Texte intégral
MARIE CHANTRAIT
Bonjour Marlène SCHIAPPA...
MARLENE SCHIAPPA
Bonjour.
MARIE CHANTRAIT
Merci beaucoup d'être avec nous ce matin dans la matinale de LCI, je le rappelle vous êtes secrétaire d'Etat chargée de l'Egalité femmes-hommes. Dans quelques semaines sera présenté en conseil des ministres un texte contre les violences sexistes et sexuelles et sur le sujet on le sait vous êtes en première ligne, et c'est à votre demande qu'un rapport a été commandé chargé d'étudier la verbalisation du harcèlement de rue fruit du travail de cinq députés, certaines recommandations commencent à être connues, des parlementaires qui proposent notamment des sanctions immédiates pour des gestes déplacés, des sifflements ou des remarques obscènes. De quoi parle-t-on vraiment ?
MARLENE SCHIAPPA
L'idée justement c'était de demander à cinq députés d'horizon de groupes politiques différents de plancher et c'est ce qu'ils ont fait sérieusement en menant plusieurs dizaines d'auditions pendant plusieurs mois et ils nous font des recommandations très concrètes, donc ils nous remettront ce rapport ce soir à moi-même et mes collègues de l'Intérieur et de la Justice afin de pouvoir clairement verbaliser le harcèlement de rue, donc mettre une amende pour outrage sexiste dès lors que ce phénomène se produit.
MARIE CHANTRAIT
A quel montant pourrait s'élever cette amende justement, une amende de 4ème classe, d'outrage sexiste et sexuel ?
MARLENE SCHIAPPA
C'est ça, les députés nous recommandent une amende de 4ème classe et donc ça correspond à un montant entre 90 quand c'est minoré et 750 euros,750 euros c'est quand il y a des relances et quand l'amende est à payer immédiatement et qu'elle est envoyée à votre domicile et ensuite relancée, donc ça nous fait une fourchette entre 90 et 750 euros.
MARIE CHANTRAIT
L'infraction devra être constatée en flagrance...
MARLENE SCHIAPPA
En flagrant délit, absolument.
MARIE CHANTRAIT
Par des agents de la toute récente police de proximité du quotidien, on sent qu'il y a une demande de la part des Français, un récent sondage dit que 68 % des personnes interrogées y sont favorables justement à cette amende ?
MARLENE SCHIAPPA
Oui absolument ! Et puis il y a une autre étude qui nous dit, une étude Ifop Fondation Jean Jaurès, une étude qui nous dit que 8 femmes sur 10, près de 8 femmes sur 10 ont peur quand elles sortent toutes seules le soir, donc je crois que c'est de la responsabilité des pouvoirs publics que de créer un climat de sécurité et de protéger l'intégrité physique des femmes en disant noir sur blanc que les lois de la République interdisent que l'on intimide des femmes dans l'espace public.
MARIE CHANTRAIT
Ce qui pose question aussi c'est la sollicitation de ces policiers qui sont sur sollicités sur le terrain, ça reste aussi une notion très subjective, comment agir efficacement de la part des policiers ?
MARLENE SCHIAPPA
Absolument, mais c'est là qu'est la difficulté, vous avez raison ça peut être subjectif. Mais moi je crois que de la même manière qu'on a su définir le harcèlement moral au travail dans la loi, on peut dessiner l'outrage sexiste, c'est une écriture que nous sommes en train de faire sur la base des recommandations de ces policiers et c'est le projet de loi que je présenterai au cours du mois de mars en conseil des ministres.
MARIE CHANTRAIT
Le rapport qui suggère aussi que la police municipale mais si la police des transports soit sollicité également car dans les transports aussi c'est un lieu où évidemment on constate régulièrement des dérapages, voire des violences sexuelles ?
MARLENE SCHIAPPA
Oui absolument, dans les transports et aux abords des transports, d'ailleurs c'est pour ça que le président de la République quand il a lancé la grande cause du quinquennat pour l'égalité femme-homme à l'Elysée...
MARIE CHANTRAIT
Absolument, grand discours prononcé exactement à l'Elysée.
