Texte intégral
Monsieur le Maire,
Mesdames,
Messieurs,
Merci Monsieur le Maire de vos paroles de bienvenue.
Il me plaît d'être ainsi accueilli dans une région qui a su relever les défis des différentes reconversions économiques.
Il me plaît d'être ici à Nantes, au coeur du grand ouest français, dans une région qui a su réagir, se constituer une image de modernité et se tourner vers l'avenir.
Pour le sujet qui va nous occuper ces deux jours, votre histoire est un repère précieux.
Les rencontres nationales d'aujourd'hui sont les troisièmes de l'année, après celles de Montpellier sur la prévention de la délinquance et de Tours sur l'éducation. Elles nous rassemblent, cette fois sur le thème de l'emploi et de l'économie.
J'aimerais vous dire en introduction ce qui m'a amené à organiser ces rencontres, sur un sujet neuf pour la politique de la ville, et ce que j'en attends.
Notre pays se relève à peine d'une des mutations économique et sociale les plus douloureuses de son histoire. Alors que l'espoir renaît, avec les bons résultats obtenus par le gouvernement sur le front du chômage, la violence de cette crise n'en paraît rétrospectivement que plus grande.
La transformation brutale de notre économie a laissé au bord du chemin des centaines de milliers de laissés pour compte. Elle a morcellé nos villes, devenues le lieu de toutes les inégalités, de toutes les injustices alors qu'elles n'ont jamais été aussi prospères.
Les habitants des quartiers populaires, ceux qui ont contribué à l'essor économique des 30 glorieuses, ont été les premières victimes de la crise. En 1990, le chômage y était déjà le double de la moyenne nationale. La situation s'est depuis encore aggravée, au point que le travail y est devenue une valeur marginale.
Cette situation dramatique, les habitants pouvaient la comprendre tant que le reste de la population connaissait la même crise.
Alors que la croissance redémarre, et qu'ils n'en ressentent pas encore les effets, elle est aujourd'hui devenue intolérable. C'est comme si les portes obstinément fermées des entreprises étaient les portes de la société, à jamais interdites à certains. Je veux parler en particulier de ceux qui sont victimes de discriminations à cause de leur adresse, de leur nom ou de la couleur de leur peau. C'est ce que m'ont dit les jeunes du Mirail à TOULOUSE, que j'ai rencontrés après les violences urbaines de décembre, et leurs mots résonnent encore en moi : " Un CV avec comme code postal 31.100, c'est la poubelle direct ".
Intolérable pour eux, cette situation est intolérable pour la société. Car si la croissance devait s'arrêter à l'entrée des quartiers, si le fossé devait devenir infranchissable, c'est le pacte républicain qui volerait en éclats.
Ces rencontres doivent contribuer à faire prendre conscience de cette impasse, à prendre la mesure du chantier qui nous attend.
Car il ne faut pas baisser les bras, mais au contraire retrousser nos manches.
Qu'a-t-on fait jusqu'ici pour s'attaquer au problème de inégalités territoriales devant l'emploi ?
Au delà du traitement social, nécessaire comme réponse d'urgence, de réparation, je veux évoquer les politiques menées en direction des responsables économiques, de ceux qui créent l'emploi.
Il y a 10 ans l'accent était mis sur l'entreprises citoyenne et sur l'insertion par l'économique. Cela a été une étape importante mais dont on voit bien aujourd'hui qu'elle doit être dépassée. L'insertion par l'économique n'arrive pas à mordre sur le noyau dur du chômage. L'entreprise citoyenne est une invitation qui n'arrive pas à toucher le plus grand nombre.
Il y a trois ans, avec le pacte de relance pour la ville, c'est aux vertus du libéralisme que le gouvernement de l'époque a fait appel, en pensant que, toute contrainte fiscale et sociale levée, le marché pourrait créer la richesse et l'emploi pour les habitants des quartiers.
Les résultats décevants de l'expérience des zones franches urbaines, relevés par des rapports d'inspection, m'ont conduit à ouvrir une large réflexion, dont NANTES sera une étape décisive.
Le Premier ministre a ainsi demandé à deux parlementaires, Chantal RODRIGO et Pierre BOURGUIGNON, de faire un état des lieux et de recenser les pistes possibles. Le rapport qu'il viennent de lui remettre contient de nombreuses propositions, que vous aurez le loisir d'étudier et d'enrichir. Je les remercie du travail important qu'ils ont réalisé, et qui a mobilisé près de 500 acteurs.
