Texte intégral
CYRIL VIGUIER
Et l'invité politique ce matin en direct sur ce plateau, c'est Benjamin GRIVEAUX, le porte-parole du gouvernement. Bonjour, merci d'être avec nous
BENJAMIN GRIVEAUX
Bonjour.
CYRIL VIGUIER
Vous êtes secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre également. Et pour vous interroger à mes côtés : Delphine Girard de Public Sénat, bonjour Delphine.
DELPHINE GIRARD
Bonjour Cyril.
CYRIL VIGUIER
Merci, bienvenue sur ce plateau, on connaît Sénat 360, l'émission que vous présentez sur la chaîne ; et Nathalie MAURET du groupe EBRA.
NATHALIE MAURET
Bonjour.
CYRIL VIGUIER
Qui représente Le Progrès de Lyon ce matin. Benjamin GRIVEAUX, votre interviewe sera retransmise sur les sites Internet de toute la presse quotidienne régionale à partir de 10 h 30 ce matin. Les actes antisémites en très forte hausse, plus 69 % sur les 9 premiers mois de 2018, c'est une déclaration du Premier ministre sur sa page Facebook ce matin. Qu'est-ce que vous en pensez Benjamin GRIVEAUX de cette augmentation très sensible ?
BENJAMIN GRIVEAUX
D'abord que l'antisémitisme n'a évidemment pas pris de répit et qu'on a pu observer, depuis le début de l'année, une augmentation des actes antisémites, des violences antisémites, que le gouvernement bon s'est mobilisé dès le début de cette année avec des dispositions qui ont été prises pour pouvoir lutter, d'abord en amont parce que la lutte contre l'antisémitisme ça commence à l'école, dès le plus jeune âge par l'éducation ; mais également en renforçant les moyens pour que ceux qui sont victimes d'actes antisémites puissent le déclarer, puisse le dire parce qu'il y a aussi parfois une chape de plomb, une loi du silence qui fait qu'on ne va pas porter plainte et que dans la tribune du Premier ministre publiée ce matin, il rappelle le dispositif de pré-plainte qui est renforcé
CYRIL VIGUIER
Pourquoi on ne va pas porter plainte d'ailleurs, pourquoi, quelle est votre explication ?
BENJAMIN GRIVEAUX
On n'y va pas parce que finalement, on s'y habitue et que certains de nos concitoyens, qui sont de confession juive, le dissimulent lorsqu'on habite dans certains quartiers, dans certaines communes et n'ont pas la possibilité d'exercer librement leur religion telle qu'ils l'entendent. Ça c'est insupportable et donc quand on a déjà peur de pratiquer sa religion, on va encore moins porter plainte. Tout le dispositif et toute la lutte que nous mettons en place contre l'antisémitisme, ça passe aussi par le fait qu'on puisse aller déposer plainte, faire valoir ses droits et combattre l'antisémitisme, je vous dis depuis l'école jusqu'à la réponse pénale, judiciaire, policière de
NATHALIE MAURET
Mais est-ce que vous avez une idée des raisons qui entraînent cette hausse importante ?
BENJAMIN GRIVEAUX
Non, on n'a pas de vous savez c'est très protéiforme, vous avez d'abord un antisémitisme qui a toujours été présent dans l'histoire de notre pays, qui malheureusement se réveille souvent dans les périodes difficiles, dans les périodes où les interrogations sur le repli sur soi, les interrogations sur le rôle que jouerait l'autre ou l'étranger dans les difficultés que traverse le pays, il y aurait une responsabilité. Et ça, c'est malheureusement le fruit de l'histoire, l'histoire nous l'a enseigné à de nombreuses reprises, en France mais aussi en Europe parce que je le crains, cet antisémitisme il s'exerce en France, mais on l'observe aussi en Europe avec des propos, y compris parfois de responsables de gouvernement, qui sont à la limite de l'antisémitisme. Et quand je vois moi sur les réseaux sociaux ces dernières semaines, ces derniers mois fleurir les caricatures du président de la République par exemple avec marqué « ROTHSCHILD avec un brassard avec un dollar, avec un marionnettiste », ça rappelle quand même furieusement les années 30, les caricatures qu'on trouvait dans Gringoire, dans ce que faisait l'Action française, l'extrême droite, les ligues fascistes. Et donc cela, il faut le combattre sans reculer d'un millimètre sur ce sujet, qui est ensuite de valeur fondamentale. C'est ce qui tient la République, c'est ce qui fait qu'en France, on exerce librement sa religion et on n'est pas, jamais, stigmatisé, violenté pour l'exercice d'une religion, quelle qu'elle puisse être.
DELPHINE GIRARD
C'est aujourd'hui que se termine l'itinérance mémorielle d'Emmanuel MACRON. Hier, on a pu entendre le chef de l'Etat parler d'un vrai bonheur, est-ce que ça a été un vrai bonheur cette semaine pour le chef de l'Etat ?
BENJAMIN GRIVEAUX
Moi vous savez, je crois que quand il est parmi ses compatriotes, il est un homme heureux. Et on l'a vu dans le cadre de la campagne présidentielle, mais même avant lorsqu'il exerçait ses fonctions de ministre, il est un responsable politique qui est au milieu des Français.
DELPHINE GIRARD
C'est moins simple quand même, on l'a vu.
BENJAMIN GRIVEAUX
Mais vous savez, le pays ne va pas bien. Lorsque nous avons été élus, je rappelle que 40 % des Français avaient porté leur choix au premier tour de l'élection présidentielle sur l'extrême gauche et l'extrême droite, c'était ça la réalité politique de l'élection présidentielle de 2017. Et qu'il y a 2 attitudes face à cela, soit on se calfeutre et on se balade dans le pays avec un cordon sanitaire, on ne voit jamais les Français et donc là, on est sûr de ne jamais avoir de discussions parfois même un peu rugueuses ; soit n'assume de dire « on va au milieu d'eux, on essaie d'expliquer ce qu'on fait ». On le fait avec la sincérité qui est la nôtre depuis le premier jour, on n'a rien caché de ce qu'on allait faire. On sait que ce sera difficile et on ne cache pas que c'est difficile.
DELPHINE GIRARD
Mais est-ce que le message du chef de l'Etat n'a pas été brouillé cette semaine par les polémiques qui ont pu rattraper, ce devoir de mémoire, ce travail qu'il a souhaité faire justement ?
BENJAMIN GRIVEAUX
Mais on peut à la fois conduire un devoir de mémoire et c'était le cadre de cette semaine, de ce Centenaire de la Grande Guerre qui va clôturer ce week-end avec les cérémonies et la Commémoration du 11 novembre à Paris et le Forum pour la paix ; et en même temps dire à ces territoires qui ont connu la Grande Guerre, qui ont connu des phases difficiles de désindustrialisation, parce que les territoires où le président de la République s'est rendu ces derniers jours et encore aujourd'hui sont des territoires qu'ont été frappés par la crise industrielle de plein fouet. On peut dire à ces territoires : voilà, il y a des choses positives à en attendre. RENAULT qui a investi près d'un milliard d'euros, qui va créer des centaines d'emplois à Maubeuge dans la voiture électrique, donc dans l'industrie du futur ; dans ce qui est fait aussi pour par exemple le tourisme de mémoire
DELPHINE GIRARD
Encore une fois, est-ce que ses messages et ses annonces d'un point de vue économique n'ont pas été éclipsés justement par les polémiques, on a parlé de celle autour de l'hommage rendu au maréchal PETAIN.