MARLENE SCHIAPPA
Voilà ! Exactement, le 25 novembre, avait mentionné spécifiquement les abords des gares et des grandes stations de RER ou de bus, de tram, etc., parce qu'on sait très bien que ce sont des points névralgiques et des lieux en tension.
MARIE CHANTRAIT
Et dans ce rapport des recommandations nombreuses donc avec des armes, entre guillemets, pour une utilisation aussi quotidienne, on parle d'application sur Smartphone, est-ce que vous pouvez nous en dire plus ce matin ?
MARLENE SCHIAPPA
Oui. Ecoutez, il existe... alors il y a deux choses : d'abord il existe actuellement des applications sur Smartphone comme and the way ou d'autres qui permettent aux femmes d'alerter lorsqu'elles sont dans un environnement où elles pensent qu'elles peuvent être soumises à du harcèlement de rue...
MARIE CHANTRAIT
Directement rattachées aux forces de police, c'est ça ?
MARLENE SCHIAPPA
Ça c'est une initiative privée et ensuite une initiative publique c'est le ministre de l'Intérieur Gérard COLLOMB qui a commencé à présenter dès hier une grande plateforme et l'idée c'est d'aller à terme à une plateforme qui permette aux femmes victimes de violences sexistes et sexuelles de parler directement avec des policières et des policiers en étant connectées, ça va dans ce que le ministre de l'Intérieur a présenté dans toute la... une forme de digitalisation des outils à la disposition de la police.
MARIE CHANTRAIT
Je le disais toutes ces recommandations, elles vont être étudiées ce sont des options pour le moment - certaines d'entre elles vont être intégrées au texte, quand sera-t-il présenté en conseil des ministres justement ?
MARLENE SCHIAPPA
Il y a une première discussion en conseil des ministres, générale, le 7 mars ; ensuite nous avons un comité interministériel le 8 mars, le jour de la Journée internationale pour les droits des femmes ; et, ensuite, fin mars il y aura une présentation du texte stricto sensu en conseil des ministres ; et ensuite le débat parlementaire, donc je table sur une adoption du texte avant l'été.
MARIE CHANTRAIT
Il y a une priorité aussi c'est de prévenir ces comportements, c'est extrêmement important, et là aussi dans ces recommandations il y a la mise en place peut-être de stages pour ces auteurs, est-ce que c'est possible, est-ce que c'est concrètement applicable ?
MARLENE SCHIAPPA
Oui, il y a déjà des stages qui existent pour d'autres sujets, l'idée pour nous c'est vraiment de prévenir la récidive parce que la plupart des études nous le montrent il y a une forme de continuum des violences sexistes et sexuelles, donc quelqu'un qui va commencer par du harcèlement de rue il va avoir une forme de sentiment d'impunité, il va poursuivre et peut-être ensuite aller vers des agressions sexuelles, des viols et pire, donc l'idée pour nous c'est vraiment de mettre fin dès le début et puis de faire ce travail de stage donc qui seront effectivement payants, à la charge du harceleur qui aura été verbalisé en flagrant délit par la police et ensuite il sera envoyé dans ce stage au cours duquel on va faire un travail tout simplement d'éducation et puis aussi pour prévenir effectivement la récidive.
MARIE CHANTRAIT
Cela sous-entend également des moyens déployés, de l'argent aussi, parce qu'on le rappelle votre secrétariat d'Etat est peut-être le moins bien doté- 30 millions d'euros par an - donc il va falloir que ça se développe ?
MARLENE SCHIAPPA
Je ne dirais pas ça, puisqu'il y a 420 millions en interministériel - c'est le budget le plus haut qui n'est jamais été consacré dans l'histoire de France à ce sujet et il y a un certain nombre de choses qui sont payées par d'autres budgets, par exemple là la plateforme dont nous parlions c'est le ministère de l'Intérieur, le téléphone d'alerte grave danger pour...
MARIE CHANTRAIT
Pour la transversale, c'est ça.
MARLENE SCHIAPPA
Il est pris en charge par la Justice, hier j'ai présenté avec Olivier DUSSOPT des formations et tout un plan important dans la fonction publique contre le harcèlement sexuel c'est pris en charge par Bercy, donc il y a vraiment un abondement extrêmement fort interministériel.
