Déclaration de M. Jean-Yves Le Drian, ministre de l'Europe et des affaires étrangères, en réponse à une question sur le Brexit, à l'Assemblée nationale le 17 octobre 2018.

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Circonstance : Question au gouvernement à l'Assemblée nationale, le 17 octobre 2018

Texte intégral


Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Madame la Présidente,
Nous gardons confiance dans la négociation. C'est vrai que le temps presse, en particulier en raison de la nécessaire ratification de l'accord de retrait par le parlement européen et par le parlement britannique, mais nous gardons confiance.
Ces derniers jours, les négociations entre Michel Barnier, qui agit en fonction d'un mandat que soutiennent les 27, et les autorités gouvernementales britanniques ont été constructives mais, dimanche, comme vous le savez, le gouvernement britannique a estimé ne pas pouvoir souscrire à la proposition qui était faite, concernant essentiellement, d'ailleurs, la question de la frontière entre l'Irlande du Nord et la République d'Irlande.
Nous souhaitons que cette difficulté soit dépassée, et ce soir, les questions porteront, entre autres, sur ce sujet. J'imagine que les chefs d'Etat et de gouvernement attendront, de la part de Mme May, les engagements politiques nécessaires.
Ceci étant, il faut se préparer à toutes les éventualités. La France souhaite être au rendez-vous d'un accord, mais elle a le devoir de se préparer au rendez-vous d'un échec.
C'est pour cette raison que le Premier ministre a souhaité que Mme Loiseau et moi-même, nous présentions un projet de loi qui a été présenté au Conseil des ministres il y a quelques jours, pour permettre au gouvernement de procéder par ordonnances, au cas où les négociations n'aboutissent pas, sur tous les sujets un peu difficiles concernant les infrastructures, les contrôles douaniers, le statut des Britanniques en France, celui des Français en Grande-Bretagne.
Bref, tout cela fera l'objet d'un débat ici au parlement et ce projet de loi vous sera proposé rapidement.
Comme vous le voyez, nous souhaitons l'aboutissement, mais nous nous préparons à l'hypothèse d'un échec.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 19 octobre 2018