Leurs propositions visaient à répondre à deux questions, qui reviendront sans cesse au cours de ces deux journées :
- comment favoriser l'accès à l'emploi des habitants des quartiers?
- comment inscrire les quartiers dans les flux économiques de l'agglomération?
La politique de la ville a surtout privilégié par le passé les interventions de proximité dans les quartiers en difficulté. A cette échelle indispensable mais trop étroite, la question de l'emploi et du développement économique ne pouvait recevoir de réponse à la hauteur des enjeux.
Aujourd'hui le Premier ministre lui a assigné un nouvel horizon, la ville et l'agglomération. Ses moyens ont été considérablement augmentés et le seront encore. La politique de la ville, à travers notamment les nouveaux contrats de ville (2000-2006), doit être en mesure de faire de l'emploi sa priorité.
Ces rencontres ne sont donc pas un énième colloque, pour discourir sur l'emploi.
J'ai souhaité tout au contraire une manifestation, qui soit une rencontre entre praticiens, responsables locaux, qui vont confronter leurs points de vue, mais surtout leurs expériences concrètes. J'ai voulu inviter tous ceux qui auront à préparer, à signer et à mettre en oeuvre les contrats de ville dans quelques mois.
Dans l'esprit même de ces rencontres, j'ai souhaité que soient en particulier présents tous ceux qui contribuent à développer l'emploi. En premier lieu je veux citer les chambres consulaires et les représentants des milieux économiques.
Je dis des milieux économiques car ils sont variés: des grandes comme des petites entreprises, évoluant sur des marchés locaux ou confrontés à la mondialisation des échanges. Autant de situations différentes qui peuvent toutes avoir un intérêt pour le développement des quartiers, mais dans des logiques différentes. Et ce sera peut être la première chose à apprendre de ces rencontres, c'est reconnaître nos différences et à partir de là dégager nos points de convergence.
Ces nouveaux acteurs sont prêts à se mobiliser, et c'est l'un des enseignements du sondage réalisé à la demande du ministère de la ville avec la caisse des dépôts et consignations : 64% des entreprises estiment avoir une responsabilité dans le développement économique des quartiers et 75% d'entre elles pensent important d'y développer de l'activité.
Je veux aussi parler du tissu associatif, qui sur le champ de l'emploi et de l'insertion occupe une place essentielle dans la vie quotidienne des quartiers tout en ayant un rôle fondamental en tant qu'employeur.
Je terminerai en évoquant ces "ingénieurs" dont nous ne pouvons pas nous priver pour construire les politiques pour l'emploi des habitants de nos quartiers. Je veux parler de ce que l'on appelle le service public de l'emploi; c'est à dire les directions du travail, l'ANPE, l'AFPA et le réseau d'accueil des jeunes (missions locales et PAIO) désormais au centre des questions d'insertion professionnelle des jeunes.
Comme les représentants des milieux économiques, ces spécialistes de l'emploi doivent savoir qu'ils ont toute leur place dans la politique de la ville et donc dans les contrats de ville. Leur rôle est indispensable dans la préparation des contrats de ville.
En effet quand nous disons que la politique de la ville est une politique contractuelle, c'est à dire une politique du contrat, cela veut dire une politique partenariale.
Excusez moi si le mot est aujourd'hui un peu galvaudé et que l'on en oublie parfois le sens. Etre partenaire c'est être associé en amont du projet, c'est participer à son élaboration et donc faire connaître au bon moment son analyse, et sa capacité d'engagement, en toute clarté.
La nouvelle génération des contrats de ville, sur ce champ nouveau lui aussi de l'économie et de l'emploi, doit donc permettre ce travail partenarial entre tous les acteurs qui ont un rôle à y jouer.
Car personne ne détient la solution à lui tout seul.
La politique de la ville ne peut pas se satisfaire de l'action cloisonnée de services, fussent ils les plus compétents chacun dans leur domaine. Elle ne peut accepter le désintérêt de ceux qui renverraient la responsabilité de la situation présente à un quelconque bouc émissaire (un maire, l'Etat, les entreprises, des fonctionnaires).
