Texte intégral
LAURENT BIGNOLAS
On va commencer par retrouver Caroline ROUX et son invité pour « Les 4 vérités ». Bonjour Caroline.
CAROLINE ROUX
Bonjour.
LAURENT BIGNOLAS
Aujourd'hui, vous recevez Benjamin GRIVEAUX.
CAROLINE ROUX
Oui, alors, Benjamin GRIVEAUX, il a choisi « Les 4 vérités », pour faire sa rentrée politique. Le secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie et des Finances a une mission, vous savez quoi ? Faire de la pédagogie, expliquer l'action du gouvernement, et vous l'avez compris, il y a plutôt urgence.
- Jingle -
CAROLINE ROUX
Bonjour Benjamin GRIVEAUX.
BENJAMIN GRIVEAUX
Bonjour Caroline ROUX.
CAROLINE ROUX
Alors, on va parler de cet été compliqué, de l'impopularité, mais d'abord un message, ce matin, à la Une du Parisien, puisque vous le savez bien, puisque vous vous y rendrez, ce sont les Universités d'été du MEDEF qui débutent, et ce message de Pierre GATTAZ, qui vous dit : « Ne lâchez rien ». Vous lui répondez quoi ? « C'est pas prévu » ?
BENJAMIN GRIVEAUX
C'est pas prévu, et la transformation que les Français ont appelé de leurs voeux, par leur vote, à la fois dans le cadre de l'élection présidentielle et des élections législatives, eh bien cette transformation a été engagée dès les premières semaines, à l'Assemblée nationale, par le gouvernement, et elle sera poursuivie, c'est le sens du séminaire gouvernemental, de rentrée, qui s'est tenu hier, c'est le sens des réformes qui ont été engagées, et puis, eh bien de celles qui vont venir dans les semaines et dans les mois à venir et qui ont été hier présentées par le Premier ministre.
CAROLINE ROUX
Mais, on le sent bien, que le patron des patrons, comme on dit, il a une crainte, il a une crainte, celle que vous n'alliez pas jusqu'au bout des réformes, avec notamment la présentation des ordonnances jeudi sur la réforme de la loi travail. La réponse c'est : on transformera réellement le pays. Cette réforme-là elle ira jusqu'au bout. Vous sentez bien cette crainte d'une partie de votre électorat qui se dit : « Ouh lala, ils sont impopulaires. Est-ce qu'ils vont les faire les réformes, vraiment ? ».
BENJAMIN GRIVEAUX
Ecoutez, je ne crois pas que l'électorat d'Emmanuel MACRON se résume au MEDEF, loin de là. Bon. On nous a confié la mission de transformer en profondeur le modèle économique et le modèle social français, qui produit depuis 30 ans un chômage de masse inégalé, des inégalités et puis une incapacité à passer d'une économie de rattrapage qu'on a héritée de l'après-guerre, à une économie de la compétence et de l'innovation. Et donc, si votre question est : est-ce qu'on va aller jusqu'au bout, pour transformer et respecter le mandat que nous ont confié les Français, la réponse est très clairement oui. Sur la question du travail, sur la question de l'école, sur la question du logement, sur la question d'une transformation de notre modèle économique, nous engagerons la totalité des transformations pour lesquelles nous avons reçu mandat.
CAROLINE ROUX
Vous ne prendrez pas le risque de décevoir les patrons.
BENJAMIN GRIVEAUX
Nous ne prendrons pas le risque de décevoir, ni les patrons, ni les salariés, ni les étudiants, ni les parents inquiets de cette rentrée scolaire. Personne. Pour une raison simple, c'est que nous venons ici avec un sentiment assez évident, de réconciliation, de volonté de réconcilier les gens. Il faut arrêter d'opposer les patrons aux salariés, les riches aux pauvres, le capital et le travail. A force d'opposer les uns aux autres, on n'a ni le capital en France, avec des problèmes de financement de notre économie, ni le travail, avec 3,5 millions de chômeurs.
CAROLINE ROUX
Il y a juste une réalité...
BENJAMIN GRIVEAUX
Et donc il faut poursuivre le travail de réconciliation et de transformation, c'est la mission qui nous a été confiée.
