu'il n'était pas candidat.
MICHAËL SZAMES
Ca vient vite la primaire, c'est fin janvier.
JULIETTE MEADEL
Mais chaque chose en son temps, il y a un débat aujourd'hui qui est en train de s'installer, pourquoi vous voulez toujours accélérer les choses, cette espèce de course de vitesse...
MICHAËL SZAMES
Non, mais je ne sais pas...
JULIETTE MEADEL
Cette espèce de course de vitesse ne correspond pas à ce qu'attendent les Français.
MICHAËL SZAMES
Benoît HAMON lui propose le revenu universel, sur l'écologie il propose un certain nombre de choses, il a déjà un programme qu'il a d'ailleurs déroulé hier soir...
JULIETTE MEADEL
Mais bien sûr, mais parce que ça ne vous a pas échappé que ça fait un certain temps qu'il a quitté le gouvernement, donc c'est bien qu'il ait mis à profit tout ce temps dont il a disposé pour travailler pour la France.
MICHAËL SZAMES
Sylvia PINEL, du Parti radical, sera candidate. Une femme, vous dites ouf ?
JULIETTE MEADEL
C'est bien bien sûr qu'il y ait une femme, moi j'aurais préféré qu'il y en ait plus, mais bon écoutez...
VÉRONIQUE JACQUET
Est-ce que cette primaire ça ne devient pas quand même un congrès du PS avec toutes ses sensibilités et justement on a du mal à voir les programmes de tout un chacun ?
JULIETTE MEADEL
Un mot quand même sur les femmes, parce que c'est un sujet important, ce qui est quand même assez significatif c'est qu'on se retrouve en effet avec une seule femme. Qu'est-ce que ça veut dire ? Est-ce que ça veut qu'on a interdit aux femmes d'être candidates ? Non !
MICHAËL SZAMES
Qui n'est pas membre du Parti socialiste en plus !
JULIETTE MEADEL
C'est simplement que je crois qu'on est dans un moment de crise et de monde difficile où les femmes s'autocensurent davantage dans les moments difficiles et on voit qu'à la fois la vie politique est dure et que l'environnement est complexe...
MICHAËL SZAMES
S'autocensurent, là elles se sont autocensurées pour ne pas participer ?
JULIETTE MEADEL
Non, pas dans ce cas précis, mais c'est un comportement que nous avons, que j'ai moi, que beaucoup de femmes ont, qui consiste à parfois se limiter, s'autolimiter, s'autocensurer...
CYRIL VIGUIER
Ah ! Vous vous autocensurez, vous ?
JULIETTE MEADEL
Non, mais c'est ce qu'on retrouve en effet et y compris dans les entreprises et dans tous les environnements professionnels et politiques cette espèce de timidité qu'ont beaucoup de femmes, qui est aussi le résultat de centaine...
VÉRONIQUE JACQUET
Qu'ont moins d'ego que les hommes peut-être, moins d'ego que les hommes ?
JULIETTE MEADEL
De dizaine d'années de position de la femme qui hélas n'est pas toujours l'égal de lhomme effectivement dans les faits et, donc, je le regrette. Mais, en même temps, personne n'a empêché les femmes d'être candidates.
CYRIL VIGUIER
Voilà ! Et, donc, elle rejoint la primaire de la gauche ?
JULIETTE MEADEL
Mais c'est très bien qu'elle rejoigne la primaire de la gauche, moi je trouve que c'est formidable, on a plusieurs sensibilités, c'est la Belle alliance populaire, donc c'est très bien.
VÉRONIQUE JACQUET
Petite polémique ce matin, Juliette MEADEL, il y a la Région Auvergne-Rhône-Alpes qui a installé une crèche géante dans ses murs, crèche inaugurée par Laurent WAUQUIEZ le président de la Région est-ce que pour vous c'est une provocation à la laïcité ?
JULIETTE MEADEL
Pour moi c'est un recul par rapport à la laïcité ! Pourquoi ? Parce que les crèches ont évidemment toute vocation à être dans les églises, dans les domiciles de chacun, dans l'espace privé, mais jusqu'à nouvel ordre la laïcité fait que dans les espaces publics il n'y a pas de manifestation religieuse quelle qu'en soit l'évolution, donc je crois que c'est à la fois une provocation, je trouve que c'est dangereux et je trouve que ça n'est pas à la hauteur du moment ; et, par ailleurs, je trouve qu'instrumentaliser des crèches qui sont un symbole justement de paix, de rassembler, essayer de détruire ce symbole de la crèche à des fins de pure politique politicienne, ça n'est pas à la hauteur du moment et je crois que de ce point de vue-là Laurent WAUQUIEZ a perdu la raison.
