Interview de Mme Marlène Schiappa, secrétaire d'Etat à l'égalité entre les femmes et les hommes à Sud Radio le 26 octobre 2017, sur le harcèlement de rue et les violences sexistes.

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Média : Emission La Tribune Le Point Sud Radio - Sud Radio

Texte intégral


SOPHIE GAILLARD
Tout de suite Patrick vous recevez Marlène SCHIAPPA, secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre chargée de l'Egalité entre les hommes-femmes.
PATRICK ROGER
Bonjour Marlène SCHIAPPA…
MARLENE SCHIAPPA
Bonjour.
PATRICK ROGER
Et bienvenue sur Sud Radio, une radio où il y a beaucoup de femmes, vous savez l'après-midi par exemple il n'y a que des femmes avec Brigitte LAHAYE et Liane FOLY, Valérie EXPERT le matin, voilà c'est dit au passage effectivement parce que c'est assez... et Sophie bien sûr...
SOPHIE GAILLARD
Ah ! Quand, même, quand même.
PATRICK ROGER
Et Sophie GAILLARD bien sûr, c'est dit parce qu'il y a eu des auditeurs et des auditrices qui ont appris sur ce sujet en fait hier pour le souligner. Tout le monde vous connaît maintenant ou presque depuis quelques jours notamment avec ce projet de loi sur le harcèlement et les violences sexistes dont on va parler, vous êtes entrée d'ailleurs selon un sondage dans le Top 10 des membres du gouvernement, est-ce que vous allez en profiter pour plaider auprès d'Emmanuel MACRON les droits des femmes grande cause du quinquennat ?
MARLENE SCHIAPPA
En fait on avait déjà plaidé un certain nombre de choses et des arbitrages favorables avaient déjà été rendus puisque le président de la République avait décrété que l'égalité femmes-hommes serait la grande cause nationale du quinquennat pendant la campagne - donc bien en avant - et nous avions également lancé le tour de France …
PATRICK ROGER
Mais il avait raboté un peu vos crédits, donc... bon.
MARLENE SCHIAPPA
Oui, mais il n'est pas revenu sur la grande cause nationale du quinquennat, en ce qui concerne le budget il augmente pour 2018 – ça avait également été acté précédemment - il y a une augmentation, on arrive après 30 millions et cette augmentation elle est sanctuarisée pour la totalité de la durée du quinquennat.
PATRICK ROGER
Oui, parce qu'on dit justement que vous avez l'oreille du président et de Brigitte MACRON, ils ont envie véritablement de faire beaucoup de choses à travers ce quinquennat pour les femmes ?
MARLENE SCHIAPPA
En tout cas oui, comme c'est la grande cause nationale du quinquennat forcément c'est une priorité et effectivement Brigitte MACRON est engagée sur ce sujet comme sur d'autres au demeurant, sur l'éducation, sur d'autres sujets, mais bien sûr c'est quelque chose qui lui tient à coeur et, surtout, elle est très sollicitée, elle reçoit énormément de courriers de personnes qui l'interpellent et qui l‘appellent à l'aide parfois sur ces thèmes.
PATRICK ROGER
C'est vrai ! Et vous échangez beaucoup avec elle ?
MARLENE SCHIAPPA
Oui, bien sûr.
PATRICK ROGER
Oui, au quotidien quasiment ?
MARLENE SCHIAPPA
Oui, on échange très souvent oui, comme avec d'autres membres du gouvernement.
PATRICK ROGER
Venons-en maintenant aux causes du harcèlement et aux dérives, est-ce que la lutte contre le harcèlement, avant la punition - vous envisagez effectivement le projet de loi - ne passe pas par l'éducation ? Qu'est-ce que vous prévoyez concrètement à l'école ?
MARLENE SCHIAPPA
Oui, bien sûr, ça passe aussi par l'éducation. Je dirais, d'abord, que nous on fait énormément, les pouvoirs publics - là on a mis sur la table beaucoup de propositions et beaucoup d'engagements très forts - après l'éducation c'est l'Education nationale, c'est aussi les familles, nous nous allons travailler avec le ministre de l'Education nationale, il l'a dit au demeurant hier lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale que nous allons prendre à bras-le-corps un certain nombre de sujets dès l'école effectivement, mais je pense qu'il y a un rôle aussi à jouer dans les familles sur l'égalité, sur le respect, sur les comportements puisque l'éducation nationale c'est l'instruction et l'éducation c'est aussi la responsabilité des parents.
PATRICK ROGER
Oui, c'est vrai, mais on sait que bien souvent dans les familles le message a parfois du mal à a passé bien sûr et que le fossé se creuse par exemple dans certains quartiers, dans certaines classes où les filles sont d'un côté ,et puis les garçons de l'autre et impossible en fait de les mélanger...