CAROLINE ROUX
Votre mission, par exemple, très concrètement, d'ici à jeudi, c'est de réconcilier, allez, Pierre GATTAZ et monsieur MARTINEZ. Vous pensez que c'est possible ?
BENJAMIN GRIVEAUX
Ecoutez, à l'impossible, nul n'est tenu, mais en même temps...
CAROLINE ROUX
Bon courage !
BENJAMIN GRIVEAUX
... nous avons su démontrer, dans l'année qui vient de s'écouler, que, manifestement, on pouvait faire bouger les lignes, que ce qui était gravé dans le marbre...
CAROLINE ROUX
C'est vrai.
BENJAMIN GRIVEAUX
... comme le clivage gauche/droite de la politique française, manifestement, pouvait subir quelques assauts, et ne pas y résister. Et donc, faites-nous confiance, pour faire bouger ces lignes-là.
CAROLINE ROUX
Est-ce qu'il faut accepter l'impopularité quand on veut transformer le pays ?
BENJAMIN GRIVEAUX
Ecoutez, il faut d'abord ne pas gouverner avec les yeux rivés sur les sondages, parce que je crains que ceux qui ont fait ça depuis 30 ans, n'aient finalement choisi l'immobilisme plutôt que le mouvement. Nous, nous serons jugés à l'issue d'un quinquennat, et finalement, notre baromètre, ce qui doit être le meilleur indicateur de la réussite qui sera la nôtre, c'est de se dire : est-ce que les parents, à la fin de ce quinquennat, se diront que l'avenir de leurs enfants sera meilleur que le leur. C'est la première fois qu'en un siècle, en France, on a des parents qui pensent que leurs enfants vivront moins bien qu'eux. Nous, l'objectif c'est de renverser cette tendance-là.
CAROLINE ROUX
Alors, en général, on dit qu'il ne faut pas gouverner en regardant les sondages, quand ils ne sont pas bons. Est-ce que cette forte chute de popularité c'est une sanction, et ça sanctionne quoi ? Est-ce qu'il faut en tirer des leçons, ou est-ce que vous dites, allez, peu importe, en gros, ce que ressentent dans cette rentrée les Français, on se donne rendez-vous dans cinq ans ? Sincèrement.
BENJAMIN GRIVEAUX
Après 30 ans d'inaction, que les Français soient impatients de voir des résultats, ça parait logique, et les résultats, ils arriveront. Nous serons jugés sur les résultats qui seront ceux des réformes qui ont été engagées, que ce soit sur le Code du travail, sur les différentes transformations qui seront mises en oeuvre.
CAROLINE ROUX
Vous dites de l'impatience, c'est de l'impatience, selon vous, ce que l'on a vu dans les sondages...
BENJAMIN GRIVEAUX
Mais bien évidemment.
CAROLINE ROUX
Ce n'est pas de la colère.
BENJAMIN GRIVEAUX
Mais c'est de l'impatience.
CAROLINE ROUX
Ce n'est pas de la déception.
BENJAMIN GRIVEAUX
Mais ils ont raison les Français d'être impatients. Quand vous avez 3,5 millions de chômeurs, quand vous avez trois à quatre fois moins d'entreprises de taille intermédiaire, en France, qu'en Allemagne, qu'en Italie, qu'en Grande-Bretagne. Quand vous avez un système scolaire qui reproduit les inégalités de départ, depuis toujours, et ça fait 30 ans qu'on considère qu'il faut donner la même condition d'enseignement, que vous soyez à Trappes ou à Henri IV. Evidemment que ça crée de la colère et que ça crée de l'impatience. Et donc, il y a une exigence d'aller rapidement. On a voté six lois en sept semaines, pour cette majorité, dont beaucoup ont dit qu'elle était amateur, pas suffisamment expérimentée, etc., eh bien voilà, vous avez d'un côté les procéduriers de l'immobilisme, ça c'est l'opposition, qui n'a rien proposé de l'été, et de l'autre, une majorité qui a voté six textes cette semaine, et ça, ça permet d'avancer vite.