BENJAMIN GRIVEAUX
Mais je vais vous dire, les âmes chagrines retiendront PETAIN, les optimistes retiendront le milliard d'euros investis à Maubeuge et les centaines d'emplois. Et pour la vie des gens qui sont là-bas, qui attendaient un job dans l'industrie, qui croient en l'industrie, croyez-moi la petite polémique que certains ont essayé d'instrumentaliser, elle est déjà balayée. Parce que pour eux ce qui est important, c'est d'avoir un job et de pouvoir se projeter
CYRIL VIGUIER
Qui l'a instrumentalisé Benjamin GRIVEAUX ?
BENJAMIN GRIVEAUX
Des oppositions, des oppositions comme Jean-Luc MELENCHON qui immédiatement dégaine un tweet rageur, etc, mais il est dans la
DELPHINE GIRARD
Il n'est pas le seul
BENJAMIN GRIVEAUX
Il est dans l'acrimonie permanente, il est au fond dans l'amertume, il ne digère pas d'avoir été 4ème à l'élection présidentielle. Il veut refaire l'élection, refaire le match en permanence, il explique que les élections européennes seront un référendum anti-MACON, ça relève de l'obsession chez Jean-Luc MELENCHON, ça n'est pas notre obsession. Nous notre obsession, ce n'est pas Jean-Luc MELENCHON, ce n'est pas les oppositions, c'est de faire en sorte que des territoires qui ont ét frappés par la désindustrialisation, on y réinvestisse de l'argent. Et quand on a fait venir en début d'année 2018 à Versailles 150 chefs d'entreprise internationaux, qu'on a mis de l'argent, qu'on a réussi à faire qu'ils investissent à Valenciennes dans l'industrie et que là, RENAULT investit dans l'industrie à Maubeuge, c'est ça la bonne nouvelle et ça balaiera toutes les polémiques, ça j'en suis convaincu parce que les Français, ils regardent aussi cela.
NATHALIE MAURET
Est-ce que vous avez l'impression que cette itinérance cette semaine, où le président de la République justement a pris du temps pour aller au devant des gens, est-ce que c'est de nature à calmer la colère ? On sait que dans une semaine, il y a le grand rassemblement du 17 novembre où les gens vont exprimer leur colère, notamment au niveau du pouvoir d'achat ?
BENJAMIN GRIVEAUX
Nous verrons d'abord la taille du rassemblement, je ne sais pas s'il sera grand ont pas, moi je ne lis pas le marc de café.
NATHALIE MAURET
Moi non plus.
BENJAMIN GRIVEAUX
Ça c'est la première chose, donc c'est un rassemblement, on verra le 17 novembre.
NATHALIE MAURET
Mais par contre on sait qu'il y a énormément d'appels à manifester.
BENJAMIN GRIVEAUX
On verra le 17 novembre s'il y a
DELPHINE GIRARD
Gérard LARCHER, le président du Sénat, redoute des affrontements Benjamin GRIVEAUX la semaine prochaine
BENJAMIN GRIVEAUX
Je vais vous dire une chose, je suis convaincu de quelque chose, c'est que le président de la République quand vous dites « est-ce que ça apaise la colère de voir le président de la République », non ce qui apaise la colère c'est les solutions concrètes pour la vie des gens, ce qui apaise les colères c'est de voir que la taxe d'habitation baisse, c'est de voir que le salaire net augmente sur la feuille d'impôt sur la feuille pardon de paye, c'est de voir que
NATHALIE MAURET
Ce qui attise les colères c'est la hausse du prix des carburants Benjamin GRIVEAUX.
BENJAMIN GRIVEAUX
Mais j'ai bien compris que la hausse du prix du carburant était c'est d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles nous y travaillons ; et qu'on allait travaille notamment pour ceux qui n'avaient pas d'alternative autre que le véhicule individuel pour se rendre sur le lieu de travail, qui doit faire 40 ou 50 kilomètres par jour pour aller travailler. Notre objectif depuis le premier jour
DELPHINE GIRARD
Non mais un coup de pouce, nous dit-on, ça va passer par quoi parce qu'on a du mal à comprendre justement ce chèque énergie, les modalités justement
BENJAMIN GRIVEAUX
D'abord ce n'est un chèque énergie, depuis le premier jour notre obsession c'est de faire en sorte que le travail paye mieux. Et vous avez raison de souligner qu'il y a un chèque énergie, qui passe de 150 à 200 euros pour près de 4 millions de foyers modestes ; vous avez raison de dire qu'il y a une prime à la conversion, dont je rappelle simplement que les oppositions qui nous donnent des leçons tous les matins sur le pouvoir d'achat ne les ont pas votées à l'Assemblée nationale cette semaine. Ils ont refusé de voter le fait que lorsque certains de nos compatriotes font l'effort de dire « je vais changer de véhicule, prend quelque chose de moins polluant » et qu'on abonde, qu'on fait une prime, ils ne l'ont pas votée. Vous savez combien de Français ont fait ce choix-là, on pensait qu'on en aurait 500.000 dans le quinquennat, 250.000 la première année. Et vous savez qui sont ces Français ? 70 % ne sont pas imposables, ça veut dire que ce sont les gens qui ont des moyens modestes qui ont fait ce paris-là et qui ont fait ce choix-là qui est un choix courageux, parce que c'est difficile de changer ses habitudes. Nous
DELPHINE GIRARD
Mais pour être très concret
BENJAMIN GRIVEAUX
On est content de les accompagner. Et puis il y a cette question particulière des Français qui doivent faire beaucoup de kilomètres, et il y a dans les territoires des solutions intelligentes qui ont été trouvées. Et Nous on le dit, Xavier BERTRAND ne nous épargne pas, on a compris qu'il n'était pas totalement macroniste, mais il a trouvé une bonne solution
CYRIL VIGUIER
Vous reprenez ses idées !
BENJAMIN GRIVEAUX
On n'est pas dans l'idéologie, on ne considère pas que
NATHALIE MAURET
Non mais est-ce que c'est justement la solution des Hauts-de-France qui va être mise en place partout ?
BENJAMIN GRIVEAUX
C'est ce qu'on est en train d'expertiser, de regarder parce que vous savez les solutions
CYRIL VIGUIER
Et c'est possible ?