Les rencontres de Nantes ont été conçues autour de temps en ateliers ou forum, qui permettront, en nombre restreint, que de véritables échanges s'établissent. Je vous invite donc vivement à vous saisir de cette occasion pour engager des débats libres, où chacun pourra rendre compte de son expérience et où je demande à chacun d'écouter une analyse, une approche qui n'est pas forcément la sienne.
La politique de la ville, notamment sur ces questions de l'emploi et de l'économie, a besoin pour progresser de passer par ce stade de confrontation. Sans cette rencontre, tout notre discours sur le partenariat est vain, et nous continuerons, les uns et les autres à développer nos actions d'une manière isolée, sans traduction réelle et massive pour les habitants des quartiers.
Je vais suivre avec attention vos travaux au long de ces deux jours et je vous donne rendez vous demain soir, pour en tirer les leçons.
Nous devrons être en capacité à l'issue de ces deux jours d'établir en quelque sorte le cahier des charges des futurs contrats de ville, la feuille de route des acteurs de la politique de la ville.
Cette question de l'emploi dans les quartiers est difficile, par son ampleur, par la gravité des situations personnelles qu'elle recouvre. Nous le savons tous.
Nous savons également combien est grande l'attente des populations sur ce sujet. Nous n'avons pas le choix, encore moins quand notre économie reprend, comme c'est le cas aujourd'hui. Notre société doit être capable de faire une place à chacun.
Vous êtes près de 1000 à avoir répondu à mon invitation, et je sais que vous êtes convaincus de la nécessité d'agir. Vos travaux doivent aider les autres à s'en convaincre, à faire savoir qu'il n'y a pas de fatalité.
Je sais ainsi qu'il y a des centaines d'initiatives, d'expériences menées ici et là qui se développent. Mais elles sont isolées, mal connues, pas reconnues, parfois combattues par des règles trop rigides. Ici à Nantes je vous invite à échanger ces idées, ces expériences, à les enrichir même et surtout assurer leur diffusion.
Rendez vous demain après midi pour voir ensemble comment vous aurez répondu à cette invitation.
(source http://www.ville.gouv.fr, le 29 juin 1999)
Mesdames,
Messieurs,
Merci Monsieur le Maire de vos paroles de bienvenue.
Il me plaît d'être ainsi accueilli dans une région qui a su relever les défis des différentes reconversions économiques.
Il me plaît d'être ici à Nantes, au coeur du grand ouest français, dans une région qui a su réagir, se constituer une image de modernité et se tourner vers l'avenir.
Pour le sujet qui va nous occuper ces deux jours, votre histoire est un repère précieux.
Les rencontres nationales d'aujourd'hui sont les troisièmes de l'année, après celles de Montpellier sur la prévention de la délinquance et de Tours sur l'éducation. Elles nous rassemblent, cette fois sur le thème de l'emploi et de l'économie.
J'aimerais vous dire en introduction ce qui m'a amené à organiser ces rencontres, sur un sujet neuf pour la politique de la ville, et ce que j'en attends.
Notre pays se relève à peine d'une des mutations économique et sociale les plus douloureuses de son histoire. Alors que l'espoir renaît, avec les bons résultats obtenus par le gouvernement sur le front du chômage, la violence de cette crise n'en paraît rétrospectivement que plus grande.
La transformation brutale de notre économie a laissé au bord du chemin des centaines de milliers de laissés pour compte. Elle a morcellé nos villes, devenues le lieu de toutes les inégalités, de toutes les injustices alors qu'elles n'ont jamais été aussi prospères.
Les habitants des quartiers populaires, ceux qui ont contribué à l'essor économique des 30 glorieuses, ont été les premières victimes de la crise. En 1990, le chômage y était déjà le double de la moyenne nationale. La situation s'est depuis encore aggravée, au point que le travail y est devenue une valeur marginale.
Cette situation dramatique, les habitants pouvaient la comprendre tant que le reste de la population connaissait la même crise.