MARLENE SCHIAPPA
Absolument.
PATRICK ROGER
Est-ce qu'il ne faut pas aller vers des directives assez fortes ?
MARLENE SCHIAPPA
Si, si, ça c'est un vrai sujet. Moi vous savez avant d'être au gouvernement j'étais maire adjointe pendant près de quatre ans dans une ville qui s'appelle Le Mans et j'ai été référent pour certaines écoles et il m'est arrivée que des enseignantes ou des directrice d'école me disent que des petites filles et des petits garçons ne voulaient pas donner la main parce que leurs parents leur disaient de ne pas se donner la main, il y a des petites filles qui sont dispensées de piscine par les parents parce qu'on considère que la piscine... pas qu'elles ne doivent pas se montrer en maillot de bain, etc., effectivement c'est un vrai sujet de préoccupation. Mais on est...
PATRICK ROGER
Et, ça, ça peut être dans le projet de loi d'une façon plus générale ?
MARLENE SCHIAPPA
Nous ce qu'on fait c'est qu'on fait une grande loi citoyenne, ça veut dire qu'on a déjà dégagé trois axes de travail : le harcèlement de rue, l'allongement des délais de prescription et la création d'un âge en-dessous duquel on considère que les enfants ne peuvent pas être consentant à un rapport sexuel avec un adulte pour les protéger, mais on fait un tour de France de l'égalité et une loi citoyenne, ça veut dire que tout sujet qui remonte pourra être fléché, être traité par la garde des Sceaux et par moi-même pour intégrer cette loi évidemment.
PATRICK ROGER
Puisqu'on parle des enfants, il y a une sculpture qui fait un peu polémique en ce moment, elle est devant le centre Beaubourg à Paris, le Louvre n'en a pas voulue – c'est Domesticator - c'est une sculpture, pardon pour les mots, je vais peut-être un peu choquer, mais on a l'impression de voir un couple en ébats en position de levrette. Est-ce que ce n'est pas dégradant pour la femme ? Est-ce que vous allez vous saisir de cette affaire.
MARLENE SCHIAPPA
Non, je ne vais pas me saisir de cette affaire. Je pense qu'il ne faut pas non plus tomber dans une forme de retour à l'ordre moral, ce qu'on combat ce sont...
PATRICK ROGER
Oui. Mais écoutez c'est quand même un peu choquant, puisqu'on parle de la dégradation en fait et des violences sexistes, c'est une image qui peut choquer, heurter ?
MARLENE SCHIAPPA
Mais enfin je crois qu'il ne faut pas comprendre.... on parle des violences sexistes, ce qu'on combat ce sont les agressions sexuelles le harcèlement sexuel , les viols, les violences sexuelles, les intimidations, ce qu'on combat ce n‘est pas les rapports sexuels consentis entre deux personnes - et ça n'est pas là – à un moment s'il y a une oeuvre d'art et que les personnes qui ont mis cette statue-là ont considéré que ça n'était pas choquant, je pense qu'il faut aussi respecter l'art.
PATRICK ROGER
Vous, ça ne vous choque pas ? Elle ne vous choque pas cette sculpture ?
MARLENE SCHIAPPA
Non. Honnêtement je suis passée devant récemment, je n'ai même pas fait attention, je n'ai pas été choquée particulièrement, mais mon avis n'est pas n'est pas un baromètre...
PATRICK ROGER
Ah ! Vous êtes secrétaire d'Etat à l'Egalité hommes-femmes, vous avez des responsabilités gouvernementales ?
MARLENE SCHIAPPA
Bien sûr, mais je n'ai pas été saisie de ce sujets par qui que ce soit très honnêtement, j'ai vu les commentaires...
PATRICK ROGER
Est-ce que vous avez être saisie ou vous allez vous saisir aussi de cette autre affaire sur le bus de prostitution en fait étudiante devant les universités à Paris, alors c'est la mairie de Paris pour l'instant qui a décidé d'engager des poursuites, vous même vous allez...
MARLENE SCHIAPPA
Nous, on est en train de regarder. Alors ce n'est pas un bus de prostitution – et c'est là qu'est la subtilité - c'est que c'est présenté comme un bus de site de rencontres entre jeunes et personnes âgées et riches, enfin personnes plus âgées et riches, donc effectivement c'est problématique, ce qu'il faut qu'on regarde c'est est-ce qu'il s'agit de rencontres consenties ou est-ce qu'il s'agit effectivement de proxénétisme et d'une forme d'incitation à la prostitution - ce qu'il là pourrait tomber effectivement sous le coup de la loi - donc on est en train de regarder très précisément les aspects juridiques de ce sujet.