BENJAMIN GRIVEAUX
Ce que je suis en train de vous dire c'est
DELPHINE GIRARD
Ce n'est pas une taxe pour en remplacer une autre Benjamin GRIVEAUX
BENJAMIN GRIVEAUX
Je peux juste terminer une de mes phrases, ce serait formidable. Ce que j'aimerais vous dire, c'est que prendre une solution et dire « voilà, ça marchera partout de la même manière », ça c'est un mal bien français, c'est le jacobinisme à l'état pur, ça n'a jamais fonctionné dans le pays. Donc ce qu'on regarde c'est que les Hauts-de-France, ils ont trouvé un truc intelligent mais nous, on ne fait pas de l'idéologie, que ce soit de gauche ou de droite ce n'est pas ce qui nous intéresse, c'est de savoir si ça marche, si ça rend service aux gens. Manifestement, le mécanisme fonctionne bien, est-ce qu'on va le généraliser ? On est en train de regarder. Vous avez des sujets de seuil à chaque fois : est-ce qu'on va pratiquer la défiscalisation ? C'est ce sujet-là qu'on est en train d'expertiser, on va vous dire la solution qui sera retenue dans les jours qui viennent. Mais voilà, on y travaille
NATHALIE MAURET
Dans les jours qui viennent, avant le 17 ?
BENJAMIN GRIVEAUX
On y travaille mais vous savez, on n'est pas dans l'électoralisme, franchement nous on joue la prochaine génération, pas la prochaine élection. Les autres sont arrivés le nez sur les prochaines élections, ça se voit d'ailleurs un peu trop, enfin la récupération permanente. Ce qui se passe le 17, c'est l'agrégation de beaucoup de colère, ça n'est pas que la question du carburant. Quand on voit que c'est instrumentalisé par Marine LE PEN et Nicolas DUPONT-AIGNAN, écoutez ! Moi je suis toujours surpris de voir que de l'extrême gauche à l'extrême droite, on se retrouve sur un mot d'ordre commun, c'est assez étonnant.
DELPHINE GIRARD
Benjamin GRIVEAUX, ce que je vous disais, le président du Sénat Gérard Larcher redoute des affrontements la semaine prochaine.
BENJAMIN GRIVEAUX
Je vous confirme, pas que les extrêmes.
DELPHINE GIRARD
Il redoute des affrontements
BENJAMIN GRIVEAUX
Mais vous savez, quand se mettre d'accord de l'extrême droite à l'extrême gauche en passant par les Républicains et le Parti socialiste, la vraie question c'est : est-ce qu'ils sont d'accord sur le fond ou est-ce qu'au fond la seule chose sur laquelle ils sont d'accord, c'est d'être contre le président de la République. Peut-être on peut se poser cette question.
CYRIL VIGUIER
Vous les appelez les oppositions, j'ai noté d'ailleurs depuis le début de cette émission.
BENJAMIN GRIVEAUX
Mais parce qu'elles sont plurielles.
CYRIL VIGUIER
C'est Benjamin GRIVEAUX, le porte-parole du gouvernement, secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre qui est notre invité politique ce matin. On ne va pas revenir sur les Français qui roulent au diesel et qui fument des clopes Benjamin GRIVEAUX
BENJAMIN GRIVEAUX
Ah ! Mais on peut y revenir si vous le souhaitez, parce que
CYRIL VIGUIER
Alors François BAYROU a exprimé sa honte par rapport aux propos qui vous sont prêtés
BENJAMIN GRIVEAUX
Qui me sont prêtés !
CYRIL VIGUIER
Absolument, ce qui m'intéresse
BENJAMIN GRIVEAUX
Je vous remercie de préciser.
CYRIL VIGUIER
Oui, oui, absolument, ce qui m'intéresse c'est qu'est-ce que vous dites à François BAYROU qui est quand même supposé être votre grand allié, celui de la majorité ce matin ?
BENJAMIN GRIVEAUX
D'abord je dis que c'est un indiscret de presse de propos qui me sont prêtés. Et je vais vous dire, moi je n'ai pas de leçons à donner à personne pour une raison simple, c'est que j'ai fumé pendant 20 ans et j'ai beaucoup roulé au diesel quand j'habitais en province, que je viens d'arrêter la cigarette il y a un peu moins de 7 mois et que c'est vachement difficile. Donc là franchement, vous ne trouverez pas chez moi de donneurs de leçons sur cette question-là. Ce que je dis simplement, c'est que les mesures que nous avons prises, elles sont difficiles parce que ce sont des mesures de transformation profonde de nos modes de consommation, de nos modes de déplacement, du fait qu'en France on a bâti notre économie sur le tout pétrole et nos déplacements sur le tout gasoil
CYRIL VIGUIER
On est d'accord là-dessus, sur François BAYROU !
BENJAMIN GRIVEAUX
Et ça, ça prend du temps et c'est aussi ce que je dis à François BAYROU. Et François BAYROU, c''est un homme qui apprécie le temps long, ça n'est pas quelqu'un qui est dans la petite phrase, François BAYROU il est dans le paysage politique français depuis longtemps, c'est quelqu'un qui a des convictions et dont on peut reconnaître
CYRIL VIGUIER
Là, il a fait une phrase, il a exprimé sa honte face à vos propos supposés !
BENJAMIN GRIVEAUX
Mais oui, mais je l'ai eu au téléphone et il a dit qu'effectivement d'ailleurs vous avez si vous suivez son compte Twitter, vu qu'il appréciait le démenti. Ce que je veux dire par-là c'est que ça prend du temps et que ce temps-là, je sais que nos partenaires du MoDem et que nos parlementaires à la République en marche en ont conscience ; et que c'est ce travail-là de pédagogie et de temps long qui est à faire, qui est difficile dans une période où il faut réagir au tweet et à la chaîne d'info en continu en permanence, il faut alimenter la bête. Nous, on ne fera pas ça, on joue la prochaine génération, pas la prochaine élection et ça, je sais que François BAYROU y est sensible.
DELPHINE GIRARD
Benjamin GRIVEAUX, il faut le faire aussi auprès des départements de France, on sait qu'ils sont réunis en congrès depuis hier. Il y a des chiffres qui ont été annoncés par le gouvernement, 250 millions d'euros de rallonge, ça c'est pour 2019, ça va monter en charge jusqu'à 323 millions d'euros en 2021 ; et pour autant les départements vous disent : le compte n'y est pas. Que leur répondez-vous ?