CAROLINE ROUX
Un cas concret. Une réforme qui, on le sent, politiquement, est difficile à manier, la réforme de l'ISF, on pourrait aussi parler de la flat-taxe, qui sont dans le projet d'Emmanuel MACRON. Depuis quelques jours, on entend une partie de l'opposition dire : de toute façon, ce gouvernement, c'est le gouvernement des riches, 4,5 milliards d'efforts budgétaires pour baisser la fiscalité des plus aisés en France. C'est compliqué de faire de la pédagogie sur ce sujet ?
BENJAMIN GRIVEAUX
Ça n'est pas compliqué d'expliquer que l'ISF, vous avez deux parties dans l'ISF. Vous avez la partie dite improductive, et celle-là, nous n'y toucherons pas, c'est l'immobilier, et donc les personnes qui ont fait le choix de placer leur patrimoine dans l'immobilier, avec des résidences secondaires, parfois plusieurs résidences, eh bien ceux-là conserveront cette partie de l'ISF, parce que ça n'est pas du capital productif. En revanche, quand vous avez des capitaux réinvestis dans l'économie française, qui bénéficient à nos PME, à nos entreprises, qui créent de l'activité...
CAROLINE ROUX
C'est pas des cadeaux aux plus riches, c'est ça que vous nous expliquez.
BENJAMIN GRIVEAUX
... qui créent de l'activité, qui créent de l'emploi, ça n'est pas des cadeaux aux plus riches. Et pour, à nouveau, ce que je vous disais en début, il ne faut pas opposer le capital et le travail. Moi je ne sais pas avoir une croissance économique soutenable, durable et solide, sans le capital, et donc un banquier, à Londres, il est aussi bon pour l'économie française, qu'un commerçant qui tient un commerce de centre-ville, dans une petite ville de l'Aveyron. Il faut en finir avec ces oppositions.
CAROLINE ROUX
Elle passera cette réforme ? Elle est difficile à défendre ? Est-ce qu'elle est difficile à défendre cette réforme ?
BENJAMIN GRIVEAUX
Elle n'est pas difficile, parce que, à partir...
CAROLINE ROUX
A Bercy, par exemple, et donc au sein de votre majorité.
BENJAMIN GRIVEAUX
Ni à Bercy, ni au sein de la majorité, elle ne sera difficile à défendre, parce qu'elle va dans le bon sens. Le capital, il doit être employé au service du travail.
CAROLINE ROUX
Est-ce que vous avez trouvé votre place à Bercy ? Ce n'est pas compliqué ?
BENJAMIN GRIVEAUX
Ecoutez, ce n'est pas compliqué, d'abord parce que, vous savez, nous sommes aujourd'hui trois ministres à Bercy...
CAROLINE ROUX
C'était la question.
BENJAMIN GRIVEAUX
Bercy a connu jusqu'à trois à quatre ministres, et trois ou quatre secrétaires d'Etat, donc il y a du travail pour tout le monde, et puis moi je forme un duo en particulier avec Bruno LE MAIRE, on se partage la totalité des dossiers, et donc...
CAROLINE ROUX
Vous faites ce qu'il ne veut pas faire ?
BENJAMIN GRIVEAUX
Non, ça n'est pas vrai, je sais que ça a été souvent dit.
CAROLINE ROUX
Eh bien voilà.
BENJAMIN GRIVEAUX
Je vous le dis. Prenons deux exemples très concrets, sur les questions industrielles, il a traité le cas de GM&S, parce que GM&S était déjà sur la table du ministre lorsqu'il a été nommé un mois avant moi. J'ai repris moi la responsabilité sur le dossier TIM à Dunkerque, on a sauvé 446 emplois...
CAROLINE ROUX
Jusqu'ici tout va bien.
BENJAMIN GRIVEAUX
Il est allé à New-York pour l'attractivité financière à la place de Paris, je serai à Londres dans dix jours pour aller convaincre les grandes banques anglo-saxonnes de venir s'installer à Paris.
CAROLINE ROUX
Jusqu'ici tout va bien. Merci beaucoup Benjamin GRIVEAUX.
BENJAMIN GRIVEAUX
Merci à vous.
CAROLINE ROUX
C'est à vous Laurent.
LAURENT BIGNOLAS
Merci Caroline, et bonne journée à tous les deux.
CAROLINE ROUX
A demain.
