Texte intégral
NICOLAS TEILLARD
Christophe CASTANER, votre réaction en entendant l'émotion, la description faite par cette mère de famille.
CHRISTOPHE CASTANER
Evidemment, une émotion, une solidarité. Les enfants de Manchester sont nos enfants. Je suis papa, j'ai deux filles adolescentes, on écoute chez moi Ariana GRANDE, évidemment, ça nous touche tous. Et puis aussi, une responsabilité, celle d'oeuvrer avec les autres puissances européennes, pour lutter contre ces attaques qui hélas se multiplient, et on voit bien que l'Angleterre, qui est pourtant une île, qui est pourtant sécurisée, fait aussi l'objet d'attaques. Nous savions que Daesh avait décidé aussi de porter des coups sur la Grande-Bretagne, et on en voit aujourd'hui les traces, donc nous devons agir, agir pour faire en sorte que l'on puisse frapper à l'origine, au Sahel, au Levant, mais aussi renforcer encore plus notre renseignement intérieur pour neutraliser tous les coups qui risquent d'être portés à nos pays, à notre démocratie.
NICOLAS TEILLARD
Le renseignement, c'est la clef, selon vous ?
CHRISTOPHE CASTANER
Oui, c'est effectivement un sujet majeur aujourd'hui, il nous faut renforcer totalement notre renseignement territorial, ce qui est en train d'être reconstruit et que nous devons amplifier, mais aussi le renseignement numérique, avec les réseaux sociaux qui ont une responsabilité, et nous devons, au niveau européen, contraindre les grands opérateurs à agir et le président de la République, Edouard PHILIPPE l'a rappelé encore ce week-end, ils auront l'occasion d'échanger tous les deux, dans la matinée, et d'échanger avec Theresa MAY, nous voulons faire en sorte qu'il y ait un quatrième corps d'armée en France, qui porte sur la question du renseignement et en particulier du renseignement numérique.
NICOLAS TEILLARD
La sécurité est déjà, et depuis des mois, à un niveau maximal en France, impossible d'augmenter les moyens aujourd'hui.
CHRISTOPHE CASTANER
La question n'est pas seulement celle des moyens, mais celle de l'optimisation, celle de travailler sur tous les fronts, sur tous les sujets, et donc vraiment au niveau du terrain, sur tout risque de radicalisation, parce qu'on voit bien qu'il y a différents types d'attaques qui sont organisées, coordonnées à l'échelon international mais aussi celles qui sont issues de la folie d'un homme, et nous devons agir à ces différents niveaux là. Je crois que de toute façon, nous ne baisserons jamais les bras, et nous devons continuer à mobiliser des moyens et des moyens exceptionnels. Aujourd'hui, le ministre de l'Intérieur Gérard COLLOMB est à pied d'oeuvre pour faire en sorte que nous puissions, tant au niveau international qu'au niveau local, agir et ne rien laisser passer. Je crois que la sécurité ne peut pas être garantie, ce n'est pas un argument de campagne, ce n'est un élément électoral, nous savons le risque mais nous devons tout faire pour neutraliser ce risque, donc il nous faut des moyens exceptionnels pour cela, c'est aussi la proposition, l'engagement du président de la République et d'Edouard PHILIPPE, le Premier ministre, de faire en sorte que 10 000 emplois soient crées dans nos forces de l'ordre, dans nos forces de sécurité , pour la sécurité des Français.
NICOLAS TEILLARD
Est-ce que la vigilance sera renforcée dans les prochains jours ? Est-ce que la menace est plus importante que lors des dernières semaines ou des derniers mois ?
CHRISTOPHE CASTANER
Evidemment, ce qui se passe aujourd'hui en Grande-Bretagne, nous oblige à être plus vigilants encore, et donc nous sommes déjà à un niveau élevé, mais nous serons plus attentifs, tous nos services sont à pied d'oeuvre pour voir s'il n'y a pas une coordination qui pourrait être faite à l'échelle européenne, de la part des terroristes et qu'il y ait des risques d'attentats. Mais je voudrais rassurer et les Français, aujourd'hui il n'y a pas d'indication qu'il y aurait un risque particulier sur Paris ou sur les villes françaises.
NICOLAS TEILLARD
Est-ce qu'il y a déjà une coordination, à l'oeuvre, entre les services français et britanniques, quelques heures après cette explosion ?
CHRISTOPHE CASTANER
Bien sûr. Les échanges sont constants et immédiats, mais permettez-moi de ne pas aborder ce volet-là, qui doit relever aussi du secret et nos services et des bonnes conditions de travail de nos services.
NICOLAS TEILLARD
Christophe CASTANER, porte-parole du gouvernement en direct sur France Info merci.Source : Service d'information du Gouvernement, le 24 mai 2017