BENJAMIN GRIVEAUX
Mais d'abord, j'entends beaucoup que le dialogue est rompu, que c'est la guerre de tranchées, pardon de le dire dans cette semaine de commémorations. Je note que Jacqueline GOURAULT et Sébastien LECORNU sont accueillis à l'Assemblée des départements de France, à leur congrès, ce qui est une bonne chose ; et qu'il faut toujours avoir un dialogue constructif avec les collectivités locales. On l'a eu avec beaucoup d'entre elles dans le cadre de la contractualisation financière et on va continuer. Il y a cet effort financier qui est fait de la part de l'Etat pour les départements et c'est normal, la moitié des 250 millions que vous évoquez pour 2019, ça va vers les politiques d'insertion, c'est dans le cadre du plan pauvreté qu'on a présenté il y a quelques semaines. Donc on est cohérent, les départements ont cette lourde responsabilité et quand la situation économique n'est pas bonne, il faut qu'ils puissent avoir les moyens de développer des politiques d'insertion, ça c'est ce qu'on croit à nouveau : le travail, c'est le coeur de notre projet politique ; et puis il y a aussi d'autres mesures qui n'ont pas été relevées là, mais les 150 millions qui sont prévus dans le projet de loi de finances 2019 pour les aider sur les mineurs isolés, parce qu'évidemment c'est une difficulté quand vous avez des départements qui nous disent et qui le disent avec beaucoup de sincérité, quelle que soit leur sensibilité politique : on a multiplié par 10 le nombre de mineurs isolés, il est évident que l'Etat doit venir en soutien. On a mis 150 millions supplémentaires dans le projet de loi de finances, donc il y a les annonces qui ont été faites et puis il y a ce qui a été voté. C'est une bonne chose qu'on puisse renouer ce dialogue est-ce que ce dialogue soit exigeant c'est normal. Enfin franchement, si on regarde les 20 ou les 25 dernières années, on n'a pas souvenir que chaque année les départements de France trouvaient que l'Etat n'en faisait pas suffisamment. Moi je crois qu'ils ont trouvé avec le gouvernement qui est en place depuis 18 mois un partenaire sérieux, qui les considère
DELPHINE GIRARD
Ce n'est pas l'union sacrée des collectivités, de toutes ces associations d'élus, elle est là l'opposition au gouvernement aujourd'hui Benjamin GRIVEAUX ?
BENJAMIN GRIVEAUX
Moi je ne crois pas, d'abord parce que je note que certains responsables y compris des présidents d'associations d'élus ont eux-mêmes contractualisé financièrement dans les collectivités dont ils ont la responsabilité, je pense à François BAROIN. L'Assemblée des maires de France dénonce l'action de l'Etat
DELPHINE GIRARD
il est très dur vis-à-vis de vous !
BENJAMIN GRIVEAUX
Oui mais enfin le maire de Troyes a signé le contrat, donc il faut qu'il soit cohérent. Il peut être très dur quand il est président de l'Assemblée des maires de France, mais enfin quand il est maire de Troyes
DELPHINE GIRARD
Il a deux discours.
BENJAMIN GRIVEAUX
Il signe avec nous la contractualisation financière. Et je vais vous dire, je vais même aller plus loin, il y a des collectivités locales et il y a des grandes villes et ça c'est formidable qui ont signé avec nous le fait que leur augmentation de dépenses n'avait pas plus de plus de 1,2 % par an, eh bien qui ont fait encore mieux, elles sont à 0,5 ou 0,6, tant mieux. C'est de la bonne gestion, quand on a en responsabilité l'argent des Français, la bonne gestion c'est de faire en sorte qu'on l'économise, on fasse attention à la manière dont on gère. C'est le rôle de l'Etat de le faire et je vous assure, on n'est pas totalement exemplaires sur les 20 dernières années en termes de gestion des comptes de l'Etat. Et donc nous on fait attention, on fait attention à l'argent des Français, on demande aux collectivités locales de le faire de la même manière.
NATHALIE MAURET
Justement, vous parliez des grandes villes, on sait tous que vous êtes un des candidats potentiels à la mairie de Paris pour la République en marche. Lors d'un récent sondage qui a été diffusé hier, on sent qu'Anne HIDALGO reprend et remonte dans les sondages, comment vous en tant qu'habitant de Paris vous l'expliquez ?
BENJAMIN GRIVEAUX
Mais écoutez ! D'abord vous me parlez d'une campagne qui se passera dans 18 mois
NATHALIE MAURET
Oui mais
( ) Brouhaha
CYRIL VIGUIER
Ca nous intéresse.
BENJAMIN GRIVEAUX
Ou mais enfin attendez, une campagne Où on ne connaît pas les candidats et pas les programmes, vous voyez les sondages
CYRIL VIGUIER
Anne HIDALGO, on sait qu'elle sera candidate.
NATHALIE MAURET
On connaît la popularité de la maire de Paris qui est en train de remonter dans les sondages et c'est un vrai sujet.
CYRIL VIGUIER
Qui était à votre place, il y a quelques jours et qui l'a dit.
BENJAMIN GRIVEAUX
Mais je vais vous dire, ça ne m'intéresse pas. Ce qui m'intéresse non mais je suis à nouveau et je vous assure, je n'ai pas un Parisien qui dans la rue me dit : est-ce que vous avez vu le sondage, est-ce que la popularité
CYRIL VIGUIER
Les Parisiens vous interrogent sur le fait que vous êtes candidat ou pas !
BENJAMIN GRIVEAUX
Non mais ils m'interrogent sur la propreté, sur la sécurité, sur la qualité des transports, sur le logement, sur le fait que c'est trop cher, sur le fait qu'à Paris quand vous êtes une femme célibataire avec 2 enfants, vous passez votre vie à bosser pour pouvoir payer la nounou
NATHALIE MAURET
Vous voyez que vous êtes en campagne.
BENJAMIN GRIVEAUX
Mais je suis au contact je suis député de Paris, j'ai été élu par les Parisiens dans les 3ème et 10ème arrondissements. Donc évidemment que je suis interpellé au quotidien sur les sujets qui concernent les Parisiens et les Parisiennes, sur les questions liées à la solidarité entre les générations. Quand vous êtes une personne âgée dépendante seule à Paris, c'est beaucoup plus compliqué que parfois dans certains territoires. Et quand j'entends moi que ces centres-villes où tout va bien et ces campagnes où tout va mal, je dis qu'il y a des campagnes qui vont bien et je dis aussi que dans des centres-villes, y compris à Paris, vous avez des endroits où ça ne va pas bien et je pense à la Chapelle, je pense à la colline du crack, je pense des endroits où vous avez des questions de sécurité lourdes, il y a des riverains qui subissent des situations qui sont dignes de territoires dit parfois oubliés de la République et on les trouve à Paris.
NATHALIE MAURET
La campagne a commencé.
CYRIL VIGUIER
Merci beaucoup Benjamin GRIVEAUX.
BENJAMIN GRIVEAUX
Merci à vous.
CYRIL VIGUIER
Vous êtes le porte-parole du gouvernement et vous êtes secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre. Vous êtes venu en trottinette, vous avez vu, on a eu un sujet sur la trottinette électrique
BENJAMIN GRIVEAUX
Je ne suis pas venu en trottinette mais si je pratique la trottinette, c'est le week-end avec mes enfants et croyez-moi, il n'y a pas de moteur parce qu'ils sont encore beaucoup trop petit.
CYRIL VIGUIER
Merci Benjamin GRIVEAUX d'avoir été notre invité, merci Nathalie MAURET, Delphine GIRARD.
NATHALIE MAURET
Merci.
DELPHINE GIRARD
Merci.
BENJAMIN GRIVEAUX
Merci à vous.
