Texte intégral
JEFF WITTENBERG
Bonjour Benjamin GRIVEAUX.
BENJAMIN GRIVEAUX
Bonjour. JEFF WITTENBERG
Merci d'être avec nous ce matin. Quand vous avez l'ensemble de l'échiquier politique, excepté votre parti le MoDem, qui dénonce une mascarade à l'Assemblée, une Commission d'enquête qui vole en éclats, une motion de censure, est-ce qu'on peut parler, comme l'a fait le chef de l'Etat, de tempête dans un verre d'eau ?
BENJAMIN GRIVEAUX
En tout cas ils ont cherché une affaire d'Etat, et en réalité on a tous compris qu'ils souhaitaient une crise politique. On a eu en l'espace de six jours, quatre enquêtes : une enquête judiciaire ouverte par le Parquet de Paris, qui a donné lieu à la mise en examen de cinq individus. Une enquête administrative menée par l'Inspection générale de la police nationale, et puis deux enquêtes parlementaires, une à l'Assemblée nationale, une au Sénat, où je note que les portes ne claquent pas, que les gens ne passent pas leur vie à l'extérieur de la Commission d'enquête parlementaire devant les caméras, à faire des points Presse, mais interrogent, et c'est légitime. Moi je me réjouis que les contre-pouvoirs aient pu fonctionner, interrogent calmement, courtoisement, tout en étant exigeant dans les réponses, les personnes qu'ils soient auditionner. Et on a l'Assemblée nationale, où vous avez des parlementaires, du Front national à la France Insoumise, madame OBONO et madame LE PEN, faisant conférence de Presse commune, bras dessus-bras dessous, qui font du théâtre, et je crois que les Français attendent mieux de leurs parlementaires et notamment, c'est le fruit de quelques-uns à nouveau, la grande majorité d'entre eux sont sérieux dans les questions, il y en a qui ont voulu faire du théâtre, très bien, ça n'est pas à mon avis à la hauteur de la situation.
JEFF WITTENBERG
Monsieur GRIVEAUX, est-ce illégitime, comme l'ont voulu certains députés, et c'est l'une des raisons pour lesquelles par exemple Guillaume LARRIVE quitte son poste de co-rapporteur, est-ce illégitime de vouloir interroger des personnalités dans cette affaire, telles qu'Alexandre BENALLA lui-même, le porte-parole de l'Elysée, Bruno ROGER-PETIT, pourquoi ne pas accepter mais ces demandes ?
BENJAMIN GRIVEAUX
D'abord, un, monsieur BENALLA ne fait plus partie de l'Elysée, donc c'est à lui
JEFF WITTENBERG
Ça ne le rend pas illégitime à être interrogé.
BENJAMIN GRIVEAUX
Ce que je veux vous dire, c'est que, à partir du moment où vous avez entendu le ministre de l'Intérieur, le Directeur de cabinet du président de la République, le Préfet de police de Paris, le Directeur général
JEFF WITTENBERG
Bien sûr, mais pourquoi faut-il qu'il y ait des limites ?
BENJAMIN GRIVEAUX
Le Directeur général de la gendarmerie nationale, le Directeur général de la police nationale, vous avez entendu les principaux protagonistes.
JEFF WITTENBERG
De votre point de vue.
BENJAMIN GRIVEAUX
Mais, de la hiérarchie
JEFF WITTENBERG
Pas du point de vue des parlementaires.
BENJAMIN GRIVEAUX
De la hiérarchie administrative, de la hiérarchie policière et de la hiérarchie de l'Elysée. Le secrétaire général de l'Elysée était encore auditionné hier. Donc, qu'est-ce que
JEFF WITTENBERG
Monsieur, mais aussi des parlementaires ont envie d'entendre des politiques. Pourquoi pas ?
BENJAMIN GRIVEAUX
Mais ils ont envie de se faire pardonnez-moi cette expression un peu directe, l'équipe d'Emmanuel MACRON. Ils n'ont pas envie de trouver la vérité. Pourquoi ? Parce que, au fond, ce que dit l'Elysée depuis le premier jour dans cette affaire, a été confirmé par l'ensemble des auditions, et ça, ça contrarie monsieur COQUEREL qui fait des moulins avec ses bras, des moulinets, madame LE PEN, monsieur DUPONT-AIGNAN et monsieur LARRIVE. Monsieur LARRIVE, co-rapporteur d'une Commission d'enquête, s'exprime avant même la première audition de cette commission d'enquête, c'était lundi matin chez l'un de vos confrères
JEFF WITTENBERG
De l'eau a coulé au moulin depuis, il y a eu des contradictions.