Alors que la croissance redémarre, et qu'ils n'en ressentent pas encore les effets, elle est aujourd'hui devenue intolérable. C'est comme si les portes obstinément fermées des entreprises étaient les portes de la société, à jamais interdites à certains. Je veux parler en particulier de ceux qui sont victimes de discriminations à cause de leur adresse, de leur nom ou de la couleur de leur peau. C'est ce que m'ont dit les jeunes du Mirail à TOULOUSE, que j'ai rencontrés après les violences urbaines de décembre, et leurs mots résonnent encore en moi : " Un CV avec comme code postal 31.100, c'est la poubelle direct ".
Intolérable pour eux, cette situation est intolérable pour la société. Car si la croissance devait s'arrêter à l'entrée des quartiers, si le fossé devait devenir infranchissable, c'est le pacte républicain qui volerait en éclats.
Ces rencontres doivent contribuer à faire prendre conscience de cette impasse, à prendre la mesure du chantier qui nous attend.
Car il ne faut pas baisser les bras, mais au contraire retrousser nos manches.
Qu'a-t-on fait jusqu'ici pour s'attaquer au problème de inégalités territoriales devant l'emploi ?
Au delà du traitement social, nécessaire comme réponse d'urgence, de réparation, je veux évoquer les politiques menées en direction des responsables économiques, de ceux qui créent l'emploi.
Il y a 10 ans l'accent était mis sur l'entreprises citoyenne et sur l'insertion par l'économique. Cela a été une étape importante mais dont on voit bien aujourd'hui qu'elle doit être dépassée. L'insertion par l'économique n'arrive pas à mordre sur le noyau dur du chômage. L'entreprise citoyenne est une invitation qui n'arrive pas à toucher le plus grand nombre.
Il y a trois ans, avec le pacte de relance pour la ville, c'est aux vertus du libéralisme que le gouvernement de l'époque a fait appel, en pensant que, toute contrainte fiscale et sociale levée, le marché pourrait créer la richesse et l'emploi pour les habitants des quartiers.
Les résultats décevants de l'expérience des zones franches urbaines, relevés par des rapports d'inspection, m'ont conduit à ouvrir une large réflexion, dont NANTES sera une étape décisive.
Le Premier ministre a ainsi demandé à deux parlementaires, Chantal RODRIGO et Pierre BOURGUIGNON, de faire un état des lieux et de recenser les pistes possibles. Le rapport qu'il viennent de lui remettre contient de nombreuses propositions, que vous aurez le loisir d'étudier et d'enrichir. Je les remercie du travail important qu'ils ont réalisé, et qui a mobilisé près de 500 acteurs.
Leurs propositions visaient à répondre à deux questions, qui reviendront sans cesse au cours de ces deux journées :
- comment favoriser l'accès à l'emploi des habitants des quartiers?
- comment inscrire les quartiers dans les flux économiques de l'agglomération?
La politique de la ville a surtout privilégié par le passé les interventions de proximité dans les quartiers en difficulté. A cette échelle indispensable mais trop étroite, la question de l'emploi et du développement économique ne pouvait recevoir de réponse à la hauteur des enjeux.
Aujourd'hui le Premier ministre lui a assigné un nouvel horizon, la ville et l'agglomération. Ses moyens ont été considérablement augmentés et le seront encore. La politique de la ville, à travers notamment les nouveaux contrats de ville (2000-2006), doit être en mesure de faire de l'emploi sa priorité.
Ces rencontres ne sont donc pas un énième colloque, pour discourir sur l'emploi.
J'ai souhaité tout au contraire une manifestation, qui soit une rencontre entre praticiens, responsables locaux, qui vont confronter leurs points de vue, mais surtout leurs expériences concrètes. J'ai voulu inviter tous ceux qui auront à préparer, à signer et à mettre en oeuvre les contrats de ville dans quelques mois.
Dans l'esprit même de ces rencontres, j'ai souhaité que soient en particulier présents tous ceux qui contribuent à développer l'emploi. En premier lieu je veux citer les chambres consulaires et les représentants des milieux économiques.
Je dis des milieux économiques car ils sont variés: des grandes comme des petites entreprises, évoluant sur des marchés locaux ou confrontés à la mondialisation des échanges. Autant de situations différentes qui peuvent toutes avoir un intérêt pour le développement des quartiers, mais dans des logiques différentes. Et ce sera peut être la première chose à apprendre de ces rencontres, c'est reconnaître nos différences et à partir de là dégager nos points de convergence.
