Texte intégral
Monsieur le ministre, cher Christian,
Mesdames, Messieurs,
Nous sommes réunis ce matin pour commenter avec vous les chiffres du déficit public 2016 publiés par l'Insee. Ces chiffres sont importants car ce sont les dernières données officielles sur les finances publiques qui seront publiées avant les élections présidentielles. C'est aussi l'occasion de détailler l'évolution de nos comptes publics sur cette dernière année, mais également de remettre en perspective le bilan de notre action sur le quinquennat en matière économique et budgétaire.
Lorsque nous sommes arrivés aux responsabilités il y a 5 ans, la situation de l'économie française était compromise. Les finances publiques étaient très dégradées, la compétitivité de nos entreprises était au point mort depuis plusieurs années et leur santé financière était fragilisée. Enfin, l'activité avait commencé à ralentir depuis le milieu de l'année 2011, et, sans que nous le sachions à l'époque, les choses allaient empirer dans les trimestres suivants, en France comme partout en Europe.
C'est de cette situation difficile que nous sommes partis. Je ne dis pas cela pour nous trouver des excuses mais pour rappeler que ce quinquennat n'a pas été une promenade de santé, que les choix que nous avons dû faire n'ont jamais été des choix faciles, et aussi pour que chacun mesure le chemin parcouru en 5 ans.
Face à cette adversité initiale et avec l'objectif de remettre le pays sur la voie du progrès, nous avons décidé de mettre en oeuvre une stratégie budgétaire sérieuse et équilibrée. Elle a reposé sur l'idée que nous devrions maîtriser l'évolution des dépenses publiques dans la durée car c'est la seule manière de réduire simultanément les impôts et le déficit. Cette stratégie budgétaire responsable, nous l'avons également bâtie dans le souci de favoriser la croissance et l'emploi, de renforcer la justice sociale et de nous laisser des marges de manoeuvre pour financer nos priorités comme l'éducation et la sécurité des français.
Sur ces différents plans, j'estime que nous avons en très grande partie rempli notre mission.
Après un début de quinquennat difficile où l'activité a stagné, affectée par la crise de la zone euro, la reprise est clairement à l'oeuvre depuis 2015. Les fondamentaux de notre économie ont repris de la vigueur : l'investissement des entreprises, comme la consommation des ménages, se sont accélérés ces deux dernières années. Le secteur immobilier s'est aussi repris.
Surtout, notre économie recrée des emplois à un rythme que nous n'avions plus connu depuis très longtemps. Au total, 300 000 emplois ont déjà été créés dans le secteur privé depuis début 2015. De son côté, le chômage, même s'il se situe à un niveau encore trop élevé, a entamé une baisse depuis plusieurs trimestres qui se poursuivra dans les mois qui viennent.
Par ailleurs, tout indique aujourd'hui que cet élan positif va s'affirmer au cours des prochains trimestres. En effet, la confiance des ménages comme le moral des chefs d'entreprise ont nettement augmenté ces dernier mois. Ils se situent tous deux à des niveaux qu'ils n'avaient plus atteints depuis de nombreuses années et qui sont historiquement associés à des taux de croissance élevés.
Sur le plan des finances publiques, là aussi, nous aurons tenu nos engagements. Le déficit publié ce matin par l'Insee confirme que, comme chaque année depuis notre arrivée aux responsabilités, le déficit public aura été réduit. Par ailleurs, et cela est très important, pour la 3ème année consécutive, la France respecte ses engagements européens puisque le déficit 2016 atteint la cible recommandée par la Commission européenne. Celle-ci était en effet à 3,4 % et nous sommes à 3,4 %. Nos engagements européens seront tout autant respectés cette année puisque toutes les conditions sont réunies pour que, en 2017, le déficit public revienne sous les 3 %.