MARIE CHANTRAIT
Récemment dans une interview au Parisien le procureur de Paris François MOLINS est revenu sur la hausse du nombre de plaintes des harcèlements et agressions sexuelles constatées notamment après Balance ton porc - le fameux hashtag - ou encore hashtag Mi too, ils ont connu une augmentation de 20 à 30 %, mais il le dit avec un pic en octobre dernier : 154 plaintes seulement pour ce seul mois, cependant il le dit cet effet serait en train de retomber. Est-ce que vous le dites encore une fois, comme lui d'ailleurs, cet appel à ces femmes à se signaler ?
MARLENE SCHIAPPA
Bien sur, moi je l'ai fait sans cesse. Deux choses, parce que je pense qu'il faut être subtil, c'est un sujet qui est délicat : 1) moi je ne suis pas pour l'injonction à porter plainte, c'est-à-dire je ne vais jamais culpabiliser une femme parce qu'elle n'est pas allée déposer plainte, déposer une plainte c'est un choix personnel, ça veut dire qu'on s'engage dans une démarche, il faut être prête pour cela ; 2) il faut être accompagné, et c'est pour ça que moi j'ai maintenu toutes les subventions, je n'ai pas baissé d'un seul euro les subventions nationales en direction des associations qui accueillent des femmes pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles parce qu'il faut accompagner ses femmes ; Et 3ème chose, évidemment la justice elle se rend dans les tribunaux, pas sur les réseaux sociaux, donc quand on veut entamer une démarche de judiciarisation et de condamnation c'est très important effectivement d'aller porter plainte pour fin justement à cette forme d'impunité. Je rappelle que, d'après les chiffres officiels ce n'est pas mon calcul, ce sont des chiffres officiels seul 1 % des violeurs font de la prison finalement.
MARIE CHANTRAIT
Des problématiques dont certaines personnalités s'emparent. Je voulais vous interroger sur cette une de Libération, ce matin, à trois jours de la cérémonie des César, plusieurs personnalités - des centaines d'actrices, de femmes de cinéma s'engagent, elles appellent notamment au don afin que ces femmes justement puissent se défendre, puissent prendre un avocat, c'est une initiative j'imagine que vous soutenez ?
MARLENE SCHIAPPA
Bien sûr ! Et c'est une déclinaison française de l'initiative des actrices américaines Time's Up, et moi je trouve ça formidable qu'il y ait des actrices qui s'engagent : 1) pour l'appel au don et puis pour l'aspect financier ; 2) pour l'aspect symbolique aussi parce que toutes ces actrices, ces artistes, ces productrices sont très populaires, incarnent quelque chose je crois pour les femmes françaises et donc savoir qu'elles s'engagent et qu'elles soutiennent les femmes dans ce grand moment de libération de la parole ou de libération de l'écoute je trouve que c'est un signal très positif en effet.
MARIE CHANTRAIT
Tous ces sujets on l'a remarqué déchaînent la passion sur les réseaux sociaux, pas forcément de la meilleure des manières, je voulais vous interroger parce que vous êtes vous-même montée sur le devant de la scène sur cette députée de La République En Marche Aurore BERGE et une tenue qu'a remarqué... en tout cas qui a été remarquée par certains et des propos parfois très injurieux, et on vous a senti très en colère notamment par un tweet que vous avez posté dès dimanche, c'est insupportable selon vous ce type de propos ?
MARLENE SCHIAPPA
Ecoutez, moi j'étais passée à côté et c'est effectivement Aurore BERGE elle-même qui m'a - avec qui on est en contact - qui m'a interpellé sur ça, moi je trouve ça assez incroyable parce qu'on est toujours dans une forme de dichotomie où on doit être ou une femme de pouvoir ou une femme sexualisée et on n'aurait pas le droit d'être les deux, on n'aurait pas le droit dans son cas d'être avec une mini-robe, dans d'autres cas de faire autre chose, donc oui effectivement je trouve que c'est quand même assez affligeant.