LAURENT BIGNOLAS
Oui, à demain, eh bien évidemment, on compte sur vous.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 11 septembre 2017
On va commencer par retrouver Caroline ROUX et son invité pour « Les 4 vérités ». Bonjour Caroline.
CAROLINE ROUX
Bonjour.
LAURENT BIGNOLAS
Aujourd'hui, vous recevez Benjamin GRIVEAUX.
CAROLINE ROUX
Oui, alors, Benjamin GRIVEAUX, il a choisi « Les 4 vérités », pour faire sa rentrée politique. Le secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie et des Finances a une mission, vous savez quoi ? Faire de la pédagogie, expliquer l'action du gouvernement, et vous l'avez compris, il y a plutôt urgence.
- Jingle -
CAROLINE ROUX
Bonjour Benjamin GRIVEAUX.
BENJAMIN GRIVEAUX
Bonjour Caroline ROUX.
CAROLINE ROUX
Alors, on va parler de cet été compliqué, de l'impopularité, mais d'abord un message, ce matin, à la Une du Parisien, puisque vous le savez bien, puisque vous vous y rendrez, ce sont les Universités d'été du MEDEF qui débutent, et ce message de Pierre GATTAZ, qui vous dit : « Ne lâchez rien ». Vous lui répondez quoi ? « C'est pas prévu » ?
BENJAMIN GRIVEAUX
C'est pas prévu, et la transformation que les Français ont appelé de leurs voeux, par leur vote, à la fois dans le cadre de l'élection présidentielle et des élections législatives, eh bien cette transformation a été engagée dès les premières semaines, à l'Assemblée nationale, par le gouvernement, et elle sera poursuivie, c'est le sens du séminaire gouvernemental, de rentrée, qui s'est tenu hier, c'est le sens des réformes qui ont été engagées, et puis, eh bien de celles qui vont venir dans les semaines et dans les mois à venir et qui ont été hier présentées par le Premier ministre.
CAROLINE ROUX
Mais, on le sent bien, que le patron des patrons, comme on dit, il a une crainte, il a une crainte, celle que vous n'alliez pas jusqu'au bout des réformes, avec notamment la présentation des ordonnances jeudi sur la réforme de la loi travail. La réponse c'est : on transformera réellement le pays. Cette réforme-là elle ira jusqu'au bout. Vous sentez bien cette crainte d'une partie de votre électorat qui se dit : « Ouh lala, ils sont impopulaires. Est-ce qu'ils vont les faire les réformes, vraiment ? ».
BENJAMIN GRIVEAUX
Ecoutez, je ne crois pas que l'électorat d'Emmanuel MACRON se résume au MEDEF, loin de là. Bon. On nous a confié la mission de transformer en profondeur le modèle économique et le modèle social français, qui produit depuis 30 ans un chômage de masse inégalé, des inégalités et puis une incapacité à passer d'une économie de rattrapage qu'on a héritée de l'après-guerre, à une économie de la compétence et de l'innovation. Et donc, si votre question est : est-ce qu'on va aller jusqu'au bout, pour transformer et respecter le mandat que nous ont confié les Français, la réponse est très clairement oui. Sur la question du travail, sur la question de l'école, sur la question du logement, sur la question d'une transformation de notre modèle économique, nous engagerons la totalité des transformations pour lesquelles nous avons reçu mandat.
CAROLINE ROUX
Vous ne prendrez pas le risque de décevoir les patrons.
BENJAMIN GRIVEAUX
Nous ne prendrons pas le risque de décevoir, ni les patrons, ni les salariés, ni les étudiants, ni les parents inquiets de cette rentrée scolaire. Personne. Pour une raison simple, c'est que nous venons ici avec un sentiment assez évident, de réconciliation, de volonté de réconcilier les gens. Il faut arrêter d'opposer les patrons aux salariés, les riches aux pauvres, le capital et le travail. A force d'opposer les uns aux autres, on n'a ni le capital en France, avec des problèmes de financement de notre économie, ni le travail, avec 3,5 millions de chômeurs.
CAROLINE ROUX
Il y a juste une réalité...
BENJAMIN GRIVEAUX
Et donc il faut poursuivre le travail de réconciliation et de transformation, c'est la mission qui nous a été confiée.