CYRIL VIGUIER
Revenez quand vous voulez.Source : Service d'information du Gouvernement, le 12 novembre 2018
Et l'invité politique ce matin en direct sur ce plateau, c'est Benjamin GRIVEAUX, le porte-parole du gouvernement. Bonjour, merci d'être avec nous
BENJAMIN GRIVEAUX
Bonjour.
CYRIL VIGUIER
Vous êtes secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre également. Et pour vous interroger à mes côtés : Delphine Girard de Public Sénat, bonjour Delphine.
DELPHINE GIRARD
Bonjour Cyril.
CYRIL VIGUIER
Merci, bienvenue sur ce plateau, on connaît Sénat 360, l'émission que vous présentez sur la chaîne ; et Nathalie MAURET du groupe EBRA.
NATHALIE MAURET
Bonjour.
CYRIL VIGUIER
Qui représente Le Progrès de Lyon ce matin. Benjamin GRIVEAUX, votre interviewe sera retransmise sur les sites Internet de toute la presse quotidienne régionale à partir de 10 h 30 ce matin. Les actes antisémites en très forte hausse, plus 69 % sur les 9 premiers mois de 2018, c'est une déclaration du Premier ministre sur sa page Facebook ce matin. Qu'est-ce que vous en pensez Benjamin GRIVEAUX de cette augmentation très sensible ?
BENJAMIN GRIVEAUX
D'abord que l'antisémitisme n'a évidemment pas pris de répit et qu'on a pu observer, depuis le début de l'année, une augmentation des actes antisémites, des violences antisémites, que le gouvernement bon s'est mobilisé dès le début de cette année avec des dispositions qui ont été prises pour pouvoir lutter, d'abord en amont parce que la lutte contre l'antisémitisme ça commence à l'école, dès le plus jeune âge par l'éducation ; mais également en renforçant les moyens pour que ceux qui sont victimes d'actes antisémites puissent le déclarer, puisse le dire parce qu'il y a aussi parfois une chape de plomb, une loi du silence qui fait qu'on ne va pas porter plainte et que dans la tribune du Premier ministre publiée ce matin, il rappelle le dispositif de pré-plainte qui est renforcé
CYRIL VIGUIER
Pourquoi on ne va pas porter plainte d'ailleurs, pourquoi, quelle est votre explication ?
BENJAMIN GRIVEAUX
On n'y va pas parce que finalement, on s'y habitue et que certains de nos concitoyens, qui sont de confession juive, le dissimulent lorsqu'on habite dans certains quartiers, dans certaines communes et n'ont pas la possibilité d'exercer librement leur religion telle qu'ils l'entendent. Ça c'est insupportable et donc quand on a déjà peur de pratiquer sa religion, on va encore moins porter plainte. Tout le dispositif et toute la lutte que nous mettons en place contre l'antisémitisme, ça passe aussi par le fait qu'on puisse aller déposer plainte, faire valoir ses droits et combattre l'antisémitisme, je vous dis depuis l'école jusqu'à la réponse pénale, judiciaire, policière de
NATHALIE MAURET
Mais est-ce que vous avez une idée des raisons qui entraînent cette hausse importante ?
BENJAMIN GRIVEAUX
Non, on n'a pas de vous savez c'est très protéiforme, vous avez d'abord un antisémitisme qui a toujours été présent dans l'histoire de notre pays, qui malheureusement se réveille souvent dans les périodes difficiles, dans les périodes où les interrogations sur le repli sur soi, les interrogations sur le rôle que jouerait l'autre ou l'étranger dans les difficultés que traverse le pays, il y aurait une responsabilité. Et ça, c'est malheureusement le fruit de l'histoire, l'histoire nous l'a enseigné à de nombreuses reprises, en France mais aussi en Europe parce que je le crains, cet antisémitisme il s'exerce en France, mais on l'observe aussi en Europe avec des propos, y compris parfois de responsables de gouvernement, qui sont à la limite de l'antisémitisme. Et quand je vois moi sur les réseaux sociaux ces dernières semaines, ces derniers mois fleurir les caricatures du président de la République par exemple avec marqué « ROTHSCHILD avec un brassard avec un dollar, avec un marionnettiste », ça rappelle quand même furieusement les années 30, les caricatures qu'on trouvait dans Gringoire, dans ce que faisait l'Action française, l'extrême droite, les ligues fascistes. Et donc cela, il faut le combattre sans reculer d'un millimètre sur ce sujet, qui est ensuite de valeur fondamentale. C'est ce qui tient la République, c'est ce qui fait qu'en France, on exerce librement sa religion et on n'est pas, jamais, stigmatisé, violenté pour l'exercice d'une religion, quelle qu'elle puisse être.
DELPHINE GIRARD
C'est aujourd'hui que se termine l'itinérance mémorielle d'Emmanuel MACRON. Hier, on a pu entendre le chef de l'Etat parler d'un vrai bonheur, est-ce que ça a été un vrai bonheur cette semaine pour le chef de l'Etat ?
BENJAMIN GRIVEAUX
Moi vous savez, je crois que quand il est parmi ses compatriotes, il est un homme heureux. Et on l'a vu dans le cadre de la campagne présidentielle, mais même avant lorsqu'il exerçait ses fonctions de ministre, il est un responsable politique qui est au milieu des Français.
DELPHINE GIRARD
C'est moins simple quand même, on l'a vu.
BENJAMIN GRIVEAUX
Mais vous savez, le pays ne va pas bien. Lorsque nous avons été élus, je rappelle que 40 % des Français avaient porté leur choix au premier tour de l'élection présidentielle sur l'extrême gauche et l'extrême droite, c'était ça la réalité politique de l'élection présidentielle de 2017. Et qu'il y a 2 attitudes face à cela, soit on se calfeutre et on se balade dans le pays avec un cordon sanitaire, on ne voit jamais les Français et donc là, on est sûr de ne jamais avoir de discussions parfois même un peu rugueuses ; soit n'assume de dire « on va au milieu d'eux, on essaie d'expliquer ce qu'on fait ». On le fait avec la sincérité qui est la nôtre depuis le premier jour, on n'a rien caché de ce qu'on allait faire. On sait que ce sera difficile et on ne cache pas que c'est difficile.
DELPHINE GIRARD
Mais est-ce que le message du chef de l'Etat n'a pas été brouillé cette semaine par les polémiques qui ont pu rattraper, ce devoir de mémoire, ce travail qu'il a souhaité faire justement ?
BENJAMIN GRIVEAUX
Mais on peut à la fois conduire un devoir de mémoire et c'était le cadre de cette semaine, de ce Centenaire de la Grande Guerre qui va clôturer ce week-end avec les cérémonies et la Commémoration du 11 novembre à Paris et le Forum pour la paix ; et en même temps dire à ces territoires qui ont connu la Grande Guerre, qui ont connu des phases difficiles de désindustrialisation, parce que les territoires où le président de la République s'est rendu ces derniers jours et encore aujourd'hui sont des territoires qu'ont été frappés par la crise industrielle de plein fouet. On peut dire à ces territoires : voilà, il y a des choses positives à en attendre. RENAULT qui a investi près d'un milliard d'euros, qui va créer des centaines d'emplois à Maubeuge dans la voiture électrique, donc dans l'industrie du futur ; dans ce qui est fait aussi pour par exemple le tourisme de mémoire
DELPHINE GIRARD
Encore une fois, est-ce que ses messages et ses annonces d'un point de vue économique n'ont pas été éclipsés justement par les polémiques, on a parlé de celle autour de l'hommage rendu au maréchal PETAIN.