Ce bon résultat en termes de déficit permet notamment à la dette publique de se stabiliser à 96,0 %. Cela illustre d'ailleurs parfaitement l'intérêt du seuil des 3 % qui est si souvent vilipendé dans le débat public. En effet, on le voit très nettement aujourd'hui, à mesure que l'on se rapproche de ce seuil, la dette se stabilise, en-deçà elle diminue. Ainsi, elle n'aura progressé que de 0,4 point l'an dernier, contre 6 points depuis 2012 et 25 points entre 2007 et 2012.
En outre, pour la 3ème année consécutive, la réduction du déficit s'accompagne cette année encore d'une baisse du taux de prélèvements obligatoires. Cela traduit les choix structurants mis en oeuvre depuis 2014 de maîtriser les dépenses pour baisser le déficit et les impôts.
Tout d'abord, nous avons décidé de baisser l'impôt des ménages en ciblant notamment ceux qui appartiennent à la classe moyenne. Ainsi, en 2016, les baisses de l'impôt sur le revenu que nous avons décidées auront été portées à 5 Md au total et auront concerné plus de 12 millions de foyers. Ces mesures sont autant des mesures d'efficacité économique qui permettent au pouvoir d'achat de s'accroître et donc à la consommation de rebondir, que des mesures de justice sociale, où les fruits de nos efforts collectifs sont en priorité redistribués aux classes moyennes.
Deuxièmement, nous avons décidé, avec le CICE, le Pacte de responsabilité, le plan emploi et le plan de soutien à l'investissement, de baisser les prélèvements obligatoires sur les entreprises. Nous avons ciblé ces baisses de manière à ce qu'elles favorisent au maximum les créations d'emplois et la reprise de l'investissement. Au vu des derniers chiffres évoqués à l'instant dans ces deux domaines, on ne peut que se féliciter de l'impact de ces mesures.
Du côté des dépenses publiques, les données publiées ce matin par l'Insee confirment une nouvelle fois que ce quinquennat aura permis d'enclencher un réel changement de tendance. Les dépenses publiques - hors crédit d'impôt - auront en effet évolué de +1,2 % en 2016, comme en moyenne chaque année depuis 2013, et surtout loin du rythme moyen observé de 2000 à 2012 qui était de plus de 3,5 % par an. Grâce à ces efforts, le ratio de dépenses sur PIB baisse pour la troisième année, portant le recul cumulé à près d'un point et demi.
Cette maîtrise des dépenses est, je l'ai dit, la base de notre action, car c'est elle qui permet de baisser les impôts ou d'augmenter certaines dépenses prioritaires de manière responsable, c'est-à-dire sans creuser le déficit et même en le réduisant.
Avant de passer la parole à Christian qui vous détaillera plus précisément l'évolution des dépenses et les évolutions par administration, j'aimerais conclure en vous livrant quelques réflexions qui m'habitent à ce jour.
Après 5 années d'exercice du pouvoir où aucun commentateur ne nous a épargnés, je dois dire que je regarde la situation actuelle avec une pointe de satisfaction, mais aussi avec une pointe de regret.
La satisfaction vient sans doute du fait qu'indéniablement nous laissons la France dans une situation bien meilleure que nous l'avons trouvée.
Les finances publiques sont sensiblement assainies, nos entreprises ont retrouvé leur capacité d'investissement et elles recréent massivement des emplois, permettant au chômage de baisser dans la durée, le pouvoir d'achat des ménages s'accroît, ce qui permet de relancer la consommation. Enfin, au contraire de ce que nous avions trouvé en arrivant, tous les voyants conjoncturels sont au vert, laissant présager des trimestres à venir relativement heureux.
Le regret, bien sûr, est que cette amélioration nette et durable ne se soit pas produite quelques mois plus tôt, mais je sais que le temps parlera de lui-même et je suis convaincu qu'il démontrera que notre action aura permis de redresser une situation mal engagée permettant à la France de poursuivre son chemin avec plus de sérénité et de confiance en l'avenir.
