Texte intégral
Vous lancez aujourd'hui une campagne d'information sur la contraception. Pour quelles raisons ?
- "Cette deuxième campagne nationale sur la contraception s'inscrit évidemment dans un travail de fond que mène le Gouvernement depuis quatre ans. Il était temps, même en l'an 2002, de reprendre une information sur l'ensemble des moyens de contraception, chasser aussi les fausses idées qui demeurent et qui parfois empêchent nos jeunes d'utiliser ces moyens de contraception."
Je reviens sur ces moyens de contraception qui ne sont pas correctement utilisés. A quoi est-ce dû, selon vous ?
- "Peut-être sommes-nous obligés de reconnaître que notre société, sans jugement de ma part bien sûr, a encore vis à vis de la sexualité en général une attitude assez taboue et que l'éducation sexuelle, qui devrait se faire d'une façon naturelle, d'abord, bien sûr, dans le milieu familial mais aussi dans tous les milieux d'éducation, ne se fait pas correctement puisque l'information n'arrive pas toujours à chaque jeune fille et à chaque jeune homme qui en a besoin et parfois aussi n'arrive pas à des jeunes qui vivent une autre sexualité."
Mais, quand même, la pilule, ce n'est pas une astreinte importante pour une jeune femme ?
- "Je comprends votre question. On pourrait croire que cette information est dépassée. Et pourtant, la réalité est là : nous avons encore en France 220 000 interruptions volontaires de grossesse chaque année ; c'est beaucoup plus que d'autres pays de l'Union européenne qui ont pourtant des législations plus larges que la nôtre en terme de semaines de grossesse avant une IVG. Donc, il faut bien accepter que c'est notre relation à la sexualité que notre société juge encore ce sujet assez tabou. Donc, parlons-en, faisons en sorte que l'information arrive et que chaque femme se sente concernée."
De quelle façon s'articule cette campagne ?
- "Les supports sont bien sûr multiples. Tout d'abord, une grande campagne d'affichage - des panneaux 4x3 : ce sont des images de l'amour rêvé parce que cet amour rêvé est encore plébiscité par les jeunes même si pendant toute la campagne, nous disons "attention, la vraie vie, c'est autre chose. Les conséquences, c'est vous qui les vivez". Des spots radio reprendront cette même thématique. Et enfin, il y aura bien sûr des supports papier, des mémos, faits d'une façon extrêmement attractive, qui présentent tous les moyens de contraception mais aussi qui répondent aux fausses questions."
J'ai vu une affiche où on voit Cary Grant et Mirna Loy, un couple mythique du cinéma : ça va peut-être rappeler quelques souvenirs aux grands-mères mais les plus jeunes, elles ont droit quand même à un autre visuel ?
- "Même si les supports sont divers, y compris un très moderne qui s'adresse aux jeunes, savez-vous que l'image mythique dont vous parlez a aussi séduit un public très jeune. Nous avons fait - ce qui est normal - des pré-tests pour bien vérifier que nous ne nous trompions pas de support. Eh bien, non. Quelque part, ça fait plaisir, dans une époque où on parle beaucoup de la violence des jeunes de savoir que les jeunes aussi rêvent de l'amour mythique, même si leur situation personnelle n'est pas toujours celle-là. Donc, c'est un appel et surtout, pour nous, [renvoie à] cette responsabilité de leur dire que dans la vraie vie, les choses ne se passent pas toujours ainsi."
(Source http://Sig.premier-ministre.gouv.fr, le 10 janvier 2002)
- "Cette deuxième campagne nationale sur la contraception s'inscrit évidemment dans un travail de fond que mène le Gouvernement depuis quatre ans. Il était temps, même en l'an 2002, de reprendre une information sur l'ensemble des moyens de contraception, chasser aussi les fausses idées qui demeurent et qui parfois empêchent nos jeunes d'utiliser ces moyens de contraception."
Je reviens sur ces moyens de contraception qui ne sont pas correctement utilisés. A quoi est-ce dû, selon vous ?
- "Peut-être sommes-nous obligés de reconnaître que notre société, sans jugement de ma part bien sûr, a encore vis à vis de la sexualité en général une attitude assez taboue et que l'éducation sexuelle, qui devrait se faire d'une façon naturelle, d'abord, bien sûr, dans le milieu familial mais aussi dans tous les milieux d'éducation, ne se fait pas correctement puisque l'information n'arrive pas toujours à chaque jeune fille et à chaque jeune homme qui en a besoin et parfois aussi n'arrive pas à des jeunes qui vivent une autre sexualité."
Mais, quand même, la pilule, ce n'est pas une astreinte importante pour une jeune femme ?
- "Je comprends votre question. On pourrait croire que cette information est dépassée. Et pourtant, la réalité est là : nous avons encore en France 220 000 interruptions volontaires de grossesse chaque année ; c'est beaucoup plus que d'autres pays de l'Union européenne qui ont pourtant des législations plus larges que la nôtre en terme de semaines de grossesse avant une IVG. Donc, il faut bien accepter que c'est notre relation à la sexualité que notre société juge encore ce sujet assez tabou. Donc, parlons-en, faisons en sorte que l'information arrive et que chaque femme se sente concernée."
De quelle façon s'articule cette campagne ?
- "Les supports sont bien sûr multiples. Tout d'abord, une grande campagne d'affichage - des panneaux 4x3 : ce sont des images de l'amour rêvé parce que cet amour rêvé est encore plébiscité par les jeunes même si pendant toute la campagne, nous disons "attention, la vraie vie, c'est autre chose. Les conséquences, c'est vous qui les vivez". Des spots radio reprendront cette même thématique. Et enfin, il y aura bien sûr des supports papier, des mémos, faits d'une façon extrêmement attractive, qui présentent tous les moyens de contraception mais aussi qui répondent aux fausses questions."
J'ai vu une affiche où on voit Cary Grant et Mirna Loy, un couple mythique du cinéma : ça va peut-être rappeler quelques souvenirs aux grands-mères mais les plus jeunes, elles ont droit quand même à un autre visuel ?
- "Même si les supports sont divers, y compris un très moderne qui s'adresse aux jeunes, savez-vous que l'image mythique dont vous parlez a aussi séduit un public très jeune. Nous avons fait - ce qui est normal - des pré-tests pour bien vérifier que nous ne nous trompions pas de support. Eh bien, non. Quelque part, ça fait plaisir, dans une époque où on parle beaucoup de la violence des jeunes de savoir que les jeunes aussi rêvent de l'amour mythique, même si leur situation personnelle n'est pas toujours celle-là. Donc, c'est un appel et surtout, pour nous, [renvoie à] cette responsabilité de leur dire que dans la vraie vie, les choses ne se passent pas toujours ainsi."
(Source http://Sig.premier-ministre.gouv.fr, le 10 janvier 2002)