Texte intégral
CYRIL VIGUIER
L'invité politique ce matin, en direct sur ce plateau, c'est Sébastien LECORNU. Bonjour.
SEBASTIEN LECORNU
Bonjour Cyril VIGUIER.
CYRIL VIGUIER
Vous êtes secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Transition écologique. Merci d'être avec nous.
SEBASTIEN LECORNU
Je crois que c'est exact.
CYRIL VIGUIER
Et merci de vous être levé si tôt.
SEBASTIEN LECORNU
Merci de m'avoir invité.
CYRIL VIGUIER
Pour vous interroger, elle s'est levée tôt également, Oriane MANCINI, bonjour.
ORIANE MANCINI
Bonjour Cyril.
CYRIL VIGUIER
De Public Sénat, spécialiste politique. Stéphane VERNAY.
STEPHANE VERNAY
Bonjour.
CYRIL VIGUIER
Bonjour Stéphane, vous dirigez la Rédaction parisienne de Ouest France.
SEBASTIEN LECORNU
Bonjour Ouest France.
CYRIL VIGUIER
Le plus grand quotidien français.
SEBASTIEN LECORNU
Avec Paris Normandie.
CYRIL VIGUIER
Ah ah ah, là vous réglez les problèmes locaux.
STEPHANE VERNAY
On en reparlera en coulisses après.
SEBASTIEN LECORNU
Un truc d'ancien Haut Normand et de Bas Normand, pour ceux qui nous regardent et qui ne sont pas Normands.
CYRIL VIGUIER
Absolument. Sébastien LECORNU, vous devez regretter d'avoir quitté Les Républicains ou plutôt d'en avoir été exclu, puisque Laurent WAUQUIEZ a limogé Virginie CALMELS, sa vice-présidente, après ses critiques sur sa ligne et son incapacité à rassembler. Est-ce qu'il a eu raison, le président des Républicains ?
SEBASTIEN LECORNU
Ça peut arriver à des gens très bien de se faire virer des Républicains et je crois d'ailleurs que devant vous, vous en avez un spécimen. Non, écoutez, blague à part, c'est une famille politique qui tout au long de la Vème République n'a cessé de s'agrandir, de s'élargir, enfin le point commun entre les présidences de Jacques CHIRAC ou de Nicolas SARKOZY, c'était à chaque fois quand même, ils disaient qu'il fallait rassembler toujours, aller un peu au-delà les limites
CYRIL VIGUIER
Nicolas SARKOZY a dit ça d'ailleurs hier.
SEBASTIEN LECORNU
Ah oui, moi je l'ai toujours entendu dire, y compris en privé : « Sébastien, un bon chef c'est quelqu'un qui rassemble », mais ce n'était pas quelque chose qu'il disait pour Laurent WAUQUIEZ, c'est quelque chose qui est un principe général, mais n'importe quel maire, patron de son Conseil municipal, sait très très bien qu'un bon maire c'est quelqu'un qui rassemble dans sa commune. Et ça, le fait que Laurent WAUQUIEZ soit incapable de le faire, on ne l'a pas découvert avec Virginie CALMELS, d'ailleurs entre nous, je ne pense pas que madame CALMELS l'ait découvert ce week-end non plus, si on se dit un tout petit peu les choses franchement. Tout ça est un peu triste. Moi, ce qui m'intéresse, c'est de pouvoir dire aux électeurs qui se sentent proches en sympathie avec Les Républicains, je les connais bien, et pour cause, qu'au fond, au bout d'un an du quinquennat d'Emmanuel MACRON et d'Edouard PHILIPPE, le job est fait, même d'ailleurs mon message s'adresse aussi à celles et ceux qui sont électeurs traditionnellement de la gauche et qui peuvent voir un peu l'oeuvre de rassemblement, là pour le coup, qui a été accomplie par le chef de l'Etat, avec une politique équilibrée, j'imagine qu'on va y revenir, et au fond, on voit bien que toutes ces bisbilles de politique politicienne n'apportent plus grand-chose, et de plus en plus il y a
ORIANE MANCINI
Finalement, si on vous entend, elles vous arrangent, même.