BENJAMIN GRIVEAUX
Oui, mais il dit quoi, que dit-il monsieur LARRIVE ? Il dit : il y a une police secrète parallèle, des milices, une organisation souterraine, avant même d'avoir auditionné la première personne.
JEFF WITTENBERG
Début de semaine, là nous sommes vendredi.
BENJAMIN GRIVEAUX
C'est de la déontologie de base. Je crois que quand il y a, ce qui s'est passé, ce qui est choquant, inacceptable comme comportement, la moindre des choses, quand on est sérieux, c'est de prendre les choses avec calme, et de respecter les institutions de notre pays.
JEFF WITTENBERG
Alors, comportement choquant, inacceptable, je reprends vos mots et je reprends maintenant les mots du président de la République : « Les gens sont préoccupés par le quotidien, pas par des choses qui prennent des proportions excessives ». Voilà ce qu'a dit monsieur MACRON hier dans les Hautes-Pyrénées. Donc je vous pose la question : est-ce que c'est choquant ou est-ce que les gens finalement sont passés à autre chose, sachant que l'on a vu un sondage, on trouve que 8 Français sur 10, monsieur GRIVEAUX, étaient choqués par cette affaire.
BENJAMIN GRIVEAUX
Mais, il a dit que c'était choquant, donc ça n'est pas
JEFF WITTENBERG
Oui, il dit que c'est une tempête dans un verre d'eau.
BENJAMIN GRIVEAUX
Mais il dit que c'est choquant. En même temps, heureusement, dans la nuit, on a enfin pu avancer sur le projet de loi asile-immigration, avant-hier en a enfin pu avancer sur la loi avenir et formation professionnelle, c'est pour les apprentis, c'est pour les gamins qui en septembre vont commencer leur apprentissage. C'est autrement plus important, c'est autrement plus important
JEFF WITTENBERG
Vous croyez ?
BENJAMIN GRIVEAUX
Et on a repoussé quoi ? La révision constitutionnelle. Ah, ça c'est une révision, on va devoir recommencer les travaux à la rentrée. Etrangement, c'est le texte où vous allez avoir un tiers de députés en moins, où vous allez avoir le non cumul dans le temps, où vous allez avoir une dose de proportionnelle pour avoir une meilleure représentativité politique à l'Assemblée nationale. Ça c'est un texte dont les parlementaires ne veulent pas parce qu'on en supprime un tiers d'entre eux. Ils ont gagné tactiquement cette bagarre-là, très bien, mais qu'ils soient sûrs d'une chose, c'est que nous sommes extrêmement déterminés à faire cette révision constitutionnelle, et les travaux reprendront à la rentrée. Le président de la République, il s'est exprimé avec beaucoup d'humilité.
JEFF WITTENBERG
Vous trouvez ?
BENJAMIN GRIVEAUX
Moi je le connais depuis longtemps, c'est quelqu'un qui est très exigeant avec les siens, et il est aussi très exigeant avec lui-même. Quand on fait une erreur, il le reconnaît et il assume la responsabilité, c'est sans doute aussi un élément nouveau chez un président de la République.
JEFF WITTENBERG
Vous pensez, Benjamin GRIVEAUX, que l'opinion oubliera ce qui s'est passé pendant ces semaines, le non-aveu finalement de
BENJAMIN GRIVEAUX
Je ne sonde pas les âmes et les coeurs.
JEFF WITTENBERG
Cette affaire, par exemple, excusez-moi, qui ne serait pas sortie, qu'on n'aurait jamais connue si Le Monde ne l'avait pas révélée il y a une semaine, c'est une réalité monsieur GRIEVEAUX, est-ce que vous pensez-vous que ça n'a pas imprimé quelque chose dans l'état d'esprit, y compris des électeurs de monsieur MACRON ?
BENJAMIN GRIVEAUX
Vous savez, je ne sonde pas les âmes et les coeurs, ça n'est pas mon métier
JEFF WITTENBERG
Oui, mais votre sentiment.
BENJAMIN GRIVEAUX
Mon sentiment profond, c'est que les Français, ils ont vu pour la première fois un président de la République, qui plutôt que de faire sauter un ministre, un préfet, un collaborateur, dire : « Vous savez, moi je suis responsable de rien, c'est la faute d'untel », et de se faire, de se défausser de sa responsabilité, de dire : « J'assume, c'est moi qui l'ai embauché, je le connaissais, c'est quelqu'un qui a été exemplaire jusqu'à cet événement-là, et qui donc n'a plus vocation à travailler à mes côtés, mais c'est moi le responsable ». Ils n'avaient jamais vu un président de la République endosser et moi je crois que c'est aussi l'image qu'ils retiendront de la folle semaine que nous venons de vivre.