CYRIL VIGUIER
Juliette MEADEL, il nous reste 30 secondes. C'est un boum sur les inscriptions électorales en forte hausse, on rappelle qu'on a jusqu'au 31 décembre pour s'inscrire, est-ce que les Français s'intéressent à la politique du coup, c'est un signe ?
JULIETTE MEADEL
Les Français se sont toujours intéressés à la politique, les Français sont passionnés par la politique et, malgré ce risque de défiance, je crois que c'est une très bonne nouvelle pour notre démocratie.
CYRIL VIGUIER
Merci, merci d'avoir été notre invitée politique ce matin.
JULIETTE MEADEL
Merci à vous.
CYRIL VIGUIER
Juliette MEADEL, je rappelle que vous êtes secrétaire d'État chargée de l'Aide aux victimes.Source : Service d'information du Gouvernement, le 16 décembre 2016
Bonjour, l'invité politique de Territoires d'infos sur Public Sénat Sud Radio avec la presse quotidienne régionale c'est Juliette MEADEL, bonjour...
JULIETTE MEADEL
Bonjour.
CYRIL VIGUIER
Madame la Ministre vous êtes secrétaire d'Etat chargée de l'Aide aux victimes, et, pour vous interroger, à mes côtés : Véronique JACQUET, de Sud Radio et Michaël SZAMES, de Public Sénat.
JULIETTE MEADEL
Bonjour.
VÉRONIQUE JACQUET
Bonjour.
MICHAËL SZAMES
Bonjour à tous.
CYRIL VIGUIER
Juliette MEADEL, les associations d'aide aux victimes ne sont pas d'accord avec vos chiffres sur l'indemnisation des victimes des attentats, notamment ceux de Nice, est-ce que ce matin vous pouvez nous dire, nous expliquer en chiffre à la fois le nombre de victimes indemnisées et le montant de ce qu'elles vont toucher ?
JULIETTE MEADEL
Bien sûr. Nous avons aujourd'hui eu 2.109 demandes d'indemnisation pour les attentats de Nice...
CYRIL VIGUIER
2.2019 !
JULIETTE MEADEL
2.109 demandes, ce qui est considérable nous sommes cinq mois après le drame et sur ces 2.109 demandes 811 victimes ont reçu 9 millions et 540.000 euros, donc on s'aperçoit qu'effectivement ces 811 victimes qui ont déjà reçu des provisions c'est un chiffre qu'il faut analyser à la lumière des évènements que nous avons connus ces derniers temps et notamment du risque d'escroquerie puisque la semaine comme vous le savez il y a des personnes qui ont réalisé de faux témoignages et qui se sont fait passer, qui ont voulu se faire passer pour des victimes. Donc, qu'est-ce que ça signifie pour les pouvoirs publics ? Nous devons examiner, instruire et regarder si chacune des demandes est bien fondée, est bien légitime.
CYRIL VIGUIER
Ca prend du temps ?
JULIETTE MEADEL
Ca prend un petit peu de temps si on veut bien faire son travail et c'est ce que fait le fonds de garantie qui s'occupe justement de verser ces indemnisations et ces provisions mais c'est non seulement un devoir en ce qui concerne la loi, parce qu'il faut que la loi soit respectée, mais aussi vis-à-vis des vraies victimes, pour qu'elle soit respectée il faut que chaque demande reçoive le traitement qu'elle mérite et, moi, je veux dire ici que nous avons en France un système d'indemnisation qui est l'un des plus complets au monde et j'organise à Paris le 9 janvier une conférence internationale avec des ministres du monde entier que j'ai rencontrés notamment aux Etats Unis, au Canada, en Europe et je peux vous dire qu'il n'y a aucun système qui est aussi complet que celui que nous avons en France, donc il faut aussi regarder cela...
MICHAËL SZAMES
Oui, mais vos chiffres sont remis en cause aujourd'hui par le secrétaire général de la Fédération en charge des victimes, on est dans un micmac de chiffres, est-ce que c'est bien raisonnable ?