SEBASTIEN LECORNU
Mais ce n'est même pas ça au fond, parce que je pense que dans des dossiers très compliqués, on l'a bien vu sur la SNCF, plus on est nombreux, plus on est fort à soutenir une réforme et un chantier transformation du pays, et moi je préférerais que tous les gens raisonnables justement, qui aiment leur pays, qui ont compris qu'il n'y a pas d'élection présidentielle avant 2022, je n'y peux rien, c'est le calendrier qui est comme ça, eh bien peut-être qu'on pourrait démarrer l'élection présidentielle et la campagne beaucoup plus tard et en tout cas, au moment où Emmanuel MACRON se retrousse les manches avec son gouvernement et sa majorité parlementaire, pour faire passer des réformes compliquées, que tout le monde se serre un tout petit peu les coudes, d'ailleurs je note que dans cette maison, au Sénat, c'est ce qui a été fait pour que la réforme ferroviaire et je souhaite qu'il en soit fait de même sur la réforme constitutionnelle.
STEPHANE VERNAY
Sur la capacité supposée de Laurent WAUQUIEZ à rassembler, le choix de Jean LEONETTI pour remplacer Virginie CALMELS, ça n'est pas la marque que le parti veut rester ancré au centre ? C'est un centriste.
SEBASTIEN LECORNU
Oui, eh bien c'est le dernier qui reste, donc ça tombe bien. Non non mais enfin moi, une fois de plus, je ne suis plus là du pour commenter ce qui se passe aux Républicains, je note juste que d'une famille politique qui traditionnellement avait les bras grand ouverts, accueillait, rassemblait, faisait des additions, aujourd'hui c'est un parti qui ne fait que des divisions et que des soustractions.
ORIANE MANCINI
Vous êtes d'accord avec Valérie PECRESSE, qui parle de rétrécissement ? Elle doit quitter Les Républicains elle aussi ?
SEBASTIEN LECORNU
Oh, elle fait bien ce qu'elle veut, elle n'a pas besoin de moi pour prendre sa décision. Entre nous, chacun doit prendre ses responsabilités, ça je l'ai déjà dit d'ailleurs à votre micro, il y a maintenant quelques mois, ici, sur Territoires d'infos, j'avais dit : au bout d'un moment, ce qui se passe c'est quand même un signe inéluctable, depuis un an, en tout cas depuis l'élection de Laurent WAUQUIEZ, nous ne faisons pas mine de découvrir une situation politique, sa stratégie politique elle repose sur un raidissement, sur une posture de rétrécissement, effectivement, et donc il en faut pas faire mine de le découvrir. Soit les gens qui restent aux Républicains combattent cette ligne, soit et je crois que beaucoup de maires le feront d'ailleurs à l'occasion des élections municipales, on se rapproche d'une force de rassemblement beaucoup plus centrale, pas centriste, centrale, et qui permet d'épouser plus large dans le pays pour faire passer les réformes que les Français attendent depuis longtemps d'ailleurs.
CYRIL VIGUIER
Sébastien LECORNU, on va parler maintenant Europe avec la rencontre MERKEL - MACRON.
ORIANE MANCINI
Oui, aujourd'hui aura lieu un Conseil interministériel franco-allemand. Angela MERKEL mise sous pression en Allemagne, sur la question migratoire. Dans 10 jours aura lieu un sommet européen sur ce sujet. Est-ce que l'Union européenne peut se mettre d'accord sur une politique migratoire commune ?
SEBASTIEN LECORNU
De toutes façons, il le faut, un devoir de réussite, enfin ce qui s'est passé la semaine dernière avec l'Aquarius, la réaction italienne puis la réaction espagnole, montrent bien que ce que le président de la République avait dit lors du fameux discours à la Sorbonne sur la nécessité des Etats européens à être beaucoup plus, à la fois à l'offensive sur les questions de protection des frontières, FRONTEX, dans la relation également aux pays du Nord de l'Afrique, notamment la Libye, et puis dans le démantèlement des filières, puis ensuite derrière dans la solidarité sur îles
ORIANE MANCINI
Mais comment on passe du discours aux actes ? Parce que les discours, on les entend, en revanche les actes c'est un peu plus compliqué.