BENJAMIN GRIVEAUX
Mais je vais vous dire, les âmes chagrines retiendront PETAIN, les optimistes retiendront le milliard d'euros investis à Maubeuge et les centaines d'emplois. Et pour la vie des gens qui sont là-bas, qui attendaient un job dans l'industrie, qui croient en l'industrie, croyez-moi la petite polémique que certains ont essayé d'instrumentaliser, elle est déjà balayée. Parce que pour eux ce qui est important, c'est d'avoir un job et de pouvoir se projeter
CYRIL VIGUIER
Qui l'a instrumentalisé Benjamin GRIVEAUX ?
BENJAMIN GRIVEAUX
Des oppositions, des oppositions comme Jean-Luc MELENCHON qui immédiatement dégaine un tweet rageur, etc, mais il est dans la
DELPHINE GIRARD
Il n'est pas le seul
BENJAMIN GRIVEAUX
Il est dans l'acrimonie permanente, il est au fond dans l'amertume, il ne digère pas d'avoir été 4ème à l'élection présidentielle. Il veut refaire l'élection, refaire le match en permanence, il explique que les élections européennes seront un référendum anti-MACON, ça relève de l'obsession chez Jean-Luc MELENCHON, ça n'est pas notre obsession. Nous notre obsession, ce n'est pas Jean-Luc MELENCHON, ce n'est pas les oppositions, c'est de faire en sorte que des territoires qui ont ét frappés par la désindustrialisation, on y réinvestisse de l'argent. Et quand on a fait venir en début d'année 2018 à Versailles 150 chefs d'entreprise internationaux, qu'on a mis de l'argent, qu'on a réussi à faire qu'ils investissent à Valenciennes dans l'industrie et que là, RENAULT investit dans l'industrie à Maubeuge, c'est ça la bonne nouvelle et ça balaiera toutes les polémiques, ça j'en suis convaincu parce que les Français, ils regardent aussi cela.
NATHALIE MAURET
Est-ce que vous avez l'impression que cette itinérance cette semaine, où le président de la République justement a pris du temps pour aller au devant des gens, est-ce que c'est de nature à calmer la colère ? On sait que dans une semaine, il y a le grand rassemblement du 17 novembre où les gens vont exprimer leur colère, notamment au niveau du pouvoir d'achat ?
BENJAMIN GRIVEAUX
Nous verrons d'abord la taille du rassemblement, je ne sais pas s'il sera grand ont pas, moi je ne lis pas le marc de café.
NATHALIE MAURET
Moi non plus.
BENJAMIN GRIVEAUX
Ça c'est la première chose, donc c'est un rassemblement, on verra le 17 novembre.
NATHALIE MAURET
Mais par contre on sait qu'il y a énormément d'appels à manifester.
BENJAMIN GRIVEAUX
On verra le 17 novembre s'il y a
DELPHINE GIRARD
Gérard LARCHER, le président du Sénat, redoute des affrontements Benjamin GRIVEAUX la semaine prochaine
BENJAMIN GRIVEAUX
Je vais vous dire une chose, je suis convaincu de quelque chose, c'est que le président de la République quand vous dites « est-ce que ça apaise la colère de voir le président de la République », non ce qui apaise la colère c'est les solutions concrètes pour la vie des gens, ce qui apaise les colères c'est de voir que la taxe d'habitation baisse, c'est de voir que le salaire net augmente sur la feuille d'impôt sur la feuille pardon de paye, c'est de voir que
NATHALIE MAURET
Ce qui attise les colères c'est la hausse du prix des carburants Benjamin GRIVEAUX.
BENJAMIN GRIVEAUX
Mais j'ai bien compris que la hausse du prix du carburant était c'est d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles nous y travaillons ; et qu'on allait travaille notamment pour ceux qui n'avaient pas d'alternative autre que le véhicule individuel pour se rendre sur le lieu de travail, qui doit faire 40 ou 50 kilomètres par jour pour aller travailler. Notre objectif depuis le premier jour
DELPHINE GIRARD
Non mais un coup de pouce, nous dit-on, ça va passer par quoi parce qu'on a du mal à comprendre justement ce chèque énergie, les modalités justement
BENJAMIN GRIVEAUX
D'abord ce n'est un chèque énergie, depuis le premier jour notre obsession c'est de faire en sorte que le travail paye mieux. Et vous avez raison de souligner qu'il y a un chèque énergie, qui passe de 150 à 200 euros pour près de 4 millions de foyers modestes ; vous avez raison de dire qu'il y a une prime à la conversion, dont je rappelle simplement que les oppositions qui nous donnent des leçons tous les matins sur le pouvoir d'achat ne les ont pas votées à l'Assemblée nationale cette semaine. Ils ont refusé de voter le fait que lorsque certains de nos compatriotes font l'effort de dire « je vais changer de véhicule, prend quelque chose de moins polluant » et qu'on abonde, qu'on fait une prime, ils ne l'ont pas votée. Vous savez combien de Français ont fait ce choix-là, on pensait qu'on en aurait 500.000 dans le quinquennat, 250.000 la première année. Et vous savez qui sont ces Français ? 70 % ne sont pas imposables, ça veut dire que ce sont les gens qui ont des moyens modestes qui ont fait ce paris-là et qui ont fait ce choix-là qui est un choix courageux, parce que c'est difficile de changer ses habitudes. Nous
DELPHINE GIRARD
Mais pour être très concret
BENJAMIN GRIVEAUX
On est content de les accompagner. Et puis il y a cette question particulière des Français qui doivent faire beaucoup de kilomètres, et il y a dans les territoires des solutions intelligentes qui ont été trouvées. Et Nous on le dit, Xavier BERTRAND ne nous épargne pas, on a compris qu'il n'était pas totalement macroniste, mais il a trouvé une bonne solution
CYRIL VIGUIER
Vous reprenez ses idées !
BENJAMIN GRIVEAUX
On n'est pas dans l'idéologie, on ne considère pas que
NATHALIE MAURET
Non mais est-ce que c'est justement la solution des Hauts-de-France qui va être mise en place partout ?
BENJAMIN GRIVEAUX
C'est ce qu'on est en train d'expertiser, de regarder parce que vous savez les solutions
CYRIL VIGUIER
Et c'est possible ?
