Déclarations de M. Edouard Balladur, Premier ministre, sur le nouveau métro VAL de Toulouse, l'aide de l'Etat au développement des transports collectifs urbains, et l'importance de la confiance pour la politique du gouvernement, Toulouse le 26 juin 1993.

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Circonstance : Déplacement officiel de M. Edouard Balladur à Toulouse le 26 juin 1993 à l'occasion de l'inauguration du métro automatique VAL

Texte intégral

Monsieur le Maire,
Mesdames et Messieurs les parlementaires,
Mesdames et Messieurs,
Venir ici, parmi vous, à Toulouse pour l'inauguration de cette première ligne de votre métro est d'abord pour moi un honneur.
J'y vois aussi une marque de confiance de la part des élus de Toulouse, et d'abord du premier d'entre eux, votre Maire Dominique BAUDIS, que je connais et que j'apprécie depuis de nombreuses années.
C'est enfin un réconfort, dans ce temps difficile que traverse notre pays de saluer la réussite d'une réalisation dont je voudrais dire qu'elle est exemplaire.
Exemplaire un projet qui unit d'un côté une technologie avancée, le métro automatique VAL, et de l'autre le souci d'un mécénat au bénéfice de l'art contemporain. Chacun connaît le chemin parcouru par la technologie du métro automatique, depuis la réalisation pionnière de Lille jusqu'aux marchés internationaux, et encore récemment le métro de Chicago qui vient d'être inauguré.
Exemplaire une association entre le dynamisme d'un ensemble de collectivités locales, fédérée autour de Toulouse dans un Syndicat mixte, et le dynamisme de l'entreprise privée, notamment du Crédit local de France, dans une formule de contrat de concession originale.
Exemplaire une mise en oeuvre parfaitement maîtrisée, qui permet d'aboutir dans le temps et à l'heure prévue à l'ouverture, aujourd'hui, de cette première ligne au public.
Exemplaire enfin le soutien de la population à cette réalisation, grâce au rôle actif du Maire de Toulouse, qui a su créer un accord général pour un projet d'intérêt commun.
Ma présence parmi vous aujourd'hui est aussi l'occasion de dire tout l'intérêt que le Gouvernement attache aux transports collectifs, et tout particulièrement aux transports collectifs urbains.
Le transport collectif est l'une des réponses privilégiées que les responsables des grandes villes peuvent apporter aux problèmes qui résultent de l'engorgement de la circulation et du stationnement automobile. C'est aussi une réponse à la demande légitime de nos concitoyens, qui aspirent à un environnement plus propre, plus sûr, moins bruyant, c'est à dire à une meilleure qualité de la vie quotidienne dans les villes.
L'engagement du Gouvernement en faveur de ce mode d'organisation des transports, chacun peut le mesurer. Les mesures de relance récemment adoptées dans le collectif budgétaire ont fait une large place aux transports collectifs.
En région parisienne, des crédits supplémentaires ont ainsi été dégagés notamment pour le programme de métro automatique Météor.
Dans les autres agglomérations, le Gouvernement a alloué des crédits additionnels pour le métro VAL de Lille, pour les lignes de tramway de Saint-Etienne et de Grenoble et pour les réseaux de transports collectifs de 15 villes moyennes françaises.
Au total ce sont plus de 800 millions de Francs qui ont ainsi été mis en place pour accélérer la réalisation de projets de transports collectifs.
En outre, le Gouvernement annoncera prochainement le choix de plusieurs opérations significatives de dessertes de quartiers difficiles par les transports collectifs, dans le cadre de la politique de la ville. Cette action sera financée sur l'enveloppe de 5 milliards de Francs attribuée à la politique de la ville et issue de l'emprunt émis depuis hier, et qui sera convertible en actions des sociétés privatisées.
Sachez que le Gouvernement entend poursuivre l'effort qui a été accompli, et que l'Etat donnera son soutien aux agglomérations qui développent les transports collectifs. J'ai demandé à M. Bernard BOSSON, Ministre de l'Equipement, des Transports et du Tourisme, de mener une réflexion approfondie afin de définir des critères objectifs de l'aide de l'Etat aux projets des grandes agglomérations, en fonction des populations desservies, de l'équilibre financier des opérations et de l'intérêt pour l'environnement. Je souhaite que cette réflexion permette d'accélérer les projets de transports collectifs des grandes agglomérations françaises.
En ce qui concerne Toulouse, vous savez que l'aide des pouvoirs publics a été importante : plus de 600 millions de francs pour la première ligne du métro.
Le Ministre de l'Equipement, des Transports et du Tourisme m'a proposé le principe de l'inscription de l'extension du métro de Toulouse au XIème Plan. Sachez que j'y suis pour ma part tout à fait favorable. Pour faciliter la discussion entre l'agglomération de Toulouse et l'Etat sur le contenu de la suite de ce programme, des crédits d'étude pourront être engagés en 1994, pour examiner notamment les possibilités de correspondance entre les différents modes de transports toulousains. Ainsi pourra se développer le projet du métro toulousain, qui a, j'en suis convaincu, un bel avenir devant lui.
Monsieur le Maire
Mesdames, Messieurs,
La réalisation que Toulouse a su mener à bien est le fruit de la confiance que ses promoteurs, les partenaires qui s'y sont associés, les habitants ont eu en elle.
C'est sur cette même confiance que repose toute la politique du Gouvernement. Rien ne se fera sans la confiance, sans la confiance que la France doit d'abord avoir en elle-même.
C'est la confiance qui permet aujourd'hui aux taux d'intérêt de baisser, de déjà plus de 3 points depuis la formation du nouveau Gouvernement, et d'alléger d'autant les charges des entreprises et des collectivités.
C'est votre confiance qui donne au Gouvernement les moyens d'assainir l'économie, de prendre les mesures nécessaires pour sauver la protection sociale, de défendre les intérêts de la France dans les négociations commerciales internationales, de tenir le rang qui doit être celui de notre pays en Europe et dans le monde.
C'est la confiance de tous qui fera retrouver bientôt à la France le chemin d'une croissance équilibrée, favorable à l'emploi.
Cette confiance des Français dans la politique menée, nous en aurons dans les prochains jours un signe sans équivoque : le succès de l'emprunt. J'ai voulu que cet emprunt fasse appel le plus largement possible à l'épargne populaire. Je suis sûr que cet appel a été entendu.
Le Gouvernement bénéficie déjà de la confiance des Français, et du soutien de sa majorité. Avec l'appui du Parlement, qui nous aura donné, d'ici quelques jours, l'ensemble des moyens que nous lui avons demandés, le Gouvernement aura tout ce qui lui est nécessaire pour mettre en oeuvre sa politique. Que ceux qui s'impatientent veuillent bien attendre quelques mois pour juger une action qui n'aura véritablement commencé que dans les tous prochains jours. Je leur donne rendez-vous au début de l'année prochaine pour apprécier nos résultats : je les attends avec sérénité.
Monsieur le Maire,
Mesdames, Messieurs,Dans les temps difficiles que nous vivons, il y a ceux qui hésitent et ceux qui entreprennent ; ceux qui sèment le doute et ceux qui agissent pour le bien commun ; ceux qui polémiquent et ceux qui suscitent l'adhésion de tous pour des projets porteurs d'avenir. Vous connaissez la voie choisie par le Gouvernement, celle de la confiance et du renouveau. Je remercie Toulouse aujourd'hui d'avoir fait le même choix.