SEBASTIEN LECORNU
Je crois que la vraie pression qui s'applique sur l'ensemble des décideurs européens, c'est celle encore de la situation, que les faits et l'actualité, hélas, tristement, ont servi aux Nations européennes la semaine dernière. Comment on équilibre la protection de nos intérêts, la protection de nos frontières, le fait de ne pas être déstabilisé par des flux migratoires et en même temps une générosité qui n'est pas une générosité naïve, mais qui fait partie aussi nos traditions et notre identité. Voilà. Là il y a un équilibre à trouver, effectivement, pour être très opérationnel, le renforcement des frontières d'un côté, notre capacité à avoir un système de solidarité qui s'équilibre entre les pays européens, c'est de la remise en cause du système dit de Dublin, dans lequel là il faut qu'on puisse avancer rapidement, semble quelque chose qui a avancé avec les autorités italiennes vendredi dernier, lorsque le président de la République a reçu le Premier ministre. Je pense qu'aujourd'hui le sommet avec même MERKEL est important et surtout, surtout le sommet à la fin du mois, 28 et 29 juin avec l'ensemble de Nations européennes.
STEPHANE VERNAY
Par rapport à l'Aquarius, est-ce que vous pensez que la réaction de la France a été équilibrée par rapport à l'urgence humanitaire, est-ce qu'on n'a pas tardé à prendre des décisions ?
SEBASTIEN LECORNU
Non, parce que moi je considère
STEPHANE VERNAY
C'est le bon tempo ?
SEBASTIEN LECORNU
Eh bien moi, je considère que le droit international, enfin moi, je suis très sur l'état de droit, je pense que ça permet quand même de garantir les grands équilibres. Il y a un droit international qui dit que lorsqu'un bateau est en perdition, en situation de danger, il doit se diriger vers le port le plus proche, avec les autorités légitimes
STEPHANE VERNAY
Et la Corse ?
SEBASTIEN LECORNU
C'était l'Italie, derrière l'Espagne a fait une proposition
STEPHANE VERNAY
La Corse a proposé d'accueillir le bateau.
SEBASTIEN LECORNU
Oui, dans les conditions que l'on connaît, je crois que là-dessus, certains collègues du gouvernement en charge ces questions, viennent quand même d'y répondre, donc je n'y reviens pas.
ORIANE MANCINI
C'est-à-dire ?
SEBASTIEN LECORNU
Non, mais je veux dire, moi là-dessus, il y avait une proposition faite par les Espagnols d'accueillir le bateau, pas besoin de se lancer dans une surenchère, dans un sens ou dans un autre, sans en plus, mettre en place les outils pour faire l'accompagnement des personnes qui sont sur ce bateau, pendant les jours et les semaines qui suivront.
ORIANE MANCINI
Ok, donc il y a une surenchère de la part des nationalistes corses, c'est ça ?
SEBASTIEN LECORNU
Non, mais ne tombons pas dans le panneau, et une fois de plus ces sujets sont graves, difficiles, je pense qu'il faut en parler avec beaucoup de sérieux et beaucoup d'humanité. Les Espagnols ont fait une proposition, pour le coup qui était une proposition à laquelle nulle ne s'attendait, la France a tout de suite affirmé son soutien et sa solidarité à l'Espagne, tant que sur le volet d'accompagnement humanitaire que sur le volet de l'accompagnement et de l'asile, puisque je rappelle qu'une équipe, une unité de l'OFPRA qui est l'établissement public en France qui permet justement d'examiner les mécanismes de protection pour donner et reconnaître l'asile à un citoyen du monde, se rend actuellement je crois en Espagne pour épauler les autorités espagnoles. Une fois de plus, ne nous faisons pas une violence inutile, le sujet c'est trouver des règles de fonctionnement et une doctrine qui fonctionnent désormais durablement pour l'avenir. Là ça s'est fait en gestion de faits, en l'occurrence, espagnols, italiens, français, demain il faut avoir des mécanismes beaucoup plus lisible et beaucoup plus opérationnels, c'est ce que veut le président de la République. Une fois plus, il l'avait dit à la Sorbonne, ça ne date pas de la semaine dernière.
CYRIL VIGUIER
Sébastien LECORNU, la loi asile immigration arrive au Sénat aujourd'hui avec un texte durcit.
ORIANE MANCINI
Oui un texte durci par la droite sénatoriale. Est-ce que c'est une ligne que le gouvernement peut suivre ?