JULIETTE MEADEL
Vous avez remarqué que je ne rentre pas dans un micmac de chiffres comme vous le dites et que ce qui compte pour moi c'est le travail qui est fait quotidiennement et c'est quand même, je le salue, nous avons eu 10 jours seulement après le drame de Nice le fonds de garantie à qui j'ai demandé de venir sur les lieux et qui a été capable 10 jours après le drame de verser des provisions, je ne sais pas si vous vous rendez compte ce que ça veut dire...
VÉRONIQUE JACQUET
Mais, Juliette MEADEL...
JULIETTE MEADEL
Pardonnez-moi, c'est important, on est capables de verser 10 jours après le drame des provisions de 20.000 euros par victime et par proche de victime pour permettre de venir, de payer un billet d'avion, d'être présent, d'être sur le lieu, d'être... c'est je crois un système qui est protecteur, qui est symbolique du service public à la française - bien sûr il faut l'améliorer, on a encore des marges d'amélioration c'est sûr...
VÉRONIQUE JACQUET
Mais en fait le sujet n'est pas là, Stéphane GICQUEL sur Sud Radio ce matin qui est le secrétaire général de la Fédération nationale des victimes d'attentats dit que finalement, s'il y a du brouillard entre vos chiffres et les siens, c'est parce qu'il n'y a pas de prise en compte du préjudice d'angoisse, il réclame lui la prise en compte du préjudice d'angoisse, est-ce que ça c'est facile à quantifier et est-ce que vous êtes d'accord avec lui ? Quand on est sur la Promenade des Anglais un 14 juillet, voilà, comment on quantifie le préjudice, l'angoisse cinq mois après en plus ?
JULIETTE MEADEL
D'abord il n'y a aucun brouillard sur les chiffres, en tout cas moi j'ai les chiffres, moi j'ai les vrais chiffres, et les vrais chiffres c'est ceux que je viens de vous dire, c'est-à-dire que je vous dis c'est 2.109 demandes, 811 victimes, donc ça ce sont les vrais chiffres. Donc, tous les chiffres qui émanent du secrétariat d'Etat sont les vrais chiffres. Deuxième sujet, qu'est-ce que c'est le préjudice d'angoisse ? I l faut quand même que nous l'expliquions ! C'est quand tout simplement vous voyez quelqu'un qui vous pointe avec un revolver ou bien que vous pensez que vous allez mourir parce que vous êtes dans un très, très grave accident de voiture ou autre, c'est ce qu'on appelle le fait de voir arriver la mort en face, c'est quand vous vous dites : « ça y est, je vais mourir », les psychiatres disent que ça, ce qui se passe à ce moment-là, crée un trouble physiologique, physique et psychologique profond qui entraîne des séquelles.
MICHAËL SZAMES
Donc, il faut le reconnaître ?
JULIETTE MEADEL
Donc nous travaillons au gouvernement, oui évidemment - je l'ai déjà dit il y a 15 jours - pour sa reconnaissance...
VÉRONIQUE JACQUET
Mais comment sur ce terrain-là éviter les escroqueries ?
JULIETTE MEADEL
Vous posez une excellente question ! Parce que ce n'est pas facile d'évaluer un préjudice d'angoisse...
VÉRONIQUE JACQUET
Eh oui !
JULIETTE MEADEL
C'est exactement pour cette raison-là que j'ai installé un groupe de travail, avec évidemment le ministre des Finances et le ministre de la Justice, qui est présidé par un professeur de droit spécialiste et qui va rendre ses conclusions à la fin du mois de février pour justement nous dire comment on fait pour quantifier le préjudice d'angoisse - c'est tout le sujet - et c'est la raison pour laquelle il faut le faire avec une exigence de rigueur et en même temps la volonté de protéger et d'indemniser intégralement le préjudice subi par les victimes.
VÉRONIQUE JACQUET
Sur le principe et parce que c'est une conséquence d'un attentat, une maman qui a perdu sa fille au Bataclan conteste l'aide juridictionnelle pour Salah ABDELSAM, ses avocats demandent qu'une telle aide soit suspendue parce que l'homme s'est rendu coupable d'un acte terroriste, ils demandent une exception, est-ce que vous comprenez une telle démarche ?
JULIETTE MEADEL
Moi j'ai reçu dans mon bureau longuement une dame qui s'appelle madame BOISSINOT et qui précisément faisait aussi ce type de demande, je dis une chose : pour les victimes il y a une chose qui est essentielle, plus encore que l'indemnisation, c'est la vérité, est de savoir la vérité, savoir ce qui s'est passé ; pour savoir la vérité il faut un procès, c'est un moment fort et important, pour que le procès se tienne en France heureusement parce que c'est les droits de l'Homme les accusés ont droit à une défense...