PATRICK ROGER
Là, vous avez été choquée par ça ?
MARLENE SCHIAPPA
Là ce n'est pas que j'ai été choquée, c'est que j'ai été saisie et qu'ensuite il y a une loi et, nous, notre baromètre c'est la loi. Est-ce qu'on respecte la loi ou pas ? Là je pense que très honnêtement il y a un doute et c'est choquant de façon générale là effectivement puisque là le message est de dire en gros qu'on pourrait marchandiser les corps et marchandiser les relations, ça pose un certain nombre de questions en tous les cas.
PATRICK ROGER
Oui. Marlène SCHIAPPA, toujours sur ce chapitre des jeunes, il y a la pornographie aussi pour les adolescents, les enfants de 11 ans qui sont exposés pour la première fois à ces images, nous étions avec le président de l'association « Innocence » il y a une demi-heure sur Sud Radio, il réclame l'intervention des pouvoirs publics.
MARLENE SCHIAPPA
Oui. Je vous parlais tout à l'heure du ministre de l'Education nationale, c'est ce qu'il a annoncé hier, il a annoncé à l'Assemblée nationale que nous allons ensemble – lui et moi - nous saisir de ce sujet pour voir comment nous pouvons lutter contre l'accès à la pornographie par les enfants à l'école, parce qu'effectivement c'est un véritable problème, on ne peut pas tolérer en France que des enfants de 7, 9 ,11 ans soient confrontés à des images pornographiques et que ce soit leur première approche, leur première représentation de ce que doivent être les rapports entre les hommes et les femmes.
PATRICK ROGER
Oui. Mais qu'est-ce que vous pouvez faire, en dehors de l'Education nationale, c'est saisir aussi et sensibiliser les parents ?
MARLENE SCHIAPPA
Oui, bien sûr, il y a tout un travail culturel à cet égard - mais c'est un travail que nous menons avec le ministre de l'Education nationale - il a annoncé que nous commençons le travail de construction à cet égard, nous ferons les annonces précises en temps voulu.
PATRICK ROGER
Oui. Marlène SCHIAPPA, revenons maintenant au projet de loi, il y a les discussions qui ont démarré, Valérie BOYER - qui était à ce micro Sud Radio hier matin - vous a accusé de bafouer des droits de l'opposition, on va l'écouter.
VALERIE BOYER, VICE-PRESIDENTE DELEGATION DES DROITS DES FEMMES A L'ASSEMBLEE NATIONALE
Marlène SCHIAPPA n'a pas pris dans son groupe d'études une personne des Républicains, elle ne nous a même pas sollicités, donc j'avoue que je suis surprise que madame SCHIAPPA - parce qu'elle voit la politique autrement - aucune personne, un homme ou une femme des Républicains, qui ne soit invitée à faire partie de ce groupe de travail. Donc, moi je suis...
PATRICK ROGER
Et vous êtes prête à travailler sur ce sujet avec le gouvernement ?
VALERIE BOYER
Non. Moi je suis prête à travailler sur ce sujet mais je ne suis pas prête à travailler sur de la com., il y a des choses très concrètes à faire - notamment pour les femmes battues qui souffrent réellement - ça ce sont des choses concrètes.
PATRICK ROGER
Qu'est-ce que vous répondez à Valérie BOYER ?
MARLENE SCHIAPPA
Quel jour sommes-nous ? Quel jour sommes-nous ? Non, mais c'est une vraie question...
PATRICK ROGER
Nous sommes jeudi.
MARLENE SCHIAPPA
Quel mois ? Quelle date ? On est en octobre ?
PATRICK ROGER
On est en octobre, oui.
MARLENE SCHIAPPA
On est fin octobre ?
PATRICK ROGER
Oui, oui.