SEBASTIEN LECORNU
Moi je ne connais pas le les amendements en tant que tels, tels qu'ils ont été votés ici, il n'aura échappé à personne que ça fait 10 minutes qu'on ne parle pas d'écologie, donc
ORIANE MANCINI
On va y arriver. On va arriver à vos dossiers, mais juste sur cette question de l'asile, il y a par exemple un amendement qui propose que des quotas d'immigration soit débattus chaque année au Parlement, est-ce que ça c'est un amendement que vous pourriez suivre ?
SEBASTIEN LECORNU
Eh bien on n'est plus tout à fait dans l'asile, enfin, soit on est dans l'immigration, dans le cadre de demandeurs d'asile, c'est-à-dire sous un régime de protection, auquel cas le danger réellement rencontré dans le pays d'origine de la personne qui a fuit, qui doit être le seul critère déterminant et ça, le projet de loi y répondra en partie, notamment avec des délais d'instruction portés à 6 mois, qui permettent de véritablement d'être efficace, avec des rétentions administratives pour le coup, allongées, pour être sûr que celles et ceux qui ne sont pas demandeurs d'asile, soient reconduits à la frontière. Après les débats plus larges sur l'immigration, ne sont pas forcément
ORIANE MANCINI
Mais sur les quotas au Parlement, c'est une proposition de François FILLON, dont vous étiez le directeur adjoint de campagne.
SEBASTIEN LECORNU
Mais ça fait longtemps qu'on en parle, je doute que ce soit faisable techniquement, même si je ne suis pas le plus grand expert de ces questions. Voilà.
CYRIL VIGUIER
On va parler de votre secteur dans un instant, je voudrais vous interroger sur la loi Pacte qui a été présentée hier en Conseil des ministres. Pour la financer, Bercy devra trouver 1,1 milliard d'euros en 2019, puis 1,2 milliard d'euros en 2020, où va-t-on les trouver ? Rapidement.
SEBASTIEN LECORNU
Ah mais ça, tout ça est dans une trajectoire. Vous savez, tout ce qui est fait depuis l'année dernière, quels que soient les grands chantiers, quelles que soient les réformes, se font dans une trajectoire liée à une diminution de la dépense publique, qui est complètement assumée et assurée, notamment en lien avec Gérald DARMANIN. Donc il y a des systèmes de lettre au plafond, qui fait que l'on travaille et on fonctionne en dessous et en deçà bien évidemment des lettres plafond budgétaires, telles qu'elles ont été imaginées. D'ailleurs c'était la première fois, et ça il faut que celles et ceux qui nous regardent et nous écoutent et vont nous lire le comprennent, qu'on n'est plus sur une gestion par à-coups d'année en année budgétaire mais bel et bien avec des trajectoires pluriannuelles. Ce qui d'ailleurs n'a pas facilité la tâche des ministres l'année dernière pour construire les budgets. La loi Pacte effectivement engendre un certain nombre de dépenses, elles sont complètement intégrées bien évidemment dans la trajectoire. Et puis de l'autre côté la loi Pacte permet également de ressources nouvelles notamment pour financer ce fonds d'innovation de rupture.
CYRIL VIGUIER
Stéphane VERNAY
STEPHANE VERNAY
Dans un tout autre domaine, je vais vous poser une question sur les 80 km/h
SEBASTIEN LECORNU
On s'approche petit à petit de mon domaine ministériel
CYRIL VIGUIER
On y vient !
STEPHANE VERNAY
Oui, 1er juillet la nouvelle limitation de vitesse entre en vigueur, vous qui êtes un élu local vous êtes en contact direct avec le terrain depuis très longtemps, quelles sont les remontées aujourd'hui, est-ce qu'il y a un mécontentement très fort qui s'exprime autour de cette limitation ou ça s'apaise ?
SEBASTIEN LECORNU
Ça arrive de l'entendre mais j'assume complètement la décision, j'ai été président de département et en plus figurez-vous que je suis officier de réserve dans la gendarmerie et que dans mon histoire assez douloureuse d'ailleurs j'ai malheureusement eu l'occasion de
CYRIL VIGUIER
De perdre des points.
