Déclaration de M. Bernard Kouchner, ministre délégué à la santé, sur le terrorisme et le bioterrorisme, notamment après les attentats du 11 septembre à New York, Ottawa le 7 novembre 2001.

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Circonstance : Première réunion des ministres de la santé sur le bioterrorisme à Ottawa le 7 novembre 2001

Texte intégral

Il fallait nous réunir et je remercie le gouvernement du Canada, et mon collègue Allan Rock, de l'avoir fait. C'était utile. C'était indispensable. Il faudra nous revoir et nous allons nous revoir.
Depuis le 11 septembre, nous savions que ce n'était pas seulement les Etats-Unis d'Amérique qui étaient visés, mais la démocratie. Le terrorisme vise la démocratie et le bioterrorisme vise plus encore que la démocratie, tous les hommes, tous les humains sur cette planète. Nous avons entendu avec beaucoup d'émotion le récit de notre collègue Tommy Thompson, la façon dont les secours, dès le 11 septembre, ont été portés et la façon dont les Américains ont découvert dans la réalité ce qui, chez nous, plus que tous les autres, est une menace contre l'ensemble de nos systèmes, mais n'est qu'une menace. Aux Etats-Unis, c'est déjà plus qu'une menace, c'est une réalité.
Nous avons été très loin dans les détails, mais vous verrez, les résultats ne se feront pas attendre, aussi bien dans l'alerte, - le système que nous avons mis sur pied, une alerte plus rapide -, la prévention, prévenir, ne pas s'arrêter tout de suite même si, comme je l'espère, la crise passe. Il y a d'autres périls dans les menaces chimiques, bactériologiques qui pourraient nous menacer. Et puis mettre ensemble nos efforts de recherche, mettre ensemble, éventuellement, notre détermination et notre argent pour que très vite, et pas seulement pour les pays riches, mais également pour les pays pauvres, nous ayons des défenses pour le futur.
Et puis, le dernier mot peut-être, cela peut sembler un peu égoïste que des pays riches, mais il y a aussi un pays en développement parmi nous, (i.e. le Mexique) et il y en aura d'autres, que les pays riches se groupent pour se défendre. Mais le problème est mondial. Il y a une solution mondiale et une recherche mondiale et des démarches mondiales et une détermination mondiale. Ce n'est pas une réunion des ministres de la Santé pour "faire face" au monde en développement. Au contraire, nous souhaitons, comme l'a dit Allan Rock, l'associer et nous pensons aussi à l'ensemble des problèmes de santé publique qui assaillent le tiers-monde.
Nous nous retrouverons avec plaisir, au plus vite, au Royaume-Uni pour faire état de nos progrès et nous sommes décidés, entre-temps, à nous parler le plus souvent possible, à ce que nos experts se rencontrent et à montrer que, face au terrorisme, il y a d'abord une détermination, un calme et des réponses qui vont permettre à ce danger, comme nous n'en avions jamais connu jusque là, qui frappe le territoire des Etats-Unis, de ne pas survivre à lui-même./.

(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 9 novembre 2001)