Source http://www.economie.gouv.fr, le 27 mars 2017
Mesdames, Messieurs,
Nous sommes réunis ce matin pour commenter avec vous les chiffres du déficit public 2016 publiés par l'Insee. Ces chiffres sont importants car ce sont les dernières données officielles sur les finances publiques qui seront publiées avant les élections présidentielles. C'est aussi l'occasion de détailler l'évolution de nos comptes publics sur cette dernière année, mais également de remettre en perspective le bilan de notre action sur le quinquennat en matière économique et budgétaire.
Lorsque nous sommes arrivés aux responsabilités il y a 5 ans, la situation de l'économie française était compromise. Les finances publiques étaient très dégradées, la compétitivité de nos entreprises était au point mort depuis plusieurs années et leur santé financière était fragilisée. Enfin, l'activité avait commencé à ralentir depuis le milieu de l'année 2011, et, sans que nous le sachions à l'époque, les choses allaient empirer dans les trimestres suivants, en France comme partout en Europe.
C'est de cette situation difficile que nous sommes partis. Je ne dis pas cela pour nous trouver des excuses mais pour rappeler que ce quinquennat n'a pas été une promenade de santé, que les choix que nous avons dû faire n'ont jamais été des choix faciles, et aussi pour que chacun mesure le chemin parcouru en 5 ans.
Face à cette adversité initiale et avec l'objectif de remettre le pays sur la voie du progrès, nous avons décidé de mettre en oeuvre une stratégie budgétaire sérieuse et équilibrée. Elle a reposé sur l'idée que nous devrions maîtriser l'évolution des dépenses publiques dans la durée car c'est la seule manière de réduire simultanément les impôts et le déficit. Cette stratégie budgétaire responsable, nous l'avons également bâtie dans le souci de favoriser la croissance et l'emploi, de renforcer la justice sociale et de nous laisser des marges de manoeuvre pour financer nos priorités comme l'éducation et la sécurité des français.
Sur ces différents plans, j'estime que nous avons en très grande partie rempli notre mission.
Après un début de quinquennat difficile où l'activité a stagné, affectée par la crise de la zone euro, la reprise est clairement à l'oeuvre depuis 2015. Les fondamentaux de notre économie ont repris de la vigueur : l'investissement des entreprises, comme la consommation des ménages, se sont accélérés ces deux dernières années. Le secteur immobilier s'est aussi repris.
Surtout, notre économie recrée des emplois à un rythme que nous n'avions plus connu depuis très longtemps. Au total, 300 000 emplois ont déjà été créés dans le secteur privé depuis début 2015. De son côté, le chômage, même s'il se situe à un niveau encore trop élevé, a entamé une baisse depuis plusieurs trimestres qui se poursuivra dans les mois qui viennent.
Par ailleurs, tout indique aujourd'hui que cet élan positif va s'affirmer au cours des prochains trimestres. En effet, la confiance des ménages comme le moral des chefs d'entreprise ont nettement augmenté ces dernier mois. Ils se situent tous deux à des niveaux qu'ils n'avaient plus atteints depuis de nombreuses années et qui sont historiquement associés à des taux de croissance élevés.
Sur le plan des finances publiques, là aussi, nous aurons tenu nos engagements. Le déficit publié ce matin par l'Insee confirme que, comme chaque année depuis notre arrivée aux responsabilités, le déficit public aura été réduit. Par ailleurs, et cela est très important, pour la 3ème année consécutive, la France respecte ses engagements européens puisque le déficit 2016 atteint la cible recommandée par la Commission européenne. Celle-ci était en effet à 3,4 % et nous sommes à 3,4 %. Nos engagements européens seront tout autant respectés cette année puisque toutes les conditions sont réunies pour que, en 2017, le déficit public revienne sous les 3 %.
