Texte intégral
Monsieur le président,
Je vous fais parvenir ma contribution au débat public que vous organisez sur le projet de création d'un troisième aéroport international dans le bassin parisien, comme je vous l'ai annoncé lors de la réunion publique du 20 septembre dernier.
Les conditions ne sont pas réunies, selon moi, pour que le gouvernement prenne une décision aussi lourde de conséquences avant la fin de l'année.
Le débat public conduit pendant l'été n'a, pour l'instant, pas répondu aux attentes de nos concitoyens, comme en témoigne l'appel lancé par les plus grandes associations nationales le 4 septembre dernier.
Le débat public dont notre pays a besoin n'est pas un débat d'experts confrontant des hypothèses à long terme toutes également contestables. C'est un débat citoyen sur la compatibilité des décisions envisagées en matière de transport aérien avec les orientations du schéma collectif des services de transport, et les grands objectifs nationaux que nous poursuivons dans les domaines de l'environnement et de l'aménagement du territoire. C'est un débat sur le type de société que nous voulons construire ensemble.
C'est pourquoi, le temps et les moyens doivent être donnés aux associations pour qu'elles puissent construire la contre-expertise qu'elles réclament à juste titre.
Le rôle du débat public n'est pas de préparer la présentation au gouvernement d'un " point de vue moyen " représentant la synthèse de ceux qui sont défendus par les différents intervenants, mais de permettre que tous les points de vue puissent être complètement exposés puis restitués.
Si le problème auquel il faut répondre est celui de la saturation de l'aéroport de Roissy à échéance de trois ou quatre ans, comme le disent ceux qui soutiennent ce projet, la construction d'une nouvelle plate-forme, qui demandera au moins une quinzaine d'années, ne constitue pas une réponse adaptée. Ou alors, en cohérence avec les hypothèses de croissance du trafic aérien retenues par la commission DUCSAI pour les 20 ans qui viennent, il faudrait de toute façon déplafonner Roissy avant que ce nouvel aéroport existe. Je n'ose imaginer qu'il s'agisse du scénario envisagé par les promoteurs du projet de troisième aéroport.
De véritables réponses doivent être apportées aux inquiétudes des riverains de Roissy : la suppression des vols de nuits pendant une plage horaire suffisante pour assurer le repos des riverains, l'utilisation de l'aéroport de Vatry pour le fret aérien et certains vols charter, le basculement du trafic de l'avion vers le rail, le développement des capacités les aéroports de province et de leur complémentarité avec ceux de Paris, constitueraient des premières réponses attendues.
La politique à long terme du transport aérien doit être définie en cohérence avec les orientations définies en matière de préservation de l'environnement et d'aménagement du territoire. Elle ne saurait se limiter à accompagner la croissance spontanée du trafic quand celle-ci existe, et à subventionner le transport aérien, qui ne paie déjà pas le coût des nuisances qu'il provoque, en période de crise. C'est pourtant le choix implicite qui serait fait en entérinant le projet de nouvel aéroport dans le bassin parisien. Cette infrastructure serait incompatible avec la politique environnementale et d'aménagement du territoire définie par le gouvernement lui-même dans les schémas de services collectifs et dans le plan de lutte contre le changement climatique.
Ce projet s'appuie par ailleurs sur des hypothèses très contestables, que la conjoncture économique et aéronautique actuelle rend encore plus fragiles.
Je souhaite donc que le débat puisse être prolongé et que le gouvernement se donne les moyens d'examiner au fond les conséquences de cette décision, et les alternatives proposées.
Je vous prie de bien vouloir agréer, Monsieur le président, mes meilleures salutations.
(source http://www.les-verts.org, le 29 octobre 2001)
Je vous fais parvenir ma contribution au débat public que vous organisez sur le projet de création d'un troisième aéroport international dans le bassin parisien, comme je vous l'ai annoncé lors de la réunion publique du 20 septembre dernier.
Les conditions ne sont pas réunies, selon moi, pour que le gouvernement prenne une décision aussi lourde de conséquences avant la fin de l'année.
Le débat public conduit pendant l'été n'a, pour l'instant, pas répondu aux attentes de nos concitoyens, comme en témoigne l'appel lancé par les plus grandes associations nationales le 4 septembre dernier.
Le débat public dont notre pays a besoin n'est pas un débat d'experts confrontant des hypothèses à long terme toutes également contestables. C'est un débat citoyen sur la compatibilité des décisions envisagées en matière de transport aérien avec les orientations du schéma collectif des services de transport, et les grands objectifs nationaux que nous poursuivons dans les domaines de l'environnement et de l'aménagement du territoire. C'est un débat sur le type de société que nous voulons construire ensemble.
C'est pourquoi, le temps et les moyens doivent être donnés aux associations pour qu'elles puissent construire la contre-expertise qu'elles réclament à juste titre.
Le rôle du débat public n'est pas de préparer la présentation au gouvernement d'un " point de vue moyen " représentant la synthèse de ceux qui sont défendus par les différents intervenants, mais de permettre que tous les points de vue puissent être complètement exposés puis restitués.
Si le problème auquel il faut répondre est celui de la saturation de l'aéroport de Roissy à échéance de trois ou quatre ans, comme le disent ceux qui soutiennent ce projet, la construction d'une nouvelle plate-forme, qui demandera au moins une quinzaine d'années, ne constitue pas une réponse adaptée. Ou alors, en cohérence avec les hypothèses de croissance du trafic aérien retenues par la commission DUCSAI pour les 20 ans qui viennent, il faudrait de toute façon déplafonner Roissy avant que ce nouvel aéroport existe. Je n'ose imaginer qu'il s'agisse du scénario envisagé par les promoteurs du projet de troisième aéroport.
De véritables réponses doivent être apportées aux inquiétudes des riverains de Roissy : la suppression des vols de nuits pendant une plage horaire suffisante pour assurer le repos des riverains, l'utilisation de l'aéroport de Vatry pour le fret aérien et certains vols charter, le basculement du trafic de l'avion vers le rail, le développement des capacités les aéroports de province et de leur complémentarité avec ceux de Paris, constitueraient des premières réponses attendues.
La politique à long terme du transport aérien doit être définie en cohérence avec les orientations définies en matière de préservation de l'environnement et d'aménagement du territoire. Elle ne saurait se limiter à accompagner la croissance spontanée du trafic quand celle-ci existe, et à subventionner le transport aérien, qui ne paie déjà pas le coût des nuisances qu'il provoque, en période de crise. C'est pourtant le choix implicite qui serait fait en entérinant le projet de nouvel aéroport dans le bassin parisien. Cette infrastructure serait incompatible avec la politique environnementale et d'aménagement du territoire définie par le gouvernement lui-même dans les schémas de services collectifs et dans le plan de lutte contre le changement climatique.
Ce projet s'appuie par ailleurs sur des hypothèses très contestables, que la conjoncture économique et aéronautique actuelle rend encore plus fragiles.
Je souhaite donc que le débat puisse être prolongé et que le gouvernement se donne les moyens d'examiner au fond les conséquences de cette décision, et les alternatives proposées.
Je vous prie de bien vouloir agréer, Monsieur le président, mes meilleures salutations.
(source http://www.les-verts.org, le 29 octobre 2001)