JEFF WITTENBERG
« Le mirage du nouveau monde, il est définitivement évanoui », disait hier Gérard LARCHER. Gérard LARCHER, ce n'est pas un extrémiste, c'est le président du Sénat. Est-ce que, effectivement, lorsque
BENJAMIN GRIVEAUX
C'est un excellent connaisseur de l'ancien monde.
JEFF WITTENBERG
De l'ancien monde. Donc le nouveau monde existe toujours, Olivier FAURE, un de vos opposants, disait qu'on était plutôt revenu à l'ancien régime.
BENJAMIN GRIVEAUX
Je ne sais pas. L'ancien monde, tout ça, m'intéresse assez peu. Ce que je note, c'est qu'on a un président de la République qui assume, et qui assume devant les Français. C'est sans doute cela aussi une manière de construire une République qu'on a appelée de nos voeux exemplaire, et qui n'est pas infaillible, chacun peut faire des erreurs, le tout c'est de les reconnaître et de mettre en place des mécanismes afin de ne pas avoir demain de nouvelles erreurs.
JEFF WITTENBERG
Une toute dernière question : est-ce que le gouvernement aura la même légitimité, la même force, pour conduire des réformes parfois impopulaires et qui ne produisent pas toujours les résultats escomptés, je pense par exemple à la réforme du travail, alors que le chômage a connu une légère augmentation au deuxième trimestre ?
BENJAMIN GRIVEAUX
En quoi la légitimité du gouvernement serait celle entamée
JEFF WITTENBERG
La force.
BENJAMIN GRIVEAUX
Elle n'est entamée en rien, nous sommes déterminés, la révision constitutionnelle nous là reprendrons dès la rentrée, et je suis heureux que nous ayons pu avancer sur la loi asile-immigration et formation professionnelle, ces 48 dernières heures, le pays a besoin de transformation et le gouvernement est au travail.
JEFF WITTENBERG
Merci beaucoup Monsieur Benjamin GRIVEAUX.
BENJAMIN GRIVEAUX
Merci.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 30 juillet 2018
Bonjour Benjamin GRIVEAUX.
BENJAMIN GRIVEAUX
Bonjour. JEFF WITTENBERG
Merci d'être avec nous ce matin. Quand vous avez l'ensemble de l'échiquier politique, excepté votre parti le MoDem, qui dénonce une mascarade à l'Assemblée, une Commission d'enquête qui vole en éclats, une motion de censure, est-ce qu'on peut parler, comme l'a fait le chef de l'Etat, de tempête dans un verre d'eau ?
BENJAMIN GRIVEAUX
En tout cas ils ont cherché une affaire d'Etat, et en réalité on a tous compris qu'ils souhaitaient une crise politique. On a eu en l'espace de six jours, quatre enquêtes : une enquête judiciaire ouverte par le Parquet de Paris, qui a donné lieu à la mise en examen de cinq individus. Une enquête administrative menée par l'Inspection générale de la police nationale, et puis deux enquêtes parlementaires, une à l'Assemblée nationale, une au Sénat, où je note que les portes ne claquent pas, que les gens ne passent pas leur vie à l'extérieur de la Commission d'enquête parlementaire devant les caméras, à faire des points Presse, mais interrogent, et c'est légitime. Moi je me réjouis que les contre-pouvoirs aient pu fonctionner, interrogent calmement, courtoisement, tout en étant exigeant dans les réponses, les personnes qu'ils soient auditionner. Et on a l'Assemblée nationale, où vous avez des parlementaires, du Front national à la France Insoumise, madame OBONO et madame LE PEN, faisant conférence de Presse commune, bras dessus-bras dessous, qui font du théâtre, et je crois que les Français attendent mieux de leurs parlementaires et notamment, c'est le fruit de quelques-uns à nouveau, la grande majorité d'entre eux sont sérieux dans les questions, il y en a qui ont voulu faire du théâtre, très bien, ça n'est pas à mon avis à la hauteur de la situation.
JEFF WITTENBERG
Monsieur GRIVEAUX, est-ce illégitime, comme l'ont voulu certains députés, et c'est l'une des raisons pour lesquelles par exemple Guillaume LARRIVE quitte son poste de co-rapporteur, est-ce illégitime de vouloir interroger des personnalités dans cette affaire, telles qu'Alexandre BENALLA lui-même, le porte-parole de l'Elysée, Bruno ROGER-PETIT, pourquoi ne pas accepter mais ces demandes ?
