Texte intégral
Monsieur le Délégué interministériel à la Jeunesse, qui représente Patrick Kanner,
Monsieur le Président de l'Alliance française Paris Ile-de-France, qui a dû nous quitter,
Messieurs les Secrétaires généraux de l'Office franco-québécois pour la jeunesse au Québec et en France, que je retrouve toujours avec plaisir,
Madame la secrétaire générale de l'office Franco-Allemand,
Monsieur le directeur général de la Mission du Centenaire,
Messieurs les enseignants, du Cégep André-Laurendeau de Montréal et du Lycée Jean Rostand de Roubaix,
Chères étudiantes, chers étudiants,
Permettez-moi tout d'abord d'adresser mes plus sincères condoléances aux familles et proches des victimes de l'odieux attentat terroriste qui a eu lieu la nuit dernière à Québec.
Nos pensées accompagnent nos amis québécois et canadiens alors même que nous sommes réunis aujourd'hui pour inaugurer l'exposition « Chemins de mémoire, la Grande Guerre, de 14/18 à aujourd'hui ».
A travers ces photographies, ces images, c'est vous les jeunes qui nous parlez de la guerre, qui nous racontez notre histoire.
Cette exposition est l'occasion pour chacun de vous, étudiants québécois, étudiants français, de nous dire la part active que votre génération prend désormais dans la transmission de la mémoire, à l'heure où les derniers témoins se sont éteints.
Je veux vous féliciter pour votre engagement et votre investissement dans ce projet abouti, fruit d'un véritable travail de mémoire, dont le sérieux n'a pas sacrifié à la créativité.
C'est en effet un regard neuf que vous avez porté sur ces paysages du Nord-Pas-de-Calais, de la Picardie et de la Belgique.
La Grande Guerre a été, vous le savez, le premier conflit à être massivement photographié.
Par des photographes professionnels au service de la Section photographique de l'armée, par des reporters de presse mais aussi par les soldats eux-mêmes, qui partirent au front, pour certains avec leur propre matériel.
Ces photographies réunies constituent aujourd'hui un fonds d'archives capable de témoigner devant l'histoire et sont un support précieux dans l'organisation de manifestations culturelles dédiées aux grands événements historiques.
Je crois au pouvoir de l'image, à sa dimension didactique et j'encourage les projets culturels et pédagogiques, comme je l'ai fait pour le programme Une rentrée en images dans le cadre des Rencontres d'Arles de juillet à septembre 2016, en soutenant le travail que le photographe Alexandre Guirkinger a mené sur la Ligne Maginot.
Ces actions pédagogiques contribuent au développement du tourisme de mémoire, que j'ai placé au cur de mon action, en invitant les plus jeunes à se rendre sur les sites qui ont vu l'histoire se faire.
C'est ce que vous-mêmes avez accompli en marchant sur les traces de vos aînés.
Je veux donc saluer tant la démarche historique que vous avez entreprise, que l'uvre esthétique que vous nous donnez à voir aujourd'hui.
Vous êtes parvenus à vous approprier ces sites et à graver la mémoire de ce terrible conflit que fut la Grande Guerre.
Alors que le temps a recouvert la boue sombre des tranchées d'un rideau de verdure, alors que les derniers témoins ont disparu, vous avez redonné vie et visages à cette histoire.
Les portraits des descendants de soldats canadiens, que je viens de découvrir, sont autant de symboles d'une mémoire transmise aux générations à venir.
En vous intéressant aux histoires vécues, aux histoires individuelles de ces soldats et de leurs descendants, vous avez approché la dimension personnelle et familiale que revêt le Centenaire de la Première Guerre mondiale pour beaucoup de personnes et qui explique la large adhésion qu'il rencontre.
Vous avez pu compter, dans cette démarche, sur vos enseignants qui vous ont accompagnés, guidés et ont su laisser vos sensibilités s'exprimer.
Je les remercie particulièrement d'avoir initié ce projet et pour leur investissement dans cette action pédagogique qui s'inscrit dans un esprit de coopération.
Cette exposition n'a pas seulement rapproché deux générations, elle a aussi réuni deux jeunesses autour d'une histoire commune, d'une mémoire partagée.
Le travail qui nous est présenté reflète la complicité que vous avez développée et les liens qui se sont noués entre vous.
Ces liens sont importants, ils contribuent à faire vivre une histoire mondiale, une histoire qui a laissé des marques, des deux côtés de l'océan.
Votre démarche s'inscrit comme un hommage à ces soldats canadiens tombés sur les terres de France.
Elle nous invite à nous souvenir du sacrifice qui a été consenti par ces hommes, venus du bout du monde pour se battre sur un autre continent, pour défendre la liberté et la démocratie.
Le Centenaire de la Première guerre mondiale est l'occasion d'honorer la mémoire de ces jeunes engagés qui ont combattu aux côtés de la France, parfois jusqu'au sacrifice suprême.
C'est la raison pour laquelle le Président de la République a souhaité donner une dimension internationale aux commémorations de la grande Guerre et y convier les jeunes générations de tous les pays qui partagent cette histoire.
J'étais en mai 2016 à Verdun, auprès de ces jeunes que l'Office franco-allemand pour la jeunesse a contribué à réunir à l'occasion de l'inauguration du village franco-allemand.
J'y ai été marqué par leur échange et par leur engagement mémoriel.
Les cérémonies du centenaire de la bataille de la Somme, le 1er juillet dernier, se sont également inscrites dans une volonté d'associer le jeune public à l'occasion de l'hommage qui était rendu aux soldats de toutes les nations et notamment aux soldats canadiens.
Comme je l'ai rappelé à Beaumont-Hamel lors de la cérémonie en l'honneur des combattants canadiens de la bataille de la Somme, le Corps expéditionnaire canadien, pendant la Première Guerre mondiale, a compté 600 000 hommes enrôlés dont plus de 400 000 servirent en Europe.
Nous célèbrerons le 9 avril prochain la mémoire de ces hommes lors du centenaire de la bataille de la crête de Vimy.
Ces commémorations, en présence des autorités canadiennes et françaises, seront l'occasion d'un bel échange entre nos deux nations, dont l'une célèbre, en cette année 2017, son 150ème anniversaire.
Je sais que les scolaires canadiens et français seront appelés à participer aux cérémonies commémoratives et à se réunir pour honorer le courage et l'abnégation de leurs aînés.
Je tiens à souligner l'action de la Mission du Centenaire dans l'organisation de ces cérémonies.
Je sais qu'elle a apporté une aide importante à l'élaboration de l'exposition que nous inaugurons ensemble aujourd'hui, par l'attribution du label mais aussi par une participation financière qui a permis cet échange franco-québécois, ce dialogue multi-culturel.
Notre présence ici ce soir à l'Alliance française de Paris, au sein de cette association qui favorise la diversité culturelle et cultive la passion de l'échange n'est donc pas anodine.
Je veux remercier son président, Jean-Jacques Augier de nous accueillir en ces murs.
Je veux enfin remercier l'Office franco-québécois pour la jeunesse et ses secrétaires généraux québécois et français, M. Michel ROBITAILLE et M. Pascal BONNETAIN qui nous réunissent aujourd'hui et nous offrent ce moment de complicité, de communion.
Et puisque le mois des vux n'est pas encore achevé, je forme celui de voir perdurer l'engagement de nos jeunes dans le travail de mémoire et la transmission de l'histoire qui nous rapproche.
Comme les souffrances engendrées hier par la guerre, la mémoire aujourd'hui ne connaît pas de frontière.
Je vous remercie
source http://www.defense.gouv.fr, le 7 février 2017