Texte intégral
Q - Ce matin, en conseil des ministres, vous avez présenté un projet de loi sur le Brexit pour régler les relations prochaines entre la France et la Grande-Bretagne.
(...)
Q - "Circulez il n'y a rien à voir", moi, cela fait écho à ce que Theresa May, la Première ministre britannique a dit à la fin du congrès conservateur, aujourd'hui elle a promis aux Britanniques des lendemains qui chantent, elle a même esquissé un petit pas de danse. Êtes-vous aussi optimiste qu'elle ?
R - Sur le Brexit ?
Q - Sur ces lendemains qui chantent pour la Grande-Bretagne et sur le fait de trouver un accord entre la Grande-Bretagne et l'Union européenne.
R - Je suis volontariste d'abord, c'est-à-dire que nous voulons un bon accord, on n'en est pas loin, plus de 80% du texte de l'accord a déjà été agréé avec les Britanniques.
Q - Il reste les points durs.
R - Il reste évidemment les points durs, ce sont les points qui durent depuis longtemps, depuis des semaines, nous n'arrivons pas à trouver un accord entre le Royaume-Uni et l'Union européenne sur les conditions du retrait, sur un point précis qui est, comment gère-t-on la question de l'Irlande du Nord et de la frontière irlandaise.
Nous avons fait des propositions en décembre et Theresa May les a acceptées ; au moment où on les a mises noir sur blanc, elle recule. C'est à elle de nous faire de nouvelles propositions.
Q - Mais vous restez relativement optimiste et sereine ?
R - Sereine toujours, volontariste évidemment, mais mon travail, c'est aussi de faire en sorte que nous soyons prêts à tous les scénarios, que la France soit prête à protéger ses citoyens et ses entreprises dans le cadre d'un accord de retrait que nous signerons s'il est bénéfique, comme dans le cas d'une absence d'accord.
C'est pour cela que ce matin, j'ai présenté un projet de loi au Conseil des ministres, un projet de loi d'habilitation à légiférer par ordonnance qui sera discuté au Sénat à partir du 5 novembre, et qui nous donne la latitude pour prendre toutes les mesures nécessaires pour que nos concitoyens qui sont au Royaume-Uni et qui voudraient en revenir, pour que les ressortissants britanniques qui sont en France...
Q - ...D'un mot, Nathalie Loiseau, on a 300.000 Français qui habitent aujourd'hui la Grande-Bretagne. Si c'est un Brexit dur, pour reprendre l'expression, est-ce qu'effectivement c'est une menace pour ces Français ?
R - Il y a des gens qui sont là depuis longtemps et qui resteront. La question qui se pose et que l'on va régler par ce projet de loi, c'est par exemple un cas qui se produit régulièrement, un Français qui a un diplôme britannique, qui veut rentrer en France. Jusqu'à présent, les diplômes britanniques sont reconnus parce que ce sont des diplômes européens, demain si nous avions un Brexit sans accord et s'il n'y avait pas de loi française, ces diplômes ne seraient plus reconnus, cela n'est évidemment pas acceptable, il faut qu'on le traite.
Q - On sera pratiquement à la veille des européennes, on saura si c'est un Brexit dur ou pas. Si c'est un Brexit dur tout le monde a à y perdre, l'Union européenne et la Grande-Bretagne ?
R - On le saura avant la fin de cette année s'il y a un accord de retrait ou s'il n'y en a pas. Il faut que ce soit avant la fin de cette année parce que, avant le 30 mars, date effective du retrait, il faut que cet accord soit ratifié par un parlement britannique et par un parlement européen.
Q - Mais ma question c'est : tout le monde a à y perdre effectivement s'il n'y a pas d'accord ?
R - On aurait plus à perdre à un mauvais accord qu'à une absence d'accord. Mais la moins mauvaise solution, cela reste un bon accord et il est toujours possible. La meilleure solution, pour ce qui est de la relation entre le Royaume-Uni et les 27, ce serait que le Royaume-Uni reste dans l'Union européenne, mais cela n'est pas sa décision.