BENJAMIN GRIVEAUX
D'abord, un, monsieur BENALLA ne fait plus partie de l'Elysée, donc c'est à lui
JEFF WITTENBERG
Ça ne le rend pas illégitime à être interrogé.
BENJAMIN GRIVEAUX
Ce que je veux vous dire, c'est que, à partir du moment où vous avez entendu le ministre de l'Intérieur, le Directeur de cabinet du président de la République, le Préfet de police de Paris, le Directeur général
JEFF WITTENBERG
Bien sûr, mais pourquoi faut-il qu'il y ait des limites ?
BENJAMIN GRIVEAUX
Le Directeur général de la gendarmerie nationale, le Directeur général de la police nationale, vous avez entendu les principaux protagonistes.
JEFF WITTENBERG
De votre point de vue.
BENJAMIN GRIVEAUX
Mais, de la hiérarchie
JEFF WITTENBERG
Pas du point de vue des parlementaires.
BENJAMIN GRIVEAUX
De la hiérarchie administrative, de la hiérarchie policière et de la hiérarchie de l'Elysée. Le secrétaire général de l'Elysée était encore auditionné hier. Donc, qu'est-ce que
JEFF WITTENBERG
Monsieur, mais aussi des parlementaires ont envie d'entendre des politiques. Pourquoi pas ?
BENJAMIN GRIVEAUX
Mais ils ont envie de se faire pardonnez-moi cette expression un peu directe, l'équipe d'Emmanuel MACRON. Ils n'ont pas envie de trouver la vérité. Pourquoi ? Parce que, au fond, ce que dit l'Elysée depuis le premier jour dans cette affaire, a été confirmé par l'ensemble des auditions, et ça, ça contrarie monsieur COQUEREL qui fait des moulins avec ses bras, des moulinets, madame LE PEN, monsieur DUPONT-AIGNAN et monsieur LARRIVE. Monsieur LARRIVE, co-rapporteur d'une Commission d'enquête, s'exprime avant même la première audition de cette commission d'enquête, c'était lundi matin chez l'un de vos confrères
JEFF WITTENBERG
De l'eau a coulé au moulin depuis, il y a eu des contradictions.
BENJAMIN GRIVEAUX
Oui, mais il dit quoi, que dit-il monsieur LARRIVE ? Il dit : il y a une police secrète parallèle, des milices, une organisation souterraine, avant même d'avoir auditionné la première personne.
JEFF WITTENBERG
Début de semaine, là nous sommes vendredi.
BENJAMIN GRIVEAUX
C'est de la déontologie de base. Je crois que quand il y a, ce qui s'est passé, ce qui est choquant, inacceptable comme comportement, la moindre des choses, quand on est sérieux, c'est de prendre les choses avec calme, et de respecter les institutions de notre pays.
JEFF WITTENBERG
Alors, comportement choquant, inacceptable, je reprends vos mots et je reprends maintenant les mots du président de la République : « Les gens sont préoccupés par le quotidien, pas par des choses qui prennent des proportions excessives ». Voilà ce qu'a dit monsieur MACRON hier dans les Hautes-Pyrénées. Donc je vous pose la question : est-ce que c'est choquant ou est-ce que les gens finalement sont passés à autre chose, sachant que l'on a vu un sondage, on trouve que 8 Français sur 10, monsieur GRIVEAUX, étaient choqués par cette affaire.
BENJAMIN GRIVEAUX
Mais, il a dit que c'était choquant, donc ça n'est pas
JEFF WITTENBERG
Oui, il dit que c'est une tempête dans un verre d'eau.
BENJAMIN GRIVEAUX
Mais il dit que c'est choquant. En même temps, heureusement, dans la nuit, on a enfin pu avancer sur le projet de loi asile-immigration, avant-hier en a enfin pu avancer sur la loi avenir et formation professionnelle, c'est pour les apprentis, c'est pour les gamins qui en septembre vont commencer leur apprentissage. C'est autrement plus important, c'est autrement plus important
JEFF WITTENBERG
Vous croyez ?
