Déclaration de Mme Agnès Buzyn, ministre des solidarités et de la santé, sur le tissu associatif des solidarités et de la santé dans le cadre du parcours du cœur 2018, Paris le 15 mars 2018.

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Texte intégral

Discours d'Agnès Buzyn
Parcours du Coeur 2018
15 mars 2018
Madame la ministre des sports, chère Laura Flessel,
Madame la présidente de la Fédération Française de cardiologie (FFC), chère Professeure Claire Mounier Véhier,
Mesdames, Messieurs,
Chers amis,
Si je suis heureuse d'être parmi vous aujourd'hui, c'est parce que votre fédération à merveille ce champ si essentiel de notre protection sociale : à savoir le tissu associatif des solidarités et de la santé.
Vos valeurs humanistes ont à coeur de servir l'intérêt général, ce qui vous vaut la reconnaissance des usagers, des familles, ainsi que des professionnels.
1. Je connais le rôle moteur de votre fédération en matière de prévention.
Que ce soit en matière sanitaire, médico-sociale ou sociale, vos recommandations et vos actions nourrissent ma réflexion, ainsi que celle de mes services.
1.1. Or, vous le savez, la prévention et la promotion de la santé constitue le premier axe de la stratégie nationale de santé (SNS).
A ce titre, je sais que vous êtes en première ligne pour promouvoir l'activité physique et sportive.
Grâce à vous, cette activité n'est plus seulement considérée sous l'angle du loisir ou de la compétition,…
- … mais bien comme un des éléments de la restauration d'un « capital santé » pour tous les Français, pour lutter contre les cancers, les maladies cardio-vasculaires, ou le diabète.
La stratégie ne doit plus réfléchir en silos, mais de manière transversale, ce que nécessitent également les politiques en matière de nutrition et d'activité physique.
- La cohérence et l'articulation des programmes mis en oeuvre par les ministères concernés (la santé, les sports, l'agriculture, et l'éducation) est indispensable.
Penser les « Parcours du coeur », c'est penser les notions de sport, d'inclusion, de santé, de bien-être, et de prévention.
- Rappelons-le, aujourd'hui, plus d'1 enfant sur 10 et plus d'1 adulte sur 3 est en surpoids.
1.2. Par ailleurs, je salue vos efforts afin de lutter contre les inégalités d'accès à la santé.
Je porte une attention particulière pour les publics précaires et les enfants, afin de lutter contre les inégalités sociales. En effet :
- chez les parents ayant un diplôme inférieur au baccalauréat, on compte près d'un quart d'enfants en surpoids,
- tandis qu'ils sont moins de 10% chez les parents dont le diplôme équivaut au moins à la licence.
Je tiens à vous remercier, tout particulièrement, pour vos actions en milieu scolaire, là même où les enfants de tous milieux se retrouvent.
Elles connaissent un formidable succès. L'an dernier :
- plus de 1 600 établissements scolaires,
- 8 200 classes,
- 250 000 écoliers, collégiens et lycéens,
- et 850 villes et communes ont participé aux Parcours du Coeur Grand public.
Je vous adresse toutes mes félicitations !
- Grâce à vous, l'ensemble des acteurs de la santé, du sport et de l'éducation sont mobilisés autour de la promotion de la santé pour les enfants, et particulièrement de l'activité physique.
2. J'en suis d'autant plus heureuse que, comme vous le savez, l'activité physique est dans nos sociétés un enjeu, plus que jamais, décisif.
1 Français sur 3 est concerné par une affection chronique, pour la plupart liées aux habitudes de vie : la sédentarité, l'alimentation, le tabagisme, ou encore la consommation nocive d'alcool.
Concernant les jeunes Français de 6-17 ans, seul 1 sur 4 atteint les recommandations de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en matière d'activité physique.
Près de la moitié des enfants de 6-10 ans déclaraient passer 3 heures ou plus devant un écran chaque jour,
- c'est aussi le cas de 70 % des 11-14 ans, de 80% des 15-17 ans.
3. Or, l'activité physique nous permettrait, à cet égard, d'avoir des résultats bien plus satisfaisants.
Non seulement l'activité physique contribue à réduire les risques de maladies chroniques et, en particulier, de diabète de type 2, de maladies cardiovasculaires, de cancers, d'obésité et d'addictions,…
- mais elle contribue aussi à la bonne santé mentale, ainsi qu'au vieillissement en bonne santé.
Je le disais, en ce domaine, les inégalités de santé apparaissent très tôt : certaines dès la période périnatale, sont déjà installées avant l'âge de 6 ans.
- Ces injustices sont inacceptables, tant elles affectent la santé et la réussite éducative.
4. Pour affronter ces défis, l'approche de la santé de jeunes doit être globale.
(i) Nous devons tout faire pour encourager la participation active, d'abord des parents puis, progressivement de l'enfant, à son propre parcours de santé.
- Ce sont ces compétences qui permettront à l'adolescent qu'il deviendra, puis au jeune adulte d'être acteur de sa propre santé, d'être pleinement autonome.
(ii) Après la famille, le principal milieu de vie de l'enfant demeure, bien entendu, l'école.
(iii) La stratégie nationale de santé (SNS), adoptée en décembre, promeut plusieurs leviers de prévention, dont l'environnement de vie, l'éducation à la santé et la promotion de la santé.
Plus concrètement, la stratégie prévoit les actions suivantes :
- encourager la pratique d'une activité physique à tous les âges de la vie, grâce au développement de l'offre de pratique, à des aménagements de l'espace public ;
- et accompagner le déploiement de l'activité physique adaptée prescrite dans le traitement de certaines pathologies.
Quant au Plan national de santé publique (PNSP), il devra :
- soutenir le parcours éducatif de santé sur son volet activité physique et sportive – à la fois pendant et en dehors des temps scolaires ;
- ou encore expérimenter un suivi de la capacité physique des enfants en collège par l'enseignant en éducation physique et sportive,
– ce qui permettra de mieux adapter la pratique proposée.
Mesdames, Messieurs,
Je suis certaine que nous tous ici présents, fédérations sportives, associations de parents d'élèves, associations d'élus, sauront relever les défis qui se présentent à notre pays.
Ayons à l'esprit ce mot du poète Wordsworth : « l'enfant est le père de l'homme ». Auprès des générations futures, c'est l'avenir de notre nation que nous jouons.
Je vous remercie.
Source http://solidarites-sante.gouv.fr, le 16 mars 2018