CAROLINE ROUX
Votre mission, par exemple, très concrètement, d'ici à jeudi, c'est de réconcilier, allez, Pierre GATTAZ et monsieur MARTINEZ. Vous pensez que c'est possible ?
BENJAMIN GRIVEAUX
Ecoutez, à l'impossible, nul n'est tenu, mais en même temps...
CAROLINE ROUX
Bon courage !
BENJAMIN GRIVEAUX
... nous avons su démontrer, dans l'année qui vient de s'écouler, que, manifestement, on pouvait faire bouger les lignes, que ce qui était gravé dans le marbre...
CAROLINE ROUX
C'est vrai.
BENJAMIN GRIVEAUX
... comme le clivage gauche/droite de la politique française, manifestement, pouvait subir quelques assauts, et ne pas y résister. Et donc, faites-nous confiance, pour faire bouger ces lignes-là.
CAROLINE ROUX
Est-ce qu'il faut accepter l'impopularité quand on veut transformer le pays ?
BENJAMIN GRIVEAUX
Ecoutez, il faut d'abord ne pas gouverner avec les yeux rivés sur les sondages, parce que je crains que ceux qui ont fait ça depuis 30 ans, n'aient finalement choisi l'immobilisme plutôt que le mouvement. Nous, nous serons jugés à l'issue d'un quinquennat, et finalement, notre baromètre, ce qui doit être le meilleur indicateur de la réussite qui sera la nôtre, c'est de se dire : est-ce que les parents, à la fin de ce quinquennat, se diront que l'avenir de leurs enfants sera meilleur que le leur. C'est la première fois qu'en un siècle, en France, on a des parents qui pensent que leurs enfants vivront moins bien qu'eux. Nous, l'objectif c'est de renverser cette tendance-là.
CAROLINE ROUX
Alors, en général, on dit qu'il ne faut pas gouverner en regardant les sondages, quand ils ne sont pas bons. Est-ce que cette forte chute de popularité c'est une sanction, et ça sanctionne quoi ? Est-ce qu'il faut en tirer des leçons, ou est-ce que vous dites, allez, peu importe, en gros, ce que ressentent dans cette rentrée les Français, on se donne rendez-vous dans cinq ans ? Sincèrement.
BENJAMIN GRIVEAUX
Après 30 ans d'inaction, que les Français soient impatients de voir des résultats, ça parait logique, et les résultats, ils arriveront. Nous serons jugés sur les résultats qui seront ceux des réformes qui ont été engagées, que ce soit sur le Code du travail, sur les différentes transformations qui seront mises en oeuvre.
CAROLINE ROUX
Vous dites de l'impatience, c'est de l'impatience, selon vous, ce que l'on a vu dans les sondages...
BENJAMIN GRIVEAUX
Mais bien évidemment.
CAROLINE ROUX
Ce n'est pas de la colère.
BENJAMIN GRIVEAUX
Mais c'est de l'impatience.
CAROLINE ROUX
Ce n'est pas de la déception.
BENJAMIN GRIVEAUX
Mais ils ont raison les Français d'être impatients. Quand vous avez 3,5 millions de chômeurs, quand vous avez trois à quatre fois moins d'entreprises de taille intermédiaire, en France, qu'en Allemagne, qu'en Italie, qu'en Grande-Bretagne. Quand vous avez un système scolaire qui reproduit les inégalités de départ, depuis toujours, et ça fait 30 ans qu'on considère qu'il faut donner la même condition d'enseignement, que vous soyez à Trappes ou à Henri IV. Evidemment que ça crée de la colère et que ça crée de l'impatience. Et donc, il y a une exigence d'aller rapidement. On a voté six lois en sept semaines, pour cette majorité, dont beaucoup ont dit qu'elle était amateur, pas suffisamment expérimentée, etc., eh bien voilà, vous avez d'un côté les procéduriers de l'immobilisme, ça c'est l'opposition, qui n'a rien proposé de l'été, et de l'autre, une majorité qui a voté six textes cette semaine, et ça, ça permet d'avancer vite.