Q - On n'en est pas là du tout. Merci beaucoup Nathalie Loiseau.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 5 octobre 2018
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Q - "Circulez il n'y a rien à voir", moi, cela fait écho à ce que Theresa May, la Première ministre britannique a dit à la fin du congrès conservateur, aujourd'hui elle a promis aux Britanniques des lendemains qui chantent, elle a même esquissé un petit pas de danse. Êtes-vous aussi optimiste qu'elle ?
R - Sur le Brexit ?
Q - Sur ces lendemains qui chantent pour la Grande-Bretagne et sur le fait de trouver un accord entre la Grande-Bretagne et l'Union européenne.
R - Je suis volontariste d'abord, c'est-à-dire que nous voulons un bon accord, on n'en est pas loin, plus de 80% du texte de l'accord a déjà été agréé avec les Britanniques.
Q - Il reste les points durs.
R - Il reste évidemment les points durs, ce sont les points qui durent depuis longtemps, depuis des semaines, nous n'arrivons pas à trouver un accord entre le Royaume-Uni et l'Union européenne sur les conditions du retrait, sur un point précis qui est, comment gère-t-on la question de l'Irlande du Nord et de la frontière irlandaise.
Nous avons fait des propositions en décembre et Theresa May les a acceptées ; au moment où on les a mises noir sur blanc, elle recule. C'est à elle de nous faire de nouvelles propositions.
Q - Mais vous restez relativement optimiste et sereine ?
R - Sereine toujours, volontariste évidemment, mais mon travail, c'est aussi de faire en sorte que nous soyons prêts à tous les scénarios, que la France soit prête à protéger ses citoyens et ses entreprises dans le cadre d'un accord de retrait que nous signerons s'il est bénéfique, comme dans le cas d'une absence d'accord.
C'est pour cela que ce matin, j'ai présenté un projet de loi au Conseil des ministres, un projet de loi d'habilitation à légiférer par ordonnance qui sera discuté au Sénat à partir du 5 novembre, et qui nous donne la latitude pour prendre toutes les mesures nécessaires pour que nos concitoyens qui sont au Royaume-Uni et qui voudraient en revenir, pour que les ressortissants britanniques qui sont en France...
Q - ...D'un mot, Nathalie Loiseau, on a 300.000 Français qui habitent aujourd'hui la Grande-Bretagne. Si c'est un Brexit dur, pour reprendre l'expression, est-ce qu'effectivement c'est une menace pour ces Français ?
R - Il y a des gens qui sont là depuis longtemps et qui resteront. La question qui se pose et que l'on va régler par ce projet de loi, c'est par exemple un cas qui se produit régulièrement, un Français qui a un diplôme britannique, qui veut rentrer en France. Jusqu'à présent, les diplômes britanniques sont reconnus parce que ce sont des diplômes européens, demain si nous avions un Brexit sans accord et s'il n'y avait pas de loi française, ces diplômes ne seraient plus reconnus, cela n'est évidemment pas acceptable, il faut qu'on le traite.
Q - On sera pratiquement à la veille des européennes, on saura si c'est un Brexit dur ou pas. Si c'est un Brexit dur tout le monde a à y perdre, l'Union européenne et la Grande-Bretagne ?
R - On le saura avant la fin de cette année s'il y a un accord de retrait ou s'il n'y en a pas. Il faut que ce soit avant la fin de cette année parce que, avant le 30 mars, date effective du retrait, il faut que cet accord soit ratifié par un parlement britannique et par un parlement européen.
Q - Mais ma question c'est : tout le monde a à y perdre effectivement s'il n'y a pas d'accord ?
R - On aurait plus à perdre à un mauvais accord qu'à une absence d'accord. Mais la moins mauvaise solution, cela reste un bon accord et il est toujours possible. La meilleure solution, pour ce qui est de la relation entre le Royaume-Uni et les 27, ce serait que le Royaume-Uni reste dans l'Union européenne, mais cela n'est pas sa décision.
Q - On n'en est pas là du tout. Merci beaucoup Nathalie Loiseau.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 5 octobre 2018