Texte intégral
ALEXIS MOREL
Bonjour Julien DENORMANDIE.
JULIEN DENORMANDIE
Bonjour.
ALEXIS MOREL
Secrétaire d'Etat à la Cohésion des territoires. Merci d'être avec nous ce matin pour réagir au dernier développement bien sûr de l'affaire BENALLA. D'abord un petit mot quand même de cet incendie d'Aubervilliers, puisque vous êtes notamment en charge du logement, 4 morts donc. Est-ce que vous savez ce matin si cet immeuble était particulièrement vétuste ?
JULIEN DENORMANDIE
Non, nous n'avons pas encore ni les raisons de ce drame ni les éléments qui ont conduit à cette propagation du feu, comme le disait le pompier à l'instant. Moi je voudrais d'abord exprimer mes pensées les plus sincères aux familles des victimes, 4 personnes, vous l'avez dit, mais également saluer l'intervention des sapeurs-pompiers, une intervention compliquée, une intervention qui a duré plusieurs heures et une intervention qui, malheureusement, a mis en lumière le fait que 4 personnes ont été décédées.
ALEXIS MOREL
Et on devrait en savoir plus dans les prochaines heures sur les origines de cet incendie. L'affaire BENALLA donc, les tensions à l'Assemblée, il y a cette motion de censure déposée par la droite, toutes les oppositions qui claquent la porte de la commission d'enquête. Ecoutez à ce sujet Guillaume LARRIVE, le co-rapporteur LR, il dénonce une parodie d'enquête parlementaire.
GUILLAUME LARRIVE
Est-ce que l'Elysée souhaite torpiller les travaux de notre commission ? Je le crois, je le crains. Je pense qu'instruction a été donnée aux députés du groupe En Marche de bâcler la préparation d'un vrai-faux rapport. Je suis contraint de suspendre ma participation à ce qui n'est devenu hélas ! Qu'une parodie.
ALEXIS MOREL
Julien DENORMANDIE, la majorité et l'Exécutif veulent-ils vraiment que toute la lumière soit faite sur cette affaire ou pas ?
JULIEN DENORMANDIE
Mais évidemment, je veux dire la transparence a été totale, totale sur cette affaire mais surtout de quoi parle-t-on ? On parle d'une faute, d'une faute grave mais d'une faute d'un individu. Dès que cette faute a été mise à la connaissance de sa hiérarchie, tout de suite, immédiatement des sanctions ont été prises. Et par la suite, une transparence totale a été faite
ALEXIS MOREL
Mais pourquoi ne pas aller jusqu'au bout, pourquoi refuser l'audition d'autres responsables
JULIEN DENORMANDIE
Des commissions
ALEXIS MOREL
De l'Elysée aujourd'hui ?
JULIEN DENORMANDIE
Une enquête administrative a été mise en avant également. Mais Monsieur LARRIVE, comme beaucoup d'autres députés d'opposition, je pense qu'ils sont dans des postures, moi je les appelle à faire preuve de calme, je les appelle à faire preuve de retenue mais au font de moi, je pense très sincèrement que peut-être ils ne cherchent pas la vérité, peut-être ils ne cherchent pas que toute la transparence soit faite pour trouver la vérité
ALEXIS MOREL
Alors ils cherchent quoi ?
JULIEN DENORMANDIE
Alors peut-être ils cherchent leur propre vérité. Je crois que fondamentalement, les commissions d'enquête ces dernières heures, ces derniers jours ont montré qu'il y avait une cohérence totale et dans les propos et dans les actions des personnes de l'Elysée. Mais manifestement, cela ne convient pas à certains députés de l'opposition, manifestement ce n'est pas ça qui est recherché, ce n'est pas cette vérité. La vérité, la transparence sur ce qui s'est fait, la transparence sur les actions des personnes de l'Elysée, ils cherchent autre chose, une instrumentalisation politique. Et je pense très sincèrement
ALEXIS MOREL
C'est aussi cela selon vous qui se cache sous la motion de censure du coup ?
JULIEN DENORMANDIE
Mais attendez ! La motion de censure c'est un énième élément qui arrive. Regardez ! Il y a une semaine, les députés de l'opposition ont complètement bloqué un texte très important à l'Assemblée nationale qui est le texte sur la réforme constitutionnelle. Aujourd'hui, ils claquent la porte des commissions d'enquête au motif qu'il faudrait continuer à interviewer encore et encore des personnes, alors qu'encore une fois
ALEXIS MOREL
Ben ! Tout le monde n'est pas passé devant la commission d'enquête.