MARIE CHANTRAIT
Sur les réseaux sociaux c'est aussi le déferlement parfois de certaines haines, je pense à cet exemple notamment de cette jeune métisse qui a été retenue pour jouer le rôle de Jeanne d'Arc, vous avez pris position, son papa demande à ce qu'Emmanuel MACRON intervienne et vienne à Orléans le jour de la représentation, Emmanuel MACRON a dit qu'il ne pourrait pas venir, est-ce que vous - vous avez votre soutien - vous pourriez être présente lors de cette représentation-là à Orléans ?
MARLENE SCHIAPPA
Bien sûr, moi si on m'invite j'irai évidemment. Moi je suis affligée parce que cette petite jeune fille qui a je crois 17 ans elle a envie de s'engager, après quel que soit son engagement, mais, elle, elle a envie de s'engager, elle est bénévole, elle donne de son temps pour les autres, elle a envie d'incarner Jeanne d'Arc - c'est tout de même une héroïne nationale et elle naurait pas le droit parce qu'elle est métisse, je trouve ça incroyable et je trouve ça abject de ce déferlement de haine contre une petite jeune fille de 17 ans dont le seul tort c'est d'être engagée, d'être bénévole et d'avoir envie d'incarner Jeanne d'Arc une héroïne nationale. Donc, effectivement moi je pense qu'il faut la soutenir et il faut qu'il y ait une forme de cohésion nationale autour d'elle.
MARIE CHANTRAIT
Je le disais dans votre présentation tout à l'heure à l'antenne, parfois votre parole cash vous a été reprochée, j'ai en tête notamment des propos sur Nicolas HULOT ou encore Gérald DARMANIN, qu'en est-il aujourd'hui de votre position, une plainte a été classée sans suite concernant Gérald DARMANIN, mais vous le disiez lors d'un déplacement aux Etats-Unis vous ne pourriez pas faire partie d'un gouvernement avec un ministre condamné pour viol. Vos propos, vous les maintenez aujourd'hui ?
MARLENE SCHIAPPA
C'est ça les paroles cash dont vous parliez ?
MARIE CHANTRAIT
En tout cas parfois on vous reproche d'aller peut-être un peu trop loin, de donner trop votre avis, est-ce que c'est.... c'est une réalité d'ailleurs ?
MARLENE SCHIAPPA
Là encore je trouve ça assez sexiste, parce que je ne donne pas mon avis, j'utilise l'action publique et la parole publique, donc ce nest pas je suis en train de donner mon avis et vous ne m'avez jamais entendu prendre la parole sur des sujets qui sont totalement en dehors de mon champ de compétence, là c'est par exemple... je sais il y a énormément de sujets sur lesquels je n'ai pas pris la parole, quand je prends la parole c'est parce qu'il y a une action à mener et parce qu'il y a une parole publique, par exemple sur Gérald DARMANIN c'est pour ça que je vous pose la question je ne sais pas à quelle parole cash vous faites référence, parce que la seule chose que j'ai dite sur Gérald DARMANIN c'est qu'il...
MARIE CHANTRAIT
Ou alors peut-être on vous a reproché votre manque d'engagement, ou peut-être d'être moins...
MARLENE SCHIAPPA
Mon manque d'engagement...
MARIE CHANTRAIT
Enfin peut-être moins tranchée...
MARLENE SCHIAPPA
Il y a cinq minutes on me reprochait d'être trop engagée, il faut...
MARIE CHANTRAIT
Moins tranchée que sur certains autres cas qui ne touchaient pas de collègues au gouvernement ?
MARLENE SCHIAPPA
Non. Eh bien sur quel cas par exemple ?
MARIE CHANTRAIT
Sur notamment ce consentement pour l'âge sexuel des mineurs ?
MARLENE SCHIAPPA
Alors, ça, ce n'est pas la même chose.
MARIE CHANTRAIT
Ou sur l'affaire Jonathan DAVAL ?
MARLENE SCHIAPPA
Le consentement en fait c'est un projet de loi que je vais déposer, donc Dieu merci je suis engagée, ce serait un peu étrange de proposer un projet de loi, de le présenter, de le défendre, en disant : « moi après tout ça m'est égal », donc oui je suis engagée et heureusement que je suis engagée contre ce...
MARIE CHANTRAIT
Et peut-être une certaine gêne qui peut s'entendre d'ailleurs concernant des membres du gouvernement ?