MARLENE SCHIAPPA
Moi j'ai annoncé la création de ce groupe de travail à la délégation des Droits des femmes de l'Assemblée nationale, dont Valérie BOYER est vice-présidente, au mois de juin, elle n'a pas daigné se déplacer pour l'audition - donc forcément elle ne pouvait pas être au courant, les personnes qui étaient présentes étaient au courant - elle ne m'a jamais contacté, donc moi je suis très heureuse qu'enfin Valérie BOYER daigne s'intéresser au sujet du harcèlement de rue qu'elle a ignoré pendant des mois et maintenant qu'il devient médiatique elle s'y intéresse, fort bien, j'en suis ravie. Maintenant moi je n'avais pas noté non plus que Les Républicains voulaient travailler avec le gouvernement puisque ceux qui travaillent le gouvernement sont en procédure d'exclusion, donc il faudrait qu'ils se mettent d'accord entre eux ; et, enfin, moi je trouve ça assez cynique comme manière de faire de la politique que de faire semblant d'ignorer le rôle du parlementaire – les parlementaires sont toutes et tous bien évidemment associés à ce travail puisque le rôle d'un parlementaire c'est de débattre de la loi dans l'hémicycle, de déposer des amendements – donc, si ce sujet l'intéressait, elle aurait pu déjà s'en saisir et elle pourra ensuite déposer des amendements. Mais au-delà je note qu'à la fin elle explique qu'en fait finalement ça ne l'intéresse pas, elle ne trouve pas que ce soit une priorité, elle trouve qu'il y a d'autres priorités que le harcèlement de rue, donc nous on travaille avec des gens qui veulent travailler et qui sont constructifs, pas des gens qui font des esclandres avec un cynisme...
PATRICK ROGER
Donc, du coup, vous n'allez pas spécialement dialoguer avec Valérie BOYER ?
MARLENE SCHIAPPA
Elle sera auditionnée si elle a envie d'être auditionnée et elle pourra participer dans l'hémicycle, moi je respecte tous les élus de la Nation, si elle a envie de prendre la parole je l'écouterais bien évidemment, contrairement à son groupe qui ne fait que hurler dès que je prends la parole, ce qui peut être interfère un petit peu la compréhension de madame BOYER.
PATRICK ROGER
Oui. Sur la verbalisation du harcèlement de rue, qui changera peut-être dans la dénomination, c'est un peu un casse-tête quand même pour trouver en fait les limites de ce qu'est véritablement du harcèlement d'une drague un peu lourde ?
MARLENE SCHIAPPA
Non, ce n'est pas un casse-tête, c'est quelque chose d'assez passionnant. Vous savez on avait caractérisé précédemment dans la loi le harcèlement moral et l'on disait, à l'époque : « on ne pourra plus demander à ses collaborateurs de faire une heure supplémentaire sans que ce soit du harcèlement moral, ce sera compliqué, etc. », en fait on a réussi à le caractériser. Là il y a donc ce groupe de travail qui est trans-partisan – et j'ai choisi de mon propre chef qu'il soit trans-partisan, rien ne me l'obligeait – j'ai demandé à des députés du MoDem, des Constructifs, du Parti socialiste, de La République En Marche de travailler et de caractériser le harcèlement de rue, donc ils sont en train de le faire pour voir à partir de quand effectivement c'est du harcèlement de rue.
PATRICK ROGER
Vous n'allez pas trancher seule pour définir ce qu'est du harcèlement ?
MARLENE SCHIAPPA
Non, non, l'idée c'est qu'on est une décision commune.
PATRICK ROGER
Vous, votre avis pour ça, j'ai vu que par exemple siffler une jeune femme pour vous ce n'était pas forcément du harcèlement ?
MARLENE SCHIAPPA
Non, mais là c'est mon ressenti personnel, et justement il faut faire en sorte que ce soit quelque chose de collectif, on a installé ce groupe de travail et on auditionne de très nombreux experts et expertes et puis tous les parlementaires qui ont bien évidemment... la raison.
PATRICK ROGER
Oui. Question aussi politique avec Christophe BORDET, Marlène SCHIAPPA.
CHRISTOPHE BORDET
Le président MACRON a décidé on peut dire d'autorité que Christophe CASTANER allait prendre la tête de La République En Marche, est-ce que pour vous c'est la bonne méthode de décider ainsi ?
MARLENE SCHIAPPA
Si c'était fait comme ça ce ne serait pas une bonne méthode, mais ça n'est pas ce qui est fait...
CHRISTOPHE BORDET
Mais c'est ce qui s'est passé.
MARLENE SCHIAPPA
Non, pas du tout, il y a eu une décision collective d'un certain nombre de responsables de La République En Marche qui sont des créateurs d'En Marche, des marcheurs de la première heure, qui se sont réunis pour choisir...
CHRISTOPHE BORDET
Oui, il y a beaucoup de gens de La République En Marche qui se disent aujourd'hui quand même très étonnés par la méthode.
MARLENE SCHIAPPA
Moi je n'ai pas entendu de gens étonnés, j'ai entendu une forme d'unanimité des parlementaires, j'ai entendu les référents territoriaux et territoriales saluer sa décision, j'étais au QG de La République En Marche avant-hier et tout le monde poussait pour à la candidature de Christophe CASTANER, moi je trouve ça assez cohérent et assez bien d'avoir un parti qui est uni et qui se met d'accord...