CAROLINE ROUX
Un cas concret. Une réforme qui, on le sent, politiquement, est difficile à manier, la réforme de l'ISF, on pourrait aussi parler de la flat-taxe, qui sont dans le projet d'Emmanuel MACRON. Depuis quelques jours, on entend une partie de l'opposition dire : de toute façon, ce gouvernement, c'est le gouvernement des riches, 4,5 milliards d'efforts budgétaires pour baisser la fiscalité des plus aisés en France. C'est compliqué de faire de la pédagogie sur ce sujet ?
BENJAMIN GRIVEAUX
Ça n'est pas compliqué d'expliquer que l'ISF, vous avez deux parties dans l'ISF. Vous avez la partie dite improductive, et celle-là, nous n'y toucherons pas, c'est l'immobilier, et donc les personnes qui ont fait le choix de placer leur patrimoine dans l'immobilier, avec des résidences secondaires, parfois plusieurs résidences, eh bien ceux-là conserveront cette partie de l'ISF, parce que ça n'est pas du capital productif. En revanche, quand vous avez des capitaux réinvestis dans l'économie française, qui bénéficient à nos PME, à nos entreprises, qui créent de l'activité...
CAROLINE ROUX
C'est pas des cadeaux aux plus riches, c'est ça que vous nous expliquez.
BENJAMIN GRIVEAUX
... qui créent de l'activité, qui créent de l'emploi, ça n'est pas des cadeaux aux plus riches. Et pour, à nouveau, ce que je vous disais en début, il ne faut pas opposer le capital et le travail. Moi je ne sais pas avoir une croissance économique soutenable, durable et solide, sans le capital, et donc un banquier, à Londres, il est aussi bon pour l'économie française, qu'un commerçant qui tient un commerce de centre-ville, dans une petite ville de l'Aveyron. Il faut en finir avec ces oppositions.
CAROLINE ROUX
Elle passera cette réforme ? Elle est difficile à défendre ? Est-ce qu'elle est difficile à défendre cette réforme ?
BENJAMIN GRIVEAUX
Elle n'est pas difficile, parce que, à partir...
CAROLINE ROUX
A Bercy, par exemple, et donc au sein de votre majorité.
BENJAMIN GRIVEAUX
Ni à Bercy, ni au sein de la majorité, elle ne sera difficile à défendre, parce qu'elle va dans le bon sens. Le capital, il doit être employé au service du travail.
CAROLINE ROUX
Est-ce que vous avez trouvé votre place à Bercy ? Ce n'est pas compliqué ?
BENJAMIN GRIVEAUX
Ecoutez, ce n'est pas compliqué, d'abord parce que, vous savez, nous sommes aujourd'hui trois ministres à Bercy...
CAROLINE ROUX
C'était la question.
BENJAMIN GRIVEAUX
Bercy a connu jusqu'à trois à quatre ministres, et trois ou quatre secrétaires d'Etat, donc il y a du travail pour tout le monde, et puis moi je forme un duo en particulier avec Bruno LE MAIRE, on se partage la totalité des dossiers, et donc...
CAROLINE ROUX
Vous faites ce qu'il ne veut pas faire ?
BENJAMIN GRIVEAUX
Non, ça n'est pas vrai, je sais que ça a été souvent dit.
CAROLINE ROUX
Eh bien voilà.
BENJAMIN GRIVEAUX
Je vous le dis. Prenons deux exemples très concrets, sur les questions industrielles, il a traité le cas de GM&S, parce que GM&S était déjà sur la table du ministre lorsqu'il a été nommé un mois avant moi. J'ai repris moi la responsabilité sur le dossier TIM à Dunkerque, on a sauvé 446 emplois...
CAROLINE ROUX
Jusqu'ici tout va bien.
BENJAMIN GRIVEAUX
Il est allé à New-York pour l'attractivité financière à la place de Paris, je serai à Londres dans dix jours pour aller convaincre les grandes banques anglo-saxonnes de venir s'installer à Paris.
CAROLINE ROUX
Jusqu'ici tout va bien. Merci beaucoup Benjamin GRIVEAUX.
BENJAMIN GRIVEAUX
Merci à vous.
CAROLINE ROUX
C'est à vous Laurent.
LAURENT BIGNOLAS
Merci Caroline, et bonne journée à tous les deux.
CAROLINE ROUX
A demain.
LAURENT BIGNOLAS
Oui, à demain, eh bien évidemment, on compte sur vous.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 11 septembre 2017