VÉRONIQUE JACQUET
Donc, même avec l'argent du contribuable ?
JULIETTE MEADEL
Les accusés ne peuvent pas dire : « moi je n'ai pas d'argent, donc je n'ai pas de défense ». Pourquoi ? Parce que, s'ils disent ça, il n'y a pas de procès et les victimes ont besoin d'un procès. Donc, les victimes ont besoin plus que tout autre que ce procès se tienne et que là effectivement il puisse y avoir un paiement par l'aide juridictionnelle d'un avocat pour quelqu'un qui n'aurait pas les moyens de se payer un avocat ; et je peux vous dire que c'est un point essentiel, ça fait aussi partie de la reconstruction - au-delà évidemment des principes de droit que nous connaissons tous c'est aussi important pour les victimes de pouvoir se reconstruire avec un procès qui se tienne et avec une défense qui est bien entendu une défense pour les accusés, même si cette défense est payée par l'argent du contribuable.
VÉRONIQUE JACQUET
Avec l'argent du contribuable, voilà, bien sûr.
MICHAËL SZAMES
Juliette MEADEL, l'actualité c'est évidemment la Syrie avec un accord qui a été trouvé ce matin pour évacuer les combattants rebelles, il y a une impuissance de l'ONU, une impuissance de l'Europe flagrante. Vous qui êtes en charge des victimes, on peut vous demander quand même si est-ce que ce n'est pas la fin de la prétention de toute action des droits de l'Homme quand on voit ce qui se passe en Syrie ?
JULIETTE MEADEL
D'abord la première chose c'est que quand je vois ce qui se passe et ça fait des années que ça dure moi j'ai honte, je vous le dis j'ai honte, j'ai honte de voir ces images, j'ai honte de me dire : « mais qu'avons-nous fait »...
MICHAËL SZAMES
Donc, de l'action de l'ONU, de l'Europe, de la France ?
JULIETTE MEADEL
Non, j'ai honte de voir ce qui se passe à Alep, ce qui se passe en Syrie depuis plus de trois ans aujourd'hui. Alors évidemment, vous le savez, le président de la République avait mis en place avec Barak OBAMA un plan d'intervention en 2013 pour y aller...
MICHAËL SZAMES
Mais ça n'a pas marché.
JULIETTE MEADEL
Et puis les Etats-Unis se sont retirés. Qu'est-ce qu'il faut faire aujourd'hui ? Il faut regarder aussi la situation en étant réaliste, moi je crois qu'une action de la société civile, une grande mobilisation, peut peut-être permettre aujourd'hui de faire bouger qui ? La Russie, soyons clairs, c'est la Russie principalement qui bloque toutes les résolutions à l'ONU, toutes les actions qui sont engagées, même avant-hier...
MICHAËL SZAMES
Donc, vous pointez Vladimir POUTINE ?
JULIETTE MEADEL
Regardez ce qui s'est passé avant-hier, il y avait un accord pour un cessez-le-feu et au terme de cet accord il devait y avoir une évacuation des populations civile et puis, brutalement, ça été remis en cause, et c'est des drames, c'est des drames qui font qu'aujourd'hui la... moi je crois que l'opinion publique peut-être... on peut se dire que peut-être une grande mobilisation des opinions publiques peut permettre de faire bouger en effet Vladimir POUTINE.
VÉRONIQUE JACQUET
Qu'est-ce qu'on peut faire de plus qu'aller manifester au Trocadéro, Juliette MEADEL qu'est-ce qu'on peut faire de plus qu'aller manifester au Trocadéro ?
JULIETTE MEADEL
Vous savez évidemment toute l'action diplomatique qui est menée par la France, la France est quand même à l'avant-garde de l'action qui doit être menée, maintenant il faut une Europe de la Défense, il faudrait une vraie Europe de la Défense, et puis il faudrait aussi que les États-Unis mais ils n'en prennent pas le chemin se mettent du côté des droits de l'Homme.