Ces nouveaux acteurs sont prêts à se mobiliser, et c'est l'un des enseignements du sondage réalisé à la demande du ministère de la ville avec la caisse des dépôts et consignations : 64% des entreprises estiment avoir une responsabilité dans le développement économique des quartiers et 75% d'entre elles pensent important d'y développer de l'activité.
Je veux aussi parler du tissu associatif, qui sur le champ de l'emploi et de l'insertion occupe une place essentielle dans la vie quotidienne des quartiers tout en ayant un rôle fondamental en tant qu'employeur.
Je terminerai en évoquant ces "ingénieurs" dont nous ne pouvons pas nous priver pour construire les politiques pour l'emploi des habitants de nos quartiers. Je veux parler de ce que l'on appelle le service public de l'emploi; c'est à dire les directions du travail, l'ANPE, l'AFPA et le réseau d'accueil des jeunes (missions locales et PAIO) désormais au centre des questions d'insertion professionnelle des jeunes.
Comme les représentants des milieux économiques, ces spécialistes de l'emploi doivent savoir qu'ils ont toute leur place dans la politique de la ville et donc dans les contrats de ville. Leur rôle est indispensable dans la préparation des contrats de ville.
En effet quand nous disons que la politique de la ville est une politique contractuelle, c'est à dire une politique du contrat, cela veut dire une politique partenariale.
Excusez moi si le mot est aujourd'hui un peu galvaudé et que l'on en oublie parfois le sens. Etre partenaire c'est être associé en amont du projet, c'est participer à son élaboration et donc faire connaître au bon moment son analyse, et sa capacité d'engagement, en toute clarté.
La nouvelle génération des contrats de ville, sur ce champ nouveau lui aussi de l'économie et de l'emploi, doit donc permettre ce travail partenarial entre tous les acteurs qui ont un rôle à y jouer.
Car personne ne détient la solution à lui tout seul.
La politique de la ville ne peut pas se satisfaire de l'action cloisonnée de services, fussent ils les plus compétents chacun dans leur domaine. Elle ne peut accepter le désintérêt de ceux qui renverraient la responsabilité de la situation présente à un quelconque bouc émissaire (un maire, l'Etat, les entreprises, des fonctionnaires).
Les rencontres de Nantes ont été conçues autour de temps en ateliers ou forum, qui permettront, en nombre restreint, que de véritables échanges s'établissent. Je vous invite donc vivement à vous saisir de cette occasion pour engager des débats libres, où chacun pourra rendre compte de son expérience et où je demande à chacun d'écouter une analyse, une approche qui n'est pas forcément la sienne.
La politique de la ville, notamment sur ces questions de l'emploi et de l'économie, a besoin pour progresser de passer par ce stade de confrontation. Sans cette rencontre, tout notre discours sur le partenariat est vain, et nous continuerons, les uns et les autres à développer nos actions d'une manière isolée, sans traduction réelle et massive pour les habitants des quartiers.
Je vais suivre avec attention vos travaux au long de ces deux jours et je vous donne rendez vous demain soir, pour en tirer les leçons.
Nous devrons être en capacité à l'issue de ces deux jours d'établir en quelque sorte le cahier des charges des futurs contrats de ville, la feuille de route des acteurs de la politique de la ville.
Cette question de l'emploi dans les quartiers est difficile, par son ampleur, par la gravité des situations personnelles qu'elle recouvre. Nous le savons tous.
Nous savons également combien est grande l'attente des populations sur ce sujet. Nous n'avons pas le choix, encore moins quand notre économie reprend, comme c'est le cas aujourd'hui. Notre société doit être capable de faire une place à chacun.
Vous êtes près de 1000 à avoir répondu à mon invitation, et je sais que vous êtes convaincus de la nécessité d'agir. Vos travaux doivent aider les autres à s'en convaincre, à faire savoir qu'il n'y a pas de fatalité.
Je sais ainsi qu'il y a des centaines d'initiatives, d'expériences menées ici et là qui se développent. Mais elles sont isolées, mal connues, pas reconnues, parfois combattues par des règles trop rigides. Ici à Nantes je vous invite à échanger ces idées, ces expériences, à les enrichir même et surtout assurer leur diffusion.
Rendez vous demain après midi pour voir ensemble comment vous aurez répondu à cette invitation.
(source http://www.ville.gouv.fr, le 29 juin 1999)