CHRISTOPHE BORDET
GRIVEAUX n'était pas assez bon, qui était le concurrent direct ?
MARLENE SCHIAPPA
Mais ce n'est pas du tout la question, je pense qu'il y a de la place pour tous les talents émergents et Benjamin GRIVEAUX a des responsabilités et en aura sans doute encore d'autres dans l'avenir - ce que je souhaite - l'idée ce n'est pas de faire un concours, l'idée c'est de savoir qui prend quelle position...
CHRISTOPHE BORDET
Mais à quoi ça sert ? A quoi ça sert de dire qu'on fait une nouvelle politique ? A quoi ça sert de dire : « on va rassembler justement les 800 délégués le 18 novembre prochain pour voter à main levée pour désigner le nouveau patron » alors qu'il est déjà désigné ?
MARLENE SCHIAPPA
Mais qu'est-ce que vous voudriez, qu'il y ait des dissidences, qu'on s'écharpe ?
CHRISTOPHE BORDET
Ce n'est pas de la démocratie. Non, non mais ce n'est pas de la démocratie ?
MARLENE SCHIAPPA
Mais bien sûr que si c'est de la démocratie.
CHRISTOPHE BORDET
Ah bon !
MARLENE SCHIAPPA
Il y aura un vote, toute personne qui veut se présenter peut se présenter. On nous a dit souvent qu'on était un parti qui n'avait pas de leader en dehors du président de la République, etc., là on vous montre qu'on a quelqu'un qui est en capacité de prendre la tête du mouvement au demeurant comme avant il y avait un triumvirat avec trois personnes : Bariza KHIARI, Astrid PANOSYAN, et Arnaud LEROY, et auparavant Catherine BARBARON, BARBAROUX pardon ; et encore auparavant Richard FERRAND, donc on est justement au contraire un mouvement très collective.
PATRICK ROGER
Marlène SCHIAPPA, question, la démocratie en direct sur Sud Radio d'Amélia, dans les Landes me semble-t-il. Bonjour Amélia...
AMELIA, AUDITRICE DES LANDES
Oui, bonjour à vous tous, bonjour Madame la Ministre. Ecoutez, j'aurais deux points à soulever : 1) une proposition ; 2) c'est par rapport à la loi Travail. Alors Ma proposition c'est pourquoi ne serait-il pas possible de créer une cellule spécifique pour les viols, comme il y a pour la drogue ? Le second point ce qui me gêne un petit peu actuellement - et vous allez me répondre - avec la loi Travail les ordonnances stipule, il y a une ordonnance qui stipule que le harcèlement au niveau prud'homal les indemnités vont être déduites, réduites pardon, est-ce que vous ne pensez pas que c'est en contradiction avec ce que vous faites actuellement ?
PATRICK ROGER
Oui, réponse de Marlène SCHIAPPA.
MARLENE SCHIAPPA
Il y a beaucoup de choses fausses qui sont dites sur les ordonnances Travail, moi je préside le Conseil supérieur de l'égalité professionnelle - qui est une instance consultative qui réunit notamment les partenaires sociaux qui a été saisie des ordonnances Travail - et il s'avère qu'en réalité par exemple les indemnités sur le harcèlement sexuel elles sont déplafonnées, donc il y a des choses qui sont fausses qui circulent sur ce sujet. Je pense que c'est important de le rappeler il n'y a pas de dégradation des droits des femmes avec les ordonnances, toutes les dispositions qui étaient dans le Code du travail elles restent et, ensuite, le reste c'est du supplétif, donc il y a des choses qui sont fausses et qui circulent. Ensuite sur la question de la cellule, effectivement une très bonne question que vous soulevez, il y a des numéros d'appel qui sont assez méconnus et notamment des associations comme le Collectif féministe contre le viol – le CIDF – ou le 39.19 qui accueillent la parole des femmes et qui leur permettent de constituer des plaintes pour arriver dans les commissariats avec des dossiers déjà bien constitués et il y a sur l'ensemble du territoire 1.281 fonctionnaires qui sont mobilisés, qui sont formés dans des brigades contre les violences intrafamiliales et qui sont référents territoriaux sur ces sujets.
PATRICK ROGER
Oui ! Et probablement que ça ira un petit peu plus loin avec le projet de loi au printemps prochain.
MARLENE SCHIAPPA
Bien sûr, on renforcera les rôles de la MIPROF, la Mission Interministérielle de Protection des Femmes, qui fait notamment la formation à cet égard.
PATRICK ROGER
Merci SCHIAPPA d'avoir été ce matin en direct sur Sud Radio.
MARLENE SCHIAPPA
Merci à vous.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 27 octobre 2017