BENJAMIN GRIVEAUX
Ce que je suis en train de vous dire c'est
DELPHINE GIRARD
Ce n'est pas une taxe pour en remplacer une autre Benjamin GRIVEAUX
BENJAMIN GRIVEAUX
Je peux juste terminer une de mes phrases, ce serait formidable. Ce que j'aimerais vous dire, c'est que prendre une solution et dire « voilà, ça marchera partout de la même manière », ça c'est un mal bien français, c'est le jacobinisme à l'état pur, ça n'a jamais fonctionné dans le pays. Donc ce qu'on regarde c'est que les Hauts-de-France, ils ont trouvé un truc intelligent mais nous, on ne fait pas de l'idéologie, que ce soit de gauche ou de droite ce n'est pas ce qui nous intéresse, c'est de savoir si ça marche, si ça rend service aux gens. Manifestement, le mécanisme fonctionne bien, est-ce qu'on va le généraliser ? On est en train de regarder. Vous avez des sujets de seuil à chaque fois : est-ce qu'on va pratiquer la défiscalisation ? C'est ce sujet-là qu'on est en train d'expertiser, on va vous dire la solution qui sera retenue dans les jours qui viennent. Mais voilà, on y travaille
NATHALIE MAURET
Dans les jours qui viennent, avant le 17 ?
BENJAMIN GRIVEAUX
On y travaille mais vous savez, on n'est pas dans l'électoralisme, franchement nous on joue la prochaine génération, pas la prochaine élection. Les autres sont arrivés le nez sur les prochaines élections, ça se voit d'ailleurs un peu trop, enfin la récupération permanente. Ce qui se passe le 17, c'est l'agrégation de beaucoup de colère, ça n'est pas que la question du carburant. Quand on voit que c'est instrumentalisé par Marine LE PEN et Nicolas DUPONT-AIGNAN, écoutez ! Moi je suis toujours surpris de voir que de l'extrême gauche à l'extrême droite, on se retrouve sur un mot d'ordre commun, c'est assez étonnant.
DELPHINE GIRARD
Benjamin GRIVEAUX, ce que je vous disais, le président du Sénat Gérard Larcher redoute des affrontements la semaine prochaine.
BENJAMIN GRIVEAUX
Je vous confirme, pas que les extrêmes.
DELPHINE GIRARD
Il redoute des affrontements
BENJAMIN GRIVEAUX
Mais vous savez, quand se mettre d'accord de l'extrême droite à l'extrême gauche en passant par les Républicains et le Parti socialiste, la vraie question c'est : est-ce qu'ils sont d'accord sur le fond ou est-ce qu'au fond la seule chose sur laquelle ils sont d'accord, c'est d'être contre le président de la République. Peut-être on peut se poser cette question.
CYRIL VIGUIER
Vous les appelez les oppositions, j'ai noté d'ailleurs depuis le début de cette émission.
BENJAMIN GRIVEAUX
Mais parce qu'elles sont plurielles.
CYRIL VIGUIER
C'est Benjamin GRIVEAUX, le porte-parole du gouvernement, secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre qui est notre invité politique ce matin. On ne va pas revenir sur les Français qui roulent au diesel et qui fument des clopes Benjamin GRIVEAUX
BENJAMIN GRIVEAUX
Ah ! Mais on peut y revenir si vous le souhaitez, parce que
CYRIL VIGUIER
Alors François BAYROU a exprimé sa honte par rapport aux propos qui vous sont prêtés
BENJAMIN GRIVEAUX
Qui me sont prêtés !
CYRIL VIGUIER
Absolument, ce qui m'intéresse
BENJAMIN GRIVEAUX
Je vous remercie de préciser.
CYRIL VIGUIER
Oui, oui, absolument, ce qui m'intéresse c'est qu'est-ce que vous dites à François BAYROU qui est quand même supposé être votre grand allié, celui de la majorité ce matin ?
BENJAMIN GRIVEAUX
D'abord je dis que c'est un indiscret de presse de propos qui me sont prêtés. Et je vais vous dire, moi je n'ai pas de leçons à donner à personne pour une raison simple, c'est que j'ai fumé pendant 20 ans et j'ai beaucoup roulé au diesel quand j'habitais en province, que je viens d'arrêter la cigarette il y a un peu moins de 7 mois et que c'est vachement difficile. Donc là franchement, vous ne trouverez pas chez moi de donneurs de leçons sur cette question-là. Ce que je dis simplement, c'est que les mesures que nous avons prises, elles sont difficiles parce que ce sont des mesures de transformation profonde de nos modes de consommation, de nos modes de déplacement, du fait qu'en France on a bâti notre économie sur le tout pétrole et nos déplacements sur le tout gasoil
CYRIL VIGUIER
On est d'accord là-dessus, sur François BAYROU !
BENJAMIN GRIVEAUX
Et ça, ça prend du temps et c'est aussi ce que je dis à François BAYROU. Et François BAYROU, c''est un homme qui apprécie le temps long, ça n'est pas quelqu'un qui est dans la petite phrase, François BAYROU il est dans le paysage politique français depuis longtemps, c'est quelqu'un qui a des convictions et dont on peut reconnaître
CYRIL VIGUIER
Là, il a fait une phrase, il a exprimé sa honte face à vos propos supposés !
BENJAMIN GRIVEAUX
Mais oui, mais je l'ai eu au téléphone et il a dit qu'effectivement d'ailleurs vous avez si vous suivez son compte Twitter, vu qu'il appréciait le démenti. Ce que je veux dire par-là c'est que ça prend du temps et que ce temps-là, je sais que nos partenaires du MoDem et que nos parlementaires à la République en marche en ont conscience ; et que c'est ce travail-là de pédagogie et de temps long qui est à faire, qui est difficile dans une période où il faut réagir au tweet et à la chaîne d'info en continu en permanence, il faut alimenter la bête. Nous, on ne fera pas ça, on joue la prochaine génération, pas la prochaine élection et ça, je sais que François BAYROU y est sensible.
DELPHINE GIRARD
Benjamin GRIVEAUX, il faut le faire aussi auprès des départements de France, on sait qu'ils sont réunis en congrès depuis hier. Il y a des chiffres qui ont été annoncés par le gouvernement, 250 millions d'euros de rallonge, ça c'est pour 2019, ça va monter en charge jusqu'à 323 millions d'euros en 2021 ; et pour autant les départements vous disent : le compte n'y est pas. Que leur répondez-vous ?