CYRIL VIGUIER
C'est Juliette MEADEL, la secrétaire d'Etat chargée de l'Aide aux victimes qui est notre invitée ce matin sur Public Sénat Sud Radio avec la presse quotidienne régionale. Juliette MEADEL, accusation de retard de paiement de cotisations pour Vincent PEILLON, pour Arnaud MONTEBOURG bien sûr ils le contestent des accusations en tout genre, est-ce que vous trouvez que cette primaire de la gauche est partie sur de bonnes bases ?
JULIETTE MEADEL
Oh ! Moi je ne goutte pas trop de ce type de chicailla, Arnaud MONTEBOURG et Vincent PEILLON sont des militants socialistes qui ont toujours été comment dirais-je corrects, voilà, dans leurs comportements et moi je trouve que ce n'est pas bien ces petites...
MICHAËL SZAMES
Elle est mal partie cette primaire, vous êtes d'accord...
JULIETTE MEADEL
Non, ce n'est pas mal partie...
MICHAËL SZAMES
En tout cas sur un mauvais pied ?
JULIETTE MEADEL
Ca fait toujours partie des débats. Moi j'aurais voulu qu'on l'évite parce que j'aimerais bien qu'on parle un peu des idées, qu'on parle du fond, il y a des propositions, il y a des choses à dire...
VÉRONIQUE JACQUET
Mais alors justement vous soutenez Manuel VALLS...
MICHAËL SZAMES
Halte au feu, halte au feu, alors ?
JULIETTE MEADEL
Oui, je trouve qu'il faut... franchement c'est quand même extraordinaire, on est dans un moment où on a une droite qui est de plus en plus extrême, on a une extrême droite qui est de plus en plus ravageuse et chacun se... non, tout ça n'est pas à la hauteur du débat.
MICHAËL SZAMES
Mais les primaires de la droite se sont bien passées.
VÉRONIQUE JACQUET
Mais, Juliette MEADEL, là ce qu'on voit avec le démarrage de cette primaire c'est que tout le monde n'est pas audible et en tout cas Manuel VALLS a du mal à enclencher une dynamique parce que visiblement il ne se positionne pas ou il a du mal à se positionner comme un candidat naturel, il faut qu'il fasse la différence sur quoi ?
JULIETTE MEADEL
Je ne partage pas du tout votre analyse, ça ne vous étonnera pas, nous avons précisément un ancien Premier ministre qui lui a toujours été présent, qui n'a pas fui, qui a été là, et moi je peux vous dire qu'au moment des attentats et nous l'avons vécu ensemble il a fait preuve réellement non seulement de sang-froid mais de hauteur de vue, il a montré qu'il était capable de faire respecter l'ordre public et, pour moi, c'est essentiel.
VÉRONIQUE JACQUET
Oui, mais là dans la primaire ?
JULIETTE MEADEL
Dans la primaire on voit bien que le projet sur lequel nous sommes en train de travailler avec Manuel VALLS sera évidemment un projet en cohérence avec ce que nous avons vécu pendant deux ans et avec un bilan qui n'est pas mauvais, loin de là, et puis qui est aussi tourné vers l'avenir avec...
MICHAËL SZAMES
Vous pourriez nous dire une mesure forte au projet de Manuel VALLS ?
JULIETTE MEADEL
Le projet est en train d'être élaboré, d'ailleurs c'est quand même assez naturel, il était Premier ministre il y a encore de cela trois semaines, il ne s'occupait que de son travail de Premier ministre puisqu'il n'était pas candidat.
MICHAËL SZAMES
Ca vient vite la primaire, c'est fin janvier.
JULIETTE MEADEL
Mais chaque chose en son temps, il y a un débat aujourd'hui qui est en train de s'installer, pourquoi vous voulez toujours accélérer les choses, cette espèce de course de vitesse...
MICHAËL SZAMES
Non, mais je ne sais pas...
JULIETTE MEADEL
Cette espèce de course de vitesse ne correspond pas à ce qu'attendent les Français.
MICHAËL SZAMES
Benoît HAMON lui propose le revenu universel, sur l'écologie il propose un certain nombre de choses, il a déjà un programme qu'il a d'ailleurs déroulé hier soir...
JULIETTE MEADEL
Mais bien sûr, mais parce que ça ne vous a pas échappé que ça fait un certain temps qu'il a quitté le gouvernement, donc c'est bien qu'il ait mis à profit tout ce temps dont il a disposé pour travailler pour la France.
MICHAËL SZAMES
Sylvia PINEL, du Parti radical, sera candidate. Une femme, vous dites ouf ?