JULIEN DENORMANDIE
Tous les éléments
ALEXIS MOREL
Alexis KOHLER, il a été auditionné au Sénat mais pas à l'Assemblée par exemple !
JULIEN DENORMANDIE
Mais à l'Assemblée nationale son directeur de cabinet, Monsieur Patrick STRZODA, lui a été auditionné alors qu'il ne l'a pas été au Sénat. Et que ce soit Patrick STRZODA, que ce soit d'autres personnes de l'Elysée, que ce soit le ministre de l'Intérieur, à chaque fois il y a une cohérence dans tous les propos des personnes qui, pour le compte de l'Etat, ont eu à gérer cette affaire. Je pense que c'est ça
ALEXIS MOREL
De son côté
JULIEN DENORMANDIE
Qui ne plaît pas aux oppositions, je le constate et je le regrette.
ALEXIS MOREL
Oui, alors l'opposition de son côté, notamment la droite, nous dit : motion de censure, au moins ça forcera le gouvernement à s'expliquer, à livrer les explications qu'il n'a pas fournies jusqu'à maintenant.
JULIEN DENORMANDIE
Mais le gouvernement le ministre de l'Intérieur, qui est un membre de ce gouvernement, a passé des heures à cette commission d'enquête, à l'Assemblée nationale d'ailleurs mais aussi au Sénat. Toute la transparence est faite du côté de l'Etat, du côté de l'Elysée, du côté des ministères sur ce dossier. Encore une fois, je pense qu'il faut savoir raison garder, il faut garder beaucoup de calme, il faut se remettre aussi au travail. Nous, le gouvernement, on aime notre tâche, on est au travail. Moi pendant qu'il y avait cet emballement, j'ai passé mes journées, mes nuits au Sénat pour traiter d'un sujet très important qui était la loi logement. Je pense que c'est plutôt ça qui fait avancer les choses.
ALEXIS MOREL
Emmanuel MACRON (lui) est toujours sur la même ligne, c'est une tempête dans un verre d'eau. Sur la forme, sur le ton employé, voilà qu'il s'en prend aux médias vigoureusement, qu'il utilise des formules bravaches aussi : « qu'ils viennent me chercher ». Qu'est-ce qui se passe, il se « trumpise » Emmanuel MACRON ?
JULIEN DENORMANDIE
Pas du tout, moi je pense qu'il a un discours au contraire qui est très serein, qui est très calme et qui dit : à chacun aussi ses responsabilités. Regardez ces emballements, il ne faut pas le nier, ils existent, regardez toutes les fake news comme on dit, ces fausses informations qui ont été diffusées sur des montants de salaire astronomique, sur des avantages qui seraient complètement
ALEXIS MOREL
Mais ça, c'est sur les réseaux sociaux, ce n'est pas forcément les médias là, c'est la presse qui a sorti l'affaire en l'occurrence
JULIEN DENORMANDIE
C'est sur les réseaux sociaux, c'est repris par beaucoup de commentateurs et c'est repris par les députés de l'opposition de manière massive. Et donc c'est là où arrêtons cet emballement, il y a des commissions qui ont été mises en places dans un temps record, qui montrent que l'Elysée a pris des décisions cohérentes, a pris des décisions immédiates qu'on peut contester. Il y a d'ailleurs une instruction judiciaire en cours qui le dira
ALEXIS MOREL
Donc pour vous, l'affaire BENALLA en fait c'est terminé ?
JULIEN DENORMANDIE
Je ne dis pas que la question n'est pas de savoir si c'est terminé ou pas, il y aura la motion de censure la semaine prochaine, mais je pense qu'il faut savoir raison garder. Je pense qu'il faut se remettre au travail et j'appelle vraiment les députés de l'opposition à garder leur calme. Je pense que ceci ferait du bien à tout le monde.
ALEXIS MOREL
Merci beaucoup Julien DENORMANDIE, secrétaire d'Etat en charge de la Cohésion des territoires et invités de France Info ce matin. Bonne journée à vous.
JULIEN DENORMANDIE
Merci.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 30 juillet 2018