SEBASTIEN LECORNU
D'aller sur des scènes d'accidents tard le soir dans l'Eure et d'aller réveiller des gens à quatre heures ou cinq heures du matin pour leur annoncer la disparition de leur enfant, donc je suis malheureusement complètement pas objectif sur cette question-là et je suis traversé par mon histoire personnelle. La réduction des distances de freinage est quelque chose qui est absolument déterminant quand on fait de l'accidentologie, ce n'est certainement pas populaire, on a des mesures beaucoup plus populaires évidemment qui peuvent être prises mais une fois de plus pour toutes les vies que ce soit cinq, 10, 100, 200, 300, 1.000, pour toutes ces vies qui seront épargnées ça pour le coup je pense que ce n'a pas de prix et donc moi je l'assume complètement.
STEPHANE VERNAY
Autre sujet la transition écologique
SEBASTIEN LECORNU
Et je pense que ça va mieux quand on l'assume d'ailleurs au passage.
CYRIL VIGUIER
Vos dossiers maintenant
STEPHANE VERNAY
Gros dossiers, vos dossiers, la transition écologique, énergétique, écologique, c'est la grande bataille du quinquennat, il y a eu beaucoup de promesses ou d'annonces qui ont été faites en début de quinquennat, est-ce qu'elles seront tenues, où est-ce que vous en êtes dans les premières mises en oeuvre, globalement vous êtes dans le bon rythme ?
SEBASTIEN LECORNU
Moi comme le dit souvent mon ministre de tutelle, Nicolas HULOT, il ne faut pas trop compter sur nous pour l'autosatisfaction surtout qu'on est à un an. Après, si je regarde la trajectoire pour la refaire en quelques mots au fond le premier des combats qu'il fallait gagner c'était le climat, rappelez-vous, désengagement du président des Etats-Unis d'Amérique, donc il fallait non seulement réaffirmer la politique climatique à l'échelle internationale, c'était la COP 23, le Pacte mondial pour l'environnement, le One Planet Summit, pardon mais il fallait le faire dans un contexte international moins propice et moins bienveillant sur ces questions. Puis derrière en plus il fallait montrer l'exemple à l'intérieur de nos frontières pour ne pas être dans une diplomatie française qui pourrait faire la leçon ou donner la leçon à l'international sans montrer l'exemple dans nos propres frontières. Plan Climat, nouvelle programmation pluriannuelle pour l'énergie dont le débat public d'ailleurs va se terminer dans quelques jours et j'invite celles et ceux qui nous regardent et qui nous écoutent à s'en emparer. Loi sur l'exploration et l'exploitation des hydrocarbures, je ferai remarquer juste qu'on ne parle plus du tout de pétrole ou de gaz de schiste, ce sujet est désormais réglé. La question du glyphosate dont beaucoup de choses a été dit ramenée à trois ans alors qu'on était sur une reconduction potentielle à 10 ans.
Je me suis rendu par deux fois, la troisième fois au mois de septembre à Fessenheim, l'irréversibilité de la fermeture de cette centrale c'était un commentaire politique sous le quinquennat précédent, aujourd'hui il y a un process qui est irréversible et financé.
ORIANE MANCINI
Alors à quelle date la fermeture de Fessenheim puisqu'EDF a annoncé un nouveau retard sur l'EPR de Flamanville, à quelle date sera fermé Fessenheim ?
SEBASTIEN LECORNU
Fessenheim fermera au moment où l'EPR de Flamanville sera mis en fonction.
ORIANE MANCINI
C'est-à-dire ?
SEBASTIEN LECORNU
Aujourd'hui si on en croit le calendrier qui a été indiqué par EDF qui est l'exploitant de Flamanville et de Fessenheim d'ailleurs en lien avec ce que l'Autorité de sûreté nucléaire nous donne comme informations on est sur un calendrier qui serait aux alentours de la moitié de l'année prochaine, c'est-à-dire à l'été de l'année 2019. Après, c'est un dossier qui accuse beaucoup de retard, on le sait tous, sur lequel il faudra être prudent. Mais quoi qu'il arrive, quoi qu'il arrive, quoi qu'il arrive la fermeture de Fessenheim est désormais actée et elle est irréversible.
ORIANE MANCINI
En parlant juste de réacteurs nucléaires, il y a quelques mois Emmanuel MACRON disait « aucune option ne doit être aujourd'hui a priori exclue en matière de construction de réacteurs nucléaires », est-ce qu'il y aura de nouveaux réacteurs nucléaires en France ?