BENJAMIN GRIVEAUX
Mais d'abord, j'entends beaucoup que le dialogue est rompu, que c'est la guerre de tranchées, pardon de le dire dans cette semaine de commémorations. Je note que Jacqueline GOURAULT et Sébastien LECORNU sont accueillis à l'Assemblée des départements de France, à leur congrès, ce qui est une bonne chose ; et qu'il faut toujours avoir un dialogue constructif avec les collectivités locales. On l'a eu avec beaucoup d'entre elles dans le cadre de la contractualisation financière et on va continuer. Il y a cet effort financier qui est fait de la part de l'Etat pour les départements et c'est normal, la moitié des 250 millions que vous évoquez pour 2019, ça va vers les politiques d'insertion, c'est dans le cadre du plan pauvreté qu'on a présenté il y a quelques semaines. Donc on est cohérent, les départements ont cette lourde responsabilité et quand la situation économique n'est pas bonne, il faut qu'ils puissent avoir les moyens de développer des politiques d'insertion, ça c'est ce qu'on croit à nouveau : le travail, c'est le coeur de notre projet politique ; et puis il y a aussi d'autres mesures qui n'ont pas été relevées là, mais les 150 millions qui sont prévus dans le projet de loi de finances 2019 pour les aider sur les mineurs isolés, parce qu'évidemment c'est une difficulté quand vous avez des départements qui nous disent et qui le disent avec beaucoup de sincérité, quelle que soit leur sensibilité politique : on a multiplié par 10 le nombre de mineurs isolés, il est évident que l'Etat doit venir en soutien. On a mis 150 millions supplémentaires dans le projet de loi de finances, donc il y a les annonces qui ont été faites et puis il y a ce qui a été voté. C'est une bonne chose qu'on puisse renouer ce dialogue est-ce que ce dialogue soit exigeant c'est normal. Enfin franchement, si on regarde les 20 ou les 25 dernières années, on n'a pas souvenir que chaque année les départements de France trouvaient que l'Etat n'en faisait pas suffisamment. Moi je crois qu'ils ont trouvé avec le gouvernement qui est en place depuis 18 mois un partenaire sérieux, qui les considère
DELPHINE GIRARD
Ce n'est pas l'union sacrée des collectivités, de toutes ces associations d'élus, elle est là l'opposition au gouvernement aujourd'hui Benjamin GRIVEAUX ?
BENJAMIN GRIVEAUX
Moi je ne crois pas, d'abord parce que je note que certains responsables y compris des présidents d'associations d'élus ont eux-mêmes contractualisé financièrement dans les collectivités dont ils ont la responsabilité, je pense à François BAROIN. L'Assemblée des maires de France dénonce l'action de l'Etat
DELPHINE GIRARD
il est très dur vis-à-vis de vous !
BENJAMIN GRIVEAUX
Oui mais enfin le maire de Troyes a signé le contrat, donc il faut qu'il soit cohérent. Il peut être très dur quand il est président de l'Assemblée des maires de France, mais enfin quand il est maire de Troyes
DELPHINE GIRARD
Il a deux discours.
BENJAMIN GRIVEAUX
Il signe avec nous la contractualisation financière. Et je vais vous dire, je vais même aller plus loin, il y a des collectivités locales et il y a des grandes villes et ça c'est formidable qui ont signé avec nous le fait que leur augmentation de dépenses n'avait pas plus de plus de 1,2 % par an, eh bien qui ont fait encore mieux, elles sont à 0,5 ou 0,6, tant mieux. C'est de la bonne gestion, quand on a en responsabilité l'argent des Français, la bonne gestion c'est de faire en sorte qu'on l'économise, on fasse attention à la manière dont on gère. C'est le rôle de l'Etat de le faire et je vous assure, on n'est pas totalement exemplaires sur les 20 dernières années en termes de gestion des comptes de l'Etat. Et donc nous on fait attention, on fait attention à l'argent des Français, on demande aux collectivités locales de le faire de la même manière.
NATHALIE MAURET
Justement, vous parliez des grandes villes, on sait tous que vous êtes un des candidats potentiels à la mairie de Paris pour la République en marche. Lors d'un récent sondage qui a été diffusé hier, on sent qu'Anne HIDALGO reprend et remonte dans les sondages, comment vous en tant qu'habitant de Paris vous l'expliquez ?
BENJAMIN GRIVEAUX
Mais écoutez ! D'abord vous me parlez d'une campagne qui se passera dans 18 mois
NATHALIE MAURET
Oui mais
( ) Brouhaha
CYRIL VIGUIER
Ca nous intéresse.
BENJAMIN GRIVEAUX
Ou mais enfin attendez, une campagne Où on ne connaît pas les candidats et pas les programmes, vous voyez les sondages
CYRIL VIGUIER
Anne HIDALGO, on sait qu'elle sera candidate.
NATHALIE MAURET
On connaît la popularité de la maire de Paris qui est en train de remonter dans les sondages et c'est un vrai sujet.
CYRIL VIGUIER
Qui était à votre place, il y a quelques jours et qui l'a dit.
BENJAMIN GRIVEAUX
Mais je vais vous dire, ça ne m'intéresse pas. Ce qui m'intéresse non mais je suis à nouveau et je vous assure, je n'ai pas un Parisien qui dans la rue me dit : est-ce que vous avez vu le sondage, est-ce que la popularité
CYRIL VIGUIER
Les Parisiens vous interrogent sur le fait que vous êtes candidat ou pas !
BENJAMIN GRIVEAUX
Non mais ils m'interrogent sur la propreté, sur la sécurité, sur la qualité des transports, sur le logement, sur le fait que c'est trop cher, sur le fait qu'à Paris quand vous êtes une femme célibataire avec 2 enfants, vous passez votre vie à bosser pour pouvoir payer la nounou
NATHALIE MAURET
Vous voyez que vous êtes en campagne.
BENJAMIN GRIVEAUX
Mais je suis au contact je suis député de Paris, j'ai été élu par les Parisiens dans les 3ème et 10ème arrondissements. Donc évidemment que je suis interpellé au quotidien sur les sujets qui concernent les Parisiens et les Parisiennes, sur les questions liées à la solidarité entre les générations. Quand vous êtes une personne âgée dépendante seule à Paris, c'est beaucoup plus compliqué que parfois dans certains territoires. Et quand j'entends moi que ces centres-villes où tout va bien et ces campagnes où tout va mal, je dis qu'il y a des campagnes qui vont bien et je dis aussi que dans des centres-villes, y compris à Paris, vous avez des endroits où ça ne va pas bien et je pense à la Chapelle, je pense à la colline du crack, je pense des endroits où vous avez des questions de sécurité lourdes, il y a des riverains qui subissent des situations qui sont dignes de territoires dit parfois oubliés de la République et on les trouve à Paris.
NATHALIE MAURET
La campagne a commencé.
CYRIL VIGUIER
Merci beaucoup Benjamin GRIVEAUX.
BENJAMIN GRIVEAUX
Merci à vous.
CYRIL VIGUIER
Vous êtes le porte-parole du gouvernement et vous êtes secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre. Vous êtes venu en trottinette, vous avez vu, on a eu un sujet sur la trottinette électrique
BENJAMIN GRIVEAUX
Je ne suis pas venu en trottinette mais si je pratique la trottinette, c'est le week-end avec mes enfants et croyez-moi, il n'y a pas de moteur parce qu'ils sont encore beaucoup trop petit.
CYRIL VIGUIER
Merci Benjamin GRIVEAUX d'avoir été notre invité, merci Nathalie MAURET, Delphine GIRARD.
NATHALIE MAURET
Merci.
DELPHINE GIRARD
Merci.
BENJAMIN GRIVEAUX
Merci à vous.
CYRIL VIGUIER
Revenez quand vous voulez.Source : Service d'information du Gouvernement, le 12 novembre 2018