Texte intégral
Mesdames, Messieurs,
Je voudrais d'abord remercier mon collègue Angelino de m'accueillir aujourd'hui à Rome et d'avoir pris le temps, alors qu'il attend plusieurs ministres ce matin pour une conférence sur les pays de transit migratoire, de me recevoir pour ce premier entretien qui a été très franc, très riche et très fructueux.
Sans vouloir anticiper sur la conférence à laquelle nous allons participer tous les deux dans quelques instants, les questions migratoires ont naturellement été au coeur de notre rencontre.
La France est très préoccupée par la situation en Méditerranée centrale et les rencontres de cette semaine, notamment le Conseil informel qui se tient à Tallinn aujourd'hui, devraient nous permettre d'élaborer les prémisses d'une réponse européenne.
Notre action doit en premier lieu porter sur la Libye avec les limites que la situation du pays impose. Notre priorité, la priorité européenne, pas uniquement la priorité de l'Italie et de la France, doit être une sortie de crise dans ce pays-clé pour le dossier migratoire, et une sortie de crise qui puisse s'effectuer sur une base pragmatique.
Il est possible aussi d'agir dans le voisinage sud de la Libye, au Mali, au Niger en soutenant la coopération régionale et en renforçant les capacités de ces pays en matière de sécurité. Je pense en particulier à l'initiative prise par les 5 pays du Sahel pour assurer la propre sécurité de leurs frontières.
Sur le volet externe notre approche doit demeurer incitative. Pour cela nous devons pleinement mobiliser les instruments qui sont à notre disposition, que ce soit le fonds fiduciaire d'urgence ou le plan d'investissement externe. Nous ferons aussi preuve, lorsque c'est nécessaire, d'une grande fermeté notamment en rappelant le lien entre les politiques de visas et les politiques de retour.
Enfin, nous devons réfléchir à des actions plus déterminées contre les passeurs et contre tous ceux qui les soutiennent. C'est le modèle économique du trafic d'êtres humains qui doit être perturbé. Nous avons évoqué ensemble des initiatives possibles.
Enfin, avec mon collègue Angelino, nous avons évoqué d'autres débats européens importants qui vont façonner l'Europe dans les prochains mois : l'Europe de la défense, l'avenir de l'Union économique et monétaire, le cadre financier pluriannuel, la politique commerciale européenne.
Sur tous ces sujets la proximité entre nos deux pays est très grande et notre coopération est essentielle pour faire avancer notre modèle européen.
Nous avons également évoqué les crises : à la fois la crise libyenne, je viens d'en parler, mais aussi la situation en Syrie, la situation en Irak et la question de l'après Daech.
Enfin, nous avons préparé le sommet de Trieste qui m'amènera de nouveau en Italie la semaine prochaine et nous avons aussi évoqué la préparation du sommet franco-italien que la France accueillera cet automne, dans la logique de notre coopération fructueuse amicale et importante.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 18 juillet 2017