SEBASTIEN LECORNU
Il est beaucoup trop tôt pour répondre à cette question. En fait vous avez plusieurs enjeux, c'est compliqué d'y répondre en une minute, c'est, un, comment garantir la sécurité de l'approvisionnement en électricité, je rappelle qu'on a quatre centrales à charbon à éteindre justement au titre de nos engagements climatiques et donc ça il faut l'envisager.
STEPHANE VERNAY
Vous voulez supprimer toutes les centrales à charbon en métropole d'ici ?
SEBASTIEN LECORNU
En métropole vous avez raison de le préciser puisque en Outre-mer il y a des situations qui sont disparates, effectivement éteindre quatre centrales à charbon pendant le quinquennat, c'est mine de rien quelque chose qui se prépare et qui demande beaucoup de temps, avec les territoires, en lien avec les centrales.
STEPHANE VERNAY
Sur tous ces objectifs vous serez au rendez-vous ?
SEBASTIEN LECORNU
Ah oui nous avançons
STEPHANE VERNAY
Sur quoi est-ce que vous avez du retard, par exemple vous vous êtes exprimé sur le photovoltaïque, le fait qu'il y ait trop de projets au Sud et pas assez de choses au Nord comment
SEBASTIEN LECORNU
Il est clair que sur les énergies renouvelables si j'ai commencé la tâche par là à la demande de Nicolas HULOT et d'Edouard PHILIPPE c'est bel et bien que le retard que nous accusons est particulièrement, en tout cas il était particulièrement préoccupant jusqu'à il y a peu. Là, ça y est, en 2018 les premiers chiffres que nous commençons à avoir en cette moitié d'année sont encourageants, on va raccorder quelque chose entre 1.300 et 1.500 mégawatts de solaire cette année, je rappelle que la tranche EPR de Flamanville c'est 1.300 mégawatts, juste pour donner des équivalences. Donc là il faut qu'on accélère et qu'on avance plus vite, on l'a fait sur l'éolien tout en respectant les paysages, le patrimoine, etc., parce qu'il y a des équilibres à trouver. On l'a fait avec la méthanisation qui était attendue par les agriculteurs pour diversifier leurs revenus, on en avait sur votre plateau
CYRIL VIGUIER
Absolument, je me rappelle.
SEBASTIEN LECORNU
sur le Salon de l'agriculture et là effectivement on attaque un beau morceau qu'est le photovoltaïque en métropole comme en Outre-mer.
ORIANE MANCINI
Un mot sur les hydroliennes quand même, Sébastien
SEBASTIEN LECORNU
Où le 28 juin je ferai un certain nombre d'annonces importantes sur le sujet sur le photovoltaïque
ORIANE MANCINI
Ah ! Quelles annonces ?
SEBASTIEN LECORNU
Puisque là on aura une quarantaine de mesures techniques qui elles-mêmes permettront d'avancer et d'accélérer prodigieusement le déploiement du photovoltaïque, je vous donne juste une piste d'annonce : arrêtons de travailler de manière complètement globale depuis Paris, travaillons désormais par cible , il y a des toits disponibles sur la grande distribution, mesure sur la grande distribution ; patrimoine et énergies renouvelables pour réconcilier le patrimoine avec tout ce qui s'est passé sur les éoliennes, mesure spécifique sur le patrimoine ; énergies propres à la ferme, mesure spécifique. En fait, on va travailler sur les fonciers disponibles, avec les collectivités territoriales également
CYRIL VIGUIER
Merci pour cette annonce, merci.
SEBASTIEN LECORNU
Et, ça, c'est une véritable nouveauté.
ORIANE MANCINI
Sur les hydroliennes, parce que la première usine au monde d'assemblage hydrolienne a été inaugurée la semaine dernière à Cherbourg, problème la semaine dernière Nicolas HULOT déclarait que le coût de production des hydroliennes lui apparaissait trop élevé, est-ce que le gouvernement croit ou non en cette technologie ?