JULIETTE MEADEL
C'est bien bien sûr qu'il y ait une femme, moi j'aurais préféré qu'il y en ait plus, mais bon écoutez...
VÉRONIQUE JACQUET
Est-ce que cette primaire ça ne devient pas quand même un congrès du PS avec toutes ses sensibilités et justement on a du mal à voir les programmes de tout un chacun ?
JULIETTE MEADEL
Un mot quand même sur les femmes, parce que c'est un sujet important, ce qui est quand même assez significatif c'est qu'on se retrouve en effet avec une seule femme. Qu'est-ce que ça veut dire ? Est-ce que ça veut qu'on a interdit aux femmes d'être candidates ? Non !
MICHAËL SZAMES
Qui n'est pas membre du Parti socialiste en plus !
JULIETTE MEADEL
C'est simplement que je crois qu'on est dans un moment de crise et de monde difficile où les femmes s'autocensurent davantage dans les moments difficiles et on voit qu'à la fois la vie politique est dure et que l'environnement est complexe...
MICHAËL SZAMES
S'autocensurent, là elles se sont autocensurées pour ne pas participer ?
JULIETTE MEADEL
Non, pas dans ce cas précis, mais c'est un comportement que nous avons, que j'ai moi, que beaucoup de femmes ont, qui consiste à parfois se limiter, s'autolimiter, s'autocensurer...
CYRIL VIGUIER
Ah ! Vous vous autocensurez, vous ?
JULIETTE MEADEL
Non, mais c'est ce qu'on retrouve en effet et y compris dans les entreprises et dans tous les environnements professionnels et politiques cette espèce de timidité qu'ont beaucoup de femmes, qui est aussi le résultat de centaine...
VÉRONIQUE JACQUET
Qu'ont moins d'ego que les hommes peut-être, moins d'ego que les hommes ?
JULIETTE MEADEL
De dizaine d'années de position de la femme qui hélas n'est pas toujours l'égal de lhomme effectivement dans les faits et, donc, je le regrette. Mais, en même temps, personne n'a empêché les femmes d'être candidates.
CYRIL VIGUIER
Voilà ! Et, donc, elle rejoint la primaire de la gauche ?
JULIETTE MEADEL
Mais c'est très bien qu'elle rejoigne la primaire de la gauche, moi je trouve que c'est formidable, on a plusieurs sensibilités, c'est la Belle alliance populaire, donc c'est très bien.
VÉRONIQUE JACQUET
Petite polémique ce matin, Juliette MEADEL, il y a la Région Auvergne-Rhône-Alpes qui a installé une crèche géante dans ses murs, crèche inaugurée par Laurent WAUQUIEZ le président de la Région est-ce que pour vous c'est une provocation à la laïcité ?
JULIETTE MEADEL
Pour moi c'est un recul par rapport à la laïcité ! Pourquoi ? Parce que les crèches ont évidemment toute vocation à être dans les églises, dans les domiciles de chacun, dans l'espace privé, mais jusqu'à nouvel ordre la laïcité fait que dans les espaces publics il n'y a pas de manifestation religieuse quelle qu'en soit l'évolution, donc je crois que c'est à la fois une provocation, je trouve que c'est dangereux et je trouve que ça n'est pas à la hauteur du moment ; et, par ailleurs, je trouve qu'instrumentaliser des crèches qui sont un symbole justement de paix, de rassembler, essayer de détruire ce symbole de la crèche à des fins de pure politique politicienne, ça n'est pas à la hauteur du moment et je crois que de ce point de vue-là Laurent WAUQUIEZ a perdu la raison.
CYRIL VIGUIER
Juliette MEADEL, il nous reste 30 secondes. C'est un boum sur les inscriptions électorales en forte hausse, on rappelle qu'on a jusqu'au 31 décembre pour s'inscrire, est-ce que les Français s'intéressent à la politique du coup, c'est un signe ?
JULIETTE MEADEL
Les Français se sont toujours intéressés à la politique, les Français sont passionnés par la politique et, malgré ce risque de défiance, je crois que c'est une très bonne nouvelle pour notre démocratie.
CYRIL VIGUIER
Merci, merci d'avoir été notre invitée politique ce matin.
JULIETTE MEADEL
Merci à vous.
CYRIL VIGUIER
Juliette MEADEL, je rappelle que vous êtes secrétaire d'État chargée de l'Aide aux victimes.Source : Service d'information du Gouvernement, le 16 décembre 2016