BENJAMIN GRIVEAUX
Et on a repoussé quoi ? La révision constitutionnelle. Ah, ça c'est une révision, on va devoir recommencer les travaux à la rentrée. Etrangement, c'est le texte où vous allez avoir un tiers de députés en moins, où vous allez avoir le non cumul dans le temps, où vous allez avoir une dose de proportionnelle pour avoir une meilleure représentativité politique à l'Assemblée nationale. Ça c'est un texte dont les parlementaires ne veulent pas parce qu'on en supprime un tiers d'entre eux. Ils ont gagné tactiquement cette bagarre-là, très bien, mais qu'ils soient sûrs d'une chose, c'est que nous sommes extrêmement déterminés à faire cette révision constitutionnelle, et les travaux reprendront à la rentrée. Le président de la République, il s'est exprimé avec beaucoup d'humilité.
JEFF WITTENBERG
Vous trouvez ?
BENJAMIN GRIVEAUX
Moi je le connais depuis longtemps, c'est quelqu'un qui est très exigeant avec les siens, et il est aussi très exigeant avec lui-même. Quand on fait une erreur, il le reconnaît et il assume la responsabilité, c'est sans doute aussi un élément nouveau chez un président de la République.
JEFF WITTENBERG
Vous pensez, Benjamin GRIVEAUX, que l'opinion oubliera ce qui s'est passé pendant ces semaines, le non-aveu finalement de
BENJAMIN GRIVEAUX
Je ne sonde pas les âmes et les coeurs.
JEFF WITTENBERG
Cette affaire, par exemple, excusez-moi, qui ne serait pas sortie, qu'on n'aurait jamais connue si Le Monde ne l'avait pas révélée il y a une semaine, c'est une réalité monsieur GRIEVEAUX, est-ce que vous pensez-vous que ça n'a pas imprimé quelque chose dans l'état d'esprit, y compris des électeurs de monsieur MACRON ?
BENJAMIN GRIVEAUX
Vous savez, je ne sonde pas les âmes et les coeurs, ça n'est pas mon métier
JEFF WITTENBERG
Oui, mais votre sentiment.
BENJAMIN GRIVEAUX
Mon sentiment profond, c'est que les Français, ils ont vu pour la première fois un président de la République, qui plutôt que de faire sauter un ministre, un préfet, un collaborateur, dire : « Vous savez, moi je suis responsable de rien, c'est la faute d'untel », et de se faire, de se défausser de sa responsabilité, de dire : « J'assume, c'est moi qui l'ai embauché, je le connaissais, c'est quelqu'un qui a été exemplaire jusqu'à cet événement-là, et qui donc n'a plus vocation à travailler à mes côtés, mais c'est moi le responsable ». Ils n'avaient jamais vu un président de la République endosser et moi je crois que c'est aussi l'image qu'ils retiendront de la folle semaine que nous venons de vivre.
JEFF WITTENBERG
« Le mirage du nouveau monde, il est définitivement évanoui », disait hier Gérard LARCHER. Gérard LARCHER, ce n'est pas un extrémiste, c'est le président du Sénat. Est-ce que, effectivement, lorsque
BENJAMIN GRIVEAUX
C'est un excellent connaisseur de l'ancien monde.
JEFF WITTENBERG
De l'ancien monde. Donc le nouveau monde existe toujours, Olivier FAURE, un de vos opposants, disait qu'on était plutôt revenu à l'ancien régime.
BENJAMIN GRIVEAUX
Je ne sais pas. L'ancien monde, tout ça, m'intéresse assez peu. Ce que je note, c'est qu'on a un président de la République qui assume, et qui assume devant les Français. C'est sans doute cela aussi une manière de construire une République qu'on a appelée de nos voeux exemplaire, et qui n'est pas infaillible, chacun peut faire des erreurs, le tout c'est de les reconnaître et de mettre en place des mécanismes afin de ne pas avoir demain de nouvelles erreurs.
JEFF WITTENBERG
Une toute dernière question : est-ce que le gouvernement aura la même légitimité, la même force, pour conduire des réformes parfois impopulaires et qui ne produisent pas toujours les résultats escomptés, je pense par exemple à la réforme du travail, alors que le chômage a connu une légère augmentation au deuxième trimestre ?
BENJAMIN GRIVEAUX
En quoi la légitimité du gouvernement serait celle entamée
JEFF WITTENBERG
La force.
BENJAMIN GRIVEAUX
Elle n'est entamée en rien, nous sommes déterminés, la révision constitutionnelle nous là reprendrons dès la rentrée, et je suis heureux que nous ayons pu avancer sur la loi asile-immigration et formation professionnelle, ces 48 dernières heures, le pays a besoin de transformation et le gouvernement est au travail.
JEFF WITTENBERG
Merci beaucoup Monsieur Benjamin GRIVEAUX.
BENJAMIN GRIVEAUX
Merci.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 30 juillet 2018