SEBASTIEN LECORNU
Profondément on croit à toutes les innovations possibles, je crois d'ailleurs que Nicolas HULOT l'a largement dit sur l'hydrogène il n'y a pas très longtemps, moi en Outremer j'ai eu l'occasion de le dire sur le swac vous savez cette climatisation à partir de fraîcheur sous-marine toutes ces innovations sont bonnes. Après, comme les hydroliennes d'ailleurs qui représentent une perspective intéressante et intelligente, après je suis désolé - je le dis à celles et ceux qui paient l'électricité et qui sont contribuables et qui nous regardent on doit s'assurer que les innovations dans lesquelles nous nous engageons peuvent trouver un jour leur modèle économique, et c'est pour ça qu'on a demandé à l'ADEME une étude pour venir éclairer le gouvernement dans ses choix et ça c'est important parce qu'une innovation c'est une chose
ORIANE MANCINI
Mais est-ce qu'il y aura un désengagement de l'Etat sur cette question des hydroliennes ?
SEBASTIEN LECORNU
Non, on n'en est pas du tout à parler des engagements, la véritable question c'est de s'assurer qu'il y a un modèle économique. Pardon, mais enfin l'entreprise pour ne pas la nommer qui s'est engagée elle aussi sur cette voie-là a eu suffisamment de déconvenues dans le passé avec des projets qui justement n'ont jamais rencontré leur rentabilité pour que nous-mêmes on fasse un tout petit peu attention, tout ça est financé par l'argent du contribuable ou du consommateur d'électricité.
CYRIL VIGUIER
Stéphane VERNAY, il reste une minute et demie.
STEPHANE VERNAY
Comment ça va avec Nicolas HULOT, les relations sont bonnes ?
SEBASTIEN LECORNU
Très bien, très bien.
STEPHANE VERNAY
Il y a eu un petit couac la semaine dernière sur le permis de chasse, il va baisser ou il ne va pas baisser le permis de chasse selon vous ?
SEBASTIEN LECORNU
Non, il n'y a pas eu de couac, il a répondu à vos questions non mais il faut dire les choses il a répondu à vos confrères en disant que rien n'était acté, rien n'est acté, et il a raison de le rappeler. Actuellement je mène un certain nombre de concertations, qui sont d'ailleurs assez longues, qui vont encore durer pendant plusieurs jours avec l'ensemble des acteurs du monde de la chasse, de la biodiversité, des services publics de l'Etat, des agriculteurs, des forestiers, des pêcheurs aussi parce que les questions de police sont connexes entre chasse et pêche bref c'est un gros morceau et sur lequel je serai amené à rendre des conclusions
ORIANE MANCINI
Donc rien n'est acté, c'est-à-dire que vous ne nous confirmez pas une baisse du prix annuel du permis de chasse ?
SEBASTIEN LECORNU
J'ai déjà dit publiquement que ça faisait partie des pistes que j'étudiais sur l'accès à la mobilité au sein de la chasse française, mais cette mesure-là parmi beaucoup d'autres aussi qui intéressent directement les ruraux de France.
CYRIL VIGUIER
Sébastien LECORNU, j'ai une dernière question. Vous êtes l'envoyé spécial du gouvernement auprès des maires, vous êtes chargé de rallier les maires Macron compatibles pour les prochaines Municipales ou pas ?
SEBASTIEN LECORNU
Non, je n'ai pas une mission du tout
CYRIL VIGUIER
Officieuse !
SEBASTIEN LECORNU
Après moi-même quand j'en croise et ça effectivement j'en croise assez souvent j'aime à leur rappeler que c'est compliqué de faire réussir sa vie et son territoire si son pays ne va pas mieux et donc déconnecter le simple engagement, en disant : « moi je m'occupe juste de ma mairie, je ne m'occupe pas du reste » je peux le comprendre ais, au bout d'un moment, si ça va mieux pour le pays fondamentalement ça va mieux pour la mairie.
CYRIL VIGUIER
Et leur réaction est bonne ?
SEBASTIEN LECORNU
Je pense qu'ils peuvent l'entendre et le comprendre, le logiciel d'Emmanuel MACRON de toute façon : ouverture, rassemblement, travailler avec toutes les personnes de bonne volonté, c'est quand même quelque chose pour lequel les maires ou les présidents de petites communes ou comme des agglomérations ont l'habitude de faire dans leur conseil, donc là aussi ça ne leur est pas étranger.
CYRIL VIGUIER
Merci Sébastien LECORNU
SEBASTIEN LECORNU
Merci à vous.
CYRIL VIGUIER
Secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Transition écologique, d'avoir été notre invité politique.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 19 juin 2018