MARLENE SCHIAPPA
Non. Moi je vous appelle à regarder toutes les affaires quelle que soit la personne mise en accusation, que ce soit Tariq RAMADAN, que ce soit un député, que ce soit un membre du gouvernement, que ce soit quelqu'un d'anonyme, j'ai toujours dit depuis le début, depuis ma première interview sur le sujet dans Le Parisien, le titre était « la justice ne se rend pas sur Twitter », je l'ai toujours dit moi je suis farouchement attachée à l'état de droit, donc la justice ce n'est pas un tribunal populaire où on juge par la foule à main levée la personne pour dire si elle est coupable ou pas quel que soit son rang et quel que soit statut social, c'est ce que j'ai toujours dit.
MARIE CHANTRAIT
Autre dossier sur lequel vous êtes en première ligne, la révision de la loi bioéthique, le gouvernement a-t-il fixé sa feuille de route notamment concernant la PMA ?
MARLENE SCHIAPPA
Il y avait un engagement de campagne du président de la République sur la PMA disant qu'on allait ouvrir la PMA à toutes les femmes, parce que je rappelle qu'actuellement la PMA est autorisée pour les femmes qui sont en couple avec un homme mais qu'elle est interdite pour les femmes qui sont célibataires ou en couple avec une femme, donc un certain nombre de décisions de justice notamment européennes - disent que c'est une forme de discrimination et donc qu'il faut l'ouvrir, donc c'était un engagement du président et il y a un engagement de forme qui a été pris qui était de dire : « on va faire une large consultation », c'est pour ça qu'actuellement il y a les Etats généraux de la bioéthique, donc chacun peut encore y participer...
MARIE CHANTRAIT
Mais débat et polémique seront sans aucun doute au rendez-vous, est-ce que vous redoutez finalement une deuxième salve comme le mariage pour tous et est-ce que vous redoutez finalement des...
MARLENE SCHIAPPA
Non, moi je pense que ça crée... maintenant ça fait quand même plusieurs mois - on est bientôt en mars, on en parle depuis l'été - et je n'ai pas vu de grand mouvement de foule, donc je crois que tout le monde est capable de faire un débat intelligent en France, mesuré, cadré, avec des arguments de fond et moi en tout cas je suis très vigilante à faire en sorte qu'il n'y ait aucun débordement homophobe dans le cadre de ce débat.
MARIE CHANTRAIT
Et sur ces thématiques on sent quand même que vous y allez à tâtons, peut-être moins rapidement que sur certaines thématiques - vous voyez peut-être là où je veux en venir est-ce que vous considérez que réformer la SNCF notamment par ordonnance c'est une forme de brutalité ou une autorité naturelle du gouvernement ?
MARLENE SCHIAPPA
Non, je ne pense pas que ce soit une forme de brutalité, parce que l'idée c'est qu'il y ait une large concertation avant avec notamment les partenaires sociaux et les ordonnances écoutez elles font partie du fonctionnement de la Vème République et je rappelle qu'avant les ordonnances c'est un vote pour habilitation des ordonnances au Parlement, donc on passe quand même par la voie parlementaire, et on ne peut pas dire qu'il n'y ait pas de débat public, au contraire, je crois que c'est un débat qui intéresse tout le monde. Moi j'ai été élue de la Sarthe, en Sarthe il y a énormément de tégévistes, de gens qui tous les jours prennent le TGV, qui pâtissent...
MARIE CHANTRAIT
La question de ces petites lignes en effet qui est au coeur...
MARLENE SCHIAPPA
La question des petites Cette ligne est aussi importante, mais la question aussi des gens qui prennent le TGV même pour aller sur leur lieu de travail et effectivement le moindre retard peut leur faire perdre leur emploi, peut les mettre dans des situations familiales très difficiles pour aller chercher les enfants à la crèche ou à l'école, donc je crois qu'il y a un fonctionnement à revoir de la SNCF et je trouve que c'est bien que le gouvernement s'en empare.
MARIE CHANTRAIT
Merci beaucoup Marlène SCHIAPPA...
MARLENE SCHIAPPA
Merci à vous.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 1er mars 2018