Ce bon résultat en termes de déficit permet notamment à la dette publique de se stabiliser à 96,0 %. Cela illustre d'ailleurs parfaitement l'intérêt du seuil des 3 % qui est si souvent vilipendé dans le débat public. En effet, on le voit très nettement aujourd'hui, à mesure que l'on se rapproche de ce seuil, la dette se stabilise, en-deçà elle diminue. Ainsi, elle n'aura progressé que de 0,4 point l'an dernier, contre 6 points depuis 2012 et 25 points entre 2007 et 2012.
En outre, pour la 3ème année consécutive, la réduction du déficit s'accompagne cette année encore d'une baisse du taux de prélèvements obligatoires. Cela traduit les choix structurants mis en oeuvre depuis 2014 de maîtriser les dépenses pour baisser le déficit et les impôts.
Tout d'abord, nous avons décidé de baisser l'impôt des ménages en ciblant notamment ceux qui appartiennent à la classe moyenne. Ainsi, en 2016, les baisses de l'impôt sur le revenu que nous avons décidées auront été portées à 5 Md au total et auront concerné plus de 12 millions de foyers. Ces mesures sont autant des mesures d'efficacité économique qui permettent au pouvoir d'achat de s'accroître et donc à la consommation de rebondir, que des mesures de justice sociale, où les fruits de nos efforts collectifs sont en priorité redistribués aux classes moyennes.
Deuxièmement, nous avons décidé, avec le CICE, le Pacte de responsabilité, le plan emploi et le plan de soutien à l'investissement, de baisser les prélèvements obligatoires sur les entreprises. Nous avons ciblé ces baisses de manière à ce qu'elles favorisent au maximum les créations d'emplois et la reprise de l'investissement. Au vu des derniers chiffres évoqués à l'instant dans ces deux domaines, on ne peut que se féliciter de l'impact de ces mesures.
Du côté des dépenses publiques, les données publiées ce matin par l'Insee confirment une nouvelle fois que ce quinquennat aura permis d'enclencher un réel changement de tendance. Les dépenses publiques - hors crédit d'impôt - auront en effet évolué de +1,2 % en 2016, comme en moyenne chaque année depuis 2013, et surtout loin du rythme moyen observé de 2000 à 2012 qui était de plus de 3,5 % par an. Grâce à ces efforts, le ratio de dépenses sur PIB baisse pour la troisième année, portant le recul cumulé à près d'un point et demi.
Cette maîtrise des dépenses est, je l'ai dit, la base de notre action, car c'est elle qui permet de baisser les impôts ou d'augmenter certaines dépenses prioritaires de manière responsable, c'est-à-dire sans creuser le déficit et même en le réduisant.
Avant de passer la parole à Christian qui vous détaillera plus précisément l'évolution des dépenses et les évolutions par administration, j'aimerais conclure en vous livrant quelques réflexions qui m'habitent à ce jour.
Après 5 années d'exercice du pouvoir où aucun commentateur ne nous a épargnés, je dois dire que je regarde la situation actuelle avec une pointe de satisfaction, mais aussi avec une pointe de regret.
La satisfaction vient sans doute du fait qu'indéniablement nous laissons la France dans une situation bien meilleure que nous l'avons trouvée.
Les finances publiques sont sensiblement assainies, nos entreprises ont retrouvé leur capacité d'investissement et elles recréent massivement des emplois, permettant au chômage de baisser dans la durée, le pouvoir d'achat des ménages s'accroît, ce qui permet de relancer la consommation. Enfin, au contraire de ce que nous avions trouvé en arrivant, tous les voyants conjoncturels sont au vert, laissant présager des trimestres à venir relativement heureux.
Le regret, bien sûr, est que cette amélioration nette et durable ne se soit pas produite quelques mois plus tôt, mais je sais que le temps parlera de lui-même et je suis convaincu qu'il démontrera que notre action aura permis de redresser une situation mal engagée permettant à la France de poursuivre son chemin avec plus de sérénité et de confiance en l'avenir.
Source http://www.economie.gouv.fr, le 27 mars 2017